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Le Figaro du 04 Janvier 2021


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lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO - N° 23 754 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement

LE CARNET DE JACQUES JULLIARD

Dernière édition

LÉGION D’HONNEUR

LA PROMOTION DU 1ER JANVIER RÉCOMPENSE LES COMBATTANTS DU COVID-19 PAGES 12 À 19

L’ÉNIGME MACRON PAGE 25

FIGARO SANTÉ Cancer du sein : un test pour évaluer la pertinence de la chimiothérapie PAGES 21 À 24

DÉFENSE

BREXIT

Calme sur la Manche mais nuageux sur l’Écosse PAGES 8 ET 9

AUTOMOBILE

PSA et Fiat Chrysler mettent Stellantis sur orbite PAGES 30 ET 31

CHAMPS LIBRES

La chronique de Nicolas Baverez La tribune de Nicola Sturgeon

Ratés de la vaccination : l’exécutif sous pression La lenteur de la phase de démarrage en France suscite des critiques de toutes parts. Contesté sur sa méthode, le gouvernement promet une accélération prochaine. PAGES 2 À 6, 26 ET L’ÉDITORIAL

ÉDITORIAL par Vincent Trémolet de Villers [email protected]

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PAGE 27

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FIGARO OUI FIGARO NON

Votez aujourd’hui sur lefigaro.fr Covid-19 : la campagne de vaccination démarret-elle trop lentement en France ? FABIEN CLAIREFOND - ANTHONY BEHAR/SIPA USA/SIPA

D.SINOVA/AFP

« Barkhane » défiée et endeuillée au Sahel PAGE 7

Q

ui commande ? Qui décide ? Qui applique ? Si l’art du gouvernement est dans l’exécution, inutile de se cacher derrière des dénégations fracassantes, c’est une crise politique que nous vivons. Reprenons. Face au Covid-19, l’équation gouvernementale a fait du vaccin l’élément central. Soit. Il devait donc provoquer l’effet de souffle des grandes espérances collectives, entraîner un élan national après dix mois de peines… Las ! Quand l’Amérique, Israël, la Grande-

La colère et la honte Bretagne, l’Allemagne galopent, la France avance au rythme de l’escargot. Championne dans les restrictions, médaille d’or des attestations, elle est bonne dernière dans les solutions. « Nous n’y sommes pour rien ; les Français, trop sceptiques, sont coupables », claironne la parole officielle. Allons ! Inutile d’invoquer la défiance d’une partie de l’opinion, quand il fallait justement s’appuyer sur la majorité de Français favorables au vaccin. Depuis des mois, nos décideurs avaient le temps de préparer une logistique convaincante par sa

rapidité et son efficacité. À la place : rien ou presque. La lenteur dans notre stratégie vaccinale, dénoncée par le chef de l’État lui-même, n’est pas seulement incompréhensible, elle est scandaleuse. En politique, les événements sont des dynamiques en action : le soupçon, scellé dans l’opinion par le mensonge

Le vaccin devait susciter un effet de souffle. Las !

AND : 3,20 € - BEL : 3 € - CH : 4,20 FS - CAN : 5,70 $C - D : 3,60 € - A : 3,60 € - ESP : 3,20 € - Canaries : 3,20 € - GB : 2,90 £ - GR : 3,40 € - DOM : 3,20 € - ITA : 3,30 €LUX : 3 € - NL : 3,40 € - PORT.CONT : 3,30 € - MAR : 23 DH - TUN : 4,40 DT - ZONE CFA : 2.400 CFA

originel sur les masques, ressurgit avec une telle force qu’il sera difficile de le dissiper. Emmanuel Macron promet que l’exécutif va montrer dès aujourd’hui sa capacité d’exécution. En d’autres termes, dépasser la crainte paralysante du risque pénal, surmonter l’impéritie déclassante qui caractérise depuis le début de cette crise notre administration. Faut-il le croire ? Les Français, épuisés de discours grandiloquents, de promesses contradictoires, de restrictions arbitraires, semblent incrédules. Comment leur en vouloir ? ■

ISSN 0182.5852

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IL EST TEMPS DE TOURNER LA PAGE

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

L'ÉVÉNEMENT

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Vaccin : sous la contrainte, l’exécutif accélère sa campagne

LA FRANCE COUPÉE EN DEUX Le nombre de patients hospitalisés et admis en réanimation a légèrement augmenté ce week-end après plusieurs jours de baisse. Le nombre de cas a lui aussi augmenté, de même que le taux de positivité des tests. Dans le JDD, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a ainsi estimé que « la tendance (était) déjà préoccupante », avec une incidence « de nouveau en hausse après un plateau assez long ». La France est toutefois coupée en deux : on recense par exemple un peu moins de 55 cas pour 100 000 habitants en Charente-Maritime, contre environ 330 dans les Alpes-Maritimes. Une situation qui a poussé le gouvernement à avancer de 20 heures à 18 heures le couvre-feu dans 15 départements de l’est du pays depuis samedi. Cela concerne plus de six millions de Français. Le reste du pays est donc en sursis. La perspective de voir les bars et les restaurants rouvrir le 20 janvier s’éloigne et celle de retrouver les lieux culturels le 7 janvier est définitivement écartée. La rentrée scolaire, le froid et des variants plus contagieux du virus identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud viennent encore ternir ce tableau déjà bien sombre. A.-L. F.

Forcé d’ajuster sa stratégie à mesure que les critiques s’intensifient, le premier ministre garde l’objectif de vacciner un million de Français d’ici à fin janvier. FRANÇOIS-XAVIER BOURMAUD £@fxbourmaud ET MATHILDE SIRAUD £@Mathilde_Sd

LA NOUVELLE année démarre donc comme la dernière s’était achevée : par une polémique sur les vaccins. Accusé de vouloir imposer la vaccination par la loi, voici l’exécutif attaqué en janvier pour ne pas déployer suffisamment rapidement sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Même Emmanuel Macron s’en est agacé, demandant au gouvernement d’accélérer. « Pas un coup de colère mais une mise sous tension du système », précise-t-on autour du chef de l’État. Une semaine après la toute première injection du vaccin Pfizer/ BioNtech contre le coronavirus, l’exécutif se voit contraint d’ajuster sa stratégie et d’accélérer la campagne, à mesure que les critiques s’intensifient. « Après les masques, les tests et l’isolement, un nouvel échec serait terrible », a pointé sur Twitter le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. À gauche, Valérie Rabault, présidente du groupe PS à l’Assemblée, a réclamé dans un entretien à L’Obs, mercredi, que le gouvernement publie « dans le point sanitaire quotidien le nombre de vaccinations effectuées par département », une « transparence indispensable ». « Ce retard de la vaccination est honteux, on n’a pas anticipé la logistique », a accusé le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, invité dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ». Comme

Les départements concernés par le couvre-feu 62 59 avancé 80

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Couvre-feu à 20h à 18h

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Infographie

d’autres élus, ce représentant soupçonne le gouvernement de cacher les raisons expliquant la lenteur de la campagne de vaccination. Au regard du déploiement du vaccin dans d’autres pays européens, la France accuse en effet un impressionnant retard. Avec 500 000 doses reçues, elle n’a vacciné, à ce jour, que quelques centaines de personnes, quand l’Allemagne s’approche des 200 000 personnes immunisées et le Royaume-Uni du million… « Les courbes vont se croiser d’ici à quelques semaines », jure un conseiller de Matignon. Selon Le Journal du dimanche, une dizaine de supercongélateurs nécessaires pour stocker le vaccin ne sont toujours pas homologués. Un membre du gouvernement reconnaît, à demi-mot, que l’exécutif a été pris de court par la date du début de la campagne de vaccination, le 27 décembre, décrétée au dernier moment par l’Allemagne… Sur les 200 millions de doses commandées par la France, un conseiller de Jean Castex estime que compte tenu des contraintes logistiques entre 25 et 30 % de doses pourraient être perdues.

« lesAprès masques,

les tests et l’isolement, un nouvel échec serait terrible

»

BRUNO RETAILLEAU, PRÉSIDENT DU GROUPE LR AU SÉNAT

Simple « décalage » « Il faut aussi comparer avec des pays comparables, minimise-t-on au sein de l’exécutif. L’Allemagne et la Grande-Bretagne vont très vite mais sont dans des situations sanitaires beaucoup plus complexes que nous. Aux Pays-Bas, la campagne n’a pas démarré. En Belgique, elle se déroule comme chez nous. À un moment, l’effet de comparaison quantitatif va s’atténuer. » Il n’empêche, toutes les pistes sont désormais à l’étude pour passer à la vitesse supérieure. Espacer l’injection des doses de manière à vacciner plus rapidement le plus grand nombre ? Déployer des « vaccinodromes » ? Permettre aux pharmaciens d’administrer les piqûres pour faciliter l’accès au vaccin ? Donner l’exemple et faire oublier les débuts ratés de la campagne en mettant en scène le premier ministre en train de se faire vacciner devant les caméras ?…. Dès lundi, un hôpital par département va proposer la vaccination aux personnels de santé. À la mi-janvier, le chiffre passera à 300 hôpitaux sur l’ensemble du pays pour atteindre un objectif de 600 début février. C’est l’accélération de la phase deux de la campagne de vaccination, celle qui vise dans un premier temps les plus de 75 ans, puis les plus de 65 ans et les soignants de 50 ans ou plus. « Il n’y a pas de problème de doses aujourd’hui », jure-ton au sommet de l’État. Inspiré de la Convention citoyenne, un conseil

+

» Lire aussi PAGE 26

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais

composé de 35 citoyens tirés au sort devrait être mis en place dans les prochains jours pour participer au déploiement de la stratégie vaccinale jusqu’au mois de juin. À Matignon, l’entourage du premier ministre nie tout « retard » et promet que ce simple « décalage » sera bientôt rattrapé. « La Haute Autorité de santé a raison de préconiser la vaccination en priorité des résidents des Ehpad. Il est logique de protéger les publics qui sont le plus concernés par la mortalité de la maladie », défend un proche de Jean Castex. La « phase de démarrage plus lente » serait donc liée à deux facteurs : la difficulté logistique de la vaccination de personnes dépendantes (incapacité de se déplacer, délais de la consultation pré-vaccinale et du recueil du consentement) et le mode de conservation des doses du vaccin Pfizer/BioNtech. Le premier ministre garde l’objectif de vacciner un million de Français d’ici à la fin janvier. Pour tenter de l’atteindre, il veut mieux « anticiper » sur les prochaines étapes de vaccination et « optimiser » la campagne. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’exprimera mardi matin sur RTL avant une nouvelle conférence de presse consacrée à l’épidémie, jeudi, à laquelle Jean Castex devrait aussi participer. Entre les deux, un nouveau Conseil de défense sanitai-

re sera convoqué, notamment pour étudier l’évolution de l’épidémie après les fêtes de Noël. « La vaccination, ce n’est pas non plus une course à l’échalote ! s’agace l’entourage du chef du gouvernement. On a mis en place des dispositifs de pharmacovigilance extrêmement lourds. Mais que dira-t-on si nous ne prenons pas assez de précautions ? Il faut rester zen et être pédagogiques. » Et de s’en prendre à l’opposition : « Un match de foot dure 90 minutes. J’ai fait le calcul : on est à la quatrième seconde du match et, déjà, on nous explique qu’on est nuls, qu’on est en retard et qu’on ne va pas gagner la partie. » Patience donc. Pourtant, Emmanuel Macron a prévenu, lors de ses vœux du 31 décembre : le chef de l’État ne laissera pas de « lenteur injustifiée s’installer », surtout « pour de mauvaises raisons ». D’autant que la fin de la crise sanitaire est encore loin. « Les premiers mois de l’année seront difficiles et, au moins jusqu’au printemps l’épidémie pèsera encore beaucoup sur la vie de notre pays », a prévenu le président de la République lors de ses vœux. D’ici là, il ne voudrait pas que le vaccin apparaisse non plus comme la solution à tout. Autour de lui, certains s’inquiètent déjà de la prochaine polémique, celle liée aux éventuels effets secondaires du vaccin… ■

La population française reste en majorité réfractaire à la vaccination

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ANGÉLIQUE NÉGRONI [email protected]

LA VACCINATION contre le coronavirus fait naître chez les Français des réactions bien contradictoires. C’est ce que révèle le sondage d’Odoxa qui, pour Le Figaro et Franceinfo, a interrogé, les 22 et 23 décembre, 1 004 personnes. Ainsi, et même si la découverte des vaccins remonte un peu le moral d’un pays où l’inquiétude recule de 6 points en deux mois, la population reste quand même en majorité réfractaire à la vaccination avec un taux de refus de 58 %. Soit une augmentation de 8 points par rapport au mois précédent, au moment où les premiers vaccins étaient découverts. « Chose incroyable, en France, plus les scientifiques censés vanter la vaccination parlent des vaccins, et moins les Français veulent se faire vacciner ! », relève Gaël Sliman, le président d’Odoxa, lors de son analyse de l’enquête.

Dans le détail, ce front du refus dissimule de notables disparités, selon divers critères. Si l’on retient celui de l’âge, ce sont les plus de 65 ans qui naturellement, et pour 58 % d’entre eux, sont prêts à se faire piquer conte 32 % chez les 35-49 ans. Plus étonnant, les femmes sont plus rétives au vaccin. 69 % d’entre elles s’y opposent contre 54 % chez les hommes. Quant au milieu social, celui-ci révèle une nette fracture entre les ouvriers qui dans une large majorité (73 %) refusent le vaccin alors que 62 % des cadres se disent prêts à s’y soumettre. Politiquement, l’analyse est intéressante : les plus fortes réticences sont ancrées dans l’électorat de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Le refus atteint respectivement 68 % et 60 %. Les électeurs d’Emmanuel Macron acceptent, quant à eux, cette solution à hauteur de 56 %. Les tenants du refus du vaccin assument leur choix. 60% d’entre eux disent que « ne pas se vacciner est une décision raisonnable face à une nou-

velle maladie et un nouveau vaccin ». Ce sondage a par ailleurs interrogé les Français sur la confiance qu’ils accordent au gouvernement « pour déployer rapidement la vaccination ». Il en ressort des résultats plutôt positifs mais déjà dépassés car engrangés avant le lancement de la vaccination en France et de la polémique qu’elle a suscitée en raison d’un timide démarrage. Ainsi, l’enquête révèle que 53 % des personnes interrogées font confiance au gouvernement pour une campagne rapide. Sans doute que le taux, recueilli aujourd’hui, serait plus bas… Avec l’arrivée de ce vaccin - considérée comme une étape décisive par 53 % des Français - le combat contre le virus, va être de longue haleine, jugent nombre de personnes. Seuls 17 % pensent en effet que le Covid sera terrassé dans les six à neuf mois à venir. 36 % estiment qu’il faudra un an ou deux. Mais 46 % ne se prononcent pas aujourd’hui sur l’issue du combat. ■

QUESTION : DES VACCINS CONTRE LE COVID-19

VONT ÊTRE ADMINISTRÉS PROGRESSIVEMENT À LA POPULATION À PARTIR DE LA FIN D’ANNÉE 2020 (DANS LES EHPAD) ET TOUT AU LONG DE L’ANNÉE 2021. VOUS PERSONNELLEMENT, VOUS FEREZ-VOUS VACCINER ? Total « Non » Total « Oui »

58 %

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42 % (50 %)

Non, certainement pas

26 %

Rappel nov. 2020

Oui, certainement

QUESTION : FAITES-VOUS CONFIANCE

AU GOUVERNEMENT POUR DÉPLOYER RAPIDEMENT LA VACCINATION EN FRANCE APRÈS LA VALIDATION DU VACCIN PAR L'UNION EUROPÉENNE ? Total « Pas confiance »

15 %

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Tout à fait confiance

Pas confiance du tout

21 %

10 %

43 % Plutôt

probablement

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* Sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro publié le 29/04/2020

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27 % Oui,

Non, probablement pas

Total « Confiance »

confiance

Plutôt pas confiance Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet les 22 et 23 décembre 2020. Échantillon de 1 004 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

LE FIGARO

lundi 4 janvier 2021

L'ÉVÉNEMENT

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TEMPS DE S’ADAPTER AU MONDE QUI NOUS ENTOURE

À l’Ehpad Mon repos, des résidents vaccinés après un long processus « Plus je vieillis, moins j’ai peur. Quand j’étais jeune, les maladies m’inquiétaient bien plus. Et puis il y avait d’autres dangers, comme la guerre d’Indochine. Mourir à 20 ans, c’est plus embêtant », relativise-t-il. « Rendez-vous dans 21 jours pour la deuxième dose », lui rappelle l’infirmière après la piqûre. Madeleine, 94 ans a également reçu l’injection « sans appréhension ». « Je ne comprends même pas ce tapage. Les gens voulaient un vaccin à tout prix et maintenant ils rechignent. Là, c’est un peu nous qui servons de “test”, de cobayes volontaires, mais il faut faire avancer les choses, donner l’exemple. Si on veut enrayer cette pandémie, il faut y aller », lance la résidente avant de rappeler que le premier confinement était « particulièrement pénible ». Un peu hésitants quelques semaines plus tôt, ces deux nonagénaires sont désormais convaincus d’avoir fait le bon choix. Il faut dire qu’ils ont eu le temps d’y réfléchir. Car le processus de mise en route de la vaccination en Ehpad est un lent cheminement. Expliquer, rassurer, sonder les familles et le médecin traitant des résidents, recueillir leur consentement, parfois convaincre : il a bien fallu trois se-

AGNÈS LECLAIR £@AgnesLeclair

UN VACCIN avant 2021, c’était le « cadeau » de fin d’année des résidents de la maison de retraite Mon repos, à Sartrouville. Quatorze des 36 personnes âgées de cet établissement des Yvelines, pilote de la campagne de vaccination, font partie des rares Français vaccinés avant le Nouvel An. Ils ont reçu leur première dose du vaccin Pzifer/BioNTech le jour du réveillon. « Il n’y a pas de thérapie, donc le vaccin est le seul moyen de faire baisser les cas », commente Jean, 90 ans, stoïque avant l’injection.

maines de préparation avant d’effectuer les premières injections dans cet établissement du groupe privé Philogeris. Une première lettre d’explication a été envoyée le 10 décembre aux résidents et à leurs familles, avec un formulaire de déclaration d’intention sur le choix du vaccin. Les quinze réponses favorables ont permis d’organiser les consultations de prévaccination avec le médecin coordonnateur de l’établissement.

Acceptation des familles « Nous les avons tous rencontrés pour leur expliquer l’objectif du vaccin et parler des éventuels effets secondaires. Certaines familles s’interrogeaient sur le taux d’efficacité ou la pertinence de réaliser une deuxième injection. Il fallait aussi vérifier que les résidents n’avaient pas de contre-indications médicales, ce qui nous a amenés à écarter deux personnes âgées qui présentaient un risque de réaction allergique grave », détaille Anne Priou, le médecin coordonnateur. En majorité, les résidents sont favorables à la vaccination, « plus pour aider la société que pour euxmêmes », décrit-elle. Quant à ceux qui n’ont pas tout à fait leur tête mais qui sont capables de donner

Je ne « comprends

même pas ce tapage. Les gens voulaient un vaccin à tout prix et maintenant ils rechignent

»

MADELEINE, 94 ANS, QUI A REÇU LA PREMIÈRE DOSE DU VACCIN PZIFER/ BIONTECH LE 31 DÉCEMBRE

leur avis, « ils font confiance à leurs enfants ». Ces consultations ont joué « pour beaucoup » dans l’acceptation des familles, avant tout « inquiètes du manque de recul », pointe la directrice de la maison de retraite, Vanessa Rhino. Pour éviter les désaccords familiaux, la décision revenait au proche désigné comme personne de confiance dans le dossier des résidents atteints de troubles cognitifs. C’est le cas de Didier, 66 ans, qui a accepté la vaccination pour sa mère. Et le jour J, il était présent à ses côtés. « Elle ne se rend pas compte qu’il y a le Covid, elle est dans sa bulle, explique-t-il. Il fallait donc choisir à sa place. J’ai regardé la balance entre les bénéfices et les risques et le choix du vaccin était une évidence. Ça me rassure qu’elle soit vaccinée », confie-t-il. Deux familles se sont à l’inverse montrées d’emblée hostiles, dont une qui tenait « un discours antivaccin très dur, reflet de ce que l’on peut lire de plus extrême sur les réseaux sociaux », rapporte Yann Reboulleau, le président du Groupe Philogeris. Ces consultations ont enfin permis de passer commande des doses de vaccin à la pharmacie centrale de l’AP-HP, deux jours avant les injections. Pas de place à l’à-peu-

près pour ces précieux flacons, arrivées le jour même de la vaccination. Le vaccin doit ensuite être préparé seringue par seringue in situ par une infirmière formée et la pharmacienne de l’Ehpad. « La préparation est longue et chaque injection est tracée grâce à des étiquettes », souligne cette dernière. Dans cet établissement touché par la première vague du Covid, la vaccination sonne aussi comme l’espoir d’un retour à la vie normale. La direction mise sur la deuxième injection pour convaincre encore plus de résidents. « Ils changeront peut-être d’avis en voyant que les autres ont bien supporté le vaccin. On espère arriver à 80 % de vaccinés pour qu’il y ait un vrai effet bénéfique sur la vie de l’établissement. Si on reste à 30 %, cela ne suffira pas pour changer notre mode de vie actuel », note la directrice normes et qualité d’exploitation du groupe. « Le but est de faire plus de visites, sans prise de rendez-vous, d’autoriser les visites en chambre qui demandent aujourd’hui beaucoup de logistique. La dimension la plus compliquée à gérer, ce sont les gestes affectifs, relève Yann Reboulleau Si nos résidents sont protégés, ils pourront enfin embrasser leurs proches. » ■

CONTRE-POINT

PAR GUILLAUME TABARD £@GTabard

De ratés d’exécution en fautes de communication

JACQUES WITT/ABACA

QUESTION : ET PENSEZ-VOUS QUE CE DÉPLOIEMENT

DES VACCINS EST UNE PREMIÈRE ÉTAPE DÉCISIVE DANS LA VICTOIRE CONTRE LE VIRUS ? Non, cette information est encore trop récente et fragile pour en déduire quoi que ce soit concernant notre combat contre le virus

46 % Oui, mais il nous faudra encore une ou deux années avant de venir à bout de ce virus

36 % Oui, et cela signifie que nous pourrons vaincre le virus dans les 6 ou 9 mois à venir

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Total « Pense que nous vaincrons le virus dans les 2 ans »

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n ne change pas une méthode qui perd. Après les masques et les tests, la vaccination. Une fois encore, l’exécutif a ajouté des erreurs de communication à des ratés d’exécution. Face à la lenteur du démarrage, le sommet de l’État est passé du déni au tête-à-queue, et du mépris à l’aveu involontaire d’échec. Naïvement, les Français ont été surpris par l’écart abyssal entre les chiffres de pays européens qui s’étaient pourtant vantés d’un coup d’envoi synchronisé. Heureusement, ceux qui savent leur ont aussitôt mis le nez dans leur erreur. Cette lenteur « je l’assume », a garanti crânement Olivier Véran au nom d’un supposé travail d’explication. Quant aux comparaisons, « elles n’ont aucun sens » s’est agacé le Pr Alain Fischer, renvoyant les retards trop tôt pointés à de simples problèmes de « logistique » ; comme si le coordinateur de la campagne de vaccination n’avait pas à s’occuper de simples questions d’intendance. Qu’aurait-on dit si, pour le D Day, Eisenhower ne s’était pas soucié des ponts permettant d’effectuer le débarquement ? Aucune erreur, donc, aucune faute, juste cette détestable manie des « Gaulois réfractaires » à toujours critiquer par principe. Sauf que quelques jours plus tard, Emmanuel Macron fait savoir sa « colère » et l’on apprend en catastrophe que la stratégie va être remaniée : calendrier, publics, nombre total de vaccinés visés, lieux possibles de vaccination... Serait-ce le signe que les critiques n’étaient finalement pas aussi infondées qu’on le disait ? Comme au printemps, on retrouve les mêmes ingrédients de communication.

Rien de pire pour la crédibilité de la parole publique que des explications qui ne tiennent pas la route. L’accumulation amplifie le caractère désastreux de l’impact

»

D’abord commencer par s’autojustifier, en brandissant des arguments dont on vérifie rapidement qu’ils ne servaient qu’à masquer - si l’on ose dire - des ratés d’exécution. Les masques ? On en avait, mais ils ne servaient à rien. Les vaccins ? On les a mais on choisit de prendre son temps. Or, rien de pire pour la crédibilité de la parole publique que des explications qui ne tiennent pas la route. L’accumulation amplifie le caractère désastreux de l’impact. Car si un cafouillage initial est pardonné quand il est corrigé, il nourrit la défiance quand il scande chaque étape de la crise. Lenteurs « assumées » un jour « injustifiées » le lendemain, ce n’est pas

uniquement la contradiction qui trouble. En tapant du poing sur la table, Emmanuel Macron se pose en censeur d’une stratégie dont il est le premier décideur. En réservant les principales annonces (confinement, déconfinement, couvre-feu…) au président de la République, en mettant en scène les Conseils de défense tenus sous sa conduite, l’exécutif a tenu à souligner et à valoriser le rôle central et moteur du chef de l’État dans la gestion de la crise. Ce fut un des (rares) éléments de clarté et, parfois, une garantie de bon sens. En jouant subitement les porte-parole de l’impatience des Français, Macron, au mieux trahit une forme d’impuissance, au pire semble se défausser sur les échelons de décision inférieurs. Pointer les pesanteurs de l’État est un résumé de ces deux conclusions possibles. Pour un président qui se vantait d’avoir commencé à « transformer » le pays et qui répète, depuis neuf mois, avoir « tiré toutes les leçons » de cette crise, les lenteurs et les incohérences administratives chaque jour plus flagrantes, révèlent à quel point la réforme de l’État est l’angle mort de son mandat. ■

A

Le ministre de la Santé, Olivier Véran (à droite), visite un centre de stockage du vaccin contre le Covid-19, le 22 décembre, à Chanteloup-en-Brie, en Seine-et-Marne.

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

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L'ÉVÉNEMENT

Vaccination : récit d’un démarrage Au fil de sa première semaine de campagne vaccinale, la France a avancé à pas de tortue par rapport à de prudence et d’incompréhensibles complexités bureaucratiques et logistiques, qui risquent de mettre SOLINE ROY £@so_sroy

UNE SEMAINE après le lancement de la campagne vaccinale en Europe, la question est sur toutes les lèvres : après les masques et les tests, les vaccins seront-ils le prochain fiasco du gouvernement français face au Covid ? Au 3 janvier, selon les données colligées par le site Our World in data, 12,29 millions de doses de vaccins avaient été administrées dans le monde. Avec, très largement en tête, la Chine (4,5 millions au 31 décembre), les États-Unis (4,23 millions au 2 janvier), Israël (1,09 million, soit près de 13 % de sa population), le Royaume-Uni (944 539 doses au 27 décembre) et la Russie (800 000). Des pays qui, certes, ont démarré leur campagne plus tôt que la France. Mais alors que l’Allemagne, qui elle a commencé au même moment, affichait près de 238 809 doses délivrées, la France continuait à aller son train de sénateur avec… 516 doses. Difficile cependant d’avoir des chiffres très exacts : la base de données de suivi de la vaccination Vaccin Covid, autorisée par un décret publié le 26 décembre, ne sera opérationnelle que le 4 janvier, indique le guide envoyé aux établissements accueillant des personnes âgées. D’ici là, charge à chacun d’eux de « stocker ces informations dans des conditions organisationnelles et techniques permettant de garantir un niveau de sécurité adapté ». Critiquée de toutes parts, cette lenteur dans la vaccination des Français a d’abord été une politique tout à fait assumée. « Je ne confonds pas vitesse et précipitation, nous prenons le temps de la pédagogie et de l’explication », répétait le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant les caméras de France 2 mardi dernier tandis que le Pr Alain Fischer, chargé de mettre en musique la campagne vaccinale française, considérait mercredi auprès de l’AFP que la polémique était « un peu dérisoire » et relevait d’une « fausse querelle ». « C’est bien de ne pas aller trop vite, expliquait-il le 29 décem-

Arrivée des premières doses du vaccin Pfizer/BioNTech à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne, le 26 décembre. CORENTIN FOHLEN/ DIVERGENCE



Les jeunes, les restaurateurs... Tous ceux qui souffrent aujourd'hui des conséquences de la crise sanitaire ne pourront accepter que les personnes âgées ne se vaccinent pas



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les n’ont cessé d’appeler à accélérer le rythme. « Parlementaires qui me suivez, je vous en prie, aidez à protéger notre pays. La stratégie vaccinale DOIT être adaptée à l’urgence de la situation », a ainsi plaidé sur Twitter le Pr Axel Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer. « Il faudrait aller vite, vite, vite (…). C’est une vraie course de vitesse (…) si l’on veut engager rapidement les premiers bénéfices en termes d’hospitalisations évitées », a pour sa part lancé le Pr Antoine Flahault, allant jusqu’à appeler à rendre la vaccination obligatoire en Ehpad où elle n’enthousiasme pas tous les pensionnaires : « Les jeunes, les restaurateurs, tous ceux qui souffrent aujourd’hui des conséquences de la crise sanitaire ne pourront accepter que les personnes âgées ne se vaccinent pas. » Dans un communiqué, l’Académie de méde-

cine a estimé jeudi qu’il « n’est plus temps d’attendre » : « Le premier bilan (…) est difficile à défendre (…). Adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation, ces précautions excessives risquent de susciter a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination. » Parmi les facteurs de ralentissement très critiqués, la consultation prévaccinale mise en place qui doit permettre de rechercher d’éventuelles contre-indications au vaccin et de recueillir le consentement des patients. C’est l’un des nombreux procès en excès de bureaucratie, justifiés ou non, faits au gouvernement. Ainsi du délai conseillé de cinq jours entre la consultation prévaccinale et la vaccination, évoqué par le guide distribué aux

Ehpad. Certains y ont vu un « délai de rétractation » incompressible. Il ne s’agit en fait que d’une recommandation logistique pour laisser aux établissements le temps de décompter précisément en amont le nombre de personnes à vacciner, pour ne commander que le nombre de doses nécessaires et ne pas gâcher un produit à la durée de conservation courte une fois décongelé. « Dans les faits, on sait que 24 heures suffisent à obtenir les doses », affirme Yann Reboulleau, dirigeant du groupe d’Ehpad et résidences pour personnes âgées Philogéris. À Sartrouville, l’un des vingt-deux établissements de son groupe a vacciné jeudi quatorze de ses résidents (lire page 3). « Mercredi soir, nous avons passé notre commande via l’officine de pharmacie qui fait l’intermédiaire entre la

Face à une épidémie galopante, Londres accélère la cadence

PR ANTOINE FLAHAULT, ÉPIDÉMIOLOGISTE

bre au Figaro. Cela permet de faire en sorte que la campagne se passe dans les meilleures conditions de sécurité, d’éthique. » C’était sans compter sur Emmanuel Macron et son coup de colère orchestré dans le Journal du dimanche (voir page 2). Le gouvernement s’est déjà, sans vraiment le dire, éloigné des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) qu’il avait pourtant promis de suivre. Dans son avis du 30 novembre, la HAS préconisait de vacciner dans un premier temps les personnes âgées en établissement, puis les personnels à risque y exerçant (plus de 65 ans ou avec comorbidité). Critiqué de toutes parts pour ne pas vacciner rapidement les personnels soignants exposés au virus, le gouvernement a d’abord annoncé que ceux de plus de 50 ans pourraient se faire vacciner à partir de la mi-janvier, puis dès le 4. Mais là aussi, l’organisation manque de clarté : alors que l’AP-HP organisait ce week-end en urgence et à grand renfort de communication la vaccination de ses personnels, le président du Conseil de l’Ordre des médecins, le Dr Patrick Bouet, annonçait fièrement s’être fait vacciner à l’Hôtel-Dieu… tandis que d’autres libéraux se voyaient répondre qu’il s’agissait pour le moment d’une opération réservée aux personnels de l’AP-HP.

Quant à savoir où se fera vacciner la population, c’est là aussi le grand flou… Le gouvernement voulait à tout prix éviter le fiasco des vaccinodromes de la grippe H1N1 ; les conditions de conservation particulières du seul vaccin disponible l’ont-elles fait changer d’avis ? Une note de la Direction générale de la santé envoyée jeudi aux professionnels évoquait en tout cas « la mise en place de centres de vaccination » relevant « de chaque territoire, établissements pivots (…) mais aussi unions locales des professionnels de santé libéraux (…) sous l’égide des agences régionales de santé ». « Des concertations vont s’engager », précisait le courrier… Sans que l’on comprenne bien pourquoi elles ne l’étaient pas déjà. Pendant ce temps, de nombreuses personnalités politiques et médica-

ARNAUD DE LA GRANGE £@arnodelagrange CORRESPONDANT À LONDRES

DANS les deux cas, les chiffres impressionnent, éclaircissant le paysage d’un côté et l’assombrissant de l’autre. Le Royaume-Uni veut spectaculairement accélérer sa campagne de vaccination contre le coronavirus, en visant rapidement 2 millions de doses injectées par semaine. Dans le même temps, l’épidémie flambe, dopée par l’apparition d’un mutant plus contagieux

qui inquiète toute l’Europe : 55 000 personnes supplémentaires ont ainsi été testées positives au virus ces dernières 24 heures. Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus endeuillés d’Europe par la pandémie avec déjà 75 000 morts. Depuis quelques jours, le chiffre de victimes quotidiennes a plusieurs fois avoisiné les mille morts. Ces niveaux records sont en partie attribués au nouveau variant du virus, beaucoup plus contagieux. L’afflux de malades dans les hôpitaux devient critique et le service de santé public (NHS) a réactivé l’hô-

12,29 millions de doses de vaccins administrées dans le monde Nombre total de doses de vaccins anti-covid injectées (date de publication des données) Chine États-Unis Israël Royaume-Uni Russie Allemagne Canada Italie Bahreïn Danemark Argentine Mexique Croatie Estonie France

4 500 000 (31 déc. 2020) 4 230 000 1 090 000 944 539 (27 déc. 2020) 800 000

238 809 (2 janv. 2021) 112 246 72 397 60 097 32 368 32 013 (31 déc. 2020) 24 998 (30 déc. 2020) 7 864 (30 déc. 2020) 2 487 (1 janv. 2021)

352 (31 déc. 2020)

Source : OurWorldInData.org/covid-vaccinations Infographie

pital de campagne géant de Londres créé en urgence début avril lors de la première vague. En parallèle, le Royaume-Uni est aussi en tête dans la course à la vaccination. Autour d’un million de personnes ont déjà reçu une dose du vaccin de l’alliance américano-allemande Pfizer BioNtech, déployé depuis le 8 décembre. Et à partir de ce lundi, débute l’administration du vaccin développé par l’université d’Oxford et le groupe AstraZeneca, avec un premier lot de 530 000 doses disponibles. Boris Johnson a déclaré que des « dizaines de millions de doses » seraient injectées dans les trois prochains mois, Londres ayant commandé au total 100 millions de doses de ce vaccin peu cher et plus facile à stocker. Pour les deux produits, deux doses doivent être administrées.

Restrictions plus sévères Selon AstraZeneca, deux millions de doses pourraient être fournies chaque semaine au Royaume-Uni dès la mi-janvier. Afin de toucher le plus rapidement un maximum de personnes, le gouvernement a aussi décidé d’allonger de 3 à 12 semaines le délai administration de la deuxième dose, une décision qui fait débat. La protection est moindre à la première dose, mais elle existe néanmoins. « Chaque fois que nous vaccinons quelqu’un une deuxième fois, nous ne vaccinons pas une autre personne pour la première fois. Cela si-

gnifie que nous ratons l’occasion de réduire considérablement le risque pour les personnes les plus vulnérables de devenir gravement malades à cause du Covid-19 », a justifié dimanche Jonathan Van-Tam, médecin chef adjoint pour l’Angleterre. En attendant de voir cette campagne de vaccination éclair infléchir les chiffres de l’épidémie, Boris Johnson a averti dimanche que des restrictions plus sévères avaient de fortes chances d’être décidées. « Il se peut que nous devions faire des choses dans les prochaines semaines qui seront difficiles dans plusieurs régions du pays », a déclaré le premier ministre à la BBC. Tout en affirmant que « l’éducation est une priorité », il a ajouté que la fermeture des écoles, comme fin mars lors de la première vague, « est l’une de ces choses ». Le gouvernement a déjà décidé de repousser la rentrée de janvier à Londres et dans le sudest de l’Angleterre. Sensible, le sujet divise les conservateurs et les syndicats d’enseignants mettent une pression forte pour une fermeture plus générale. La plus grande partie de l’Angleterre (trois quarts de la population) vit désormais de facto reconfinée sous un régime de niveau 4, qui recouvre les mesures les plus restrictives. Ce palier 4 à peine créé, juste avant Noël, on parle déjà d’un niveau 5 qui durcirait encore les consignes de confinement. ■

LE FIGARO

L'ÉVÉNEMENT

laborieux

KEREN LENTSCHNER £@Klentschner

JOEL SAGET/AFP

personne en soit consciente. » Dans les faits, et même si certains établissements ont pu faire preuve d’excès de zèle, le recueil du consentement « s’effectue dans le cadre du droit et des règles habituelles », précise le guide fourni aux Ehpad, et il n’y a pas lieu de demander un consentement écrit. À en croire les autorités, la campagne atteindra vite son rythme de croisière et la protection des Français sera au final équivalente à celle de leurs voisins. Mais avec plus de 2 000 décès par semaine, chaque jour compte. Et ces ratés de communication risquent de fragiliser la confiance. Ainsi des curieuses déclarations d’Alain Fischer (par exemple, sur le fait que les données disponibles ne permettent pas encore d’affirmer que les vaccins empêchent la contagiosité) : elles sont, certes, empreintes de raison scientifique, mais elles passent mal auprès du grand public. Reste à espérer que tout cela ne laissera pas croire aux Français que la vaccination est un acte médical un peu extraordinaire, aux bénéfices incertains et aux risques avérés, car ce n’est pas le cas, loin de là. ■

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Une logistique en cours de rodage

ses voisins européens. Un mélange à mal la confiance de la population. pharmacie centrale de l’AP-HP et l’établissement. Et jeudi matin le pharmacien est allé chercher nos doses et nous les a livrées. » Lorsque la vaccination sera faite en ville, l’injection pourra tout à fait être réalisée dans la foulée de la consultation prévaccinale. Quant au recueil du consentement, beaucoup y ont vu une exigence démesurée pour un produit possédant une Autorisation de mise sur le marché (AMM), et qui devrait à ce titre être traité comme n’importe quel autre vaccin. D’autres rappellent cependant que l’AMM obtenue est dite « conditionnelle », parce qu’accordée dans l’urgence et alors que les essais cliniques ne sont pas achevés. Le Comité consultatif national d’éthique a pour sa part considéré, dans un avis rendu le 18 décembre, qu’il fallait « un consentement particulier pour la première phase de vaccination, par rapport à une vaccination classique (par exemple contre la grippe) où il y a une forme de consentement par défaut, sans vérification que l’information ait bien été reçue et comprise par la personne (…), car (…) des incertitudes demeurent, et il est nécessaire que la

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Le rythme de vaccination et le nombre de personnes vaccinées, rapporté à la population, seront du même ordre de grandeur entre les différents pays européens

»

PR ALAIN FISCHER, « MONSIEUR VACCIN » DU GOUVERNEMENT

PENDANT que la polémique sur le rythme de vaccination enfle, les vaccins, eux, continuent d’arriver en France. Si 352 personnes seulement ont été vaccinées officiellement, 520 000 doses ont été livrées à date par Pfizer/BioNTech depuis le 26 décembre. À la fin de la semaine prochaine, la France devrait disposer de 1 045 200 doses. « Nous assurons la livraison en France de 520 000 doses par semaine, depuis la fin décembre et sur le mois de janvier, explique-t-on chez Pfizer. Au total, environ 2,6 millions de doses de notre vaccin seront livrées en France d’ici à fin janvier 2021, c’est-à-dire le nombre de doses nécessaire pour vacciner le million de personnes prioritaires ciblées par la phase 1 de la campagne vaccinale. » Le laboratoire américain, qui doit livrer 30 millions de doses au total à la France, prévoit d’accélérer le rythme le mois prochain. L’objectif est d’atteindre fin mars plus de 750 000 doses par semaine. Pour y parvenir, Pfizer va accroître ses capacités de production. L’usine belge de Puurs - où sont fabriquées les doses à destination de l’Europe - devrait recevoir en février le renfort d’un autre site en Allemagne, racheté par son partenaire BioNTech au géant suisse Novartis. BioNTech a aussi conclu des contrats avec cinq sous-traitants européens, dont le français Delpharm. L’UE a reconnu samedi une « in-

suffisance mondiale » des capacités de production de vaccins, tout en se disant « prête à aider » pour les augmenter. Le feu vert de l’Agence européenne du médicament au vaccin de la biotech Moderna, attendu le 6 janvier, devrait alléger la tension sur les volumes. Son partenaire suisse Lonza, qui a déjà commencé à livrer le Canada, a démarré la production le mois dernier. « Nous avons prévu 15 à 20 millions de doses au premier trimestre depuis l’usine de Lonza puis une augmentation nette au deuxième trimestre », indique Stéphane Bancel, le patron de Moderna. La biotech a par ailleurs finalisé le 30 décembre son accord avec le sous-traitant français Recipharm.

Organisation très lourde En attendant, la logistique sur le terrain reste complexe compte tenu des conditions de conservation particulières (- 70 °C) du vaccin de Pfizer/ BioNtech. Une fois décongelé, il ne peut être conservé plus de cinq jours dans un réfrigérateur ou contenant réfrigéré classique. Lors de la première semaine de vaccination, le transport des doses, assuré par la route par DHL et FedEx depuis l’usine de Puurs jusqu’à la France, semble s’être déroulé sans encombre. Dans les camions, les vaccins sont conditionnés dans des contenants thermiques de la taille d’une valise fournis par Pfizer. La frontière passée, ils rejoignent six plateformes logistiques et une centaine d’hôpitaux qui fournissent les Ehpad de l’Hexagone.

Une succession d’étapes qui complique la donne. L’État a dû équiper tous ces sites de supercongélateurs afin d’assurer le respect de la chaîne du froid. Or, ces équipements ont été pris d’assaut à travers le monde et sont livrés au compte-gouttes. Au CHR d’Orléans, le supercongélateur a été réceptionné le 28 décembre. Le même jour, un appareil est arrivé au CHU de La Réunion à bord d’un avion militaire. À Laval, il est en cours d’homologation. Dans les plateformes logistiques, gérées par les dépositaires pharmaceutiques (CSP, Alloga, AS Healthcare…), l’organisation se met en place. « Nous avons commencé à faire quelques livraisons mais c’est lent, témoigne un logisticien. Nous nous attendions à dix fois plus de commandes. C’est dommage car, de notre côté, le processus de décongélation est rodé. » L’inquiétude monte parmi les 6 000 officines de ville (sur 21 000 en France) mobilisées pour cette première phase. Aux côtés des hôpitaux, ce sont elles qui, une semaine avant la vaccination, recueilleront les quantités requises par les Ehpad et les communiqueront aux dépositaires et à Santé publique France. Dans la plupart des cas, elles livreront aussi les Ehpad. « Il va falloir mettre en place une organisation très lourde entre les pharmacies, les Ehpad et les médecins, craint Fabrice Camaioni, membre du bureau national de la Fédération des pharmaciens de France. Cela risque immanquablement de rajouter des délais supplémentaires. » ■

TEMPS DE VIVRE DE NOUVELLES SENSATIONS

NATHALIE VERSIEUX

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QUELQUE 1,3 million de doses du vaccin Pfizer/BioNTech ont été livrées à ce jour aux Länder outreRhin et 238 000 personnes âgées de plus de 80 ans ont déjà été vaccinées dimanche matin, selon des données de l’institut RobertKoch, responsable du suivi de la pandémie. Mais c’est les yeux rivés sur les « scores » israéliens plus d’un million de personnes vaccinées en deux semaines, soit près de 10 % de la population que sont appréciées les performances allemandes et les critiques se multiplient ces derniers jours à l’encontre du gouvernement fédéral, des Länder, de l’Union européenne et du fabricant, tous accusés de lenteur. C’est déjà avec un léger couac que la campagne avait été lancée en Allemagne. Edith Kwoizalla, 101 ans, recevait sa première dose le 26 décembre dans une maison de retraite de Saxe-Anhalt en exRDA, un jour avant le lancement officiel de la vaccination pour l’ensemble de l’Union européenne. Le responsable régional de la campagne avait refusé d’attendre le 27 décembre, estimant qu’il était « plus important de ne pas perdre de temps que de respecter les impératifs fixés par un agenda politique » et les ambitions de

quelques politiciens. Plusieurs centaines de soignants et une poignée de pensionnaires âgés étaient de nouveau vaccinés à travers le pays le 27 décembre. Notamment au centre de l’Arena à Berlin. Une semaine plus tard, cette salle de spectacle du centre de la capitale le seul des six centres de vaccination berlinois à avoir déjà pris du service - a dû fermer ses portes pour quatre jours autour du Nouvel An, confronté à la fois à la faible demande du personnel soi-



Les États-Unis ont commandé 600 millions de doses en juillet, tandis que l’UE a attendu novembre pour en commander environ la moitié



UGUR SAHIN, FONDATEUR DE BIONTECH

gnant et à des problèmes d’approvisionnement. Les prochaines livraisons de BioNTech Pfizer, seul vaccin autorisé à ce jour dans l’Union européenne, sont attendues pour le 8 janvier. Trois autres devraient suivre d’ici à début février, pour un total de près de trois millions de doses livrées d’ici à la fin du mois. De quoi immuniser 1,5 million des 80 millions d’Allemands. « L’ensemble des

Le centre de vaccination de Treptow, à Berlin, est ouvert depuis le 27 décembre au personnel médical à risque et aux personnes de plus de 80 ans. JOHN MACDOUGALL/AFP

pensionnaires des maisons de retraite devrait être vacciné d’ici à la fin du mois », assure le ministre de la Santé, Jens Spahn, qui – sur la sellette - mise sur l’autorisation de mise sur le marché du vaccin de Moderna dès le 6 janvier. Les critiques de fait se multiplient en Allemagne. « La chancelière et les ministres présidents des régions doivent mettre fin dès leur prochaine réunion de crise mardi au chaos de la vaccination, exige Eugen Brysch, le président

de la fondation allemande pour la protection des patients. C’était une erreur de vouloir vacciner en priorité un groupe aussi vaste et peu mobile que les huit millions de personnes âgées de plus de 80 ans. » Le gouvernement fédéral, responsable de l’achat des vaccins et de la définition des priorités, botte en touche et rappelle que les seuls Länder sont compétents en termes d’organisation des campagnes de vaccination. Dans plusieurs régions, la

hotline chargée de la prise de rendez-vous pour les séniors est saturée. À Berlin, nombre des plus de 80 ans n’ont toujours pas reçu le courrier qui doit les inviter à s’enregistrer. Les six centres de vaccination, prêts à les accueillir, manquent de personnel pour les injections et surtout de doses à injecter. « Les États-Unis ont commandé 600 millions de doses en juillet, tandis que l’Union européenne a attendu novembre pour en commander environ la moitié », rappelle Ugur Sahin, le fondateur de BioNTech, critiquant la stratégie des commandes de Bruxelles. La start-up allemande, qui assure vouloir mettre en route plus tôt que prévu, dès février la chaîne de production d’une usine rachetée au suisse Novartis à Marburg, estime que la pénurie actuelle serait en partie liée au retard pris par ses concurrents Moderna (160 millions de doses commandées par l’UE) et AstraZeneca (400 millions de doses pour l’Union). Dans ce contexte, le scepticisme des Allemands face au vaccin progresse. 49 % d’entre eux se disent prêts à se faire vacciner, contre 80 % au printemps et un nouveau débat est lancé, demandant l’instauration de « privilèges » – possibilité de se rendre au restaurant ou de voyager - pour les personnes vaccinées. ■

A

En Allemagne, les 238 000 injections réalisées sont jugées insuffisantes

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

L'ÉVÉNEMENT

« Il semble que les Français aient été assez raisonnables à Noël »

En France, l’épidémie reste à un niveau élevé mais stable, avec une forte disparité Est-Ouest. VINCENT BORDENAVE £@bordenavev

Le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique, fait le point sur la situation épidémique du pays. LE FIGARO. - Dans votre avis du 22 décembre, vous parliez d’un risque « non nul » de reprise épidémique au mois de janvier, avec un flou important sur les indicateurs. Est-ce un peu plus clair aujourd’hui ? Yazdan YAZDANPANAH. - La situation épidémique reste brouillée. Nous sommes toujours sur un haut plateau, avec une situation très différente entre l’est et l’ouest du pays. L’arrivée des vacances et la fermeture des écoles juste après le confinement ont sans doute permis de limiter les contaminations et d’éviter un rebond. Il est vrai qu’il y a eu une augmentation assez forte du nombre de cas avant les fêtes, mais elle était en partie liée à une hausse du nombre de tests. Il semble que les Français aient été assez raisonnables à Noël. En revanche, la rentrée représente un vrai risque avec les effets cumulés des festivités du 31 et de la reprise des cours à l’école. Le gouvernement a opté pour des couvre-feux locaux, plutôt qu’un reconfinement. Est-ce suffisant ? Un confinement, même local, est une mesure extrêmement contraignante et coûteuse pour la société. Est-ce que la situation actuelle le justifie ? Il est difficile de trancher. Pour prendre une décision aussi forte, tous les indicateurs doivent aller dans le

même sens. Pour le moment, contrairement à ce qu’on peut voir dans d’autres pays, il semble que la situation soit plutôt stable, sans doute parce que nous avons pris des mesures très tôt. Rappelons que les premiers couvre-feux ont été mis en place dès le mois d’octobre et ont montré une certaine efficacité, même si le nombre de cas ne baisse plus aujourd’hui.

J.-C. MARMARA/LE FIGARO

PROPOS RECUEILLIS PAR

La rentrée représente un vrai risque avec les effets cumulés des festivités du 31 et de la reprise des cours à l’école

Pour envisager une transition moins violente, n’aurait-il pas fallu allonger les vacances ? L’ouverture des écoles est un sujet sensible et complexe. Leur fermeture pendant les vacances ces deux dernières semaines a sans doute contribué à éviter un rebond généralisé. Cela dit, je pense que, de tous les choix qui ont été faits depuis près d’un an, le moins mauvais est d’avoir opté pour leur réouverture. Aucune décision ne représente un risque nul. Il y a sans doute des contaminations dans les écoles, mais leur nombre reste maîtrisable et les enfants ne développent que très rarement des for-

»

PR YAZDAN YAZDANPANAH

Vers une stabilisation des hospitalisations NOMBRE QUOTIDIEN D'HOSPITALISATIONS LIÉES AU COVID-19

32 842

32 292

18 nov. 2020

14 avril 2020

30 000

24 491

20 000

2 janv. 2021

10 000 0

Mars

Mai

Juil.

Source : Santé publique France

Sept.

Nov.

Janv. 2020 2021

Infographie

mes graves. Le confinement de novembre a d’ailleurs montré que l’on peut contrôler l’épidémie avec les écoles ouvertes. Sacrifier l’éducation de toute une génération est un risque bien trop grand au regard des bénéfices. Les laisser fermées, même pour une semaine, a un impact énorme sur l’économie, la psychologie, sans que la plus-value sanitaire ne soit évidente. L’arrivée du variant anglais en France est-elle inquiétante ? Il semble que ce variant soit plus contagieux même si les données épidémiologiques n’ont pas encore été confirmées par des études virologiques. Pour le moment, rien n’indique que ce variant soit à l’origine des formes plus sévères de la maladie, ce qui est assez rassurant. Les personnes immunisées contre le Covid-19 n’ont, a priori, pas plus de risques de retomber malades avec ce variant. De la même manière, l’efficacité des vaccins ne semble pas altérée. Nous surveillons avec attention l’émergence de ce variant en France. La nouvelle agence de recherche chargée de suivre les maladies émergentes et infectieuses que je dirige va aussi participer activement à cette mission. Ce variant était déjà présent en Allemagne il y a plus de deux semaines. Cela peut-il expliquer la différence Est-Ouest en France ? Nous ne pouvons pas séquencer chaque prélèvement, mais il ne semble pas qu’il circule activement selon nos dernières analyses. Pas plus dans l’est de la France que sur le reste du territoire. Si l’hypothèse ne peut pas être totalement écartée, il semble que la différence Est-Ouest s’explique davantage par des critères mé-

téorologiques : le froid et l’humidité favorisent la transmission du Covid19. Mais il n’y a sans doute pas qu’un seul facteur. Cette disparité n’est d’ailleurs pas nouvelle, nous avions déjà une situation très hétérogène pendant la première vague. On reproche la lenteur de la mise en place de la campagne vaccinale. Qu’en pensez-vous ? La France a choisi de vacciner en premier les pensionnaires des Ehpad, ce qui prend un peu plus de temps pour des raisons logistiques, éthiques, et en raison du nombre limité de pensionnaires par établissement et de leur répartition disséminée sur tout le territoire. C’est sûr qu’on ne peut pas se contenter de quelques dizaines de vaccinations par jour, mais la campagne ne fait que commencer. Les décisions récentes, et notamment la stratégie de vacciner les soignants de plus de 50 ans, va accélérer le processus. Nous pourrons juger du rythme à la mi-janvier. Quoi qu’il en soit, cela ne changera pas grand-chose à la situation des prochaines semaines en termes de santé publique. Il faut attendre que la couverture vaccinale dans la population fasse son effet. Le retard que nous pouvons avoir pris sur les Anglais ou même les Allemands est de ce fait assez minime, il ne faut pas attendre le moindre impact visible avant le printemps. Le printemps sera-t-il synonyme de la fin de l’épidémie ? Les effets cumulés du vaccin et du retour du beau temps devraient nous aider à y voir plus clair. Mais parler de fin de l’épidémie est, sinon prématuré, du moins très optimiste. Peutêtre pourrons-nous vivre un peu plus normalement qu’aujourd’hui. ■

Dimanche, dans la station de sports d’hiver de Winterberg, en Allemagne, la police guette les éventuels skieurs récalcitrants. EROL DOGRUDOGAN/REUTERS

BARDELLA : « ILS NOUS AURONT TOUT FAIT » Le vice-président du RN, Jordan Bardella, a critiqué le gouvernement dimanche, lors du « Grand jury RTL-LCILe Figaro » (photo) dans sa gestion de la campagne de vaccination contre le Covid-19. « Ils nous auront tout fait, ils ont raté les masques, ils ont raté les tests, ils ont pris des mesures arbitraires pendant des mois et (…) maintenant, ce retard de la vaccination est honteux, on n’a pas anticipé la logistique », a dit le responsable du parti d’extrême droite, assurant que les responsables de l’exécutif « mentaient »

NICOLAS KOVARIK/AGENCE 1827

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sur de nombreux éléments. « Nous sommes la risée du monde. Rien n’a été préparé, on est dans l’amateurisme le plus total. Surtout lorsqu’on se compare aux autres pays européens », a-t-il insisté. « Si nous sommes en guerre, il faut se donner les moyens d’être en guerre », a-t-il ajouté, faisant écho à des propos d’Emmanuel Macron rapportés dans Le Journal du dimanche dans lesquels le chef de l’État affirmerait : « Moi, je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit. (…) Et j’attends de tous le même engagement. Or, là, ça ne va pas (…), ça doit changer vite et fort. » « On ne vit pas dans le même monde », a martelé Jordan Bardella, pointant, notamment, le contrôle des frontières. « Les pays qui ont le mieux géré leurs frontières s’en sortent mieux », affirme-t-il.

Un début janvier sous cloche un peu partout en Europe EN ATTENDANT la vaccination massive des populations, les mesures de restriction restent la meilleure arme pour lutter contre le virus. Tour d’horizon des dispositions prises dans les principaux pays européens avant les fêtes pour éviter un rebond à l’aube de 2021.

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Royaume-Uni

Le gouvernement a étendu jeudi 31 décembre les zones soumises aux plus strictes restrictions pour tenter d’endiguer la propagation du nouveau variant du virus. Depuis, les trois quarts de la population en Angleterre sont confinés. Cela implique la fermeture des bars et restaurants, cinémas, salles de spectacles et hôtels. Les écoles qui devaient rouvrir leurs portes le 4 janvier ne le seront pas à Londres. La décision de fermeture « temporaire » a été prise « vraiment en dernier recours » par le secrétaire d’État à l’Éducation vendredi 1er janvier. Dans le reste du royaume, l’Écosse,

non essentiels resteront clos jusqu’à cette date. « Il s’agit réellement d’une fermeture de la société car la situation est plus grave qu’en mars » a reconnu la première ministre, Mette Frederiksen.

le pays de Galles et l’Irlande du Nord sont également confinés.

u Belgique Un couvre-feu national de minuit

à 5 heures reste en vigueur. Les rassemblements dans les espaces publics sont limités à quatre personnes, mais les commerces, musées et piscines sont ouverts, contrairement aux cinémas, théâtres, salles de spectacle, bars et restaurants. Les premiers assouplissements des règles sanitaires auront lieu « au plus tôt en février », a averti selon le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, Yves Van Laethem. Même si le pays, durement touché, voit ses indicateurs baisser, les autorités attendent que la tendance se confirme.

u Danemark Le gouvernement a étendu mardi

29 décembre le confinement jusqu’au 17 devant la hausse importante des cas en décembre. Les écoles, centres commerciaux et commerces

17,3

millions de cas confirmés en Europe depuis le début de la pandémie, dont 427 798 décès (Source : ECDC)

u Allemagne Des mesures de verrouillage plus

sévères sont mises en place jusqu’au 10 janvier : fermetures de magasins, coiffeurs et écoles, ainsi qu’interdiction de consommer de l’alcool en public. Mais le pays est « encore très loin » du retour à la « normalité », a alerté mercredi 30 janvier le ministre de la Santé, Jens Spahn. Angela Merkel et les seize Länder pourraient décider le 5 janvier de prolonger les restrictions actuelles.

u Autriche Les magasins non essentiels, fermés depuis le 26 décembre, le resteront jusqu’au 17 janvier. Les Autrichiens ont aussi l’obligation de rester chez eux jour et nuit, sauf pour des

courses et des trajets essentiels. À partir du 18, les restaurants, hôtels, établissements culturels et commerces pourront néanmoins ouvrir à ceux qui présenteront un test Covid négatif. Des dépistages de masse seront effectués dans tout le pays avant un éventuel assouplissement des mesures.

u Suisse

Le pays a reconnu de « graves erreurs » dans sa gestion du Covid et pris des mesures nationales jusqu’au 22 janvier. Hormis les stations de ski, ouvertes, les lieux publics tels que les restaurants, musées, installations sportives et autres lieux de divertissements, sont clos. Les magasins ont vu leur capacité d’accueil restreinte.

u Italie

Des restrictions sont imposées jusqu’au 6 janvier mais elles varient en fonction des situations de chaque région. Il est interdit de se dé-

placer depuis et vers les zones orange (risque élevé) où les services de restauration sont fermés. En zone rouge, la fermeture est étendue aux commerces (hormis ceux de première nécessité, et aux activités de service aux personnes). Il est interdit d’accueillir plus de deux personnes n’appartenant pas au noyau familial.

u Espagne Un couvre-feu national est main-

tenu entre 23 et 6 heures, à l’exclusion des îles Canaries, mais les régions autonomes ont le pouvoir de commencer le couvre-feu plus tôt ou plus tard. Plusieurs municipalités ou régions, comme la Catalogne et l’Aragon, font l’objet d’un verrouillage périphérique, empêchant les habitants de quitter la région ou d’y pénétrer sauf raisons impérieuses. De nombreuses villes sans restrictions d’entrée et de sortie ont aussi choisi de restreindre la capacité des restaurants, bars et cafés. ■

LE FIGARO

INTERNATIONAL

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« Barkhane » défiée et endeuillée au Sahel En une semaine, cinq militaires français sont décédés au Mali, touchés par des engins explosifs improvisés. NICOLAS BAROTTE £@NicolasBarotte

DÉFENSE Deux morts de plus en moins d’une semaine : l’opération « Barkhane » au Mali a de nouveau été endeuillée dans la nuit de samedi à dimanche. La sergente Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser du 2e régiment de hussards de Haguenau ont été frappés par un engin explosif improvisé (IED), placé sur le chemin de leur véhicule blindé léger, comme trois de leurs camarades du 1er régiment de chasseurs l’avaient été lundi dernier entre Hombori et Gossi. Les deux soldats effectuaient une patrouille de reconnaissance et de renseignement dans la région de Ménaka. Cette deuxième attaque prouve qu’en dépit des moyens militaires déployés par la France – 5 100 soldats - et l’offensive menée depuis un an, la sécurité n’est pas encore établie au Sahel. Alors que l’exécutif réfléchit à une nouvelle stratégie globale pour « Barkhane », comme la réduction de ses effectifs ou l’ouverture de discussion avec certains groupes armés locaux, ces cinq pertes, dont le décès d’une première femme, constituent un choc émotionnel et un sérieux revers. Le sens de la présence française au Sahel devrait une nouvelle fois être posé. Cinquante soldats sont « morts pour la France » depuis 2013. Dans une interview au Parisien, la ministre des Armées Florence Parly a confirmé que la France allait «très

probablement» réduire les effectifs de sa force Barkhane. Une décision sera prise à l’occasion du prochain sommet conjoint de la France et des pays du G5 Sahel en février à N’djamena. Si l’attaque de ce week-end n’a pas été revendiquée, celle de lundi dernier l’a été par le RVIM, filiale d’alQaida au Sahel. Le groupe terroriste a dénoncé « l’occupation » française au Sahel et les caricatures de Mahomet. L’année dernière, l’autre groupe djihadiste qui sévit au Mali, l’État islami-

La sergente Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser du 2e régiment de hussards de Haguenau ont été tués, au Mali, dans la nuit de samedi à dimanche. AFP

que au Grand Sahara (EIGS), avait été désigné comme l’ennemi principal. Au bout de plusieurs mois de combat, l’état-major juge que ses capacités ont été réduites. « L’EIGS a été affaibli dans le Liptako malo-nigérien, même s’il convient de garder une forme de prudence sur l’évaluation que nous faisons de cet ennemi », a déclaré le général Marc Conruyt, commandant de la force « Barkhane », lors d’une audition devant l’Assemblée natio-

nale en novembre. Le cœur du groupe terroriste semble en réalité difficile à atteindre. Il parvient toujours à recruter de nouveaux combattants en profitant des conflits interethniques. Déstabilisés plutôt que détruits, les groupes djihadistes choisissent désormais l’évitement plutôt que l’affrontement direct.

Lutte sans fin Comme si la lutte était sans fin au Sahel, un adversaire a chassé l’autre. Af-

filié à al-Qaida, le RVIM « est à ce jour l’ennemi le plus dangereux pour la force “Barkhane”, pour les forces internationales et pour le Mali », a admis le général Conruyt. « Non seulement il déstabilise les périphéries du nord du Mali, mais il a en outre porté la guerre au centre, qui est le cœur économique et le bassin de population du pays. À partir de là, il cherche à progresser vers le bassin côtier de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Cet ennemi est rusé, agile, capable à la fois d’une vision et de coups tactiques. » Le recours aux IED en témoigne : discrètes et dangereuses, ces bombes sont la hantise de « Barkhane ». Concurrents sur le terrain, où ils s’affrontent parfois violemment, l’EIGS et le RVIM sont capables de se parler pour coordonner ponctuellement leur action contre les forces françaises et sahéliennes. Les deux groupes n’en demeurent pas moins différents. « L’EIGS est plutôt mû par des ressorts idéologiques, de par son allégeance à Daech ou la recherche du califat, alors que le RVIM est mû par des ressorts politiques visant une alliance entre groupes terroristes et un agenda d’extension à l’échelle de la région », a déclaré début décembre le général Stéphane Mille, « sous-chef opérations » et responsable des opérations françaises. « L’une et l’autre organisation sont aussi dangereuses dès lors qu’elles sont dans une phase d’expansion », a-t-il prévenu. « Barkhane » en a fait l’amère expérience. ■

L’Iran rumine toujours sa vengeance contre l’Amérique GEORGES MALBRUNOT £@Malbrunot

MOYEN-ORIENT Un an après sa liquidation sur ordre de Donald Trump, l’Iran continue d’entretenir « l’héritage glorieux » du « martyr » Qassem Soleimani, le tout-puissant chef de la Force alQods, pulvérisé le 3 janvier 2020 par un tir de drone, près de l’aéroport de Bagdad. Celui qui permit à la République islamique d’étendre son influence en dehors de ses frontières au Moyen-Orient. Depuis bientôt une semaine, la télévision d’État le montre dans ses bureaux, répondant à l’appel désespéré du chef kurde irakien, Massoud Barzani, alors que les djihadistes de Daech marchaient à l’été 2014 sur Erbil. Ou son allié, l’islamiste palestinien Mahmoud Zahar raconter comment Soleimani remit 22 millions de dollars en cash, dans huit valises, aux membres d’une délégation du Hamas, venus à Téhéran en 2006. Et la République islamique, qui n’avait riposté que par des tirs de missiles sur une base irakienne où étaient stationnés des soldats américains –

et après les avoir prévenus - continue de crier vengeance. Ses « assassins » ne seront « nulle part en sécurité », a averti le chef de l’Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, vu comme un possible successeur du numéro un du régime, l’ayatollah Ali Khamenei. Donald Trump serait même dans le viseur. « Ne pensez pas que quelqu’un comme le président de l’Amérique, qui apparaît comme un assassin ou qui a ordonné un assassinat, peut s’en tirer (…) Jamais », a dit M. Raïssi. À l’approche de l’anniversaire, chaque camp avait montré ses muscles. Fin novembre, le porte-avions américain USS Nimitz avait été déployé dans le Golfe, et deux bombardiers américains B-52 ont survolé la région le 10 décembre. Mais depuis, selon le New York Times, le Pentagone a ordonné le retour du Nimitz. Un signal de « désescalade » envoyé à Téhéran pour éviter un conflit d’ici au départ de Trump, le 20 janvier, de la Maison-Blanche. Et alors que Téhéran mise sur une reprise des contacts diplomatiques avec l’Administration Biden pour lever les sanctions qui frappent si durement son économie.

AFP

Un an après l’élimination du général Soleimani ordonnée par Donald Trump, Téhéran a gardé sa puissance de feu en Irak et en Syrie.

Ne pensez pas que quelqu’un comme le président de l’Amérique, qui apparaît comme un assassin ou qui a ordonné un assassinat, peut s’en tirer (...) Jamais

»

EBRAHIM RAÏSSI, CHEF DE L’AUTORITÉ JUDICIAIRE IRANIENNE

Si la perte de celui qui permit à l’Iran d’étendre son influence en Irak, en Syrie et au Yémen, fut symboliquement considérable, elle n’a pas entraîné d’affaiblissement significatif, ni au sein de son unité d’élite (al-Qods), ni chez les gardiens de la révolution, en charge de la protection du régime, et dont la Force al-Qods est issue. Sur le plan interne, les gardiens de la révolution ont même encore renforcé leur grippe sur la scène politique locale et sur l’économie. Un de leurs hommes, Mohammed Ghalibaf, a été élu président du Parlement, en février, et un autre militaire pourrait être candidat à la présidentielle de juin, lorsque les Iraniens éliront un successeur au président modéré Hassan Rohani, lequel n’a jamais pu rogner les ailes de ses puissants rivaux. Loin d’avoir affaibli la République islamique, comme l’ont martelé Donald Trump et son secrétaire d’État, Mike Pompeo, cette exécution n’a fait que renforcer les « durs » au sein du système iranien. En réaction à l’assassinat imputé à Israël du scientifique Mohsen Fakhrizadeh, fin novembre près de Téhéran, le Parlement aux mains

des conservateurs a adopté une loi demandant au gouvernement d’enrichir l’uranium à 20 %, bien au-delà de ce qui est autorisé par l’accord nucléaire de 2015, signé par Téhéran et les grandes puissances. Pour accroître la pression, le 1er janvier, l’Iran a signalé à l’Agence internationale de l’énergie atomique son intention de produire – mais sans donner de date - de l’uranium enrichi à 20 %, ce qui rapprocherait l’Iran de la possession de l’arme nucléaire.

« Axe de la résistance » Hors d’Iran, la disparition de Soleimani et son remplacement par Esmaïl Qaani, qui n’a pas son charisme, n’a pas déstabilisé les réseaux iraniens. Certes en Irak voisin, où des manifestations ont eu lieu dimanche en la mémoire de Soleimani, Qaani n’a pas l’autorité dont jouissait son prédécesseur auprès des responsables politiques locaux, mais les relais de Téhéran – trois ou quatre milices chiites – ont subsisté. « Certains de leurs chefs se cachent en Iran parce qu’ils ont peur de se faire “droner” par les Américains », confie au Figaro un

ancien député irakien, « mais les milices pro-Iran ont gardé un important pouvoir de nuisance sur le premier ministre et sur l’État », regrette-t-il. Des divisions internes sont apparues, et également de nouvelles milices. Mais quel jeu joueraient ces dernières ? Probablement celui d’un paravent pour éviter les représailles contre les plus anciennes, exposées aux frappes américaines. Quant à la Syrie, relève l’expert Omar Abou Layla, « l’Iran exploite les difficultés économiques actuelles pour attirer des chefs de tribus en leur offrant de l’argent, des jeunes pour être recrutés dans ses milices en échange d’un salaire, et aux enfants et à leurs familles des incitations pour devenir chiite ». Après son appui militaire qui permit de sauver Bachar el-Assad, Téhéran se dote d’un soft power pour s’assurer que la Syrie restera un pionclé de l’« Axe de la résistance » aux États-Unis, à Israël et aux monarchies arabes sunnites du Golfe. Cet axe reliant Téhéran à Bagdad en passant par le Yémen et le Liban, que Soleimani avait patiemment renforcé. ■

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Brexit : calme sur la Manche mais nuageux sur l’Écosse Si le trafic avec le continent reste fluide, les Écossais, proeuropéens, jurent d’acquérir leur indépendance. EUROPE Le temps a été calme pour les premiers bords tirés par le Royaume-Uni « au grand large ». La nouvelle vie du pays hors du club européen a commencé sans tempête logistique aux frontières ni perturbations majeures. L’accord signé avec l’UE le 24 décembre y est pour beaucoup et les mesures prises en amont ont fait le reste. Un divorce en douceur, donc. Mais pour Boris Johnson, le ciel n’en reste pas moins couvert, avec la montée en puissance de l’indépendantisme écossais, une érosion annoncée de sa base politique et la gestion de la crise du coronavirus alors que l’épidémie flambe dans le royaume (lire page 4). Pour le premier ministre, rien ne peut assombrir ce « moment incroyable ». « Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti », a-t-il martelé, assurant que le Royaume-Uni serait « ouvert, généreux, tourné vers l’extérieur, internationaliste et adepte du libreéchange ». Dans l’immédiat, Boris Johnson a évité les images désastreuses d’un grand chaos dans le Kent, sur l’axe stratégique Douvres-Londres, que la sortie du marché unique et de l’union douanière pouvait faire redouter. Cette fluidité, mise en avant par

les brexiters qui raillent les « prophètes de malheur », a été favorisée par plusieurs facteurs. L’anticipation des entreprises britanniques d’abord, qui avaient constitué des stocks les semaines précédentes, provoquant d’ailleurs une congestion des grands ports anglais. La décision du gouvernement de ne mettre que graduellement en place les contrôles douaniers jusqu’en juillet prochain ensuite. Enfin, la période amortie des fêtes de fin d’année conjuguée au ralentissement du trafic dû à la crise sanitaire fausse les données. Il faudra attendre la reprise de la pleine activité et l’épuisement des stocks pour faire un bilan plus juste.

« BoJo » pourrait s’aliéner le « mur rouge »

C’est au nord que les nuages se pressent pour Boris Johnson, avec des menaces sur la cohésion du royaume. À peine la sortie de l’Union européenne saluée par les gongs de Big Ben - remise en service pour ce moment historique les indépendantistes écossais sont repartis à l’offensive. « L’Écosse sera bientôt de retour, laissez la lumière allumée », a lancé dans un tweet Nicola Sturgeon (lire sa tribune page 27). Dès l’annonce de l’accord commercial avec l’UE, la

première ministre écossaise avait déclaré qu’il était temps pour la province britannique de devenir une « nation européenne indépendante ». « Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Écosse », qui a voté à 62 % contre la sortie de l’UE, avait rappelé la dirigeante du parti indépendantiste SNP. Selon le dernier sondage de l’institut Savanta ComRes pour le journal The Scotsman, réalisé midécembre, 58 % des Écossais soutiennent désormais une rupture avec le Royaume-Uni. Le SNP est donné largement favori des élections locales de mai prochain et

Une opposante au Brexit, favorable à l’indépendance de l’Écosse, brandit un drapeau qui mixte les couleurs écossaises et les étoiles de l’UE, le 31 décembre, devant le Parlement écossais à Édimbourg. ANDY BUCHANAN/AFP

martèle vouloir obtenir un nouveau référendum d’autodétermination. Londres continue de refuser catégoriquement un tel scrutin. Ce dimanche, Boris Johnson a une nouvelle fois fermé la porte, estimant que de tels référendums ne devaient avoir lieu « qu’une fois par génération », une allusion à celui de 2014 où 55 % d’Écossais avaient dit « non » à l’indépendance. Boris Johnson, qui joue gros sur le front du coronavirus, risque aussi d’aller vers des difficultés sur le front intérieur. La presse faisait grand cas dimanche d’un sondage montrant que le premier ministre

pourrait perdre son propre siège et sa majorité conservatrice lors des prochaines élections, qui ne sont toutefois pas prévues avant 2024. Pour le Times, « BoJo » est en train de s’aliéner les électeurs du « mur rouge », ces anciennes terres travaillistes du nord de l’Angleterre spectaculairement conquises lors du scrutin de décembre 2019. Interrogé dimanche par la BBC sur son avenir politique, le premier ministre a répondu qu’il entendait bien rester à la barre du pays. ■ A. L. G. (À LONDRES)

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» Lire aussi PAGE 27 « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais

Chronique d’une rupture annoncée depuis le référendum de 2016

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FLORENTIN COLLOMP £@fcollomp

ENCORE MAIRE de Londres, Boris Johnson, interrogé sur son vote en cas de référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne – hypothétique à ce stade – répondait : « Je voterais pour rester dans le marché unique. Je suis pour le marché unique. Je veux que nous puissions commercer librement avec nos amis et partenaires européens. » Trois mois avant le scrutin, le 11 mars 2016, celui qui venait d’endosser la campagne pour le Brexit jugeait « totalement absurde » l’idée selon laquelle « il y aurait des barrières à notre commerce avec l’Europe », invoquant l’intérêt des exportateurs de voitures allemandes ou de fromages français. Cet excès d’optimisme sur une séparation en douceur était très répandu parmi les promoteurs de la sortie de l’Union européenne. Quand il était ministre du Brexit de Theresa May, Dominic Raab, actuel chef de la diplomatie de Johnson, avait avoué avec candeur qu’il n’avait jusque-là « pas pris la pleine mesure de notre dépendance particulière à l’axe Douvres-Calais ». La paralysie engendrée par la fermeture sanitaire de la frontière avec la France pendant 48 heures à la fin du mois de décembre aura pu souligner l’évidence. Les embouteillages de camions à Douvres et Calais ont fait craindre des pénuries dans les rayons de supermarchés britanniques. « Tout le monde sait qu’il y aura des frictions à la frontière, beaucoup de perturbations dans les échanges, de l’inflation sur les produits alimentaires, et cela va sans doute empirer », prévenait alors John Springford, économiste au Centre for European Reform. « Absolument personne ne parle de menacer notre place au sein du

marché unique », jurait encore en 2015 Dan Hannan, député européen conservateur, militant europhobe de la première heure, nommé à la Chambre des lords par Boris Johnson. Leur compère brexiter Liam Fox, ministre du Commerce sous Theresa May, promettait en 2017 que la négociation d’un accord de libre-échange avec l’UE serait « la plus facile de l’histoire de l’humanité ». Évidemment, puisque « le lendemain de notre vote pour sortir, nous aurons toutes les cartes en main », assurait avant le référendum Michael Gove, aujourd’hui numéro deux du gouvernement en charge des préparatifs du Brexit. « La réalité ne reflète pas cette rhétorique, note Pawel Swidlicki, spécialiste du Brexit chez Edelman. À l’origine, la plupart de ces eurosceptiques se revendiquaient d’une tendance libérale, attachée au libre-échange, qui jugeait l’Union européenne trop protectionniste. Mais ils ont vite réalisé la difficulté de gagner le référendum sur ce thème. Le débat a donc changé de nature. »

tion étroite avec l’UE, étaient encore au cœur des débats. L’un et l’autre visaient à privilégier les liens économiques, quitte à sacrifier une part de la souveraineté juridique retrouvée. À son arrivée à la tête du gouvernement, avec la tâche impossible de traduire dans les faits le résultat du référendum, Theresa May a rapidement éliminé les options de ce qu’on caractérisait de Brexit « soft ». L’ex-ministre de l’Intérieur, obsédée par la lutte contre l’immigration, a tracé des lignes rouges synonymes d’un Brexit « dur » : fin de la liberté de mouvement - l’un des piliers du marché unique -, affranchissement de la tutelle de la Cour de justice de l’Union européenne et sortie de l’union douanière. Une façon, pour celle qui avait voté pour rester dans l’UE, de se faire adouber par les conservateurs pro-Brexit. C’est elle aussi qui a popularisé l’idée selon laquelle « pas d’accord vaut mieux qu’un

Le référendum « s’est joué sur un rejet de l’Union européenne mais les partisans de la sortie ont pris soin d’éviter les questions sur ce que signifiait le Brexit pour l’avenir du Royaume-Uni

»

JILL RUTTER, ANCIENNE HAUT-FONCTIONNAIRE, CHERCHEUSE AU THINK TANK UK IN A CHANGING EUROPE

mauvais accord ». Tout cela allait peser ensuite lourdement sur le cadre des négociations avec Bruxelles. Quand elle réalise la complexité du problème de la frontière nordirlandaise, Theresa May finit par revenir sur ses grands principes. Elle imagine une solution hybride, une union douanière avec l’Europe qui ne dirait pas son nom et le maintien dans le marché commun pour les marchandises. Son accord de sortie de l’UE, accouché au forceps avec les Vingt-Sept, sera rejeté trois fois par un Parlement britannique paralysé par les divisions entre factions jusqu’auboutistes. Ses tentatives de rallier l’opposition à un impossible compromis viennent trop tard. « Notre système parlementaire fondé sur la confrontation n’est pas adapté à ce type de solution », explique Jill Rutter. Au contraire, les hostilités se polarisent, entre partisans d’un second ré-

Modèle suisse ou modèle norvégien

La souveraineté et le contrôle de l’immigration ont pris le dessus durant la campagne de 2016. « Le référendum s’est joué sur un rejet de l’Union européenne mais les partisans de la sortie ont pris soin d’éviter les questions sur ce que signifiait le Brexit pour l’avenir du Royaume-Uni », rappelle Jill Rutter, ancienne haute fonctionnaire, chercheuse au think-tank UK in a Changing Europe. Résultat : « le Brexit qui se matérialise maintenant est la forme la plus pure et la plus dure défendue par les plus ardents des antieuropéens », selon elle. En 2016, les vertus du « modèle norvégien » ou du « modèle suisse », d’associa-

Le 28 mars 2017 à Londres, Theresa May, alors première ministre britannique, signe la lettre officielle qui informe le président du Conseil européen de l’époque, Donald Tusk, de l’intention du Royaume -Uni de quitter l’Union européenne. REUTER

férendum et des brexiters de plus en plus radicalisés par la peur de voir leur projet leur échapper. Dans l’esprit des plus durs d’entre eux, tout accord devient synonyme de « trahison » du vote pour le Brexit. « Ils ont perdu la raison », confiait alors au Figaro Matthew Elliott, qui fut pourtant leur chef de file à l’organisme de campagne Vote Leave, en 2016. Boris Johnson tire à boulets rouges contre un accord qui transformerait le Royaume-Uni en « vassal » de l’Europe.

« Fuck business ! » Arrivé à Downing Street en 2019, il promet qu’il a un « deal prêt à mettre au four », misant sur l’extrême lassitude de ses concitoyens pour ce feuilleton. Sans préciser qu’il s’agit toujours des conditions du divorce, et non du futur traité de libre-échange sur les relations futures, qui reste à négocier. Les négociations avec Michel Barnier se passent mal et prennent du retard. Les deux parties font du surplace pendant des mois, bloquées sur trois sujets : la pêche, les règles de concurrence et la gouvernance des futures relations. Boris Johnson dit vouloir un deal, tout en assurant qu’une solution « à l’australienne », euphémisme désignant une sortie sans accord, serait tout aussi « merveilleuse » pour la GrandeBretagne. « Les Britanniques ont semblé découvrir au cours de ces négociations à quel point l’Union européenne respecte les procédures et combien ils allaient devoir sacrifier leurs propres intérêts économiques. Ils en payent le prix aujourd’hui », juge Maria Demertzis, de l’Institut Bruegel, à Bruxelles. Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères et qu’on évoquait devant lui les inquiétudes des milieux d’affaires, Boris Johnson avait répondu : « Fuck business ! » ■

LE FIGARO

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Et Boris Johnson a enterré le libéralisme thatchérien ARNAUD DE LA GRANGE £arnodelagrange CORRESPONDANT À LONDRES

AVEC SANS DOUTE un mélange de morgue et d’humour, Margaret Thatcher avait un jour déclaré penser que l’Histoire « retiendrait le qualificatif “thatchérien” comme un compliment ». Boris Johnson boude pourtant l’éloge et se démarque radicalement de la figure tutélaire des conservateurs. Sous les effets conjugués du Brexit et du coronavirus, le premier ministre a rompu avec le credo des tories et lancé une véritable révolution économique. Depuis des décennies, jamais l’État britannique n’avait été aussi interventionniste. Au point que « BoJo » soit suspecté de dérive gauchisante… La pandémie, bien sûr, a donné une accélération à cette mue spectaculaire. Comme partout en Europe, il a fallu voler au secours des entreprises et employés que les confinements mettaient à l’arrêt. Et ce à coups de milliards de livres de dépenses. Dans un pays où la mesure n’allait pas de soi, le gouvernement britannique a mis en place un dispositif de chômage partiel - récemment prolongé jusqu’en avril 2021 - ainsi que des garanties pour les prêts aux PME. Les chiffres donnent le vertige. Pour amortir le choc de la crise sanitaire, le chancelier de l’Échiquier a déjà mis 200 milliards de

livres sur la table. Le système de santé public du NHS recevra, lui, un soutien supplémentaire de 3 milliards de livres pour faire face à la pandémie. Boris Johnson l’a reconnu : « Rishi Sunak a fait des choses qu’aucun chancelier conservateur ne souhaiterait faire… » Ce développement pour le moins inattendu de l’Histoire s’est conjugué avec une volonté plus politique de Boris Johnson. Alors que Margaret Thatcher avait choisi d’ignorer les régions défavorisées du nord de l’Angleterre, c’est sur ces terres très « brexiteuses » que « BoJo » a décidé de lancer son offensive électorale de l’an dernier, couronnée par un succès retentissant. Sous la houlette de son éminence grise, Dominic Cummings, remercié depuis, il a promis un rééquilibrage et une « mise à niveau » de ces zones longtemps délaissées au profit de Londres et du sud-est de l’Angleterre. Là encore, un gigantesque plan d’investissement dans les infrastructures de 100 milliards de livres a été annoncé, pour moderniser notamment les transports. Pas question de retourner à l’austérité des années Cameron donc, l’heure est à la dépense. « Build, build, build » (construire, construire, construire) est le nouveau slogan de Boris Johnson, lancé à l’été 2020. Dans une usine de la banlieue de Birmingham, il a alors affirmé que les défis du moment offraient « l’occasion d’être plus radical, de faire les choses différem-

Je ne suis pas un communiste mais je pense que c’est aussi le travail du gouvernement de créer les conditions nécessaires à l’économie de marché

»

BORIS JOHNSON REUTERS

ment. » Comparant l’effort annoncé à celui de Franklin D. Roosevelt aux États-Unis de la Grande Dépression, il a promis un « New Deal » et « une énorme quantité d’interventions du gouvernement ». Autre révision à la forte charge symbolique, la nationalisation de lignes de chemins de fer. Alors que l’exploitation avait été privatisée au milieu des années 1990, le gouvernement a repris en main des lignes mal gérées. Et au mois de septembre, il a mis fin aux franchises privées, remplacées désormais par des concessions avec une plus grande implication des pouvoirs publics. Cette rupture avec le libéralisme thatchérien ne va pas sans contradictions et tensions. Dans le même temps, Londres voudrait que le Brexit fasse du Royaume-Uni un pôle libéral ancré à quelques encablures de l’Europe. Et ce regain étatique se heurte aux valeurs encore cultivées par de nombreux tories, notamment les fervents brexiters. Quand le premier ministre a annoncé sa « révolution par les infrastructures » il y a six mois, des barons du parti se sont même demandé s’il n’était pas en train d’embrasser le « socialisme ». « BoJo » leur a répondu : « Je ne suis pas un communiste mais je pense que c’est aussi le travail du gouvernement de créer les conditions nécessaires à l’économie de marché ». L’addition, à l’évidence, sera sévère. Le déficit public devrait ex-

ploser et approcher des 400 milliards de livres pour 2020-2021, tandis que la dette dépasse désormais les 2 000 milliards de livres. Rishi Sunak commence à avoir des sueurs froides. « La meilleure chose à faire est de soutenir l’économie, mais on ne peut pas continuer indéfiniment à emprunter à ce niveau », a prévenu récemment le ministre des Finances. Boris rejette pour autant tout retour à l’austérité des années 2010. Reste le tabou des hausses d’impôts, qui ne sont guère non plus dans l’ADN du Parti conservateur. Même si le gouvernement préfère pour l’heure évoquer des économies, notamment avec un gel des salaires dans la fonction publique, celles-ci semblent pourtant inévitables, à l’horizon 2022 tout au moins. Mais Boris Johnson sait qu’il joue gros, alors que les élections de 2024 se profilent à l’horizon. L’affrontement autour des « aides d’État » dans les négociations sur la relation post-Brexit illustre cette drôle d’évolution. Alors qu’il a traditionnellement toujours plaidé pour un verrouillage des aides étatiques au sein de l’UE et qu’il y a eu bien moins souvent recours que la France ou l’Allemagne, le Royaume-Uni a campé fermement sur le sujet. Il veut se réserver le droit d’aider ses entreprises notamment technologiques - comme il l’entend, alors que les Européens craignent une concurrence déloyale à leurs portes. Une bataille presque à fronts renversés. ■

Les douaniers ont bâti la frontière du XXIe siècle triculations de leurs camions et montrent le code-barres retraçant ce qu’ils ont déclaré en douane. » EN REDESSINANT les contours géograLe temps de la traversée par le tunnel phiques du Vieux Continent, le Brexit ou la mer, des données sont passées au rompt avec la libre circulation transmancrible par un logiciel qui analyse la nature che des biens et des personnes tout en de la marchandise, sa provenance, la fismettant les douanes françaises sous une calité applicable ainsi que le risque de singulière pression. La France va devoir fraude. Avant la fin du voyage, le ciblage concilier la fluidité d’un titanesque trafic est terminé : chaque chauffeur reçoit un de marchandises et la sécurité de l’appromessage l’invitant à emprunter un « cirvisionnement de l’Union dont elle decuit vert » qui le conduit jusqu’à l’autovient, de facto, le premier point d’entrée route comme si la frontière n’existait pas. et de sortie. « Pour la première fois, nous Ou à suivre un itinéraire « orange » le refabriquons une frontière là où nous avimenant cette fois à un contrôle en règles ons tendance à démanteler ou à simplifier des services douaniers, vétérinaires et les franchissements européens depuis la phytosanitaires. Pour ce faire, trois vastes mise en place du grand marché intérieur au parkings ad hoc de 100 à 120 places, cha1er janvier 1993 », résume Jean-Michel cun doté de quais de déchargements et d’un bureau des douanes notamment Thillier, directeur interrégional des douaéquipé de détecteurs, ont été construits à nes des Hauts-de-France. L’enjeu est la sortie du tunnel, mais aussi dans les d’autant plus colossal que la Grande-Breports de Calais et de Dunkerque, où actagne est l’un des principaux partenaires coste la noria des bateaux. Les économiques de la France, particuliers, surtout les avec 56 milliards d’euros de 13 millions de voyageurs brimarchandises échangées tanniques accueillis chaque entre les deux pays en 2019, année en France et considérés et quelque 150 000 sociétés depuis vendredi comme des françaises qui commercent ressortissants d’un pays tiers à avec le Royaume-Uni. Au total, un peu plus de cinq ont déjà été recrutés l’Union, devront eux se plier à par les douanes un contrôle renforcé. À ce timillions de poids lourds transitent via les Hauts-de- françaises pour mettre tre, les agents des douanes, France, qui voient passer en place le dispositif traditionnellement chargés de post-Brexit, la police des marchandises, ont 80 % des flux routiers ve100 autres sont aussi étoffé leurs dispositifs nant d’Europe continentale. attendus début 2021 dans 60 % des 200 points fron« En raison d’un temps de tières du pays où ils peuvent traversée transmanche alprocéder à des vérifications d’identités. Il lant de 35 minutes à 1 h 30, la fréquence de peut s’agir de ports comme Roscoff, rotation des liaisons est quasiment unique Cherbourg ou encore Dieppe ou d’aéroau monde sur un tel trafic », affirme-t-on ports dits « secondaires » tels que ceux aux douanes. « Avec une navette qui franBergerac, Brives, Béziers ou Chambéry, chit le tunnel toutes les dix minutes avec 32 où les Britanniques représentent entre camions à son bord et 50 rotations de fer50 % à 90 % de la clientèle. ries arrivant chaque jour à Calais pour une Pour compléter ce dispositif postescale de 45 minutes, nous devons gérer un Brexit, le maillage douanier a été renforcé ballet incessant, renchérit Jean-Michel à la gare du Nord à l’arrivée de l’Eurostar Thillier. Comme dans le métro parisien, le et, à terme, des contrôles pourront être moindre grain de sable enraie cette savante effectués en amont à la gare Saint-Panmécanique et a des incidences immédiates cras de Londres. Outre l’achat d’équipesur tout le trafic. » ments et de bâtiments, les douaniers ont Pour respecter cette horlogerie de prédéjà recruté 600 agents pour mener à cision, les douaniers ont travaillé penbien cette vaste opération, sachant que dant trois ans avant de mettre sur pied la 100 autres sont attendus dès le début « frontière intelligente » du XXIe siècle, 2021. Hormis le dédouanement des caren réfléchissant notamment aux formaligaisons et les contrôles des passagers, ils tés et autres coups de cachets occasiondevront aussi veiller à intercepter des nant un possible arrêt des camions. Aux trafics de contrebande, d’alcool et de taantipodes d’un désuet poste équipé d’une bac notamment, partant d’Europe vers la guérite et d’une barrière, symbole d’un Grande-Bretagne, où ces produits sont passé révolu, ce dispositif innovant est plus lourdement taxés. « Chaque semaine, unique en Europe. « L’idée a été d’anticinous saisissons des camions chargés d’alper les formalités douanières avant le décool », précise un douanier déjà aux part au Royaume-Uni, détaille Jean-Miaguets face aux nouvelles techniques des chel Thillier. Les transporteurs sont passeurs pour qui l’irruption d’une fronidentifiés à Folkestone, à l’entrée du tuntière franco-anglaise constitue un obstanel, où ils s’acquittent du prix du passage, cle supplémentaire pour leurs trafics. ■ se font photographier les plaques d’immaCHRISTOPHE CORNEVIN £@ccornevin

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Dakar : Mike Horn, pionnier de la révolution verte Avec Cyril Despres, quintuple vainqueur du rallye-raid, l’aventurier veut s’imposer en 2023 au volant d’un bolide à hydrogène. GILLES FESTOR [email protected]

FRANCK FIFE/AFP

Le parcours de la 43 édition e

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RALLYE-RAID La 43e édition du Dakar s’est élancée samedi de Djeddah pour une aventure de deux semaines, jusqu’au 15 janvier, dans le désert saoudien. L’épreuve reine du rallyeraid n’a, une nouvelle fois, pas échappé aux critiques de ses détracteurs dénonçant inlassablement l’impact carbone engendré par les 296 véhicules au départ (contre 342 l’an passé) et s’apprêtant à avaler 7 645 km de piste dans un pays, en plus, pointé du doigt pour ses infractions répétées aux droits de l’homme. Sur le volet environnemental, au moins, les organisateurs vont pouvoir frapper vite et fort pour faire taire les voix qui grondent. Pour rompre avec l’encombrante image de pollueur qui lui colle à la peau et qui a fait fuir une partie des sponsors, l’épreuve a lancé une vraie révolution verte. Après avoir vu naître quelques projets de véhicules roulant aux énergies alternatives à faible émission, habiles mais éphémères coups de communication, Amaury Sport Organisation, propriétaire de l’épreuve, a ouvert la très ambitieuse page de l’hydrogène. Ne nous y trompons pas, avec son barnum itinérant de 2 000 personnes, le Dakar ne pourra jamais être considéré comme une épreuve écologique. Mais, avec une flotte de véhicules à hydrogène rejetant uniquement de l’eau (et dans la mesure où le dihydrogène serait lui-même produit de manière propre, ce qui

Cyril Despres et son copilote, l’aventurier Mike Horn, participent au Dakar sans le soutien d’un constructeur, au volant d’un buggy à hydrogène (ici, le 31 décembre à Djeddah, lors d’une session de contrôle technique).

n’est pas le cas aujourd’hui), le Dakar réduira considérablement son impact carbone à moyen terme. Cette conversion a déjà séduit Audi, qui a annoncé son retour sur l’épreuve, dès 2022, mais avec une technologie hybride en se servant du rallye-raid comme banc d’essai. Deux projets « verts » ont aussi été lancés : celui de Guerlain Chicherit, baptisé « GCK e-Blast 1 », basé sur un buggy Peugeot, et un autre, mené par la paire Cyril Despres-Mike Horn, « Gen Z ». Leur but ? Placer sur la ligne de départ de l’édition 2023 deux bolides à hydrogène. Quelques jours seulement après avoir risqué sa vie dans une périlleuse traversée en Arctique en novem-

YÉMEN

300 km

bre 2019, l’aventurier Mike Horn avait accepté de participer au pied levé à l’édition 2020 en compagnie de Despres, quintuple vainqueur de l’épreuve à moto (entre 2007 et 2013). Un engagement en tant que copilote dans un buggy léger, peu polluant et bondissant à 120 km/h, qui avait placé l’explorateur sous le feu des critiques. « Ça changeait des grosses voitures qui roulent à fond, quand même, mais ce Dakar ne collait pas à mon image. Je m’en suis pris plein la figure, même si les gens ne savaient pas toutes les actions que je fais pour la planète. Mais j’ai écouté ce qu’on m’a dit », confie Horn. Contraints à l’abandon après sept étapes, les deux hommes avaient planché sur un autre défi, avec plus de sens. « Je ne voulais plus courir avec un team officiel et foncer à 200 km/h dans le désert. Je cherchais quelque chose de différent », confirme Despres, troisième en 2017 avec Peugeot, sur quatre roues, cette fois. « Avec les enjeux environnementaux actuels, le Dakar ne pourra pas continuer comme cela longtemps. Sinon, il est fini, mort ! », tranche le natif de Johannesburg. L’idée d’un buggy à hydrogène s’est assez rapidement imposée, dès février, après discussion avec des ingénieurs. L’association avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) conclue en novembre a permis de donner un bon coup d’accélérateur au programme. « Nous sommes des compétiteurs et on ne voulait pas perdre sept à huit ans pour y arriver. Avec le soutien des meilleurs ingénieurs du CEA,

cette voiture sera une réalité dans trois ans », assure Despres. Pour le moment, les deux hommes doivent se débrouiller sans le soutien d’un constructeur. Un pari assumé par l’aventurier au discours sans filtre. « Ça aurait été de toute façon compliqué avec des marques. Ce sont des structures tellement lourdes avec toute la merde qui tourne autour, le lobbying, le commerce… On est deux blaireaux soutenus par des boîtes d’ingénieurs très sérieuses », plaisante l’ancien animateur des émissions « The Island » et « À l’état sauvage » sur M6. Mike Horn le sait : à terme, le soutien d’une marque sera indispensable pour accompagner l’ambitieux projet. Le duo doit d’abord faire ses preuves cette année avant de rêver plus grand, au volant d’une Peugeot 3008 DKR, une voiture à moteur thermique préparée par le Team Abu Dhabi Racing. Le CEA a placé à l’intérieur un boîtier de 5 kg qui recueillera des données scientifiques ensuite transmises au bureau d’ingénierie. L’objectif sera donc d’être à l’arrivée à Djeddah dans une quinzaine de jours avec un maximum de données pour préparer l’avenir. « Je vais quand même devoir freiner les ardeurs de Mike, qui veut toujours aller plus vite », prévient Despres, aussitôt repris par son compère et ami de longue date : « J’aurais pu rester dans ma zone de confort, mais ce n’est pas ma vision des choses. La participation me fait chier. Je ne veux pas juste exister, je veux vivre. Et pour vivre, il faut gagner et être dans la compétition. » ■

EN BREF PSG : ce qui attend Pochettino

Nommé samedi entraîneur du PSG, l’Argentin Mauricio Pochettino doit prendre rapidement ses marques avec un premier match à Saint-Étienne, mercredi en L1, un premier titre en jeu le 13 janvier contre Marseille en Trophée des champions, puis la double confrontation contre Barcelone en février-mars.

Rugby : Montpellier se sépare de Garbajosa Après la défaite à domicile contre Toulouse (9-16), Xavier Garbajosa a été écarté de son poste de manager de Montpellier. Philippe SaintAndré, directeur sportif du MHR, le remplace. Après son match de Challenge Cup contre Leicester, Bayonne a été touché par deux cas de Covid-19 atteints par le variant britannique du virus. Le club basque a déclaré forfait pour les deux dernières journées de la petite Coupe d’Europe.

13E JOURNÉE TOP 14 BORDEAUX (8) 31-18 TOULON (4) MONTPELLIER (13) 9-16 TOULOUSE (2) AGEN (14) 13-43 LA ROCHELLE (1) LYON (5) 14-15 CASTRES (12) ST. FRANÇAIS (6) hier BRIVE (9) CLERMONT (7) - RACING 92 (3) BAYONNE (11) Rep. PAU (10)

24 Heures du Mans 2016 : la symphonie inachevée de Toyota

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ENDURANCE Elle a beau être quasi centenaire, la plus prestigieuse des courses d’endurance est une vieille dame qui choisit encore à qui elle s’offre. Joueuse et malicieuse, elle s’est parfois montrée impitoyable avec certains de ses prétendants en piste. Le géant Toyota en sait quelque chose après avoir fait la cour à cette reine des sports automobiles pendant plus de trois décennies, échoué cinq fois sur la deuxième marche du podium, avant de conquérir enfin son cœur. C’était en 2018 avec le trio Fernando Alonso, Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima au volant de la TS050, mettant fin à une interminable quête entamée en 1985. Aux 24 Heures du Mans, on a parfois parlé de malédiction récurrente frappant le constructeur aux trois ellipses, victime en 2016 d’une véritable tragédie grecque sur la scène du circuit. Un épisode qui a contribué à écrire la légende de l’épreuve en plongeant Toyota dans un chaos absolu. Car, cette année-là, la marque n’a jamais été aussi proche de conjurer le mauvais sort qui s’acharnait contre elle. Et tout s’est effondré. Retour en arrière. Il ne reste qu’une poignée de minutes avant de boucler les vingt-quatre tours d’horloge. La numéro 5 entre les mains du trio Nakajima-BuemiDavidson caracole en tête. Depuis le départ, Toyota a réussi à mettre au pas ses rivaux Porsche et Audi. Le dernier relais s’est bien déroulé. Tous les voyants sont au vert et le « proto » tourne comme une horloge. Dans le stand, des mécanos

commencent à prendre quelques selfies. « On passe d’un stress absolu à un état où commencent à se bousculer les idées positives, se remémore Hugues de Chaunac, conseiller de l’équipe. On touche du doigt le rêve. Mais, tant que la ligne d’arrivée n’était pas franchie… » Arrive le 383e tour. La Porsche numéro 2 est à plus d’une minute, résignée. L’autre Toyota, est encore plus loin, troisième. Encore une boucle et c’est la victoire. Mais l’impensable se produit. À six minutes trente-cinq secondes du terme de la 84e édition, dans la ligne droite des Hunaudières, Kazuki Nakajima aboie à la radio : « Je n’ai plus de

LES FIASCOS

DU SPORT Si près de la gloire... Idéalement placés pour décrocher un succès de légende, ils ont vu leur rêve s’écrouler subitement

6/6

En tête jusque-là, la Toyota pilotée par Kazuki Nakajima s’immobilise, en panne, juste avant le terme de l’édition 2016 des 24 Heures du Mans.

puissance ! Plus de puissance ! » Les visages se figent dans le garage nippon au moment où le speaker hurle aux quatre coins du long tracé (13,626 km). « Oh, mais qu’est-ce qui se passe, mais ce n’est pas possible ! Mais que se passe-t-il ? » Le bolide plafonne à 200 km/h à l’autre bout du circuit, puis perd de la vitesse. Inexorablement. Dans le stand, c’est la panique. Par réflexe, Chaunac se retourne vers les ingénieurs : « Je me dis que j’ai dû mal comprendre, mais je les vois se décomposer. Je comprends. Le choc est d’une violence inouïe. J’ai mesuré ce jour-là ce que signifiait l’expression d’avoir le ciel qui vous tombe sur la tête. » Devant

Effondré à l’arrivée alors que le trio les ordinateurs de contrôle, les cerJani, Dumas, Lieb fêtait dans veaux sont en ébullition. « Ils hurlent l’ivresse la 18e victoire de Porsche, pour trouver une solution », poursuit le patron d’Oreca, le constructeur de Nakajima a eu besoin du soutien voitures de course. « À ce momentd’un membre de son équipe pour là, personne ne connaît l’origine de la sortir de son proto maudit. Inconpanne. Et peu importe, finalement, solable malgré l’hommage appuyé tout était foutu », analyse à froid le des 260 000 spectateurs. « J’ai eu du chef d’entreprise. mal à regarder mes équipiers dans les yeux », avouera-t-il plus tard. Car, entre-temps, Porsche a demandé à Neel Jani de mettre les gaz. « Le cœur brisé », indique laconiL’écart fond comme neige au soleil. quement le compte Twitter de La Toyota se traîne, agonise et vient l’équipe dans les minutes qui suimême, comble de vent. Celui de Porsche l’ironie, rendre l’âme répond : « Nous avons sur la piste pile en face combattu ensemble pendu stand de l’équipe au dant 24 heures. Vous moment même où la avez gagné notre resPorsche 919 Hybrid pect pour toujours. » passe en tête pour un Dans le stand, on cherdernier tour triomche du réconfort. de Toyota au Mans phal. Cruel. « Je penChaunac est en larmes. avant de connaître sais à l’injustice et à « Personne n’a les mots, la victoire en 2018 cette pièce qui aurait pu on est tous sonnés », détenir trois minutes de crit-il en se remémoplus », enrage encore Chaunac. On rant un détail : « L’état-major a quitsaura plus tard que la défaillance té le garage en réagissant de manière venait d’un connecteur sur la extrêmement digne, fidèle à la culture conduite d’air entre le turbo et le japonaise, sans marquer le moindre refroidisseur. Une pièce banale rictus. Ils se sont enfermés dans le pour le bijou de technologie qu’est motor-home sans montrer quoi que ce la TS050. Le grain de sable a fait désoit. » Comment se relever d’une railler la mécanique. telle claque ? Une de plus, mais la À distance, les ingénieurs ont fiplus violente en trente ans. La rénalement permis à la Toyota à l’arponse interviendra le lendemain, rêt de redémarrer pour un ultime et des mots même du grand patron du interminable tour au ralenti. Pour constructeur, Akio Toyoda, appel’honneur. Mais celui-ci fut tellelant à la « renaissance » de ses troument lent que la voiture a été exclue pes dans un message plein d’espoir du classement officiel ! Le calice juss’achevant par ces mots : « Cherchez qu’à la lie. Les Japonais se contentebien les mauvais perdants. Toyota ront encore d’une deuxième place sera en piste l’année prochaine. La avec l’autre voiture, la numéro 6. bagarre n’est pas terminée. » ■ G. F.

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tentatives

ANTONIN VINCENT/DPPI VIA AFP

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En tête à six minutes de la fin, le prototype nippon a été victime d’une impensable panne qui a privé la marque d’un premier sacre…

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Bordeaux en proie à une vraie guerre des cités

s’enfuir en regagnant les étages d’un des immeubles voisins ont été touchés par balle, dont deux sérieusement. « Le premier souffre d’une blessure traversante par balle au biceps et à l’omoplate, le second souffre d’une blessure par balle sous le cœur et le troisième souffre d’une blessure par balle au genou gauche », a détaillé dimanche soir le parquet, précisant que « la dernière victime, un homme majeur né



Ces faits d’une extrême gravité relèvent de la criminalité organisée avec des gens qui arrivent non pour intimider ou parader mais bien pour tuer

Une expédition punitive a coûté la vie à un adolescent de 16 ans et fait quatre blessés par balle.



AMINE SMIHI, ADJOINT AU MAIRE DE BORDEAUX CHARGÉ DE LA SÉCURITÉ

heures, alors que les policiers ont sécurisé le périmètre, les secouristes découvrent d’abord un adolescent d’à peine 16 ans. Grièvement blessé au rachis cervical, il a perdu la vie en arrivant au CHU Pellegrin de Bordeaux. Non loin, trois autres mineurs qui étaient parvenus à

Un rocambolesque enlèvement devant les assises de Nice

Appât du gain, rancune ? Les accusés auraient tenté par deux fois de kidnapper une riche héritière. VINCENT-XAVIER MORVAN £@vincentxaviermo NICE

JUSTICE Giuseppe Serena est-il le cerveau de l’enlèvement en octobre 2016 de Jacqueline Veyrac, la très discrète héritière du Grand Hôtel de Cannes, l’un des fleurons de la Croisette ? Et si tel est le cas, quel rôle ont joué les douze hommes qui comparaissent à ses côtés à partir de ce lundi à Nice ? Les jurés de la cour d’assises des Alpes-Maritimes ont jusqu’au 29 janvier pour démêler les fils de cet écheveau. Ils devront, dans le même temps, décider si Serena, qui encourt la perpétuité, avait déjà, trois ans auparavant, tenté sans succès de s’en prendre à la même cible. En apparence, tout désigne le restaurateur italien de 67 ans comme l’auteur de ce rocambolesque scénario : enlever en plein jour, dans le quartier niçois très fréquenté de Gambetta où elle habitait, cette riche veuve en la jetant à l’arrière d’un véhicule utilitaire, avant d’exiger de son fils, Gérard, une rançon de 5 millions d’euros. Le scénario, selon l’accusation, avait prévu le lieu de versement du pactole, à Èze, entre Nice et Monaco, sur une longue route rectiligne n’ayant que deux accès, pour détecter aisément toute présence policière.

La vengeance comme mobile ?

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Cette trame a été décrite par Philip Dutton, un Britannique présenté comme la cheville ouvrière du rapt. Ses aveux circonstanciés après son interpellation, au terme d’une enquête rondement menée par la police judiciaire de Nice, constituent un élément à charge déterminant contre Giuseppe Serena. Dutton, qui aurait été chargé de la partie logistique du rapt, est une tête brûlée. Ancien soldat de Sa Très Gracieuse Majesté, ce parachutiste de 51 ans raconte avoir sauté sur une mine au cours d’une mission en Afghanistan, en 2011. Ses camarades sont tués mais lui s’en sort avec de graves brûlures et une cinquantaine de fractures. Il s’installe ensuite à Jersey, où il vit sans ressources ni domicile fixe jusqu’à ce que le gardien d’une église, Enrico Fontanella, 66 ans, ami d’enfance de Serena, lui fasse part du projet d’enlèvement fomenté par ce dernier. Les trois hommes auraient mis leur plan à exécu-

tion le 9 décembre 2013. Mais le rapt tourne court. Jetée dans le coffre d’une voiture, Jacqueline Veyrac, alors âgée de 73 ans, réussit à en bloquer la fermeture et à s’en extraire, non sans gifler et insulter au passage Dutton. Serena et Dutton seront les deux seuls accusés du rapt de 2016 à être également mis en cause pour celui de 2013 ; Fontanella, malade, ne pouvant être jugé maintenant. Serena aurait aussi un mobile. Il aurait voulu se venger de Mme Veyrac, qui l’a évincé de la gérance du restaurant La Réserve, sur le port de Nice, en 2009. L’Italien aurait investi dans l’affaire 900 000 euros. En cuisine, le chef finlandais Jouni Tormanen, son compagnon de l’époque, avait décroché un macaron au Guide Michelin. En 2016, Serena envisage d’acquérir le Coco Beach. La reprise de cette table huppée, située près de La Réserve, constituerait sa revanche face à Veyrac. Las, l’Italien ne semble pas disposer des fonds nécessaires. « Un mobile ne suffit pas à dire qu’il est coupable de quoi que ce soit », tranche son avocat Corentin Delobel. Plus encore, selon ce conseil qui intervient dans le cadre de l’aide juridictionnelle, « il n’existe pas de preuves directes » contre son client. « On parle d’une ligne téléphonique dédiée au rapt, mais je démontrerai qu’entre la ligne personnelle de M. Serena et cette ligne dédiée il y a parfois un bornage de deux kilomètres à deux minutes d’intervalle », avance Me Delobel. Selon Serena, Fontanella est l’instigateur du rapt, lui n’étant qu’un bouc émissaire. Pour la partie civile, Me Luc Febbraro estime que la position des accusés, hormis celle de Dutton, dont la défense est assurée par Me Éric Scalabrin, n’est pas « tenable » tant les deux dossiers lui paraissent « limpides ». Sa cliente, qui vit aujourd’hui à Dubaï avec son fils, ne devrait pas assister aux débats. Elle sera présente lors de son audition prévue jeudi pour raconter comment, après 48 heures passées à l’arrière d’une fourgonnette sur les collines de Nice, elle avait réussi à se libérer de ses liens. « Elle n’a pas mis de mots sur les attentes qu’elle pourrait avoir par rapport à ce procès », relève Me Febbraro. Le degré d’implication de la dizaine d’autres accusés du rapt de 2016 constitue un autre enjeu de cette affaire comme on n’en voit, selon un avocat familier des assises, que « tous les vingt ou trente ans ». ■

Sur les lieux du drame, samedi soir, dans le quartier des Aubiers, à Bordeaux. AFP

en 1985, lequel s’est présenté à la clinique Bordeaux Nord et souffre d’une blessure par balle au mollet ». Leur pronostic vital ne serait pas engagé. « Ces faits d’une extrême gravité relèvent de la criminalité organisée avec des gens qui arrivent non pour intimider ou parader mais bien pour tuer », assure au Figaro Amine Smihi, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la sécurité. Les investigations ont été confiées à la Direction zonale de la police judiciaire du Sud-Ouest. « Des vidéos sont en cours d’exploitation, précise le parquet de Bordeaux.

Vous allez aimer déjeuner avec lui. Dès le 4 janvier, Julian Bugier présente le journal de 13h.

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DÉLINQUANCE La vague des règlements de comptes qui traverse la France continue de faire des ravages. Cette fois, les armes ont parlé à Bordeaux, avec un lourd bilan de cinq victimes dont un adolescent de 16 ans qui a trouvé la mort, fauché par une balle dans la tête. La fusillade a éclaté dans le quartier populaire des Aubiers, site de 4 000 âmes, morcelé en communautés d’origines comorienne, pakistanaise, subsaharienne ou maghrébine. Samedi soir, en plein couvrefeu, devant des habitants médusés

qui ont filmé la scène depuis les fenêtres de leur immeuble, une berline sombre fonce dans la cité et s’arrête brutalement à un carrefour de la place Ginette-Neveu. Sans descendre de l’habitacle dans un premier temps, les occupants ouvrent le feu en rafale sur plusieurs jeunes qui détalent ventre à terre. Un des tireurs jaillit alors de la voiture et les prend en chasse tandis que les coups claquent à fréquence rapprochée. La scène de guérilla, de courte durée, a été particulièrement intense. Au total, une quarantaine d’étuis percutés par des armes automatiques ont été retrouvés sur le sol. Peu après 23

L’audition de témoins et des victimes devrait permettre d’élucider ces faits qui s’inscrivent dans une escalade des tensions constatées entre quartiers depuis plusieurs semaines sans qu’à cette heure, aucun élément ne permette de relier ces faits entre eux. » Depuis 24 heures, toute la ville bruisse de rumeurs sur une profonde guerre opposant la cité des Aubiers, classée comme l’un des premiers « quartiers de reconquête républicaine » (QRR) dès 2018, à celle de Chantecrit, elle aussi située dans le nord de la ville. Il y a trois semaines, un jeune issu de cette cité avait été retrouvé dans un parc, perforé d’une balle dans le ventre. « Si les trafics de drogue aiguisent les rivalités, l’animosité qui oppose les deux cités peut aussi porter sur des faits plus anecdotiques liés à un résultat de football ou des critiques vestimentaires postés sur les réseaux sociaux », assure Amine Smihi. Dans un rapport datant de 2018, le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) observait déjà « un développement du nombre de « vendettas », des règlements de comptes aux allures complètement irrationnelles.» Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, les Aubiers ont certes été le théâtre d’incidents répétés, avec des arrêts de bus et de tramway détruits, un bureau de poste brûlé ainsi que des tirs de mortiers d’artifice essuyés par la police. Mais c’est bien la piste de l’expédition punitive qui est retenue. ■

Crédit photo : © Corentin Folhen

CHRISTOPHE CORNEVIN £@ccornevin

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LÉGION D'HONNEUR

La Légion d’honneur récompense les combattants du Covid-19

L’attribution des ordres nationaux pour toute l’année 2020 a eu lieu ce 1er janvier en raison de la pandémie. STEVE TENRE £@steve-tenre

ENGAGEMENT L’année 2020 aura décidément tout chamboulé. Même l’attribution des ordres nationaux, régie depuis plus de deux siècles par une chancellerie, n’aura pas résisté aux affres du Covid. Le 1er janvier 2021, ce n’est donc pas une promotion de citoyens méritants qui a été annoncée au Journal officiel, mais quatre : deux promotions de Légion d’honneur, dont celle qui aurait dû être présentée le 14 juillet 2020, et deux

Présidence

de la République À la dignité de grand-croix

Hubert Faure , ancien combattant des forces navales françaises libres. Anne-Marie KrugBasse, déportée-résistante. François Meyer, général de brigade, ancien membre du Haut conseil aux rapatriés. À la dignité de grand officier

Claude de Bigault du Granrut, née de Renty, magistrate, présidentefondatrice d'une association d'entraide aux familles et amis des anciennes déportées et internées de la Résistance. Pascale Cossart, née Gheerbrant, professeure dans une fondation de recherche médicale, secrétaire perpétuelle de l'académie des sciences. François-Xavier dit Xavier Emmanuelli, ancien ministre, président-fondateur d'une association venant en aide aux personnes démunies. Madeleine Forette, née Bribet, professeur émérite des universités en médecine interne et gériatrie. Léon Gautier, ancien combattant des forces navales françaises libres. Joseph Lorius, glaciologue, membre de l'académie des sciences. Mona Ozouf, née Sohier, historienne, directrice de recherche émérite au centre national de la recherche scientifique.

Premier ministre Au grade de commandeur

Catherine Barthélemy, née Verpilleux, présidente-fondatrice d'une entreprise spécialisée en manutention et location de chariots élévateurs. Au grade d'officier

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Marie-Lucile Balsan-Calmettes, née Balsan, présidente d'associations départementales pour enfants et jeunes adultes autistes, ancienne directrice générale d'une fondation en faveur des personnes handicapées. François Bricaire, membre de l'Académie nationale de médecine, ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales d'un hôpital. Nicole Cristofari, née Hermet, ancien médecin généraliste, présidente départementale d'une association d'aide à la personne, présidente départementale d'une association professionnelle. Christian Estrosi, maire de Nice (Alpes-Maritimes), président de la métropole Nice Côte d'Azur, ancien ministre. Luc Ginot, médecin, directeur de la santé publique d'une agence régionale de santé. Patrick Goldstein, chef du pôle des urgences d'un centre hospitalier, chef d'un service d'aide médicale urgente départemental. Patricia Lacoste, présidentefondatrice d'une entreprise textile. Elisabeth Rouault-Hardoin, née Hardoin, directrice départementale de la protection des populations. Au grade de chevalier

Florence Ader, professeure des universités-praticienne hospita-

promotions d’ordre national du Mérite, qui auraient dû être publiées en mai et novembre 2020. En tout, 3 884 personnes, réparties à parité égale hommes-femmes, sont distinguées en ce début 2021. La crise sanitaire étant là, près de 63 % des nouveaux légionnaires sont décorés au titre de leur engagement dans la lutte contre le Covid-19, comme l’a souhaité le président de la République, Emmanuel Macron, également grand maître des ordres nationaux. La chancellerie de la Légion d’honneur explique que « tout a été entrepris

lière, membre d'un centre de recherche en infectiologie. Elisabeth Arsandaux, née Etter, directrice d'établissements pour personnes âgées. Hugues Aumaître, chef du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier. Jean-Paul Bacquet, ancien député du Puy-de-Dôme, ancien maire de Coudes. Christophe Bavière, président du directoire d'une société de financement et d'accompa- gnement des entreprises. Omar Belkhodja, chef du pôle territorial des urgences et responsable médical de crise d'un hôpital. Nora Berra, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, ancienne ministre, ancienne députée européenne. Nicolas Best, directeur général d'un centre hospitalier universitaire, coordonnateur de la cellule de crise Covid des établissements de santé d'un département. Evelyne Bidegaray, cheffe du pôle de médecine d'un groupe hospitalier. Marie-Paule Blanchard, cofondatrice et directrice d'une association dédiée à l'insertion des personnes en situation de handicap. Alain Bloch, directeur de master dans une école de commerce, ancien président du conseil scientifique d'un institut de recherche. Philippe Boënnec, ancien député, ancien conseiller général de Loire-Atlantique, maire honoraire de Pornic, trésorier d'une association d'élus. Monique Boissière, née Pla , conseillère municipale de Nîmes (Gard), officier de réserve. Frédérique Bonnet-Brilhault, née Bonnet, pédopsychiatre, chef de service du centre universitaire de pédopsychiatrie d'un centre hospitalier universitaire, professeur des universités en physiologie. Thierry Bosc, directeur du fonds de dotation d'un centre de recherche biomédicale, ancien directeur adjoint d'un laboratoire d'électronique et de technologie. Arlette Bouvier, responsable d'associations mémorielles, adjointe au maire de Coulaines (Sarthe). Bernadette Bréhon, née Soetemont, agricultrice, ancienne secrétaire générale départementale d'une organisation patronale agricole. Fabien Bruno, pharmacien titulaire d'une officine spécialisée dans la sous-traitance des préparations magistrales. Bertrand Caille, président-directeur général d'un groupe spécialisé dans les transports routiers de fret interurbains, vice-président d'une structure dédiée aux transports routiers. Annabelle Carron, médecin-cheffe d'un service départemental d'incendie et de secours. Marie-France dite Marie Cervetti, directrice d'une association en faveur de jeunes femmes en difficulté. Brigitte Chabert, directrice d'une association dédiée aux femmes victimes de violences. Noureddine Chahir, directeur départemental d'un service d'aide médicale urgente et d'une structure mobile d'urgence et de réanimation. Christine Chansiaux-Bucalo, née Chansiaux, chef de pôle du département de médecine gériatrique et soins palliatifs d'un centre hospitalier. Delphine Chapelot, née Jourdan, responsable du bureau d'études industrielles dans un groupe de lingerie, prési-

pour récompenser les héros de la crise sanitaire ». « Un certain pourcentage de légionnaires ont été décoré à ce titre, et tous sont issus d’une grande diversité d’activités, ce qui prouve la forte mobilisation des Français dans l’effort national. On constate cependant une prédominance de personnes issues du secteur de la santé », affirme la chancellerie. Dans le détail, 1 229 personnes sont décorées de la Légion d’honneur : 1 087 chevaliers, 111 officiers, 21 commandeurs, 7 grands officiers et 3 grands-croix. Parmi elles, 40 personnes décédées des suites du Covid-19

sont nommées chevalier à titre posthume, ainsi que le permet le code de la Légion d’honneur pour les personnes « tuées dans l’accomplissement de leur devoir ». « Les récipiendaires, connus du public ou non, ont réinventé l’organisation de services hospitaliers et de gestion du personnel, poursuit la chancellerie de la Légion d’honneur. Ils ont mobilisé leurs équipes pour faire avancer la recherche scientifique, modifié l’activité de leur entreprise pour concourir à la production de matériel de santé, assuré la continuité des services de l’État sur tout le territoire, usé

Le général de brigade François Meyer est élevé à la dignité de grand-croix. BRUNO LEVY/DIVERGENCE

Mona Ozouf, historienne, est élevée à la dignité de grand officier. FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO

Emmanuelle Charpentier, Prix Nobel de chimie, microbiologiste, biochimiste et généticienne, est nommée commandeur. NIETFELD KAY/DPA/ABACA

dente-fondatrice d'une association de lutte contre le cancer, présidente-fondatrice d'une association de production de surblouses. Catherine Chirouze, professeure des universités-praticienne hospitalière en maladies infectieuses et tropicales. Blenda Clerjon, née Aubert, gérante-fondatrice d'une entreprise textile. Elisabeth Cuisset, vice-présidente du conseil départemental de l'Allier, maire de Saint-Germaindes-Fossés, directrice d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Véronique Cuvillier-Lugarini, née Rol, présidente départementale

de leur notoriété pour récolter des fonds, soutenu les entreprises, apporté leur secours aux personnes en difficulté, imaginé des dispositifs culturels innovants ou participé à la continuité de l’enseignement scolaire. » Un certain nombre a aussi été récompensé « pour l’intérêt général, sans lien direct avec la crise sanitaire, mais au profit de leurs concitoyens depuis de nombreuses années ». Dans l’ordre national du Mérite, 2 655 personnes sont distinguées, réparties entre 2 385 chevaliers, 225 officiers, 35 commandeurs, 7 grands officiers et 3 grands-croix. ■

d'une association d'aide aux personnes handicapées. MarieChristine Declercq, médecin anesthésiste réanimatrice dans un centre hospitalier, ancien médecin capitaine de sapeurs-pompiers volontaires. Jean-Mathieu Defour, directeur général d'un centre hospitalier. Eric Delabrousse, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle d'imagerie médicale d'un centre hospitalier régional universitaire. Richard Delorme, professeur des universités-praticien hospitalier en psychiatrie, chef du service de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent dans un centre hospitalier universitaire. Joël Derrien, ancien inspecteur de l'éducation nationale chargé de l'adaptation et de l'intégration scolaire, président d'une association départementale d'établissements publics d'accueil d'enfants en difficulté, vice- président d'une fédération nationale. Alain Drocourt, directeur territorial de l'urgence et du secourisme d'une association humanitaire, ancien officier de l'armée de terre. Alain Dufor, gynécologue obstétricien dans un centre hospitalier, président d'une association d'insertion. Catherine Dumont, secrétaire générale d'une agence régionale de santé. Cécile Dupas, née Barbe, vice-présidente d’une association locale dédiée à l’insertion sociale des personnes trisomiques, présidente d’honneur d’une association nationale dédiée aux personnes trisomiques. Jean-François Dutertre, directeur d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Albert Fachler, président d'une association cultuelle locale et départementale, ancien pédiatre. Sylvie Faugeras, née Laparliére, docteur en anthropologie sociale et culturelle, directrice générale d'une association médico-sociale spécialisée dans le handicap mental et psychique. Michel Fiani, médecin, chef du service anesthésie-réanimation et chef du pôle anesthésie d'un centre hospitalier. Dominique Fiard, psychiatre, responsable de l'institut du handicap psychique d'un centre hospitalier. Robert Forté, directeur départemental des finances publiques. Anne Fourmann, née Marbach, coordinatrice générale des soins dans un établissement hospitalier. Patricia Franck, praticien hospitalier, chef du pôle des laboratoires d'un centre hospitalier régional universitaire. Elisabeth Gaertner, née Grunenwald, cheffe du pôle anesthésie et réanimation médico-chirurgicales d'un centre hospitalier. Danielle Gilles-Garaud, née Garaud, coordinatrice régionale du dispositif de gestion de la crise sanitaire dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Anne Goffard, virologue, adjointe au maire de Lille (Nord). Yannick Gottwalles, chef du pôle des urgences et membre du comité de pilotage Covid-19 d'un centre hospitalier. Michèle Granier, née Ben Sadoun, praticienne hospitalière, présidente régionale d'une conférence des présidents de commission médicale d'établisse-

ment. Nathalie Groh, née Planas, présidente d'une association pour personnes atteintes de troubles cognitifs et du langage, cadre dirigeante d'une banque. Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins dans une agence régionale de santé. Mirdad Kazanji, directeur de l'Institut Pasteur en Guyane. Corinne Krencker, directrice d'un groupe hospitalier régional. JeanMichel Laxalt, président d'un établissement médicalisé pour personnes âgées dépendantes, ancien président d'une mutuelle, ancien président-fondateur d'une association de réflexion sur l'économie sociale. Marie-Claude Leclerc, née Salles, ancienne directrice d'école, présidente-fondatrice d'associations départementales en faveur des personnes autistes. Marc Lemau de Talencé, praticien hospitalier, directeur du service d'aide médicale urgente et du service mobile d'urgence et de réanimation d'un centre hospitalier. Emile-Roger Lombertie, maire de Limoges (Haute-Vienne), viceprésident d'une communauté urbaine, ancien chef de service hospitalier. Bruno Maestracci, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Raymonde Mahut, née Médina, maire de Givonne (Ardennes), ancienne enseignante. François Maillot, chef du pôle de médecine d'un centre hospitalier régional universitaire. Hervé de Malliard, président de sociétés spécialisées dans l'équipement industriel. Delphine Mancel, chef du service de la commission des affaires sociales au Sénat. Chérif Mansour, chef du pôle des urgences d'un centre hospitalier. Marie-Claire Marguier, directrice de la cohésion sociale et de la protection des populations. Pascale Mathey, née Gabry, directrice départementale par intérim et directrice départementale adjointe de la cohésion sociale. Alain Mercat, chef du service de médecine intensive-réanimation et médecine hyperbare, président de la commission médicale d'établissement d'un centre hospitalier. Christine Moriceau, cadre de santé, directrice des soins et des parcours dans un centre hospitalier régional universitaire. Annaïk Morvan, directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Olivier Nakache, cinéaste, scénariste, producteur. Marc Noizet, praticien hospitalier urgentiste, chef du pôle des urgences d'un hôpital, chef d'un service d'aide médicale urgente départemental. Claude Paris, ancien président régional d'une organisation professionnelle. MarieClaire Paulet, née Ollard, présidente nationale d'une association de promotion du don d'organes et de tissus. Pascale Peiffer, née Lallement, directrice adjointe d'un centre hospitalier, directrice des ressources humaines, des affaires médicales et du pôle médecine-urgences. Hugues Portelli, ancien sénateur du Val-d'Oise, ancien maire d'Ermont. Marie Pothin, directeur général d'une association dédiée aux personnes en difficulté. Céline Poulet, secrétaire générale du comité interministériel du handicap. Thierry Rama-

LE FIGARO

lundi 4 janvier 2021

LÉGION D'HONNEUR

La navigatrice Isabelle Autissier est promue commandeur.

Le chanteur Michel Sardou devient commandeur.

ÉRIC GARAULT/LE FIGARO MAGAZINE

SERGE BENHAMOU/40

Jean-Paul Agon, présidentdirecteur général de L’Oréal, est nommé commandeur.

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Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, éthologue, est élevé au grade de commandeur.

JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO

FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO

Grande chancellerie

de la Légion d'honneur Au grade de commandeur

Olivier Pelat, président d'une société de promotion immobilière et mécène. Au grade d'officier

2021-01-04T10:33:39+01:00

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Jour:

Autre

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Demain

Marc Giacomini, ancien dirigeant d'entreprise de propreté et de re-

cyclage. Christian Nielly, ancien conseiller au secrétariat général de la grande chancellerie de la Légion d'honneur. Au grade de chevalier

Rosiane Albaladejo-Maring, née Albaladejo, ancien médecin adjoint à la maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis. Patrice Cacoub, professeur de médecine à l'hôpital de la PitiéSalpêtrière. Gabrielle Cot-Legros, née Cot, ancienne styliste et directrice d'un organisme de formation, meilleur ouvrier de France. Vincent-Nicolas Delpech, directeur du groupe hospitalouniversitaire Nord de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Isabelle Dutel, née Dumein, prothésiste dentaire, meilleur ouvrier de France. Nathalie Faure-Comte, née Félines, présidente directrice générale d'une entreprise de dépollution pyrotechnique. Michel Gibot, ancien major, administrateur et trésorier d'une fédération nationale d'anciens combattants. Ariane Hiriart, née Geiger, fondatrice d'une association éducative et caritative. Nicole Jobin, née Volpette, ancienne inspectrice de l'éducation nationale, membre d'associations de promotion de l'hôtellerie-restauration. Maryse Johann, née Delbart, présidente départementale d'une association caritative. Irène Joly, née Basset, ancienne chef d'entreprise, présidente d'une association départementale de décorés. Jean Joye, ancien inspecteur d'académie. Edouard Lagourgue, directeur général d'une société de conseil et courtage en assurance. Denise Leroy, née Puiroux, ancienne maire de Cugand (Vendée). Jean Pavet, consultant et médiateur d'entreprises. Jean Vuitton, résistant, trésorier local d'associations d'anciens combattants.

DIGNITÉS ET GRADES DE LA LÉGION D’HONNEUR

Au grade de chevalier

GRAND-CROIX (CROIX ET PLAQUE ENSEMBLE)

GRAND OFFICIER (CROIX ET PLAQUE ENSEMBLE)

PROMOTION DU TRAVAIL

COMMANDEUR

Au grade de chevalier

Stéphane Brunet, chef d'entreprises dans le domaine de l'industrie. Dominique Legrand, cadre dirigeant d'une société agro-alimentaire dans le domaine canin. Albert Lhiaubet, ancien présidentdirecteur général d'entreprises dans le domaine du matériel médical, président du conseil d'administration d'une maison de retraite. Vincent Merling, créateur et dirigeant d'une entreprise de torréfaction de café.

OFFICIER

Ministère de la Justice Au grade de commandeur

Jean-Paul Decorps, notaire honoraire à la résidence de Marseille, président honoraire d'une organisation professionnelle internationale, ancien président du Conseil supérieur du notariat. Au grade d'officier

Nicolas Boulouis, conseiller d'Etat, président d'une chambre de la

section du contentieux du Conseil d'État. Michel Desplan, avocat général à la Cour de cassation. Marie-Line Hanicot, directrice interrégionale des services pénitentiaires de Rennes. Nicole Jarno , première présidente de la cour d'appel de Colmar. Patrick Mounaud, ancien directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille. Elisabeth Pelsez, née Chappert, inspectrice générale de la justice, ancienne déléguée interministérielle à l'aide aux victimes. Marie-Aimée Peyron, avocate au barreau de Paris, ancienne bâtonnière. Nadine Picquet, directrice interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux. Marie-Christine Tarrare , procureure générale près la cour d'appel de Bourges.

CHEVALIER

Rabah Amrani, conseiller technique santé, infirmier à la direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse de la SeineSaint-Denis. Marianne Auzimour, née Campet, présidente d'une fédération régionale d'associations de maisons d'accueil de familles et proches de personnes incarcérées. Eric Bédos, premier avocat général près la cour d'appel de Douai. Zohra Ben Bahi-Primard, née Ben Bahi, avocate au barreau de l'Essonne, ancienne bâtonnière. Béatrice Bertrand, née Bou Aziz, directrice du centre d'information sur les droits des femmes et des familles du Gard. Béatrice Bourgeois-Machureau, née Bourgeois, conseillère d'Etat. Marie-Christine Boutrais, médecin en chef, responsable de l'unité sanitaire du centre pénitentiaire d'OrléansSaran. Marie-Pierre Colombel, née Servaire, présidente d'une association de protection de l'enfance. Nicole Dellong, née Delphin, sous-directrice des ressources humaines et des relations sociales à la direction de la protection judiciaire de la jeunesse du ministère. Jean Duchon-Doris, président du tribunal administratif de Paris. Gaëlle Dumortier, née Hennequin, conseillère d'Etat. Hervé Duplenne, directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse du Grand- Ouest. Martine Escolano, née Laplasse, présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nancy. Sylvie Ezanno, née Velard, directrice de greffe du tribunal judiciaire d'Annecy. Corinne Ferez, directrice de greffe de la cour d'appel de Nîmes. Yves Feuillerat, chef d'établissement du centre pénitentiaire de Marseille-Les Baumettes. Bruno Frémont, médecin légiste, expert judiciaire près la cour d'appel de Nancy. Jean-Luc Golob, adjoint au chef d'établissement du centre pénitentiaire de Majicavo. Guillaume Goujot, chef d'établissement de la maison centrale d'Ensisheim. Michelle Hufnagel, née Gondeau, présidente d'une association départementale d'aide aux victimes. Jean-François Humbert, notaire à la résidence de Paris, ancien président du Conseil supérieur du notariat, ancien président de la chambre interdépartementale des notaires de Paris. Laure Lavorel,

directrice juridique internationale pour un groupe de l'industrie électronique, présidente d'un cercle de réflexion. Claude-François Lombardo, premier surveillant pénitentiaire. Stéphane Malbranque, médecin légiste, expert judiciaire près la cour d'appel d'Angers, agréé par la Cour de cassation. Christian Mercuri, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Metz. Charles Meyer, avocat honoraire au barreau de Lille. Ghislaine Millois, directrice de greffe du tribunal judiciaire de Bordeaux. Jean-Baptiste Parlos, premier président de la cour d'appel de Reims. Jacques Picard, ancien président du tribunal de commerce de Toulouse, juge des référés. Marie-Hélène Pierre, née Heyte, première présidente de chambre à la cour d'appel de Bordeaux. Thomas Pison, procureur général près la cour d'appel de Papeete. Vincent Reynaud, président du tribunal judiciaire de Bourg-enBresse. Christophe Rode, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse. André Ronzel, ancien directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse du Centre-Est. Jean-Christophe Tallet, greffier en chef de la cour administrative d'appel de Nantes. Maud Vialettes, conseillère d'Etat, présidente d'une chambre de la section du contentieux du Conseil d'Etat. Marie-Laure Viel, avocate au barreau de Saint-Quentin, ancienne bâtonnière. Djamal Zerouali, responsable d'unité éducative au centre éducatif fermé d'Épinay-sur-Seine.

Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères PERSONNEL

Au grade de commandeur

Claude-France Arnould, ancienne ministre plénipotentiaire. Au grade d'officier

Marc Baréty, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au Pakistan. Jean-François Blarel, référent déontologue du ministère. Eric Chevallier, directeur du centre de crise et de soutien au ministère. Hélène Le Gal, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire au Maroc. Au grade de chevalier

Laurence Beau, née Dubreuil, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire au Botswana et représentante spéciale auprès de la Communauté de développement d'Afrique australe. Claire Bodonyi, directrice des affaires financières au ministère. Anne Boillon, née Laugier, consule générale de France à Sydney (Australie). Etienne Chapon, chef du centre de situation au centre de crise et de soutien, au ministère. Florence Cormon-Veyssière, née Cormon, sous-directrice des droits de l'Homme et des affaires humanitaires au ministère. Isabelle Cornand, adjointe au secrétaire général de l'ambassade de France à Pékin (Chine). Axel Cruau, en-

voyé spécial, responsable de la task force coronavirus au centre de crise et de soutien, au ministère. Xavier Douault, chef de chancellerie et régisseur au consulat général de France à Wuhan (Chine). Françoise Gruson, née Sieurac, chef du secteur des visas à l'ambassade de France à Pékin (Chine). Vincent Guérend, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Irlande. Aléxis Le Cour Grandmaison, directeur adjoint du centre de crise et de soutien, au ministère. Anne-Valérie Morel, médecin responsable du service de médecine de prévention à Nantes, au ministère. Lise Moutoumalaya, adjointe au chef du centre de situation au centre de crise et de soutien, au ministère. Cyrille Pierre, directeur général adjoint de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international au ministère. Jean-Jacques Pothier, chef du secteur des visas au consulat général de France à Wuhan (Chine). Brigitte Proucelle, conseillère de coopération et d'action culturelle, scientifique, éducative et universitaire à l'ambassade de France à Ottawa (Canada). Françoise Puig-Inza, née Puig, première conseillère et conseillère de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France à Mascate (Oman). Olivier Richard, ministre conseiller à l'ambassade de France à Pékin (Chine). Olivier Vergely, médecin coordinateur du service de médecine de prévention du ministère.

PROTOCOLE Au grade d'officier

Dominique Auzias , cofondateur et coprésident de guides touristiques. Michel Carriol, chef d'entreprise, mécène (Australie). Carmen Kidjo, chanteuse, auteure et compositrice (Etats-Unis). France Majoie-Le Lous, née Le Lous, biologiste, ancienne cheffe de service d'un centre de lutte contre le cancer, mécène engagée dans l'action humanitaire (Suisse). Yvonne Reungoat, supérieure générale d'une congrégation religieuse (Italie). Jacques Seidner, président de la chambre de commerce franco-guatémaltèque. Philippe Vigouroux, conseiller diplomatique pour les affaires sociales à l'ambassade de France en Italie, ancien directeur général de centre hospitalier régional. Jean-Paul Villain, directeur de la stratégie d'un organisme d'investissement (Émirats arabes unis). Au grade de chevalier

Eliszabeth Adjibodou, de nationalité guinéenne, aide-soignante dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Paulina Costa Santos, de nationalité portugaise, aidesoignante dans un centre hospitalier. Adjélé d'Almeida, née Wilson-Bahum, de nationalité togolaise, infirmière dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Justine Raharivelo, de nationalité malgache, agent des services hospitaliers.

A

herison, chef du service de l'aide médicale urgente et président de la commission médicale d'établissement d'un centre hospitalier. Estelle Renaud, cheffe du service de réanimation médico-chirurgicale et unité de soins continus, présidente de la commission médicale d'établissement d'un groupe hospitalier. Marie-Jeanne Richard, née Pluchon, présidente d'une association dédiée aux familles de personnes souffrant de troubles psychiques, ancienne praticienne hospitalière. Véronique Rivron, née Poisson, viceprésidente du conseil départemental de la Sarthe, ancienne conseillère municipale et communautaire du Mans. Henri de Rohan-Chabot, cofondateur et délégué général d'une association dédiée aux aidants de personnes malades ou en situation de handicap, cofondateur et ancien président d'aide aux personnes atteintes de cancer. Bernard Roman, ancien député du Nord. Bernadette Rwegera, née Mukangendo, directrice-fondatrice d'une association d'accueil et d'accompagnement des femmes séropositives. Olivier Saltarelli, cadre de santé d'un centre hospitalier, président régional d'une association humanitaire, expert judiciaire. Isabelle Schaller, née Radouant, directrice adjointe d'une direction départementale des territoires et de la mer. Bénédicte Schmit, pharmacien, cheffe du pôle médico-technique d'un centre hospitalier. Sylvie Scotté, née Milluy, directrice d'établissements médico-sociaux de travail protégé. Christian de Tinguy, né de Tinguy de la Giroulière, directeur général d'une société spécialisée dans le transport portuaire, président d'une organisation professionnelle dédiée à la manutention portuaire. Eric Toledano, cinéaste, réalisateur, producteur, acteur. Françoise Toutain, directrice d'un centre d'accueil et d'hébergement pour femmes victimes de violences conjugales, ancienne présidente d'une association dédiée à la lutte contre la pauvreté. Fabienne Vedrenne, présidente d'associations départementales en faveur des personnes autistes. Philippe Véran, président-fondateur d'une holding spécialisée dans le conseil de gestion, adjoint au maire de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Pierre-Antoine Villanova, directeur général d'une compagnie maritime. Catherine Wathelet-Bouard, née Bouard, présidente départementale d'une association de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles.

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

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LÉGION D'HONNEUR

Sandra Da Silva Gonçalves, de nationalité portugaise, infirmière. Margareth Henriquez-Schemel, née Henriquez, de nationalité vénézuélienne et néerlandaise, présidente-directrice générale d'un groupe vinicole, mécène. Silvana Perretta, de nationalité italienne, professeure des universités, praticien hospitalier. Ayyam Sureau, née Wassef, de nationalité américaine, fondatrice d'une association de soutien aux réfugiés. Bernard Barsi, archevêque émérite de Monaco. Hervé Bécam, président d'un groupe spécialisé dans l'insertion professionnelle et le maintien de l'emploi, vice-président d'une organisation professionnelle, ancien président-directeur général d'un hôtel. Pervenche Berès, ancienne députée européenne, membre de la commission climat et finance durable de l'Autorité des marchés financiers. Alain Bernard, président de sociétés, mécène (États-Unis). Georgette-Andrée Daouk, née Khoury, administratrice d'une association de promotion de la francophonie, membre fondateur d'un festival international (Liban). Evelyne Estey, née Bourgade, proviseure d'un lycée français (États-Unis). Dominique Goutard, née Jung, présidente d'une association humanitaire favorisant l'insertion professionnelle de personnes défavorisées. Gérard Guyard, directeur d'une entreprise de systèmes et logiciels de marquage (États-Unis). Bidzina Ivanishvili, fondateur d'une fondation caritative internationale, ancien Premier ministre de la République de Géorgie. Robert Lavie, directeur de sociétés, consul honoraire de France à Dallas et Fort-Worth (États-Unis). Françoise Massy, supérieure générale d'une congrégation de s urs franciscaines (Saint-Siège). Jean-François Minier, consultant en intelligence économique (Japon). Florence Nigron-Dautovic, née Nigron, présidente d'une association humanitaire favorisant l'éducation à la culture française (Croatie). Jean-Paul Piotrowski, directeur général de la filiale d'une banque française en Ukraine, président de la chambre de commerce et d'industrie francoukrainienne. Olivier Prodhomme, prêtre missionnaire (Birmanie).

Ministère des Armées Au grade d'officier

Lionel de la Sayette, haut-conseiller auprès du président-directeur général d'un groupe aéronautique. André Réty, président régional d'une association d'anciens combattants. Georges Wilbert, président et portedrapeau régional d'une association d'anciens combattants.

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Demain

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Au grade de chevalier

George Antunes, chef d'atelier dans un hôpital du ministère. Armelle Cuvillier, cofondatrice, présidente et directrice scientifique d'une société oeuvrant pour les armées. Nadia Houllier, née Fernon, aide-soignante civile dans un hôpital du ministère. Benoît Wallet, technicien biomédical dans un hôpital du ministère. Noëlle André, ancienne aide-soignante, présidente d'un comité local d'une association d'anciens combattants. Maria-Paule Audegond, née Chiappini, conseillère technique de direction dans un centre territorial d'action sociale de la défense. Frédéric Blondel, directeur de pôle dans une direction du ministère. Georges Bordes, résistant, membre départemental d'associations d'anciens combattants. François Boulègue, résistant, membre départemental d'associations d'anciens combattants. Sonia Cauquil, née Iwanezeska, résistante, membre d'associations départementale et locale d'anciens combattants. Mounir Chennaoui, chef de division et adjoint à un directeur dans un institut de recherche du ministère. Florence Combe, sous-directrice au sein d'un service du ministère. René Cozic, chef de département

du ministère. Laurent Taysse, chef de division dans une direction du ministère. Alain Tran, chef de service dans un hôpital du ministère. Emmanuel Viellard, président d'un groupe industriel oeuvrant au service des armées. Jean-Luc Villedieu, chef d'une cellule dans un hôpital du ministère. Jeanine Wésolek, née Banas, aide-soignante civile dans un hôpital du ministèr

Contingent Dominique Schnapper, sociologue, politologue, est promue commandeur. JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO

au sein d'un centre d'expertise du ministère. Jean-Philippe Durrieu, chirurgien, président et secrétaire régional d'associations d'anciens combattants. Anne Dutruc-Rosset, gériatre dans un établissement public de défense. Bruno Even, président-directeur général d'une société industrielle d'aéronautique et de défense. Patrick Evrard, chef de service dans un établissement du ministère. Anne Friant, née Mendrès, vice-présidente nationale, présidente départementale et locale d'une association d'anciens combattants. Bruno Gailly, directeur général d'une société uvrant au service des armées. Florent Galko, délégué régional au sein d'une direction du ministère. Louis Girard, résistant. Hélène Goiran, conseillère auprès d'un commandement des forces armées. Michel Hadzi-Grégoire, président d'associations locales d'anciens combattants. Albert Juenbekdjian, résistant, vice-président départemental d'une association d'anciens combattants. Olivier Lafaye, directeur dans un groupe industriel d'aéronautique et de défense. Pierre Lambert, résistant, membre d'une association d'anciens combattants. Siméon Larroy, résistant, adhérent d'une association départementale d'anciens combattants. André Lecoq, président national d'une association de pupilles de la nation et orphelins de guerre, président départemental d'associations d'anciens combattants. Armelle Legrand, née Guennéguès, infirmière civile dans un hôpital du ministère. Philippe Lemasçon, sous-directeur au sein d'une direction du ministère. Jean Le Saout, secrétaire général adjoint national et président régional du service juridique et social d'une fédération d'anciens combattants. Pascale Lohat, née Esnault, directrice de programme au sein d'un groupe aéronautique. Anne Loret, née Chastel, médecin urgentiste, adjointe à un chef de service dans un hôpital du ministère. Léon Loubet, résistant, président honoraire et délégué d'associations locales d'anciens combattants. Robert Maestracci, résistant. Dominique Marchal, médecin, chef de service à l'Institution nationale des Invalides. Philippe Maurin-Perrier, coprésident d'un groupe industriel uvrant au service des armées et président d'un pôle de compétitivité. Ludovic Ouvry, président d'une société uvrant au service des armées. Guenaëlle Pénin de la Raudière, née Delale, directrice au sein d'un groupe industriel d'aéronautique et de défense. Christine Piltant, sous-directrice adjointe au sein d'une direction du ministère. Evelyne Privas, née Businaro, adjointe à un chef de service dans un hôpital du ministère. Fabienne Rénier, cheffe de service dans un hôpital du ministère. Jean-Jacques Risso, chef d'une équipe dans un institut de recherche du ministère. André-Hubert Roussel, président exécutif d'un groupe industriel d'aéronautique et de défense. Marie-Véronique Serfaty, née Dutron, responsable de l'innovation et adjointe d'un chef de pôle au sein d'une agence du ministère. Gisèle Soudarin, née Neyroud, résistante, membre d'une association d'anciens combattants. Pascal Stéphan, adjoint à un directeur dans une direction

des déportés et internés de la Résistance

Au grade de chevalier

Marguerite Caudan, née Boisseau, internée résistante. Robert Gilles, interné résistant. Claude Hernandez, interné résistant. Henri Jacquemard, interné résistant. Gérard Roy, interné résistant.

Ministère de la Mer Au grade d'officier

Louis Le Pensec, ancien ministre, ancien sénateur et ancien député du Finistère. Au grade de chevalier Pierre Bahurel, directeur général d'une société de services en informatique océanique. Eric Banel, directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture au ministère. Philippe Gobert, président d'une société de réparation navale et mécanique. Caroline Grégoire, directrice générale d'une école nationale maritime, ancienne directrice d'un centre de météorologie spatiale. Frédéric Gueudar Delahaye, ancien directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture, conseiller d'Etat en service extraordinaire. Hervé Martel, président du directoire d'un grand port maritime. Stéphane Raison, directeur général d'un grand port maritime. Sabine Roux de Bézieux, née Montet, présidente d'une fondation dédiée à l'étude et à la protection des océans. Alexandra Turcat, journaliste. Christophe Vassal, président du directoire d'une société de collecte et de localisation de données satellites. Leslie Widmann, fondatrice et directrice générale d'un bureau d'études spécialisé dans l'économie maritime.

Ministère de la

Transition écologique Au grade de commandeur

Yann Arthus-Bertrand, président d'une fondation dédiée à la protection de l'environnement, membre de l'Académie des Beaux-Arts. Isabelle Autissier, navigatrice, présidente d'une organisation internationale pour la protection de l'environnement et le développement durable. JeanFrançois Carenco, préfet honoraire, président d'un groupement associatif dédié à l'insertion et à l'hébergement social. Au grade d'officier

Annick Bonneville, née Elie, directrice régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement. Marie-Christine Lombard, née Sosthé, présidente du directoire d'un groupe de transport et de logistique. JeanChristophe Niel, directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Au grade de chevalier

Sandrine Afchain, née Desroches, directrice de territoire dans une association d'aide aux personnes en situation de précarité. Nadine Asconchilo, née Dubois, secrétaire générale de la section mobilité et transports au Conseil général de l'environnement et du développement durable. Louis Bellegarde, directeur délégué à la santé et à la sécurité dans un groupe fournisseur d'énergie. Françoise Bénichou, née Alary, ingénieure divi-

sionnaire des travaux de la météorologie, cheffe d'unité technique. Myriam Berghout, directrice territoriale dans une société spécialisée dans la construction et la gestion de logements sociaux. Elisabeth Blanc-Cassagne, née Cassagne, conseillère scientifique au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives. Jean-Jacques Boussaingault, maire de Boigneville (Essonne), président-fondateur d'un parc naturel régional. Jérôme Delafosse, réalisateur, grand reporter, chef d'une expédition. Emmanuel Delran, commandant de navire dans un groupe de transports maritimes. Cheikh Djimera, chef de service dans une association d'aide aux personnes en situation de précarité. Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire. Nicolas Drapier, chargé de mission à la direction générale de l'Office national des forêts. Christophe Fanichet, présidentdirecteur général d'une société de transport ferroviaire. Geneviève Galin, médecin de prévention au sein d'un établissement public de météorologie. Emmanuelle GilotFromont, née Fromont, professeur des universités, membre du conseil scientifique d'un office pour la biodiversité. Patrick Guionneau, directeur d'une unité départementale de l'hébergement et du logement. Judith Jiguet, née Genovesi, directrice dans un groupe spécialisé dans l'amélioration des environnements de travail. Patrick Jouin, designer. Christian Juhel, vice-président d'une association de gestion de transport public, directeur général d'une société de transport. Charles Kloboukoff, présidentfondateur d'un groupe de production de produits biologiques. JoséManuel Lamarque, grand reporter, expert en géopolitique, animateur de radio. Florence Leblond, cheffe de pôle au cabinet du directeur général de l'aviation civile. Isabelle Le Couteulx, née Lainé, médecin du travail. Philippe Malbranche, directeur général de l'Institut national de l'énergie solaire. Philippe Mhun, directeur exécutif des programmes au sein d'un groupe aéronautique. Catherine Pierre, directrice de recherches dans un laboratoire d'océanographie et du climat. Dominique Pontier, professeure des universités en biologie des populations et écologie dans un laboratoire de biologie évolutive. Arnaud Richard, conseiller régional d'Ile-de-France, ancien député des Yvelines, directeur général d'une association d'aide à l'insertion sociale et professionnelle. Joëlle Rietjens, née Riou, directrice d'un département dans un groupe fournisseur d'énergie. Christian Sardet, directeur de recherche dans un observatoire océanologique. Michel Ségain, président d'une union maritime et portuaire. Florence Tordjman, présidente de section au Conseil général de l'environnement et du développement durable. Yves Vandewalle, ancien député des Yvelines, président d'un parc naturel régional. Marie-Anne Vautrin, coordinatrice au Secrétariat général des affaires européennes. Gwenaël Vourc'h, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.

Ministère

des Solidarités et de la Santé Au grade d'officier

Véronique Anatole-Touzet, née Anatole-Gabriel, directrice générale d'un centre hospitalier universitaire. Laurent Desmard, président d'une fondation de lutte contre l'exclusion et le mal-logement. Béatrice Gairard, née Raoul, secrétaire générale d'une association régionale pour le dépistage des pathologies mammaires, ancien praticien hospitalier. Jean-Yves Grall, directeur général d'une agence régionale de santé. Isabelle Grémy, directrice d’un observatoire régional de santé. Catherine Massoubre, née Triboulet, profes-

seur des universités-praticien hospitalier, chef du service des urgences psychiatriques et de l'unité de crise d'un centre hospitalier universitaire. Philippe de Mester, directeur général d'une agence régionale de santé. Marie-Rose Moro, professeur des universités, cheffe de service de psychopathologie et médecine des adolescents à la maison des adolescents d'un centre hospitalier. Danielle Portal , directrice générale de centres hospitaliers. Jean-Jacques Zambrowski, ancien praticien hospitalier en médecine interne d'un centre hospitalier et directeur d'enseignement. Au grade de chevalier

Raymond Agon, agent de maîtrise au service de restauration d'un hôpital. Gaspard Bavoueza, aide soignant dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Gilles Bisson, adjoint administratif dans un centre hospitalier universitaire. JeanMarie Boeglé, gynécologue obstétricien dans un centre hospitalier. Alain Cuculi De Cléry, né Cuculi, médecin généraliste dans un centre hospitalier. Guy Denoel, né Dehodayoel, médecin coordonnateur dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. José De Sa Faria, adjoint administratif dans un centre hospitalier universitaire. Alain Descateaux, masseur kinésithérapeute. Yves Devisse, agent de sécurité dans un centre hospitalier universitaire. Ali Djemoui, médecin généraliste. Joëlle Ferricelli, infirmière dans un centre hospitalier. Jacques Fribourg, praticien hospitalier, médecin urgentiste. Pierre Gilet, médecin généraliste, coordonnateur dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Valérie Gormezano, médecin généraliste, coordonnateur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Florent Guillain, cadre de santé en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, réserviste sanitaire. Pascal Guyot, médecin généraliste. Mohammud Hassen Hossenbux, médecin généraliste. Pierre Housieaux, responsable des achats et des marchés dans une agence régionale de santé. Laurent Jost, surveillant de nuit dans une maison d'enfants à caractère social. Philippe Lerche, médecin généraliste. Patrick Lihau Makaba, né Lihau Makaba Lekumu, infirmier dans un centre hospitalier. Olivier Lugand, infirmier libéral, infirmier-chef de sapeurs-pompiers volontaires dans un centre départemental d'incendie et de secours. Olivier Manscour, ouvrier de maintenance dans un centre hospitalier. Raphaël M'boukou, technicien dans un laboratoire d'analyses médicales. Sylvie Plançon, agent des services hospitaliers qualifié dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Jean Pouaha, praticien hospitalier. Séveline Procolam, née Rosine, infirmière de santé au travail. Jean-Jacques Razafindranazy, praticien hospitalier. Sami Reda, médecin spécialisé en gériatrie dans un centre hospitalier. Pascal Rossi Dinet, né Rossi, agent des services hospitaliers. Olivier Schneller, médecin généraliste, lieutenant-colonel de sapeurs-pompiers volontaires. Kabkeo Souvanlasy, médecin généraliste. Jean Stora, médecin généraliste. Jérôme Valette, médecin généraliste. Sylvain Welling, médecin généraliste. Sabine Alisse, née Dantas Da Costa Afonso, directrice par intérim d'un centre hospitalier. Thierry d' Aboville, secrétaire général d'une association nationale d'aide à la personne. François Agostini, médecin généraliste libéral, coordinateur régional d'organisations syndicales de professionnels de santé. Muriel Alvarez, née Izard, praticien hospitalier du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Jacques Asdrubal, praticien hospitalier, chef du service d'accueil et des urgences d'un centre hospitalier. Isabelle Assad, née Jacquot, infirmière d'une polyclinique. Mohammad

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Azarian, chef du service de pneumologie d'un centre hospitalier. Guylaine Baghioni-Leclercq, née Leclercq, directrice d'une délégation départementale d'une agence régionale de santé. Marie-France Barras, directrice d'une caisse départementale d'allocations familiales. Corinne Barré, cadre de santé du service du transport interne des patients d'un centre hospitalier. Emmanuel Batjom, médecin anesthésiste réanimateur libéral. Michel Baux, médecin généraliste, coordinateur d'une maison médicale pluridisciplinaire. Annette BeauvaisCharraud, née Beauvais, médecin coordinateur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Jean-Pierre Bédos, praticien hospitalier, chef du service de réanimation médicochirurgicale d'un centre hospitalier. Xavier Belenfant, médecin néphrologue, chef du service de néphrologie dialyse d'un centre hospitalier intercommunal. Mohamed Beloucif, professeur des universités-praticien hospitalier au service d'anesthésie et de réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Najat Benarab, née Bourassi, cadre paramédicale du département médico-universitaire urgences et métabolisme d'un groupement hospitalier universitaire. Florence Benard, praticien hospitalier pharmacien, responsable du service d'hygiène d'un centre hospitalier. Marc Bensoussan, médecin omnipraticien, attaché de médecine légale et d'analyses toxicologiques d'un institut médicolégal. Maurice Bensoussan, médecin psychiatre, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Josiane Bérard, née Delaye, ancienne sage-femme, présidente d'un conseil départemental de l'ordre des sages-femmes. Louis Bernard, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de médecine interne et des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier régional universitaire. Patrick Berquin, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef du service de neurologie pédiatrique d'un centre hospitalier universitaire. Béatrice Berteaux, praticien hospitalier, chef de pôle de gériatrie et médecin coordinateur d'un groupement hospitalier de territoire. Philippe Berthelot, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service d'infectiologie d'un centre hospitalier universitaire. Fabrice Bertrand, praticien hospitalier, chef du service de médecine intensive et de réanimation d'un centre hospitalier. Jean-Pierre Bessède, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service d'oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale d'un centre hospitalier universitaire. Sibylle Bevilacqua, praticien hospitalier, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier régional universitaire. Hubert Blain, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle de gérontologie d'un centre hospitalier universitaire. Hervé Bonamy, président d'une délégation départementale d'une association de lutte contre l'exclusion. Estelle Bonnal, née Wojciechowski, cadre de santé d'un service départemental d'aide médicale urgente. Andrée Bonnet, née Benhamou, ancienne infirmière. Olivier Bossard, directeur d'un centre hospitalier. Olivier Bouchaud, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier. Patrick Bouillot, médecin endocrinologue libéral, président d'un conseil territorial de santé. Olivier Bourdin, chef d'une entreprise de transports sanitaires, président d'une association départementale de transports sanitaires urgents. Yves Bourguet, ancien médecin généraliste. Marc Bourquin, conseiller stratégique d'une fédération nationale d'établissements publics de santé et médico-sociaux. Michel Boursier, praticien hospitalier du service unité d'aval des urgences et du service mobile d'urgence et de réanimation d'un centre hospitalier. Isabelle Bouvier, directrice générale d'une structure de gestion d'établissements médicaux et médicosociaux. Laurent Braesch, direc-

teur d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Alain Branchereau, médecin généraliste libéral. François Braun, praticien hospitalier, chef du pôle urgences médecine polyvalente d'un centre hospitalier régional, président d'une association professionnelle de médecine d'urgence. Sébastien Bressolier, coordonnateur général des soins d'un centre hospitalier. Sylvie Bruno, animatrice au service de gériatrie d’un groupement hospitalier universitaire. Yann Bubien, directeur général d'un centre hospitalier universitaire. André Cabié, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Bertrand Caillet, psychologue clinicien, coordonnateur de l'unité mobile psycho-trauma de la cellule d'urgence médico-psychologique d'un groupe hospitalier. Diego Calabro, directeur général d'un groupe de gestion d'établissements médicaux et médico-sociaux. Caroline Callens, née Ageron, directrice d'une délégation départementale d'une agence régionale de santé. Xavier Capdevila, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du département d'anesthésie et réanimation d'un centre hospitalier universitaire, directeur de crise de la filière urgences soins critiques. Thierry Caps, praticien hospitalier du département d'anesthésie réanimation d'un centre hospitalier. Georges Caputo, chef du service d'ophtalmo-pédiatrie et de rétine médico-chirurgicale d'un centre hospitalier. François Casadei, infirmier libéral, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Corinne Cassan, née Ramillon, aide-soignante d'un centre hospitalier. Sandrine Castelain, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle de biologie et pharmacie d'un centre hospitalier universitaire. Jacques Caton, ancien chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique d'un centre hospitalier, président d'une confédération régionale de syndicats médicaux. Brigitte Célestin, née Muller, infirmière d'un groupe hospitalier. Eric Chanzy, praticien hospitalier, responsable médical du service régional d'aide médicale urgente d'un groupement hospitalier universitaire. Charles Charani, médecin libéral en maison pluriprofessionnelle, coordonnateur de l'hospitalisation à domicile d'un groupement hospitalier. Laetitia Charré, née Veillon, cadre de santé du pôle de médecine et gériatrie d'un centre hospitalier. Philippe Chazelle, médecin stomatologue, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Christian Chédru, président régional d'une association de lutte contre l'exclusion. Pascal Chemont, aide-soignant d'une clinique. Isabelle Chérel, cadre de santé de l'unité d'hospitalisation psychiatrique d'un centre hospitalier. Didier Chesnais, directeur général d'un groupe de gestion d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Christian Chidiac, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier, membre du haut conseil de la santé publique. Christophe Choquet, praticien hospitalier, responsable de l'unité fonctionnelle du service d'accueil des urgences d'un centre hospita-

Karine Lacombe, infectiologue, est promue chevalier. PATRICE NORMAND/LEEXTRA VIA LEEMAGE

Le fondateur du Samu social de la ville de Paris et ancien ministre, Xavier Emmanuelli, est élévé à la dignité de grand officier. J.-C. MARMARA/LE FIGARO

lier universitaire. Catherine Clotte, née Saguez, cadre de santé du service de médecine gériatrique d'un centre hospitalier universitaire. Jean-Jacques Coiplet, directeur général d'une agence régionale de santé. Michèle Collart, praticien hospitalier, chef du service de gériatrie et du pôle clinique médicale d'un centre hospitalier. Marie-José Collus, praticien hospitalier, chef du service de pneumologie d'un centre hospitalier. Christiane Coralie, née Montlouis, coordinatrice générale des soins d'un centre hospitalier universitaire. Olivier Corcos, professeur de médecine, responsable médical de la structure d'urgences vasculaires intestinales du service de gastroentérologie d'un centre hospitalier et directeur médical de crise. Bernard Corvaisier, directeur général adjoint et directeur de l'offre de soins d'une agence régionale de santé. Colette Coudeyras, présidente d'une association de lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine et d'un réseau de santé spécialisé dans les maladies chroniques. Sylviane Coumes-Marquet, née Bailly, ancienne biologiste médicale, couturière bénévole. Marie-Cécile Cournil, née Denans, infirmière, famille d'accueil pour une association humanitaire. Anne-Claude Crémieux, professeur des universités-praticien hospitalier du service des maladies infectieuses d'un centre hospitalier universitaire. François Crémieux, directeur général adjoint d'un groupement de centres hospitaliers universitaires. Xavier Crisnaire, directeur d'une délégation départementale d'une agence régionale de santé. Philippe Dalmon, praticien hospitalier du service des urgences médicales d'un centre hospitalier. Laurent Danel, directeur d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Carole Daoud, docteur en pharmacie, présidente d'une association départementale pour favoriser la coordination des parcours de santé complexes. Marie-Cécile Darmois, directrice d'un centre hospitalier. Thierry Debreux, praticien hospitalier, chef du service départemental d'aide médicale urgente et chef du pôle d'urgences et réanimation d'un centre hospitalier. André De Caffarelli, praticien hospitalier, chef du pôle des urgences et soins continus d'un centre hospitalier. Jean-Winoc Decousser, praticien hospitalier, responsable de l'unité fonctionnelle de contrôle, d'épidémiologie et de prévention de l'infection et des équipes opérationnelles d'hygiène d'un groupe hospitalier universitaire. Vincent Delivet, directeur général d'un centre hospitalier. Sophie Delmotte-Kyndt, née Kyndt, directrice d'un groupe hospitalier. Nathalie Demory-Guinet, née Féron, chef du service de santé au travail d'un centre hospitalier. Véronique Denizot, née Chaudot, cadre de santé de l'équipe opérationnelle en hygiène d'un centre hospitalier universitaire. Geneviève Dennetière, médecin responsable de la veille sanitaire d'une agence régionale de santé. Diane Descamps, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de virologie d'un centre hospitalier universitaire. Véronique Descamps, née Riobé, technicienne de laboratoire de virologie d'un centre hospitalier universitaire. Thibaut Desmettre, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle des urgences, du service d'aide médicale urgente, de réanimation mé-

dicale d'un centre hospitalier universitaire. Laurence Desplanques, médecin pédiatre, responsable du département de périnatalité, santé de l'enfant et santé de la femme d'une agence régionale de santé. Colette Devaine, née Quéraud, ancienne cadre supérieure de santé, responsable des urgences d'un centre hospitalier. Véronique Dexemple, médecin coordonnateur en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pierre-Yves Dides, praticien hospitalier, chef de service de médecine polyvalente et d'hospitalisation à domicile d'un centre hospitalier. Marie-Pierre Dilly-Rushenas, née Dilly, praticien hospitalier du service d'anesthésie-réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Jean-Michel Dindart, praticien hospitalier, responsable médical adjoint d'un service départemental d'aide médicale urgente d'un centre hospitalier universitaire. Elisabeth Diot, née de Charry, praticien hospitalier du service de médecine interne et immunologie clinique d'un centre hospitalier universitaire. Guillaume Dubois, directeur d'une délégation départementale d'une agence régionale de santé. Jean-Louis Dubost, praticien hospitalier, chef du service de réanimation médicochirurgicale d'un centre hospitalier. Alain Dumont, médecin propharmacien libéral, président national d'un syndicat professionnel. Nicole Dumortier, ancienne aide-soignante. Anne-Sophie Dupond, praticien hospitalier, chef du service de dermatologie d'un centre hospitalier. Philippe Dupuy, praticien hospitalier, responsable du service d'accueil des urgences d'un centre hospitalier. MariePaule Duvergé, née Seignez, directrice d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Toufiq El Cadi, praticien hospitalier, chef du service des urgences d'un centre hospitalier intercommunal. Alexis d'Escatha, professeur des universités-praticien hospitalier chef d'un centre régional antipoison et toxicovigilance, responsable médical du centre de données cliniques d'un centre hospitalier universitaire. Richard Fabre, biologiste médical d'un laboratoire d'analyses médicales, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Samira Fafi-Kremer, née Fafi, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service du laboratoire de virologie d'un centre hospitalier universitaire. Valérie Fakhoury, née Michelizza, directrice de pôle d'un groupe d'établissements hospitaliers. Yves Fanton, praticien hospitalier du service de neurologie et médecine interne d'un centre hospitalier. Farnam Faranpour, praticien hospitalier chef du pôle des urgences d'un centre hospitalier. Jean-François Faucher, professeur des universités-praticien hospitalier du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Karine Faure, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service des maladies infectieuses d'un centre hospitalier universitaire. Albert Faye, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle de pédiatrie médicale d'un centre hospitalier. Christian Filippi, pharmacien d'officine, président régional d'une organisation syndicale de professionnels de santé. Nadia Fleury, cadre supérieure de santé du département de réanimation, anesthésie, médecine péri-opératoire d'un groupe hospitalier universitaire. Colette Fortier, née Guetta, coordinatrice et gestionnaire d'une association départementale de médecins libéraux pour la régulation médicale de la permanence des soins ambulatoires, directrice de la garde médicale de Paris. Tania Foucan, praticien hospitalier du centre de gestion des risques nosocomiaux et de l'unité de médecine légale d'un centre hospitalier universitaire. Olivier Fourcade, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle d'anesthésie réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Yannick Fourgeux, technicien biomédical d'un centre hospitalier régional universitaire. Philippe Fradin, chef du service des urgences et directeur

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médical d'un service départemental d'aide médicale urgente d'un centre hospitalier. Angélique François, née Beauvais, aide-soignante référente bientraitance d'un établissement d'héberge- ment pour personnes âgées dépendantes. Jean-François Fusco, directeur général pharmaceutique d'un groupe de laboratoires pharmaceutiques. Jacqueline Galofre, ancienne infirmière du service des urgences d'un centre hospitalier. Pierre-Jacques Garcin, directeur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Christophe Gautier, ancien directeur général d'un centre hospitalier universitaire. Patrice Gayet, chirurgien vasculaire d'une clinique privée. Françoise Genetti, née Andral, coordinatrice départementale d'une association de lutte contre les myopathies. Gabriel Giacometti, directeur d'un hôpital. Valérie Giordanengo, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle biologie pathologie d'un centre hospitalier universitaire. Isabelle Girard-Frossard, née Frossard, adjointe au chef du département de la veille et sécurité sanitaire d'une agence régionale de santé. Elisabeth Gloaguen, directrice coordinatrice générale des soins et cheffe du pôle stratégie et projet d'un centre hospitalier régional. Pierre Gouabault, directeur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pierre Pribile, directeur général d'une agence régionale de santé. Brigitte Godard, médecin de recherche clinique d'un institut de médecine et de physiologie spatiales. Bernard Goichot, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de médecine interne, endocrinologie et nutrition d'un centre hospitalier universitaire. Françoise Gomez, infirmière du service de chirurgie vasculaire, maxillo-faciale et chirurgie thyroïdienne d'un centre hospitalier. Régis Gonthier, professeur des universités, ancien chef du service de gérontologie clinique d'un centre hospitalier universitaire. Julien Gottsmann-Chasselut, directeur général d'un hôpital. Sandra Goufier, aide-soignante d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. François Goupil, praticien hospitalier, chef du service de pneumologie d'un centre hospitalier. Saliha Grévin, née Benameur, pharmacienne d'officine, coordinatrice et gérante d'une maison de santé pluri-professionnelle. Marie-Pierre Guenfoudi, née Roullaud, praticien hospitalier pharmacien d'un centre hospitalier universitaire. Pascal Guerard, praticien hospitalier, chef du pôle de biologie et pathologie d'un centre hospitalier universitaire. Sarah Guichard, infirmière du service de cardiologie interventionnelle d'un centre hospitalier. Hervé Hagège, praticien hospitalier, chef des services d'hépatogastroentérologie de centres hospitaliers intercommunaux. Yves Hansmann, professeur des universités-praticien hospitalier du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Olivier Henry, professeur des universités-praticien hospitalier, directeur médical du département médico-universitaire de gériatrie d'un centre hospitalier universitaire. Karine Herscovici, praticien hospitalier, responsable de la permanence d'accès aux soins de santé et de l'équipe sanitaire mobile d'un centre hospitalier. Didier Honnart, praticien hospitalier du département de médecine d'urgence d'un centre hospitalier universitaire. Patricia Horta, née Hollange, directrice générale départementale d'une fédération d'associations en faveur de personnes en situation de handicap. Florence Huber, médecin dermatologue et infectiologue, coordonnatrice médicale de centres de prévention de santé d'une association départementale d'aide humanitaire. Muriel Husset, née Couette, directrice générale d'un service départemental de santé au travail. Didier Jacotot, directeur du cabinet, du pilotage et des territoires d'une agence régionale de santé. Cécile Jaglin-Grimonprez, née Jaglin, directrice générale de centres hospitaliers universitaires.

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LÉGION D'HONNEUR

Sylvie Jay, née Lassonnery, praticien hospitalier du service de réanimation polyvalente d'un centre hospitalier. Christelle Joseph, née Le Bomin, médecin gériatre d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Martine Jouin Bernier, infirmière libérale, secrétaire d'une organisation départementale de professionnels de santé. Ziad Khodr, praticien hospitalier, chef du pôle de réanimation urgence d'un centre hospitalier régional. Laurent Kodjikian, professeur des universités-praticien hospitalier, chef adjoint du service d'ophtalmologie d'un hôpital, responsable de l'unité rétineinflammation-tumeur, président de la société française d'ophtalmologie. Carole Kohler, née Nouhaud, ancienne directrice des soins d'un groupe hospitalier. Françoise Kraeber-Bodéré, née Kraeber, chef du service de biophysique et de médecine nucléaire et chef de pôle hospitalo-universitaire d'imagerie d'un centre hospitalier universitaire. Pierre Kuntz, praticien hospitalier chef de service de pneumologie d'un groupe hospitalier. Patricia Lacroix, masseur-kinésithérapeute d'un groupe hospitalier. MarieEdith Lafon, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service du laboratoire de virologie d'un centre hospitalier universitaire. Michel Laforcade, ancien directeur général d'une agence régionale de santé. Isabelle Lambert, médecin radiologue, présidente d'un conseil régional de l'ordre des médecins. Eric Lamouroux, ancien médecin généraliste, consultant bénévole. Thierry Lang, professeur des universités-praticien hospitalier du département de santé publique d'un centre hospitalier universitaire, membre du haut conseil de santé publique. Olivier Langeron, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service d'anesthésie et des réanimations chirurgicales d'un centre hospitalier, directeur médical de crise. Eric Laporte, directeur général d'un laboratoire territorial d'analyses. Marie-Hélène Lecenne, née Labruyère, directrice générale d'une agence régionale de santé. Frédéric Le Gal, ingénieur principal hospitalier en biologie médicale d'un centre hospitalier. Thomas Le Ludec, directeur général d'un centre hospitalier universitaire. Corine Lemey, née Wahl, cadre supérieure de santé du pôle de pédopsychiatrie d'un centre hospitalier. Didier Lepelletier, praticien hospitalier, chef du service de bactériologie et hygiène hospitalière d'un centre hospitalier universitaire. Souad Le Port-Sekkaï, née Sekkaï, praticien hospitalier du service d'accueil des urgences d'un centre hospitalier. Jean-Noël Lépront, médecin généraliste libéral, secrétaire général d'un conseil départemental de l'ordre des médecins. Olivier Lescloupé, médecin généraliste d'un service médical en continu. Brigitte Letombe, née Kinoo, praticien hospitalier gynécologue du service d'orthogénie et médecine du couple d'un centre hospitalier régional universitaire, présidente d'honneur d'une fédération nationale de gynécologie médicale. Antoine Leveneur, médecin libéral, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Patrick Lhermite, directeur des investissements et des services numériques d'un groupe hospitalier universitaire. Catherine Lhomme, cadre supérieur de santé du pôle de pathologies aigües chroniques et transplantations d'un centre hospitalier universitaire. Sylvie LionDaolio, née Lion, praticien hospitalier du service de traumatologie d'un centre hospitalier universitaire. Valérie Löchen, directrice générale d'un groupe d'établissements médico-sociaux. Patrick Loriquet, médecin du service neuro-médullaire d'un centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle. Jean-François Louvrier, médecin généraliste libéral, président d'un conseil départemental de l'ordre des médecins. Stanislas Lyonnet, professeur des universités-praticien hospitalier de génétique médicale d'un centre hospitalier universitaire, directeur d'un institut consacré aux maladies génétiques. Yvan Macheto, médecin généralis-

te libéral, régulateur d'un service départemental d'aide médicale urgente. Antoine Magnan, professeur des universités en pneumologie, président de la commission médicale d'établissement d'un centre hospitalier universitaire, président du Comité national de coordination de la recherche. Lydia Maisonneuve, praticien hospitalier, responsable du secteur virologie, parasitologie, mycologie et biologie moléculaire du service de biologie médicale d'un centre hospitalier. Jean-Paul Malaganne, directeur de la prévention et de la sécurité d'une commune. Bernard Malaterre, directeur d'un centre hospitalier. Bruno Male, bénévole d'une association humanitaire. Cécile Manaouil, née David, professeur des universités-praticien hospitalier spécialisée en médecine légale et en droit de la santé. Cyriaque Manckoundia, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle des personnes âgées et chef de service de médecine interne gériatrie d'un centre hospitalier universitaire. Eric Marchadier, technicien de laboratoire en virologie d'un centre hospitalier. Aurélia MarfisiDubost, née Marfisi, praticien hospitalier chef du service ambulatoire d'un centre hospitalier gériatrique. Fabienne Marion, coordinatrice générale des soins d'un groupe hospitalier universitaire. Sophie Marrellec, cadre paramédicale supérieure d'un établissement public de santé. JeanPierre Mary, praticien hospitalier, chef de pôle du service de gériatrie d'un centre hospitalier. Ziad Massy, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de néphrologie dialyse d'un groupe hospitalier universitaire. Sylvie Mathieu, née Lambolez, vice-présidente nationale et présidente régionale d'un réseau de services d'aide à domicile et d'aide à la personne. Sylvie Meaume-Téot, née Meaume, praticien hospitalier, chef du service de gériatrie, plaies et cicatrisations d'un centre hospitalier. Julien Meimon, président d'une société de lutte contre le gaspillage alimentaire. France Mentré, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du département d'épidémiologie, biostatistique et recherche clinique d'un groupe hospitalier universitaire, membre d'une cohorte observationnelle française du virus Covid19. Paul-Michel Mertes, professeur des universités-praticien hospitalier, responsable du service d'anesthésiologie et réanimation chirurgicale d'un centre hospitalier universitaire. Emmanuelle Michaud, directrice adjointe de l'offre de soins et de l'autonomie, responsable du pôle des soins hospitaliers d'une agence régionale de santé. Stéphane Michaud, directeur des soins, coordonnateur général des soins d'un centre hospitalier universitaire. Nadine Michaud, née Wynnyk, directrice des soins et responsable de la qualité d'un centre hospitalier. Philippe Michel, professeur des universités-praticien hospitalier, directeur de l'organisation, de la qualité, des risques et des usagers d'un centre hospitalier, membre du haut conseil de santé publique. MarieLaure Michon-Sarem, née Sarem, praticien hospitalier responsable de l'équipe évaluation qualité gestion des risques d'un centre hospitalier. Philippe Milleret, praticien hospitalier chef du service d'anesthésie-réanimation et chef du pôle médecine d'un centre hospitalier. Jean Mir, médecin généraliste libéral d'une maison de santé pluridisciplinaire. Mohamad Mohty, professeur des universités-praticien hospitalier chef du service d'hématologie clinique et thérapie cellulaire d'un centre hospitalier universitaire. Véronique Molina, praticien hospitalier coordinateur médical de l'unité de chirurgie ambulatoire d'un centre hospitalier. Sandrine Mondière, cadre supérieure de santé du pôle bloc opératoire, unité de chirurgie ambulatoire d'un centre hospitalier universitaire. Elisabeth Monnet, née Perrin, professeur des universités-praticien hospitalier de la cellule d'appui du réseau épidémiologique et information en néphrologie d'un centre hospitalier universitaire, membre du haut conseil de santé publique.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, est nommé officier. SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO

Françoise Montenot, cadre supérieure de santé à la direction des affaires économiques et logistiques d'un centre hospitalier universitaire. Claire Monthioux, née Carlat, cadre de santé d'un groupement hospitalier. Serge Morais, directeur général adjoint d'une agence régionale de santé. Virginie Morange, née Saussier, praticien hospitalier, responsable de l'équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière du service de virologie, bactériologie et hygiène hospitalière d'un centre hospitalier régional universitaire. Hugues Morel, praticien hospitalier, chef du service de pneumologie, d'allergologie et d'oncologie thoracique d'un centre hospitalier régional. Pascal Morel, directeur médical d'un établissement français du sang. Marie-Odile Morel, née Bourdeau, cadre supérieur de santé paramédical d'un centre hospitalier. Alain Morin, directeur de la santé publique d'une agence régionale de santé. Dominique Morin, médecin échographiste, présidente du collège médical d'un groupement hospitalier de territoire. Eric Mourez, directeur du pôle social d'un centre communal d'action sociale, coordonnateur d'un conseil départemental de santé mentale. Habiba Moussa, cadre supérieure de santé du pôle d'anesthésie-réanimations chirurgicales d'un centre hospitalier universitaire. Christian Muller, médecin psychiatre, président de la conférence nationale des présidents de commissions médicales des établissements spécialisés en psychiatrie. Isabelle Muller, née Magry, cadre sage-femme, coordinatrice du pôle femme-mère-enfant de centres périnataux de proximité. Stéphane Mulliez, directeur général d'une agence régionale de santé. Bernadette Nicolas, cadre supérieur de santé du pôle d'urgences et réanimation médicale d'un centre hospitalier universitaire. Daniel Nicolas, praticien hospitalier, chef de service de l'unité de soins palliatifs d'un centre hospitalier. Nathalie Nion, cadre paramédicale du pôle de pneumologie-réanimationanesthésiegériatrie-EFREDsommeil d'un groupe hospitalier universitaire. Pascal Odou, professeur des universités-praticien hospitalier, responsable de l'institut de pharmacie d'un centre hospitalier universitaire. Rachid Osmani, infirmier libéral. Stéphane Oustric, professeur des universités en médecine générale, président d'un conseil départemental de l'ordre des médecins. Christophe Pantzer , infirmier anesthésiste d'un centre hospitalier universitaire. Claire Paquet, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef de service du centre de neurologie cognitive d'un groupe hospitalier universitaire. Frédéric Patat, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de radiologie, neuroradiologie diagnostique et interventionnelle d'un centre hospitalier régional universitaire. Henri Patouraux, ancien médecin, membre bénévole d'une association de lutte contre l'isolement et la solitude des personnes âgées. Antoine Pelissolo, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de psychiatrie sectorisée et adjoint au responsable du pôle de psychiatrie et d'addictologie d'un groupe hospitalier. Marc Penaud, directeur général d'un centre hospitalier universitaire. Corinne Peray, née Vigreux, praticien hospitalier, chef

de service et responsable médical du service des urgences d'un centre hospitalier intercommunal. Isabelle Pérignon, née Szewczyk, cadre supérieure de santé, coordinatrice des soins de centres hospitaliers. François Pernin, ancien praticien hospitalier. Jean Perrot, directeur des soins d'un centre hospitalier universitaire. Laurence Philippe, médecin libéral, présidente d'une communauté professionnelle territoriale de santé. Marie-Hélène Philippe, praticien hospitalier, responsable du centre de réception et de régulation des appels d'un service départemental d'aide médicale urgente. Thierry Piche, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de gastroentérologie et oncologie digestive d'un centre hospitalier universitaire. Ghislaine Pinet-Ribeiro, née Pinet, cadre supérieur socio-éducatif, responsable du service social d'un groupe de centres hospitaliers universitaires. Gilles Piriou, pharmacien, responsable d'un observatoire régional du médicament et de l'innovation thérapeutique. Lionel ; Jean Piroth, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service du département d'infectiologie d'un centre hospitalier universitaire. Serge Piroux, médecin libéral, responsable du pôle de santé d'une association départementale d'aide humanitaire. Benoît Plaud, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef du service d'anesthésie réanimation chirurgicale d'un centre hospitalier. Monique Poggio, née Imbert, cadre de santé du service d'hygiène hospitalière d'un centre hospitalier. Catherine Pointurier, née Dominici, infirmière coordinatrice d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. André-Gwenaël Pors, directeur général d'un centre hospitalier. Elisabeth Pot, née Hag, cadre de santé paramédicale d'un centre hospitalier. Jean Pourrière, coordonnateur général de soins de centres hospitaliers. Hélène Prigent, professeur des universités-praticien hospitalier du service de physiologie et explorations fonctionnelles d'un centre hospitalier. Nathalie Pruski, née Ratier, infirmière coordinatrice de l'animation et du bénévolat du service de médecine de soins de longue durée d'un centre hospitalier. Jean-Pierre Quenot, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de médecine intensive réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Denis Quénot, cadre paramédical du département médico-universitaire cancérologie, inflammation, fibrose, innovation, bloc d'un groupe d'hôpitaux universitaires. Cécile Rambur, infirmière de l'unité d'hygiène et d'épidémiologie hospitalière d'un centre hospitalier. Gérard Raymond, président d'une association nationale d'usagers de la santé. Isabelle Redini, directrice des territoires et des relations institutionnelles d’une agence régionale de santé. Brigitte Reidon, cadre supérieure de santé, responsable de l'encadrement de l'unité de soins palliatifs et de l'hôpital de jour d'un hôpital. Didier Renaut, directeur général de centres hospitaliers. Monique Revelli, née Guerriero, directrice d'une délégation départementale d'une agence régionale de santé. Eric Revue, praticien hospitalier, chef de service des urgences d'un centre hospitalier. Jacques Reynes, professeur des universités-praticien hospitalier, coordinateur du département des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Françoise Rimareix, chef du département des blocs opératoires et du service de chirurgie oncologique du sein d'un centre de lutte contre le cancer. Patrick Rispal, praticien hospitalier, chef de service de médecine interne d'un centre hospitalier. Béatrice Riu-Poulenc, née Riu, praticien hospitalier, chef d'unité fonctionnelle de réanimation polyvalente et responsable du centre de médecine hyperbare d'un centre hospitalier universitaire. Christophe Robert, directeur d'un centre hospitalier. Raphaël Rogez, médecin neurologue libéral, président d'une organisation régionale de professionnels de santé. Yves Rolland, professeur des universités-

praticien hospitalier du service de médecine interne et de gérontologie clinique d'un centre hospitalier universitaire. Alexis de Rougemont, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef de service du laboratoire de sérologie virologie d'un centre hospitalier universitaire. Eric Roupie, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du pôle d'urgences et médecine légale d'un service départemental d'aide médicale urgente. Aurélien Rousseau, directeur général d'une agence régionale de santé. Vincent Rouvet, directeur général d'un centre hospitalier. Hervé Roy, praticien hospitalier, chef de service adjoint du centre régional universitaire des urgences d'un centre hospitalier universitaire. Anne Rubinstein, directrice de cabinet du directeur général d'un groupe hospitalier universitaire. Didier Saada, directeur d'un groupe hospitalier. Claudine Sainte-Rose, aide-soignante en gériatrie d'un établissement de soins de suite et de réadaptation. Patrice Sauret, directeur d'un établissement sanitaire et médico-social et d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Frédérique Sauvat, professeur des universitéspraticien hospitalier du service de chirurgie infantile d'un centre hospitalier universitaire, directrice médicale de crise. Francis Schneider, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef du service de médecine intensive et réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Martine Schwetta, cadre de santé du service des maladies infectieuses et tropicales d'un centre hospitalier universitaire. Thomas Scrive, directeur général d'un réseau départemental d'aide et soins à domicile. Georges Sebbane, praticien hospitalier, chef du service de médecine pédiatrique d'un centre hospitalier. Christophe Sébert, coordonnateur général des soins d'un groupe hospitalier universitaire. Caroline Semaille-Safar, née Semaille, directrice générale déléguée de l'agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé. Jean Sengler, ancien médecin en médecine physique et de réadaptation, ancien président de la commission médicale d'établissement d'un groupe hospitalier. Valérie Servet, née Rozand, infirmière du service d'équipes mobiles d'interventions sociales et de soins d'une association humanitaire. Mohamed Si Abdallah, directeur adjoint de la sécurité sanitaire et de la santé environnementale d'une agence régionale de santé. Dominique Simeoni, née Lemoine, médecin généraliste libéral, présidente d'une communauté professionnelle territoriale de santé. Thomas Similowski, professeur des universités, chef du service de pneumologie, médecine intensive et réanimation d'un groupe hospitalier universitaire. Georges Simon, praticien hospitalier, chef du service de réanimation polyvalente d'un centre hospitalier. Marie Sinagom, responsable écologique d'un centre hospitalier. Christophe Talmet, consultant formateur en gestion de crise. Patrice Taourel, professeur des universités-praticien hospitalier, chef de service de radiologie d'un centre hospitalier universitaire. Philippe Taurand, praticien hospitalier, chef du pôle de gériatrie d'un centre hospitalier. Hélène Thême, née Belland-Hervieux, cadre de santé du service de médecine interne et des maladies infectieuses d'un centre hospitalier régional universitaire. Catherine Thiery, praticien hospitalier, responsable de la structure interne d'urgences psychiatriques du pôle d'anesthésie réanimation urgences d'un centre hospitalier universitaire. Anne-Claire Thury, née De Vogué, médecin gériatre, coordonnateur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Patrick Tilleul, praticien hospitalier, chef de service de la pharmacie à usage interne d'un groupe hospitalier universitaire. Delphine Torregrossa, née Huguet, cadre de santé de l'équipe de prévention du risque infectieux d'un centre hospitalier. Séverine Touzery-Charreire, née Charreire, médecin généraliste libéral. Agnès Treillard, infirmière coordinatrice de soins d'un établissement d'hé-

LE FIGARO

lundi 4 janvier 2021

LÉGION D'HONNEUR

2021-01-04T10:33:39+01:00

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Demain

Ayyam Sureau, fondatrice d'une association de soutien aux réfugiés, est nommée chevalier. JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO

lier, fondateur et ancien directeur d'un institut de la douleur. Patrick Zamparutti, pharmacien général de santé publique, responsable du département pharmacie, produits de santé, biologie médicale d'une agence régionale de santé. Laetitia Zampese, directrice générale d'une association départementale d'aide aux personnes en situation de handicap.

Ministère

de l'Économie, des finances et de la Relance Au grade de commandeur

Jean-Paul Agon , président-directeur général d'un groupe de produits cosmétiques. Nicole Barbin, née Silve, dirigeante d'un cabinet d'assurances, présidente fondatrice d'une association de promotion des femmes dans la vie économique. Alain Lambert, ancien ministre, ancien sénateur, premier vice-président du conseil départemental de l'Orne, maire honoraire d'Alençon. Au grade d'officier

Gilles Andréani, président de chambre à la Cour des comptes. Jean-Lou Blachier, gérant d'une holding dans les domaines du désamiantage et de la plasturgie, vice-président délégué d'une organisation patronale. Philippe Chalmin, président d'un institut de recherche, président du conseil d'administration d'un fonds de placement et d'un observatoire de formation des prix. Marie-Ange Debon, présidente du directoire d'un groupe de transport. JeanMarc Fenet, chef d'un service économique régional au sein d'une direction du ministère. Christine Guillemot, directrice de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique. Jean-Jacques Hénaff, président du conseil d'administration d'une conserverie. Jean-Guy Le Floch, président-directeur général d'un groupe de vêtements marins. Jeanne Lemoine, née Cluzel, directrice générale d'un groupe spécialisé dans la fabrication de produits de soins et d'hygiène. Evelyne Lucas, née Raub, présidente du directoire d'un groupe spécialisé dans la peinture, pose de revêtement, menuiserie. Jeanne Prost, présidente de l'Observatoire des délais de paiement. Catherine Troubat , présidente d'une entreprise de confiseries. Au grade de chevalier

Emile Allamand, président-directeur général d'un équipementier automobile. Raphaël Appert, vice-président du conseil d'administration d'un établissement bancaire, directeur général d'un établissement bancaire régional. Samir Assaf, président d'un établissement bancaire. Hélène Barucq, directrice de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique. Lionel Baud, président-directeur général d'un groupe spécialisé dans le décolletage, président d'un syndicat professionnel. Sébastien Bazin, président-directeur général d'un groupe hôtelier. Béatrice Belorgey, née Cayeux,

directrice au sein d’un établissement bancaire. Daniel Betoule, directeur général d'une manufacture de porcelaine. Eric Boël, président-directeur général d'une société de tissage. Valérie Bouillon-Delporte, née DelporteGuintrand, cadre dirigeante au sein d'un groupe français de pneumatiques. Eric Burnotte, directeur général d'une entreprise spécialisée en équipements électroniques. Pascal Cagni, président-fondateur d'un fonds d'investissement, président du conseil d'administration d'un groupe public de financement et d'investissement pour les entreprises. Sandrine Castera, née Badorc, chargée de mission des douanes en détachement. Catherine Castrec, directrice du pôle gestion publique et directrice départementale des finances publiques par intérim. Stéphane Claisse, directeur d'un accélérateur de projets industriels innovants et coprésident d'un groupe d'innovation pour la maîtrise navale. Martine Clavé, cheffe de projets informatiques à la direction générale des finances publiques. Maureen Clerc, née Gallagher, directrice de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique. Catherine Cousin, née Lebrun, directrice générale d'une entreprise spécialisée dans le tressage et la confection. Clotilde Delbos, née Fricker, cadre dirigeante au sein d'un groupe automobile. Renée Demon, dirigeante d'une société de textile. Dominique Derop-Paoli, née Paoli, cheffe de la trésorerie des hôpitaux d'une direction régionale des finances publiques. Michaël Duffet, chef du pôle pilotage, performance et contrôle interne d'une direction interrégionale des douanes et droits indirects. Gaël Duval, présidentdirecteur général d'un site de comparaison de prix. Gradzig El Karoui, directeur départemental des finances publiques. Serge Faguier, président d'une association d'aide aux entrepreneurs. JeanBernard Falco, président-directeur d'un groupe hôtelier. Eric Fleury, directeur à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique. Charlotte Gaillard, née Dubost, fondatricedirigeante d'une société éditrice de site internet consacrés à la parentalité. Nicolas de Germay de Cirfontaine, président d'une société spécialisée dans la fabrication de carbone et de graphite synthétique, fondateur d'associations professionnelles. MarieLaurence Gouraud, née Bougro, coprésidente d'une entreprise dans le secteur de l'agroalimentaire. Pierre-Antoine Gourraud, professeur des universités, médecin au sein d'un centre hospitalier universitaire. Emmanuel Grenier, président-directeur général d'un groupe de commerce en ligne. Véronique Guillon, née Douaire, déléguée générale d'associations patronales. Philippe Herbert, ancien directeur d'une société spécialisée dans l'investissement dans les startups. Philippe Hourdain, président d'une chambre régionale de commerce et d'industrie, président du conseil d'administration d'un établissement bancaire. Yannick Imbert, ancien préfet, directeur au sein d'un groupe postal. François Jackow, cadre dirigeant au sein d'un groupe spécialisé dans les gaz, les technologies et les services pour l'industrie et la santé. Annick Jéhanne, présidente d'une coopérative de formation et de services pour les entreprises du secteur de la mode. Hassiba Kaabeche, directrice régionale de la Banque de France. Olivier Klein, directeur général d'un établissement bancaire. Roland de la Brosse, président de sociétés dans le secteur des adhésifs et des films orodispersibles. Jules Ladouceur, responsable du secteur recettes et contentieux d'une paierie départementale. Barbara Lavernos, née Dupuis, directrice générale technologies et opérations d'un groupe de cosmétiques. Valérie Le Boulanger, directrice des ressources humaines dans un groupe français de télécommunications. Valérie Le Deventec , officier de douane

judiciaire. Jean-Marc Leleu, directeur départemental des finances publiques. Luc Lesénécal, président d'une société spécialisée dans le remaillage de pulls. Mathilde Lignot-Leloup, née Lignot, conseillère-maître à la Cour des comptes, ancienne directrice de la sécurité sociale. Catherine MacGregor, née Fiamma, directrice générale d'un groupe industriel énergétique. Serge Magdeleine, cadre dirigeant dans un établissement bancaire. MarieFrançoise Manière, secrétaire générale d'une organisation professionnelle. Cécile Mansuy, cadre dirigeante au sein de laboratoires cosmétiques. Claire Mathieu, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, membre de l’Académie des sciences. Marie-Thérèse Miesch, née Baumann, ancienne contrôleuse principale des finances publiques. Frédérique Nion, déléguée à la gestion des cadres et personnels de l'administration centrale à la direction générale des finances publiques. Gilles Nolibé, directeur général de sociétés spécialisées en ingénierie et études techniques. Joseph Palau, ancien président-directeur général d'un groupe fournisseur de solutions mécatroniques. Dominique Pannier, conseiller maître à la Cour des comptes. Grazia Picariello, directrice générale d'une entreprise spécialiste dans le secteur de la soudure par ultrasons. Alexandre Ricard, président-directeur général d'un groupe de vins et spiritueux. Laurence Rolland, présidente-directrice générale d'une entreprise spécialisée dans l'équipement et la maintenance de poids lourds, présidente d'un cabinet de conseils. Yves Rolland, conseiller maître à la Cour des comptes. Vincent Rouaix, président-directeur général d'un groupe spécialisé dans le service du numérique. JeanPaul Saugier, président d'une société spécialisée dans le traitement de produits chimiques. Jean Souchal, président du directoire d'un bureau d'études en ingénierie. Bernadette Sozet, déléguée générale d'un réseau associatif de financement de créations et de reprises de sociétés. Marie-Reine Tillon, présidente d'une association professionnelle dans le domaine de l'aide, des soins et des services à domicile. Claude Valès, chef d'un département de contrôle budgétaire. Sandrine Vannet, directrice générale d'un groupe dans le domaine du petit équipement domestique. Hervé Vespignani, directeur médical au sein d'une entreprise du secteur de la télémédecine. Odile Viva, née Vernières, responsable de trésoreries. Kathie Werquin-Wattebled, née Werquin, directrice régionale de la Banque de France. Eric Yapoudjian, directeur général d'une fondation caritative.

Ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Au grade d'officier

Alexandre Schajer, président d'un réseau d'insertion professionnelle et de formation. Angélique Alberti, responsable d'une unité départementale d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Pascal Apprédérisse, directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Eliane Bernardini, directrice régionale adjointe et responsable d'une unité départementale d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Laurence Breton-Kueny, née Kueny, directrice des ressources humaines d'un groupe de services de normalisation et de certification, vice-présidente d'une association nationale de directeurs des ressources humaines. Anne-Sophie Chauveau-Galas, née Galas-Bouriaud, vice-présidente chargée des ressources humaines d'une société du secteur

des transports. Viviane DupuyChristophe, née Dupuy, responsable d'une unité départementale d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Hervé Kermarrec, chef d'entreprise, président régional d'une organisation patronale. Bruno de l'Espinay, président-directeur général d'une société d'intérim. Chrystèle Martinez, directrice adjointe d'une unité départementale d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Elise Maury, directrice adjointe des ressources humaines d'un groupe industriel énergétique. Jonathan Metz, président-directeur général d'une entreprise de fabrication de verre. Philippe Prévost, président-directeur général d'une société de fabrication d'équipements militaires et de sécurité civile. Michel Sesques, président d'une filiale d'un groupe aéronautique, ancien directeur des ressources humaines d'une filiale d'un groupe aéronautique. Carol Thil, cheffe d'entreprise, présidente d'une association locale d'expansion économique et commerciale. Pierre Troton, ancien directeur d'un réseau national de centres de formation.

Ministère de

l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports Au grade de commandeur

Boris Cyrulnik , neuropsychiatre, éthologue, spécialiste des apprentissages de la petite enfance. Renée Soum, née Sabourau, ancienne députée des PyrénéesOrientales, professeure honoraire de mathématiques, présidente d'honneur et fondatrice d'une association à vocation sociale et éducative. Au grade d'officier

Nicole Catheline, pédopsychiatre et responsable associative. Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste, neuroscientifique, président du Conseil scientifique de l'éducation nationale, membre de l'Académie des sciences. Rachel Jedinak, née Psankiewicz, membre d'associations mémorielles, intervenante en milieu scolaire. Jean Lacroix, ancien recteur, président et professeur émérite de civilisation nord-américaine à l'université Sorbonne-NouvelleParis 3, vice-président du conseil scientifique de l'Institut des Amériques. Lili Leignel, née Rozenberg, écrivaine, membre d'associations mémorielles, intervenante en milieu scolaire. Au grade de chevalier

Jean-Christophe Alary, principal. Patrick Allal, inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche, membre du collège de déontologie au ministère. Evelyn Askolovitch, née Sulzbach, intervenante en milieu scolaire et universitaire au titre du devoir de mémoire. Valérie Auteroche, née Baudemont, proviseure. Mirentchu Bacquerie, directrice générale d'une association d'aide aux familles, animatrice d'un service téléphonique dédié à la lutte contre le harcèlement. Marie-Caroline Beer, inspectrice générale de l'éducation, du sport et de la recherche. Séta Bibérian, ancienne directrice d'une école franco-arménienne. Alexandra Boutelier, directrice générale d'un consortium sportif. Thierry Braillard, ancien secrétaire d'Etat chargé des sports, avocat spécialisé en droit du sport. Elisabeth Chaniaud, née Madelin, inspectrice d'académie, inspectrice pédagogique régionale, doyenne des inspecteurs du second degré de l'académie de Paris. Françoise Charrat, directrice d'école. Florence Climent, née Dutot, infirmière scolaire en collège. Emmanuelle Compagnon, directrice académique des services de l'éducation nationale de l'Oise. Patrick Cottin, président d'une association nationale, directeur

A

bergement pour personnes âgées dépendantes. Corinne Trémon , pharmacien d'officine. Ludovic Tripault, directeur d'un centre hospitalier. Stéphane Triquart, médecin généraliste, médecin de sapeurs-pompiers. Corinne Troesch, née Passefort, directrice des soins d'un centre hospitalier. Jean-Marc Truchi, aide-soignant du service de réanimation d'un centre hospitalier. Béatrice Turcan, née Siegenthaler, cadre supérieure de santé du pôle de santé publique, santé au travail et hygiène hospitalière d'un centre hospitalier universitaire. Astrid Vabret, née Beaudouin, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef de service du laboratoire de virologie d'un centre hospitalier universitaire. Dominique Valeyre, ancien chef de pôle des activités cancérologiques spécialisées d'un groupe de centres universitaires hospitaliers. François Valli, praticien hospitalier, directeur médical et responsable du service départemental d'aide médicale urgente d'un centre hospitalier universitaire. Maud Vanderbrugghe, cadre de santé de la direction des soins et des activités paramédicales et de l'équipe opérationnelle d'hygiène d'un centre hospitalier. Lucile Vercoutère, née Frémaux, médecin, directrice de la santé publique au sein d'une collectivité territoriale. Philippe Verdier, praticien hospitalier, responsable du pôle médecine d'urgence d'un centre hospitalier. Jean-Philippe Verhoye, professeur des universités-praticien hospitalier, chef du service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire d'un centre hospitalier universitaire. Michel Vernay, responsable d'une cellule régionale de l'Agence nationale de santé publique. Annie Vernerey, née Chopard-Lallier, directrice des soins et coordonnatrice des risques liés aux soins d'une polyclinique. Vincent Vesselle, directeur d'une polyclinique. Myriam Viala, directrice générale d'une association départementale en faveur des personnes en situation de handicap. François Vialla, professeur de droit privé et sciences criminelles, spécialisé en droit médical et de la santé et en éthique médicale, membre du haut conseil de santé publique. Sophie Viane, responsable du bureau du personnel médical à la direction des finances et des affaires médicales d'un groupe hospitalier universitaire. Antoine Vieillard Baron, professeur des universitéspraticien hospitalier, chef du service de médecine intensive réanimation d'un centre hospitalier universitaire. Jérôme Viguier, directeur général d'une agence régionale de santé. Agnès Villegas, née Darbois, cadre supérieure de santé, adjointe à la directrice des soins d'un centre hospitalier. Patrick Villette, médecin coordonnateur d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Monique Vivona, née Hastire, directrice des soins coordinatrice générale des activités de soins d'un centre hospitalier. Pascal de Wilde, directeur général d'un groupe hospitalier universitaire. Dominique de Wilde, née Bernet, directrice générale d'un centre hospitalier universitaire. Esther Wiltz, née Traendlin, coordinatrice générale des soins infirmiers et de rééducation médicotechniques d'un centre hospitalier universitaire. Jean-Marie Woehl, praticien hospitalier spécialiste de médecine interne, président de la commission médicale d'établissement d'un centre hospitalier. Michel Wolff, professeur des universités-praticien hospitalier, consultant en pathologie infectieuse du pôle neurosciences d'un groupe hospitalier universitaire, président du comité de lutte contre les infections nosocomiales. Pierre Wolkenstein, professeur des universités-praticien hospitalier, doyen d'une faculté de médecine, chef du département de dermatologie d'un hôpital. Marie-Christine Woronoff, professeur des universités-praticien hospitalier, présidente de la délégation à la recherche clinique et l'innovation d'un centre hospitalier universitaire. Jacques Wrobel, médecin anesthésiste, directeur de l'équipe mobile d'accompagnement de la douleur et soins palliatifs d'un centre hospita-

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LÉGION D'HONNEUR

d'une structure locale dédiée aux adolescents. Paul Couture, inspecteur de l'éducation nationale, doyen du collège académique. Nathalie Cuvillier, née Courgey, ancienne adjointe au directeur des sports du ministère des sports. Valérie Debuchy, née Duru, directrice académique des services de l'éducation nationale de Seine-etMarne. Isabelle Deburghgraeve, ancienne inspectrice de l'éducation nationale. Aline Delinchant, née Zeïen, infirmière de l'éducation nationale, conseillère technique adjointe à la direction des services départementaux de l'éducation nationale de Seine-etMarne. Bernadette Després, auteure et illustratrice d'ouvrages pour la jeunesse. Raphaël Eon, directeur d'école. Jacques Fredj né Fredj-Zadoun, directeur d'un musée mémoriel et d'un centre de documentation. Fabienne Gentil, médecin de l'éducation nationale, conseillère technique du directeur académique des services de l'éducation nationale de Seine-SaintDenis. Josiane Giammarinaro, proviseure. David Hélard, inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche. Ollivier Hunault, inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche. Gilles Johannet, conseiller sportif auprès du délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques et aux grands événements sportifs. Frédérique Jossinet, ancienne athlète de haut niveau, directrice du football féminin à la Fédération française de football. Christophe Kerrero, recteur de la région académique d'Ile-de-France, recteur de l'académie de Paris. Isabelle Lagadec, proviseure. Catherine Lapérouse, inspectrice de l'éducation nationale. Armel Le Bigot-Macaux, née Le Bigot, responsable associative dans le domaine des droits de l'enfant et de la famille. Hélène Le Texier, née Coulomb, principale. Brigitte Marin, professeure des universités, présidente du réseau des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation. Fabienne Marion, médecin de l'éducation nationale. Stéphane Martin, professeur certifié de sciences de la vie et de la Terre et référent numérique en collège. Christophe Mauny, directeur académique des services de l'éducation nationale de l'Hérault. Michel Pastoureau, historien, écrivain, directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, enseignant à l'École du Louvre. Anthony Prieux, infirmier de l'éducation nationale. Pierre Rigat, inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régional de physique-chimie, doyen du collège. Marie-Paule Sauvée, née Perrin, médecin de l'éducation nationale, conseillère technique départementale d'Ille-et-Vilaine. Jean-Claude Senaud, directeur technique national de la Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées. Olivier Sidokpohou, inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche, assesseur de la cheffe de service. Patricia Sitruk, directrice générale d'une association médico-sociale et éducative. Gilles Smadja, directeur de cabinet d'un élu local, chargé du programme d'accueil et d'accompagnement des Jeux olympiques de 2024. Viviane Trignac, née Goguet, ancienne directrice d'école. Caroline Vayrou, secrétaire générale adjointe de l'académie de Dijon, directrice des établissements et de la performance. Corinne Villemin-Berard, née Villemin, proviseure.

Ministère

de l'Intérieur

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Au grade d'officier

Françoise Bilancini , directrice des services actifs de la police nationale. Philippe Caron, commissaire général de police. Guy Carrieu, directeur général des services d'un département. JeanLouis Fiamenghi, ancien préfet, directeur de la sécurité dans une société. Jérôme Léonnet, directeur de cabinet du directeur géné-

ral de la police nationale. Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud, préfet des Bouchesdu-Rhône. Romuald Muller, commissaire général de police. Laurent Nuñez, ancien ministre, préfet, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Jean-Jacques Peyraud, ancien maire de Flers-en-Escrebieux (Nord). Denis Robin, secrétaire général de la mer, ancien directeur du Centre interministériel de crise Covid-19, ancien secrétaire général du ministère. Ernestine Ronai, responsable d'un observatoire départemental des violences envers les femmes. Denis Safran, professeur des universités, conseiller santé en matière de sécurité intérieure auprès du ministre de l'intérieur et du préfet de police. Laurent Touvet , préfet de la Moselle, ancien préfet du Haut-Rhin. Jacqueline Turell, née Péloille, vice-présidente régionale et présidente départementale d'une association humanitaire. Au grade de chevalier

Nathalie Alazard, née Rigolot, médecin de sapeurs-pompiers professionnels de classe exceptionnelle, médecin-cheffe d'un service départemental d'incendie et de secours. Véronique Alies, responsable départementale d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Nathalie Al Tukmachi, née Morel, commissaire générale de police. Gil Andreau-Escude, directeur zonal au recrutement et à la formation de la police nationale. Michel Angot, ancien maire de Mayenne, ancien conseiller départemental de la Mayenne. Mahfoud Aomar, maire de Valravillon (Yonne), président d'une association départementale d'élus. Gil Avérous, maire de Châteauroux (Indre), président d'une communauté d'agglomération, président d'une association d'élus. Stéphane Beaudoux, contrôleur général de sapeurs-pompiers professionnels, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Katia Beaujard, née Picard, maire d'Hermonville (Marne), vice-présidente d'une communauté urbaine, en charge des affaires scolaires. Isabelle Bergerat, directrice d'un laboratoire scientifique de la préfecture de police. Vincent Berton, secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine. Jean Bouverot, chef du service de l'achat, de l'innovation et de la logistique dans un direction du ministère. Pierre Breteau, maire de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine), conseiller régional de Bretagne, président départemental d'une association d'élus. Christophe Broussou, colonel de sapeurspompiers professionnels, directeur adjoint d'un service départemental d'incendie et de secours. Claudine Bruneau, née Paillard, chef de service dans une préfecture. Sauveur Canonico, commandant divisionnaire fonctionnel de police. Jean-Marie Cavier, directeur territorial de la police nationale. Jean-Noël Chavanne, préfet de Lot-et-Garonne. Laurent Chavillon, colonel hors classe de sapeurs-pompiers professionnels, directeur adjoint d'un service départemental d'incendie et de secours. Jean-Luc Chenut, président du conseil départemental d'Illeet-Vilaine. David Clavière, directeur de cabinet d'un préfet. Hugues Codaccioni, contrôleur général des services actifs de la police nationale. Jean-François Colombet, préfet de Mayotte. Loïc Cool, gardien brigadier de police, pompier volontaire. Luc Corack, contrôleur général de sapeurspompiers professionnels, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Anne Coste de Champeron, née Berthonneau, sous-préfète de SaintDenis. Pierre Cruciani, commissaire divisionnaire de police. Isabelle Curé, ingénieure en chef de police technique et scientifique. Yves Dareau, sous-préfet de Saint-Laurent-du-Maroni. Philippe Deschamps, sous-directeur à

Alexandre Ricard, président-directeur général du groupe de vins et spiritueux, est nommé chevalier. FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO la direction des systèmes d'information et de communication au ministère. Jacques Destouches, administrateur général, sous-préfet de Douai. Jean-Denis Deweine, directeur général d'une enseigne de la grande distribution. Georges Diassinous, chef du service des opérations d'une direction zonale des compagnies républicaines de sécurité. Olivier Dimpre, directeur départemental de la sécurité publique. Gülriz Doyuran, brigadière-cheffe de police. Olivier Engli, pilote d'hélicoptère, chef interbase de la zone Est et de la base de Strasbourg à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Véronique Eudes, née Murillon, cheffe d'un laboratoire central à la préfecture de police. Jacques-Henri Eyraud, président d'un club de football. Sophie Ferrant, responsable d'un centre d'accueil de jour d'une association caritative. Bernard Frahi, sous-directeur des affaires internationales, transfrontières et de la sûreté au ministère. Charles Gabel, pasteur de l'église réformée de France. Myriam Garcia, sous-préfète, secrétaire générale de la préfecture de la Somme. Denis Gasc, ancien adjoint au maire de Crémieu (Isère). Alain Gaudon, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse. Florence Ghilbert-Bézard, née Ghilbert, sous-préfète hors classe, commissaire déléguée de la République pour la province Sud auprès du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. Jean-Marc Giraud, sous-préfet de Montluçon. Sylvie Gonzalez, directrice des sécurités dans une préfecture. Patricia Guerche, directrice de la citoyenneté et de la légalité dans une préfecture. Abdelkader dit Abdel-Kader Guerza, préfet délégué à l'égalité des chances auprès du préfet du Val-deMarne. Stéphane Helleu, colonel de sapeurs-pompiers professionnels, directeur adjoint d'un service départemental d'incendie et de secours. Laurent Hénart, ancien ministre, ancien député de Meurtheet-Moselle, ancien maire de Nancy. Delphine Horvilleur, rabbin. François Hottin, attaché de sécurité intérieure en Chine. Henri Jean, préfet, directeur d'un groupement d'intérêt public. Isabelle Jeudy, directrice adjointe d'une direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations. Isabelle Labbé, chef d'état-major d'une direction départementale de la sécurité publique. Jean-Yves Lagalle, colonel hors classe de sapeurs-pompiers professionnels, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Virginie Lahaye, cheffe d'un service départemental de police judiciaire. Olivier Lamour, conseiller spécial auprès de la directrice centrale des compagnies républicaines de sécurité. Patrick Lapouze, sous-préfet du Raincy. Jean Lauvergeat, président d'une délégation territoriale d'une association humanitaire. Paul Laville, sous-préfet de Montargis. Chalom Lellouche, rabbin. Christophe Lerouge, directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Maurice Leroy, ancien ministre, ancien député de Loiret-Cher, ancien maire de Poislay. Jean-Marc Luca, directeur départemental de la sécurité publique. Daniel Meyran, médecin, directeur d'un service mobile d'urgence

et de réanimation. Guy Oger, président départemental d'une association caritative. Karl Olive, maire de Poissy, vice-président du conseil départemental des Yvelines. Laurence Ortscheidt, commissaire divisionnaire de police. Anthony Péquignot, brigadierchef principal de police, sergentchef de sapeurs pompiers volontaires. Virginie Perrey, cheffe de circonscription dans une direction départementale de sécurité publique. Jérôme Petitpoisson, colonel hors classe de sapeurs-pompiers professionnels, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Patrick Pétot, président départemental d'une association de protection civile. Evelyne Poli, cheffe du service interministériel régional de défense et de protection civile au cabinet d'un préfet. Pierre-Emmanuel Portheret, sous-préfet, sous-directeur des moyens nationaux à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. AnneSophie Poupon, commandante de police. Luc Ravel, archevêque de Strasbourg (Bas-Rhin). Jean-Cyrille Reymond, contrôleur général des services actifs de la police nationale. Olivier Richefou, président du conseil départemental de la Mayenne. Dominique Rodriguez, directeur départemental adjoint de la sécurité publique. Dominique Schuffenecker, sous-préfet, directeur de cabinet d'une préfète de région. Moshé Sebbag, rabbin de la grande synagogue de la Victoire à Paris. Pascal Sirotti, brigadier-chef principal de police. Fabrice Tailhardat, colonel hors classe de sapeurs-pompiers professionnels, directeur d'un service départemental d'incendie et de secours. Florence Teulat, commissaire divisionnaire de police. Philippe Tireloque, directeur départemental de la sécurité publique. Fabien Trabold, médecin de classe exceptionnelle de sapeurs-pompiers professionnels, médecin-chef d'un service départemental d'incendie et de secours. François Vannson, président du conseil départemental des Vosges, ancien député. Franck Vendamme, directeur départemental adjoint de la police aux frontières. Frédéric Vigouroux, maire de Miramas (Bouches-du-Rhône). Michel Weber, médecin de classe exceptionnelle de sapeurs-pompiers professionnels, médecin-chef d'un service départemental d'incendie et de secours. Dominique Yvon, maire de Groix (Morbihan).

Ministère

de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Au grade de commandeur

Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie, microbiologiste, biochimiste et généticienne, membre de l'Académie des sciences. Esther Duflo, prix Nobel d'économie, professeur d'économie du développement. Yvon Berland, professeur des universités-praticien hospitalier, néphrologue, ancien président d'Aix-Marseille Université. JeanYves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales. Dominique Schnapper, née Aron, sociologue, politologue, ancienne directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, membre honoraire du Conseil constitutionnel, présidente du Conseil des sages de la laïcité. Au grade d'officier

Simone Bonnafous, rectrice déléguée pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation de la région académique Ile-deFrance. Marie-Elisabeth Borredon, ingénieure chimiste, professeure des universités, rectrice déléguée pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation de la région académique Hauts-de-France. Ghislaine Filliatreau, déléguée à l'intégrité scientifique dans un établissement public à caractère scientifique et

technologique spécialisé dans la recherche médicale. Alain Fuchs, président de l'université Paris sciences et lettres. Marie Malissen, née Mellin, immunologue, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, codirectrice d’une équipe de recherche au centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Sylviane Muller, immunologiste, directrice de recherche émérite du Centre national de la recherche scientifique, directrice de l'institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, membre du Comité analyse recherche et expertise. Brigitte Plateau, professeure des universités, ancienne directrice générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle du ministère. Au grade de chevalier

Patricia Amé, pharmacienne, chargée de mission pour l'universitarisation des professions paramédicales, déléguée auprès de la vice-présidente de la commission de la formation et de la vie universitaire du conseil académique. Céline Béraud, sociologue, directrice d'études, vice-présidente chargée de la direction des enseignements et de la vie étudiante de l'École des hautes études en sciences sociales. Pierre Beust, maître de conférences, vice-président délégué aux transformations pédagogiques et numériques à l'université de Caen Basse-Normandie. Éric Boutin, professeur des universités, ancien président de l'université de Toulon. Pascal Buléon, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur de la Maison de la recherche en sciences humaines. Anne-Marie Caminade, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique. Jérôme Chappellaz, glaciologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur de l'Institut polaire français PaulEmile Victor. Isabelle Danjou, directrice du service social d'un centre régional des uvres universitaires et scolaires. Patrick Dessi, professeur des universitéspraticien hospitalier en otorhino-laryngologie à la faculté de médecine d'Aix-Marseille Université, chef d'un pôle à l'hôpital de la Conception de Marseille. Marcel Dorigny, historien, professeur émérite des universités à l'université Paris 8 VincennesSaint-Denis. Hélène Esperou, praticienne-hospitalière, hématologue, responsable du pôle recherche clinique à l'Institut thématique santé publique de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Françoise Favennec, née Héry, professeure des universités à l'université Panthéon-Assas- Paris 2. Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste, professeur des universités, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la chaire humanités et santé. Henri-Paul Francfort, archéologue, orientaliste, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Jean-Marc Gambaudo, mathématicien, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur de l'Institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle de Côte d'Azur. Florence Garrelie, physicienne, professeure des universités en physique, directrice de laboratoire du Centre national de la recherche scientifique. Branka Horvat, directrice de recherche, directrice d'une équipe au Centre international de recherche en infectiologie. Isabelle Imbert, professeure des universités, chercheuse à Polytech d'Aix-Marseille Université, et dans un laboratoire d'Aix-Marseille Université et du Centre national de la recherche scientifique. Évelyne JouvinMarche, née Jouvin, immunologue, directrice de recherche de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, directrice adjointe scientifique d'un institut thématique, directrice d'une fondation. Christophe Junot, ingé-

LE FIGARO

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LÉGION D'HONNEUR

Ministère

des Outre-mer Au grade d'officier

Rodolphe Alexandre , président de la collectivité territoriale de Guyane. François Aubry, ancien combattant des forces navales françaises libres, ancien surveillant pénitentiaire principal (Polynésie française). Henriette Kamia, présidente d'associations pour l'intégration des personnes handicapées (Polynésie française). Jean Riocreux , évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Au grade de chevalier

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Roch Apikaoua, vicaire général de Nouvelle-Calédonie. Line-Rose Arrouvel, présidente d'une association de protection civile (Martinique). Alain Ayong Lekama, recteur de l'académie de Guyane.

Hervé Berthouin, directeur départemental du service d'incendie et de secours de La Réunion. Valentine Bonifacie, née Farlot, technicienne supérieure dans l'aérospatial, présidente d'une association d'accompagnement des femmes à l'entreprenariat (Guyane). Dominique Caignart, directeur des réseaux d'une banque publique d'investissement pour l'Ile-de- France et l'outre-mer. Valère Casca, président d'une association de secourisme (Martinique). Mathew Chapman, ancien combattant des forces navales françaises libres. Georges Elfort, éducateur sportif, maire de Saint-Georges de l'Oyapock (Guyane). Marie Eve, historien, professeur d'histoire moderne à l'université de La Réunion. Guy Faoucher, ancien chef de service à la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Guyane. Vahinerii Faugerat, directrice générale d'un groupe de vente d'équipements sportifs, présidente du conseil d'administration d'un groupement d'intérêt économique de promotion touristique (Polynésie française). Mahamoudou Hamada Saanda, grand cadi de Mayotte. Yolande Joquel, née Ahnne, ancienne adjointe au maire de Paea (Polynésie française). Jean Laversanne, médecin urgentiste, chef du service de santé et de secours médical au service départemental d'incendie et de secours de la Guyane. Katell Le Poullouin, responsable de la plate-forme alimentaire d'une association humanitaire en Guyane. Christophe Lotigié, secrétaire général des îles Wallis-etFutuna. Bernard Picardo, président de la chambre des métiers et de l'artisanat et vice-président du conseil régional de La Réunion. Christine Roy, pharmacienne-biologiste, cheffe de service au laboratoire de biochimie et toxicologie du centre hospitalier de la Polynésie française. Rodolph Sauvonnet, directeur régional des finances publiques de Guyane. Linda Tematua, née Pautu, cheffe de cabinet, chargée de mission au ministère de la santé du gouvernement de Polynésie française. Starr Teriitahi, ancien combattant des forces navales françaises libres (Polynésie française). Patrick Vial-Collet, président de la chambre de commerce et d'industrie des Îles de Guadeloupe.

Ministère

de la Culture Au grade de commandeur

Philippe Belaval, conseiller d'État en service détaché, président du Centre des monuments nationaux. Henri-François Le Tonnelier de Breteuil, président d'honneur d'une association culturelle. Michel Sardou, auteur, compositeur, interprète. Au grade d'officier

Roberto Alagna, artiste lyrique. Muriel Beyer, née Finck , éditrice, fondatrice d'un maison d'édition. Myriam Boyer, actrice, réalisatrice, scénariste et productrice. Catherine Dussart , productrice de films et gérante d'une société de production. Suzanne Lipinska, née Goodovin, présidente d'une association culturelle et d'un centre d'écritures cinématographiques. Claude Templon, galeriste. Au grade de chevalier

Antaram dite Annie Agopian, ancienne directrice d'une association d'éducation populaire. Martin Ajdari, directeur général adjoint de l'Opéra national de Paris. Léon Amsallem, conseiller dans un institut culturel. Sylvie Aubenas, archiviste-paléographe, historienne de la photographie, conservatrice générale des bibliothèques, directrice du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France. Isabelle Ballot, née Cailliéret, musicienne, premier violon d'un orchestre philharmonique. Catherine Bizern, déléguée générale et directrice artistique d'un festival de cinéma. Pascal Bonafoux, his-

Au grade d'officier

Jean-François Chary, président d'une association nationale d'experts équins. Didier Guillaume, ancien ministre, ancien sénateur de la Drôme. Christiane Lambert, née Foulier, présidente nationale d'une fédération agricole. Jacques Lemaître, ancien exploitant agricole en production porcine, ancien président d'un institut technique agricole de la filière porcine. Catherine Petitjean, présidente-directrice générale d'une entreprise agroalimentaire. Jean-Pierre Secq, directeur honoraire d'une association de laiteries coopératives.

Le violoncelliste Gautier Capuçon est promu chevalier. ZABULON LAURENT/ABACA torien de l'art, écrivain, professeur émérite de l'université ParisVIII. Philippe Bony, directeur général des chaînes thématiques d'un groupe télévisuel. Erwan Bouroullec, designer. Ronan Bouroullec, designer. Pierre-Antoine Capton, fondateur et producteur d'une société de production audiovisuelle, cofondateur et président du directoire d'un groupe audiovisuel. Gautier Capuçon, violoncelliste. Alban Cerisier, archiviste, éditeur et secrétaire général d'un groupe d'édition. Thierry Chassagne, président d'une société d'édition et de production musicale. Christine dite Nina Childress, artiste plasticienne. Cédric Clech, fondateur et président d'une société de communication et de production audiovisuelle, maire de Tonnerre (Yonne). Laurent Dumas, mécène, collectionneur, président et fondateur d'un groupe d'immobilier et d'un lieu d'exposition. Anne Flamant, directrice d'un département commercial dans une banque. Carole Gaessler, journaliste, présentatrice de télévision et de radio. Bruno Gaudichon, conservateur en chef du patrimoine, directeur d'un musée d'art et d'industrie à Roubaix. Catherine Josselin, née Hosotte, secrétaire d'une association de lutte contre l'isolement des personnes handicapées. Christelle Kirchstetter, directrice d'un établissement public d'enseignement supérieur. Bernard Kudlak, auteur, metteur en scène et scénographe. Marie Lavandier, conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée du Louvre-Lens. Agnès Ledig, autrice, ancienne sage-femme. Thomas Lilti, médecin généraliste, réalisateur et scénariste. Christian Mahout, président et gérant de sociétés spécialisées dans le secteur de l'immobilier. Olivier Mantei, directeur de scènes de théâtre et d'opéra. Alain Paviot, galeriste. Mireille Porte, dite Orlan, artiste plasticienne. Laetitia Recayte, directrice générale de sociétés de production dédiées à la télévision, au cinéma et au spectacle vivant. Pierre Rézeau, philologue, lexicographe spécialiste des parlers régionaux. Anne-Gaëlle Rodeville, née Milbeau, déléguée générale d'un festival de cinéma. Olivier Royant, journaliste, directeur de rédaction. Olivier Schneebeli, chef de ch ur, directeur pédagogique et artistique d'une maîtrise. Marie-José TardanMasquelier, née Tardan, docteure en histoire comparée des religions et anthropologie religieuse, directrice d'études. Jean-Noël Tronc, directeur général d'une société de gestion des droits d'auteur. Rosalie Varda, née Varda Demy, créatrice de costumes, directrice artistique, productrice, consultante pour un société de cinéma. Viviane de Witt, née Jutheau, conservatrice d'un musée, écrivaine, ancienne commissaire-priseuse.

Ministère

de l'Agriculture et de l'Alimentation Au grade de commandeur

Dominique de Bellaigue de Bughas, éleveur de chevaux, propriétaire, entraîneur et ancien président d'une société de courses hippiques.

Au grade de chevalier

Guy Airiau, président d'un comité interprofessionnel agricole. Charles Antona, ancien dirigeant d'une entreprise agroalimentaire. Fabienne Bonet, née Martinez, viticultrice, présidente-directrice générale d'une société départementale viticole d'intérêt collectif, présidente d'une chambre départementale d'agriculture. Dominique Chargé, exploitant agricole en production céréalière, laitière et avicole, président d'un syndicat professionnel national. Michel Dron, membre de l'Académie d'agriculture de France. Claudine Frey, née Roposte, présidente-directrice générale d'une société agroalimentaire. Guillaume Gomez, chef de cuisine. Fabienne Joly, viticultrice, présidente d'une chambre départementale d'agriculture. Marie-Ange Lesgourgues, née Daspe, présidente-directrice générale d'une entreprise agroalimentaire. Maïté Loyatho, née Charritton, présidente d'un cluster agroalimentaire. Philippe Mérillon, secrétaire général adjoint du ministère. Henri Nigay, président et directeur technique d'une entreprise agroalimentaire. Patrick Ollivier, ancien trésorier perpétuel de l'Académie d'agriculture de France. Isabelle Oswald, née Molénat, directrice de recherche, directrice adjointe d'une unité mixte de recherche. Marc Pagès, directeur général d'une interprofession du bétail et des viandes. Nadine Phalip, née Escande, directrice générale d'une entreprise agroalimentaire. Laurence Sellos, présidente d'une chambre départementale d'agriculture.

Ministère

de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Au grade d'officier

Pierrette Daffix-Ray, née Daffix, maire de Youx (Puy-de-Dôme), présidente d'une association départementale d'élus. Au grade de chevalier

André Barret, maire honoraire de Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire). Bernard Baudoux, maire d'Aulnoy-Aymeries (Nord), vice-président d'une communauté de communes. Alain Berthéas, ancien adjoint au maire de SaintJust-Saint-Rambert (Loire), ancien président d'une communauté d'agglomération. Daniel Cassard, ancien maire de Belmont (Doubs), président d'une association départementale d'élus. Gilles Clément, conseiller départemental de Loiret-Cher, maire de Mont-PrèsChambord, président d'une communauté de communes. Serge Descout, président du conseil départemental de l'Indre. Gérard Fillon, maire de Beurey-sur-Saulx (Meuse), président d'une association départementale d'élus. Sandrine Fontaine, née Bernier, directrice d'associations de lutte contre la précarité. Jean Garcia, maire de Saint-Maurice-sur-Eygues (Drôme). Cécile Guillou, née Garancher, conseillère municipale de Suresnes (Hauts-de-Seine). Isabelle Houley, née Leroy, directrice générale d'un centre communal d'action sociale. Guy Hourcabie,

conseiller départemental de la Nièvre, maire de Toury-Lurcy. Delphine Joly, directrice générale des services d'un conseil départemental. Roger Lars, maire de Landévennec (Finistère). Caroline Lebouc, née Colas, professeure de sciences économiques et sociales dans un lycée professionnel, bénévole associative. Françoise Le Monnier de Gouville, directrice de la prévention et du développement social au sein d'un conseil départemental. Franck Leroy, vice-président du conseil régional du Grand Est, président départemental de la Marne de l'association des maires, maire d'Epernay. Michèle Lombardi, née Courtois, présidente d'un groupement cynégétique. JeanGérard Paumier, président du conseil départemental d'Indre-etLoire. Gilles Pirman, directeur de cabinet du président d'un conseil départemental, maire de SaintClément (Yonne). Régine Povéda, née Martin, maire de Meilhan-surGaronne (Lot-et-Garonne), viceprésidente d'une communauté d'agglomération. Thierry Ravot, directeur régional d'un établissement public financier, directeur régional d'un établissement bancaire. Bernard Richard, ancien maire de Bassevelle (Seine-etMarne). Ludovic Rochette, viceprésident du conseil départemental de la Côte d'Or, maire de Brognon, président d'une association départementale d'élus. Christine Toutain, née Delmarquette, ancienne maire de Bois-Bernard (Pas-deCalais). Jean-Marie Vuylsteker, premier adjoint au maire de Tourcoing (Nord).

Promotion

du bénévolat associatif Au grade de chevalier

Nicole Dahan, née Fouchard, présidente d'une association régionale d'aide à l'enfance. Françoise Gagnaire, née Berly, présidente d'une unité locale d'une association caritative.

Ministère

de la Transformation et de la Fonction publiques Au grade d'officier

Catherine Champon-Kucklick, née Kucklick, contrôleur budgétaire et comptable ministériel du ministère de la justice. Marie-Ange Desailly-Chanson, inspectrice générale à l'inspection générale des affaires sociales. Pierre Garcia, directeur d'une direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi. Agnès Plassart, née Plantadis, membre d'une mission au sein du contrôle général économique et financier. Au grade de chevalier

Daniel Boisserie, ancien député de la Haute-Vienne, maire de SaintYrieix-la-Perche. Christophe Digne, ancien directeur d'une école d'ingénieurs, directeur général adjoint dans un établissement public de gestion des fréquences radioélectriques. Patrick Jourdain, professeur de cardiologie et directeur médical d'une plateforme de télésurveillance. Thierry Le Goff, ancien directeur général de la direction générale de l'administration et de la fonction publique, conseiller maître à la Cour des comptes. Hervé Le Hégarat, superviseur du réseau numérique de l'Etat. Sylvie Mocchi, née Lavigne, responsable des applications métiers spécifiques de la direction du Budget. Yvon Rault, ingénieur référent en supervision des réseaux et de la sécurité à la direction interministérielle du numérique. Corinne Ténor, née Adam, coordonnatrice des soins infirmiers et paramédicaux dans un centre hospitalier. Philippe Voiry, ambassadeur pour les commissions intergouvernementales, la coopération et les questions transfrontalières, ancien conseiller diplomatique d'un préfet de région.

A

nieur-chercheur, directeur d'un département à l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, membre du Comité analyse, recherche et expertise. Christiane Klapisch-Zuber, née Zuber, historienne, directrice d'études honoraire à l'École des hautes études en sciences sociales. Karine Lacombe, professeure des universités-praticienne hospitalière, infectiologue, cheffe de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Antoine. Anne Lafont, historienne de l'art, directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Jane Lecomte, née Popineau, professeure des universités en biologieécologie à la faculté des sciences de l'université Paris Saclay. Yves Martin-Prével, épidémiologiste, directeur de recherche de l'Institut de recherche pour le développement. Anne Meddahi-Pellé, née Meddahi, professeure des universités, vice-présidente en charge de la recherche et des écoles doctorales à l'université Sorbonne Paris-Nord. Xavier Nicolas de Lamballerie, professeur des universités-praticien hospitalier, directeur de l'unité des virus émergents de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale avec Aix-Marseille Université et l'Institut de recherche pour le développement, membre du conseil scientifique REACTing. Éric d'Ortenzio, médecin épidémiologiste, directeur scientifique, coordonnateur scientifique du réseau REACTing à l'Institut d'immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Marie-Yvonne Perrin, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directrice adjointe scientifique à l'Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes. Marie-Dominique PiercecchiMarti, née Piercecchi, professeure des universités- praticienne hospitalière, professeure de médecine légale au centre hospitalier universitaire de la Timone à Marseille. François Pierrot, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, viceprésident délégué de l'université de Montpellier. Marie-Cécile Ploy, professeure des universitéspatricienne hospitalière, directrice de l'unité mixte de recherche, laboratoire anti-infectieux de Limoges. Catherine Postic, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique. Yves Rémond, professeur des universités à l'école de chimie, polymères et matériaux de l'université de Strasbourg, codirecteur d'un institut, chargé de mission de l'Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes et du Centre national de la recherche scientifique. Serge Reynaud, physicien, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique. François Romaneix, directeur général adjoint administration et finances de l'Institut Pasteur. Alain Schuhl, ingénieur de recherche, directeur général délégué à la science du Centre national de la recherche scientifique.

19

lundi 4 janvier 2021

LE CARNET DU JOUR

20

naissances M. Jean-Pierre ROBIN

et Mme, née Truong Thi Vinh, ont la joie d'annoncer la naissance de leur petit-fils Romain le 24 décembre 2020, à Paris, chez

Diane ROBIN et Alexandre DARDIGNA

anniversaires 30 ans ce lundi 4 janvier 2021,

Audrey et Nicolas

nés le 4 janvier 1991. 30 ans où deux simples taches noires sur une échographie deviennent au fil du temps, des joies et des vicissitudes du chemin de nos vies, deux amours d'adultes qui m'ont comblé. 30 ans déjà. « Comme le temps passe... » J'ai ressenti du bonheur à vous réunir récemment en Bretagne avec votre frère Sacha. Un père heureux. Merci à vous. Je vous embrasse. Votre père qui vous aime.

deuils Rennes. La comtesse Bertrand d'Anselme, son épouse, ses enfants et petits-enfants, le comte et la comtesse Hubert d'Anselme, le comte et la comtesse Bruno d'Anselme, ses frères, belles-sœurs, ses neveux et nièces et toute la famille ont la tristesse de vous faire part du décès du

comte Bertrand d'ANSELME à l'âge de 86 ans, muni des sacrements de l'Église. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 7 janvier 2021, à 15 h 30, en l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rennes. La famille remercie chaleureusement tous les soignants de La Tauvrais de Rennes pour leur gentillesse et leurs bons soins.

David et Alexandre, ses fils, Adrien et Stanislas, ses petits-fils, Béatrice, sa belle-fille,

Marie-Claude Castex, Nicole Ciosi, Gérard Castex, François et Valérie Castex, ses enfants,

Alain et Didier Bolling, ses frères, Olivier, Régis, Laurence et Christophe, ses neveux et nièce,

Anna, Laure, Aurélie, Erwan, Camille et Louis, ses petits-enfants,

Anne Goscinny, Manuelle Pefferkorn-Mazerand, Sylvie Lefoll ont la tristesse de faire part du décès de

Claude BOLLING

pianiste, jazzman, compositeur et chef d'orchestre, officier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre national du Mérite, commandeur des Arts et Lettres, survenu le 29 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée en l'église Saint-Louis de Garches (Hauts-de-Seine), le mercredi 6 janvier 2021, à 15 heures. L'inhumation aura lieu au cimetière de Garches.

ont la tristesse de vous faire part du décès, après une longue et pénible maladie, de

Marie-Christine ARDITTI née Troutaud,

survenu le 26 décembre 2020, à son domicile parisien. Un premier hommage lui sera rendu ce lundi 4 janvier 2021, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, Paris (20e).

Paris. Fontainebleau. Mme Marilia Taveira Vieira, sa compagne, Charles et Isabelle Berthier, Carine et Antoine Bisson, ses enfants, Juliette et Tristan, ses petits-enfants, ainsi que toute la famille ont la tristesse de vous faire part du décès de

M. Jean-Claude BERTHIER survenu le 30 décembre 2020, à l'âge de 77 ans. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 7 janvier 2021, à 13 h 15, en l'église Saint-Louis de Fontainebleau, où l'on se réunira, suivie de l'inhumation dans le caveau de famille. Un registre à signatures recevra vos messages d'amitié et de condoléances.

Ses enfants et petits-enfants, les familles Chifflot et de Gaudart d'Allaines ont la tristesse de vous faire part du rappel à Dieu de

Brigitte BLANCARD-HAOUISÉE le 24 décembre 2020, à Paray-le-Monial.

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2021-01-04T03:06:06c:Figaro;u:rrubler;

Jour:

Autre

un

Demain

La cérémonie religieuse aura lieu ce lundi 4 janvier 2021, à 14 h 30, en l'abbatiale de Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine).

ont l'immense tristesse de faire part du décès de

Suzanne CASTEX née Déduyer,

survenu le 31 décembre 2020, à l'âge de 99 ans. Les obsèques seront célébrées le mercredi 6 janvier 2021, à Rennes, dans l'intimité familiale. Cet avis tient lieu de faire-part. Mme Vincent Crombez de Montmort, née Isabelle Lacroix, son épouse, Jean-Edouard et Isabelle, Adrien et Astrid, Sophie, Victor et Maria, ses enfants et leurs conjoints,

ont la douleur de vous faire part du rappel à Dieu de

Jean-Marc FORNERI

chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre national du Mérite, chevalier des Arts et Lettres, ancien inspecteur des Finances, président-fondateur de Bucéphale Finances, en son domicile, le 28 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée le mercredi 6 janvier 2021, à 11 heures, en l'église Saint-Pierre, 90, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine. L'inhumation aura lieu dans l'intimité familiale, au cimetière de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

ses petits-enfants, Mme Frederic de Sibert, sa belle-sœur, M. et Mme Gérard Dusastre, M. et Mme Christopher de Sibert, M. et Mme Geoffrey de Sibert, ses neveux et nièces, vous font part de l'entrée dans la Lumière du Seigneur de

Mme Gilles BOULENGER née Odette Preti,

décédée le 25 décembre 2020, dans sa 92e année. La cérémonie religieuse sera célébrée le mercredi 6 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Saint-Pierre de Tourgéville (Calvados). Christopher de Sibert, [email protected] Isabelle Dusastre, [email protected]

Son mari, Dominique Bray, ses enfants et leurs conjoints, Laure et Olivier des Boscs, Olivier Bray, Elisabeth Bray-Ducrot, Sophie et François-Régis de Monjour, ses petits-enfants, ont la tristesse de vous faire part du décès de

Jeremie et Guillaume, ses fils, Wanda, sa maman, Bernard, son frère, et sa famille, Daniel et Patrice

Chilina, Ulysse, Jeanne, Lucien, Alice, Erroll, Zoé, Balthazar, Basile, ses arrière-petits-enfants,

Victoire Forneri, sa fille, Véronique Forneri, son épouse, Bruno Forneri, son frère, et toute la famille

Bernadette BRAY née Delaunay,

survenu le 30 décembre 2020, dans sa 83e année et dans sa 59e année de mariage. La cérémonie religieuse aura lieu le mardi 5 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Saint-Michel de Dijon, suivie de l'inhumation au cimetière de Grancey-le-Château. 16, rue Berlier, 21000 Dijon. [email protected]

Ses fils, Paul, Francis, Patrick, et toute sa famille ont la tristesse de faire part du décès de

Mme Odette BUSSIÈRE née Théry,

survenu le 30 décembre 2020, à l'âge de 92 ans. Les obsèques auront lieu au cimetière du Père-Lachaise, à Paris (20e), dans l'intimité familiale, le jeudi 7 janvier 2021.

son frère, ses sœurs, son beau-frère et sa belle-sœur font part du rappel à Dieu de

M. Vincent CROMBEZ de MONTMORT le 29 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée en l'église Saint-Vincent-de-l'Armagnac, à Villeneuve-de-Marsan, le mercredi 6 janvier 2021, à 11 heures. Mme Michel Deloison, son épouse, M. Cyril Deloison et Annabelle Dupont, M. et Mme Laurent Deloison, les docteurs Benjamin et Natacha Deloison, ses enfants, Marie-Alix, Blandine, Jeanne, Ferdinand, Ernest et leur maman Isabelle, Antoine, Eugénie et Léonard, Mahault, Clémentine et Gaspard, ses petits-enfants, ont la douleur de vous faire part du rappel à Dieu, le 1er janvier 2021, de

Michel DELOISON Essec 1966,

adjoint au maire de Neuilly-sur-Seine de 1983 à 2014, chevalier de la Légion d'honneur. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 7 janvier, à 14 h 15, en l'église Saint-Pierre, 90, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine, suivie de l'inhumation au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine. Cet avis tient lieu de faire-part. Véronique, Gérard, Hubert et Marie-Charlotte, Marie-Odile Delorme, ses enfants et sa belle-fille, ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants, ses belles-sœurs ont la tristesse de vous faire part du rappel à Dieu de

Mme André DELORME

née Isabelle de Lallemant de Liocourt, le jour de Noël, 25 décembre 2020, à l'âge de 97 ans.

Les familles Chagnoux et Delahousse

La cérémonie religieuse sera célébrée le mercredi 6 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Notre-Dame-des-Armées, à Versailles.

ont le chagrin de faire part du décès de

12, rue Victor-Bart, 78000 Versailles.

Christine CHAGNOUX

auteure et illustratrice de Petit Potam, survenu le 28 décembre 2020, à l'âge de 83 ans. 1, rue Félix-Faure, 95880 Enghien-les-Bains. 4, avenue Daniel-Lesueur, 75007 Paris.

Ses enfants, petites-filles et toute la famille ont la douleur de vous faire part du décès, à l'âge de 65 ans, de

Catherine COLLET-JAFFREZO veuve de

René Jaffrezo La cérémonie religieuse sera célébrée le mardi 5 janvier 2021, à 10 h 30, en la basilique Notre-Dame-de-Joie de Pontivy (Morbihan). [email protected]

Charbonnières-les-Bains. Mme Claude Dufer, son épouse, ses fils, Renaud, Raphaël, sa fille Claire, et leurs conjoints, ses petits-enfants, Albert, Louise, Blanche, Oscar, Gabriel, Romain, Noémie, Milo, les familles Dufer, Poussielgues, Perrot et de la Caffinière ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de

M. Henri DUFER

chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre national du Mérite, officier du Mérite agricole, survenu le 30 décembre 2020, à l'âge de 76 ans. Ses obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité, la semaine du 4 janvier 2021.

Le vicomte de Rohan, président d'honneur, Thierry Ortmans, président, le conseil d'administration, et la direction de la

Société des Amis de Versailles très attristés par le décès, le 28 décembre 2020, de

M. Jean-Marc FORNERI

vice-président de la Société des Amis de Versailles, s'associent à la douleur de la famille. Profondément attaché au château de Versailles, Jean-Marc Forneri est entré à la Société des Amis de Versailles en 2009, où il s'est engagé au sein du conseil d'administration avec une grande générosité et efficacité ainsi qu'un dévouement admirable. M. et Mme Henri Kirgener de Planta, son fils et sa belle-fille, Valentine, Victoire et Wilfrid, ses petits-enfants, ont la tristesse de vous faire part du rappel à Dieu du

baron Jean KIRGENER de PLANTA le 31 décembre 2020, à l'âge de 96 ans. Il a rejoint dans la Paix du Seigneur son épouse,

Monique Kirgener de Planta

décédée le 10 février 2020. La messe d'obsèques sera célébrée le samedi 9 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Notre-Dame-de-Grâcede-Passy, Paris (16e), suivie de l'inhumation, à 15 heures, au cimetière d'Appilly (Oise).

65, rue Raynouard, 75016 Paris. [email protected] Hortense et Flore La Tour, ses filles, Bernard Lloze, Michele Gallo, ses gendres, Thomas, Lucie, Clara, Victor, ses petits-enfants, vous annoncent avec tristesse le rappel à Dieu de

Nicole LA TOUR née Marbeck, « Mam »,

dans sa 85e année, le mardi 29 décembre 2020, à Cannes, au lever du soleil. Une bénédiction aura lieu le vendredi 8 janvier 2021, à 11 h 30, au crématorium de Cannes. Mme Bernard Méheut, son épouse, Domitille, Alexis et Olympe, Ségolène et Clément, Héloïse et Marc, ses enfants, Calliste, Aliénor, Agathe, Gustave, Daphné, Léopold, Athénaïs, Merlin, Théobald, Silène, Octave, ses petits-enfants, confient à votre souvenir et à vos prières

Bernard MÉHEUT décédé le 31 décembre 2020, dans sa 84e année. La cérémonie religieuse sera célébrée le mercredi 6 janvier 2021, à 15 heures, en l'église Notre-Dame-des-Champs, Paris (6e). Cet avis tient lieu de faire-part.

Ses enfants, Catherine, Jérôme, Christophe, et leurs conjoints, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants ont la douleur de faire part du décès survenu le 30 décembre 2020, de

Mme Martine LEVASSOR née Boillot.

La cérémonie religieuse sera célébrée en l'église Notre-Dame, à Saint-Pierre-de-Bailleul (Eure), le mercredi 6 janvier 2021, à 15 heures. L'inhumation aura lieu le même jour, à 16 heures, au cimetière de Saint-Pierre-de-Bailleul.

Paris (17e). Lila, sa compagne, Antoine et Sébastien, ses fils, Layla, sa belle-fille, Jeanne, Arthur et Oscar, ses petits-enfants, et toute la famille ont la tristesse de faire part du décès de

François MULLER sculpteur,

survenu le 26 décembre 2020, à l'âge de 70 ans. Paris.

Mme Jean-William Marcel, née Claire Giustiniani, son épouse, M. et Mme Cédric Gobilliard, M. et Mme Laurent Marcel, M. et Mme Julien Marcel, ses enfants, Marie, Paul, Baptiste et Clément, Arthur, Apolline et Matteo, Alice, Théophile, Héloïse et Violette, ses petits-enfants, ont la tristesse de vous annoncer le rappel à Dieu de

l'ingénieur général de l'armement (2S) Jean-William MARCEL

officier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du Mérite,

Heidi Hanson Ronteix, son épouse, Caroline, Christophe, Patrick (†), Nicolas, Danielle, Stanislas, Aude, Juliette, ses enfants, Camille, Adrien, Charlie, ses petits-enfants, ont la douleur de vous faire part du décès de

Jean-Pierre RONTEIX

conseiller d'État honoraire, officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, survenu le 29 décembre 2020, dans sa 85e année. L'inhumation aura lieu le jeudi 7 janvier 2021, dans l'intimité, au cimetière Nord de Périgueux.

le 1er janvier 2021, à l'âge de 79 ans, muni des sacrements de l'Église.

142, rue de la Tour, 75116 Paris.

La cérémonie religieuse sera célébrée le mardi 5 janvier, à 14 heures, en l'église Sainte-Cécile de Boulogne-Billancourt, 44, rue de l'Est, suivie de l'inhumation au cimetière des Gonards, à Versailles.

Mme Michel Rouanet, Mme Caroline Rouanet, M. et Mme Gilles Riboud, M. et Mme Franck Le Divelec, M. et Mme Vincent Rouanet, ses enfants, Soline, Constance, Maxime, Nina, Clémence, Florent, Quentin, Timothée, Elliot et Lila, ses petits-enfants, Loan, Filko, Lysaël, Martin, Timothée et Lalla, ses arrière-petits-enfants,

La messe sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la paroisse Sainte-Cécile. [email protected]

Françoise Marcotte de Sainte Marie, son épouse, Véronique et Emmanuel de Rivoire de la Bâtie, Nathalie et Bruno Duvillier, Frédérique et Denis Le Chatelier, Anne et Sébastien Haffa, ses filles et gendres, Louis et Sophie, Antoine (†), Gabrielle, Baptiste, Théodore, Marie, Marc, Colombe, Hughes, Clément, ses petits-enfants, Olivier, son arrière-petit-fils, ont la douleur de vous faire part du rappel à Dieu de

Yves MARCOTTE de SAINTE MARIE le 28 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée le mardi 5 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Notre-Dame-d'Auteuil, Paris (16e). 106, rue de la Tour, 75016 Paris.

La famille Neuville vous fait part du décès de

Mme Renée NEUVILLE La cérémonie religieuse aura lieu le jeudi 7 janvier 2021, à 14 h 30, en l'église Saint-Antoine-de-Padoue du Chesnay.

M. Erik Jörgen Petersen, son époux, M. et Mme Axel Jörgen Petersen, ses enfants, Carl, Alexandrine, Valdemar et Vilhelm, ses petits-enfants, la comtesse Guy de Richemont, le comte et la comtesse Arnaud de Villeneuve Esclapon, la comtesse Géraud de Villeneuve Esclapon font part du rappel à Dieu de

Mme Erik Jörgen PETERSEN

née Mireille de Villeneuve Esclapon, chevalier de l'ordre national du Mérite, le 28 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée en l'église Saint-Michel de Pont-l'Évêque (Calvados), le mardi 5 janvier 2021, à 15 heures. L'inhumation aura lieu au cimetière de Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), le jeudi 7 janvier, à 15 heures.

ont la tristesse de vous faire part du rappel à Dieu de

Michel ROUANET le 28 décembre 2020. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 7 janvier 2021, à 15 heures, en la basilique Notre-Dame d'Arcachon. Cet avis tient lieu de faire-part. Delphine Royant, son épouse, Hermine et Benjamin, ses enfants, M. (†) et Mme Georges Royant, ses parents, le docteur Valérie Royant et son conjoint Jean Klein, M. et Mme Loïck Royant, ses nièces et neveux, M. et Mme Yves Colinet, ses beaux-parents, leurs enfants et petits-enfants ont la grande tristesse de vous faire part du décès de

Olivier ROYANT

directeur de la rédaction de Paris Match, survenu le 30 décembre 2020, à l'âge de 58 ans. Mme Renaud de Saint-Quentin, son épouse, M. Thibaud de Saint-Quentin, le général Grégoire de Saint-Quentin et Mme Isabelle de Rochechouart, M. et Mme Yves Humbert, M. et Mme Axel de Saint-Quentin, M. et Mme Charles du Grandlaunay, M. Hugues de Saint-Quentin, ses enfants, ses seize petits-enfants, ses trois arrière-petits-enfants ont le chagrin de vous faire part du rappel à Dieu de

Renaud de SAINT-QUENTIN

officier de la Légion d'honneur, croix de guerre des TOE, croix de la Valeur militaire, le 29 décembre 2020, dans sa 93e année. La cérémonie religieuse sera célébrée ce lundi 4 janvier 2021, à 10 h 30, en l'église Saint-Charles-de-Monceau, Paris (17e). Mme Danielle Thebaut-Gerbaud et sa fille, Mme Anne Thebaut, vous font part du décès de

Jean THEBAUT

capitaine au long cours. La cérémonie religieuse aura lieu le mercredi 6 janvier 2021, à 15 heures, en l'église Saint-François-Xavier, Paris (7e).

M. et Mme Henri Savoie, M. et Mme Emmanuel Girod, Mme Marie-Aimée Savoie, ses enfants, Charles, Margaux, Antoine, Hélène-Astrid, Louise, Marie, Auguste, Marguerite, Basile et Colombe, ses petits-enfants, font part du rappel à Dieu de

Mme Philippe SAVOIE

née Françoise Lesire de Labrousse, le 30 décembre 2020, à l'âge de 86 ans.

Mme de Wavrechin, née Chantal Picart, son épouse, ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants vous font part du rappel à Dieu de

Jehan de WAVRECHIN le 29 décembre 2020, à l'âge de 86 ans, entouré des siens. La messe de funérailles sera célébrée en la cathédrale Saint-Louis de Versailles, le mercredi 6 janvier 2021, à 10 h 30. L'inhumation aura lieu dans l'intimité, dans le caveau familial de Brunémont (Nord). 30 ter, rue Séméraire, 78150 Le Chesnay.

Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Sa fille, sa petite-fille et son petit-fils, son beau-fils et sa femme, ses sœurs, ses neveux et nièces ont la tristesse de faire part du décès de

Maggy ZYLBERFAIN née Borteyrou, veuve de

Simon Zylberfain survenu le 28 décembre 2020, à l'âge de 93 ans, à Boulogne-Billancourt. Les obsèques auront lieu au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine, dans l'intimité familiale, le jeudi 7 janvier 2021.

messes et anniversaires La messe de 18 h 30, le dimanche 10 janvier 2021, en l'église Saint-François-de-Sales, 15-17, rue Ampère, Paris (17e), sera célébrée à la mémoire de

Mme Christian MORILLOT née Edmée Forzinetti,

rappelée à Dieu le 10 janvier 2013.

souvenirs Les enfants et petits-enfants de

Jean-Claude BARDIN proposent à tous ceux qui l'ont connu et apprécié de s'associer à eux dans leur amour et leur souvenir, pour le vingt-sixième anniversaire de sa mort.

Le 2 janvier 2020,

Antoinette BEUGNET nous quittait. Que ceux qui l'ont connue et aimée aient une pensée pour elle en ce premier anniversaire de sa disparition.

Elisabeth Bauchet-Bouhlal, ses enfants et petits-enfants et tout le personnel du Es Saadi Marrakech Resort rappellent le souvenir de

Jamil BOUHLAL

grand entrepreneur, mécène, esprit libre et épris de culture, disparu le 3 janvier 2017, à Marrakech.

In Memoriam. Que tous ceux qui ont connu et aimé,

Guy CAHIER aient une pensée émue en ce jour anniversaire de son retour à Dieu, le 3 janvier 2020.

Le lundi 1er janvier 2007,

André LAUBIE s'est endormi dans l'Amour de Dieu, entouré de ses enfants et petits-enfants. Paulette Laubie, au nom du Groupe André Laubie.

LE FIGARO

lundi 4 janvier 2021

SANTÉ

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lefigaro.fr/santé

PSYCHO

DOSSIER

STOCK.ADOBE.COM

SUS À LA DÉFERLANTE DE MAILS !

CANNABIS MÉDICAL : UNE EXPÉRIMENTATION TRÈS ATTENDUE PAGES 22 ET 23

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santé

Une étude montre que ce traitement n’apporte rien chez certaines patientes avec envahissement ganglionnaire.

Jusqu’à présent, la chimiothérapie était systématiquement prescrite contre le cancer du sein, les oncologues ne voulant pas prendre le risque de voir apparaître des métastases.

Cancer du sein : un test pour évaluer la pertinence de la chimiothérapie L’heure est à la désescalade thérapeutique : on essaie de mieux adapter les traitements au profil de chaque femme

»

DR MARC ESPIÉ, ONCOLOGUE À L’HÔPITAL SAINT-LOUIS (PARIS)

que les autres, choisies au hasard, ne recevaient que de l’hormonothérapie. Résultat : chez les femmes ménopausées, la chimiothérapie n’apportait pas de bénéfice particulier par rapport au traitement de l’hormonothérapie seule en termes de survie sans récidive du cancer à cinq ans. « Cela va changer la pratique, c’est sûr », estime le Pr Jean-Marc Ferrero, chef du département d’oncologie médicale au centre Unicancer Antoine-Lacassagne de Nice, coauteur de l’étude. Jusqu’à présent, rappelle-t-il, les femmes présentant un envahissement ganglionnaire même restreint se voyaient systématiquement prescrire de la chimiothérapie. « On a longtemps traité large, parce qu’on ne voulait pas prendre le risque de voir apparaître des métastases, explique le Dr Marc Espié,

oncologue, directeur du Centre des maladies du sein à l’hôpital Saint-Louis (Paris), qui n’a pas participé à l’étude. Désormais, l’heure est à la désescalade thérapeutique : on essaie de mieux adapter les traitements au profil de chaque femme. Les signatures génomiques comme Oncotype DX nous permettent d’affiner nos choix. » Il existe trois autres tests génomiques pour le cancer du sein autorisés en France, qui n’ont pas été utilisés dans l’étude. L’essai clinique conclut en revanche que la chimiothérapie conserve un bénéfice chez les femmes non ménopausées. « On ne sait pas pourquoi, admet Jean-Marc Ferrero. Comme la chimiothérapie induit souvent une ménopause chez ces femmes, une hypothèse consiste à penser que c’est de cette façon qu’elle agit et non par son effet cytotoxique.

L’autre piste, c’est que les cancers des femmes jeunes sont davantage agressifs. » Les résultats de l’étude devraient cependant changer les perspectives pour un nombre « assez conséquent de patientes », estime le Dr Olivier Trédan, oncologue au centre Unicancer Léon-Bérard de Lyon : les cancers du sein hormonodépendants sont majoritaires parmi les 58 459 nouveaux cancers détectés en France (en 2018), et la probabilité d’en développer un augmente avec l’âge, et donc après la ménopause.

Un réel soulagement « Désormais, dans notre centre, pour les patientes présentant ce profil, nous allons demander ce test génomique de façon systématique », poursuit Jean-Marc Ferrero. En 2019, la Haute Autorité de santé

Le très coûteux « nomadisme » des patients de radiothérapie SOLINE ROY £@so_sroy

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PRÈS de 3 millions d’euros, au moins, sont consacrés chaque année par l’Assurancemaladie à transporter des patients franciliens vers un centre de radiothérapie autre que le plus proche de leur domicile : ce « nomadisme » des patients coûte cher, selon une modélisation publiée par une équipe de l’hôpital Avicenne (Bobigny) dans le Bulletin du cancer… Dix ans après un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), la situation ne s’est pas améliorée. L’Igas évaluait le surcoût évitable à « un minimum de 4 millions d’euros par an ». « Nos chiffres sont plus bas car nous avons été optimistes dans notre modélisation, notamment sur la répartition entre transport par véhicule sanitaire léger et transport par ambulance,

beaucoup plus cher », explique le Dr Adrien Paix, oncologue radiothérapeute à Avicenne et premier auteur de l’étude. En Île-de-France, « jusqu’à 70 % des patients ne sont pas traités à proximité de leur domicile », note le Dr Boris Duchemann, oncologue spécialisé dans le traitement du cancer du poumon à Avicenne qui a dirigé l’étude. Et c’est particulièrement vrai en Seine-Saint-Denis. Cela se justifie lorsqu’un cancer rare impose le recours à un centre expert ou à une technique très spécifique. Mais « on voit aussi des choses un peu stellaires en termes d’orientation… », souffle le Dr Duchemann. « Lorsque je suis arrivé à Bobigny, raconte le Dr Paix, j’ai vu un patient avec un cancer du poumon qui habitait juste à côté, à Drancy. Avicenne dispose d’un service d’oncologie thoracique très réputé, pourtant il avait été opéré à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, avait eu sa

chimiothérapie dans le Val-de-Marne et avait fini, épuisé, par faire sa radiothérapie chez nous. J’ai fait le calcul : il a fait plus de 2 000 kilomètres pour suivre ses traitements, alors qu’il n’en aurait parcouru que 300 s’il avait tout fait à Avicenne ! »

Des patients plus fatigués En cause, en grande partie, l’orientation initiale des patients par leur médecin traitant. « Ils adressent leurs patients à l’hôpital où ils ont fait un stage durant leur internat, à un spécialiste qu’ils connaissent, à un centre parisien très réputé… », constate le Dr Paix. Les établissements excentrés souffrent d’un manque de notoriété. « Pour y répondre, nous constituons un groupement de coopération sanitaire regroupant tous les acteurs de la prise en charge en Seine-Saint-Denis. » Car, outre le coût, le nomadisme a des conséquences pour les patients : ces kilo-

mètres ajoutent à leur fatigue, et, en cas de complication, ils risquent de devoir être pris en charge en urgence près de chez eux par des soignants qui ne les connaissent pas et ne connaissent pas leur dossier. Certains établissements, glisse le Dr Duchemann, ont aussi parfois tendance à « choisir » leurs patients, pour les renvoyer en fin de vie vers les structures proches de leur domicile qui doivent alors organiser en catastrophe une prise en charge délicate. Enfin, ce nomadisme est source d’un « brassage de population » peu compatible avec la crise sanitaire. Et alors que les centres anticancer les plus réputés se sont inquiétés de voir nettement moins de nouveaux patients pendant le premier confinement, Avicenne « a eu un pic d’activité », note le Dr Paix. Les gens craignaient d’aller loin de chez eux et ont redécouvert qu’on pouvait aussi les soigner tout près… ■

(HAS) a rendu un avis ne reconnaissant d’intérêt aux signatures génomiques que pour un profil restreint de patientes, celles présentant un cancer du sein hormonodépendant avec envahissement ganglionnaire microscopique ou absent, pour lesquelles existe une incertitude quant à la pertinence de la chimiothérapie. Même dans ce cadre, les preuves scientifiques manquant, la HAS n’a pas permis la prise en charge de ces tests par la Sécurité sociale. Elle a néanmoins appelé à poursuivre les recherches sur le sujet en vue d’une éventuelle réévaluation de sa position. Pour cela, ces tests peuvent être financés dans le cadre de la recherche ou du soutien à l’innovation thérapeutique. « Mais notre étude, parce qu’elle est prospective, a une valeur de preuve plus élevée, estime le Pr Ferrero. Il me paraît donc pertinent de demander un remboursement pour le test oncotype DX pour ces patientes. » « Ces résultats devraient faire évoluer l’indication de ce test », abonde le Dr Espié. JeanMarc Ferrero doute en revanche à ce stade qu’ils soient extrapolables aux autres signatures génomiques. Pour les patientes, pouvoir se passer de chimiothérapie serait un réel soulagement. Les effets indésirables de celle-ci sont connus et très pénibles : fatigue, nausées, chute des cheveux, diminution des globules blancs augmentant le risque d’infections, douleurs aux pieds et aux mains en cas de neuropathie… Sur le plan médicoéconomique aussi, la réduction du traitement devrait s’avérer gagnante. Même si les produits utilisés, tombés dans le domaine public, ne coûtent plus très cher, le traitement, et tout ce qu’il implique (pose d’un cathéter, séances d’hospitalisation de jour, arrêts de travail…), est long et coûteux. ■

A

ONCOLOGIE Redoutée pour ses effets secondaires mais souvent considérée comme un mal nécessaire, la chimiothérapie reste le traitement médicamenteux emblématique du cancer. Ces dernières années, elle fait néanmoins l’objet d’études questionnant son utilité chez certaines patientes. Dernière en date, une étude internationale présentée début décembre lors d’un symposium sur le cancer du sein à San Antonio (Texas) remet en cause un dogme qui consistait à prescrire de la chimiothérapie à toute patiente atteinte d’un cancer du sein avec envahissement ganglionnaire. Disséminés partout dans l’organisme, les ganglions sont chargés du « nettoyage » de la lymphe, par laquelle se propagent les cellules cancéreuses depuis l’emplacement où le cancer a pris naissance. La présence de ces cellules dans les ganglions (ceux situés sous l’aisselle dans le cas du cancer du sein) est donc un marqueur local de risque de diffusion métastatique, et, comme l’envahissement se fait par étapes dans la chaîne ganglionnaire, plus le nombre de ganglions atteints est grand, plus le pronostic est mauvais. L’essai clinique présenté à San Antonio a été conduit sur plus de 5 000 patientes adultes soignées pour un cancer du sein hormonodépendant, présentant un à trois ganglions lymphatiques atteints par des cellules cancéreuses. Autre point commun de ces femmes : elles présentaient un score bas (moins de 25), c’est-à-dire de bon pronostic, au test génomique Oncotype DX. Ce score, également appelé « signature génomique », évalue, à partir d’un échantillon de la tumeur, l’expression de certains gènes connus pour être impliqués dans son développement et sa prolifération. Lors de l’essai, une partie des patientes ont reçu le traitement standard, à savoir une hormonothérapie et de la chimiothérapie, tandis

BURGER/PHANIE

PAULINE FRÉOUR £@p_freour

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

DOSSIER SANTÉ

SANTÉ

Cannabis médical : une expérimentation très attendue DELPHINE CHAYET £@DelChayet

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TRAITEMENT Après un marathon d’auditions menées par un comité scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), et malgré un retard sur le calendrier initial, le cannabis médical va être testé en France. L’expérimentation débutera « au plus tard à compter du 31 mars », selon le décret publié le 7 octobre dernier au Journal officiel, et durera deux ans à compter de l’inclusion du premier patient. « L’utilisation du cannabis médical dans certaines indications ayant été jugée pertinente, l’objectif est maintenant de tester le circuit de ces médicaments, de leur prescription par le médecin à leur délivrance par le pharmacien en passant par leur approvisionnement », indique Nathalie Richard, responsable de l’expérimentation à l’ANSM. Afin de rassurer et de « convaincre », celle-ci a été entourée de garde-fous. Trois mille patients, dont les symptômes ne peuvent être soulagés par les traitements classiques, seront inclus dans cette phase. Seules cinq situations cliniques ont été retenues par le comité scientifique, après examen de la littérature scientifique (lire cicontre). « Les malades concernés, en échec thérapeutique et souvent en grande souffrance, sont très nombreux, prévient le Dr Françoise Durand-Dubief, neurologue au CHU de Lyon et spécialiste de la sclérose en plaques. L’attente est très forte, mais nous ne pourrons sans doute pas inclure tout le monde. » Gratuit pendant l’expérimentation, le cannabis médical sera proposé dans un centre de référence, le plus souvent hospitalier, spécialisé dans la prise en charge des pathologies visées (douleurs chroniques, épilepsie, sclérose en plaques, oncologie et soins palliatifs). Environ 150 structures volontaires

Elle débutera au plus tard en mars pour une durée de deux ans, et concernera 3 000 malades en échec thérapeutique.

ont été sélectionnées pour participer à l’expérience. La carte de leur répartition géographique doit être publiée en janvier par l’ANSM. La prescription pourra ensuite être renouvelée, tous les 28 jours au minimum, par un médecin formé. Le cannabis sera délivré par un pharmacien, lui aussi formé, à l’hôpital ou en ville. « La première prescription a vocation à être réajustée, car toute la problématique du cannabis médical est de trouver une posologie efficace et bien tolérée, précise le Pr Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand, qui a présidé le comité scientifique spécialisé de l’ANSM. Le principe retenu est de démarrer à dose très faible et d’augmenter très progressivement jusqu’à l’obtention de l’effet thérapeutique recherché . On parle de titration. » En cas d’échec, le trai-

Les cibles des cannabinoïdes dans le corps COMMENT AGISSENT LES CANNABINOÏDES Les cannabinoïdes

Tétrahydrocannabinol

Le THC est le cannabinoïde le plus abondant dans la plante. Il se lie aux récepteurs CB1 et CB2 de l’organisme.

Les récepteurs cannabinoïdes sont présents à la surface de certaines cellules du corps

THC

Type-1 récepteur cannabinoïde

CB1

Cannabidiol

Le CBD, autre cannabinoïde, agit d’abord sur des protéines qui ensuite activent les récepteurs CB1 et CB2.

CBD GPR 18

GPR 119

Protéines

TRPV1

Cannabinol

Le CBN agit sur le récepteur CB2.

CBN Type-2 récepteur cannabinoïde

CB2 Autres cannabinoïdes Il existerait environ 200 cannabinoïdes dans le chanvre

CBDV

CBC

CBG

THCV

LOCALISATIONS DES RÉCEPTEURS CANNABINOÏDES DANS L’ORGANISME Les récepteurs CB1 sont essentiellement présents dans le système nerveux central. Les récepteurs CB2 sont situés dans le reste du corps, notamment à la surface des cellules du système immunitaire. CB1

CB2

Cerveau

Système vasculaire Système immunitaire Poumons

Foie

Rate Pancréas

CB1 et CB2

Muscle Intestins Organes reproducteurs

Peau Moëlle osseuse Système nerveux

Os

Source : leblob.fr

Toutes ces cibles potentielles peuvent être activées par les cannabinoïdes, mais leurs effets thérapeuthiques (antidouleur, traitements de certaines maladies...) ne sont pas prouvés.

Infographie

OLEKSANDRUM/STOCK.ADOBE.COM

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Un recours pour des malades sévèrement atteints

MÉDECIN et malade à la fois, le Dr Pascal Douek est membre du Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) qui a évalué, au sein de l’ANSM, la pertinence du cannabis médical. Atteint d’une sclérose en plaques, il a découvert les bénéfices thérapeutiques de la plante lors de ces séances de travail. Il en a tiré un ouvrage, Le Cannabis médical. Une nouvelle chance (Solar Éditions).

SYMPTÔME commun de la sclérose en plaques et d’autres maladies neurologiques, la spasticité est une contraction parfois douloureuse des muscles. « Elle atteint souvent les bras ou les jambes, et peut entraîner des handicaps sévères : certains malades ne peuvent plus se déplacer qu’en fauteuil roulant » , relate le Dr Françoise Durand-Dubief, neurologue au CHU de Lyon et membre du comité scientifique sur le cannabis médical de l’ANSM. Malheureusement, la plupart des patients de son service ont fait le tour des traitements disponibles, dont le baclofène, la kinésithérapie ou les injections de toxine botulique, avec peu d’amélioration. « Ils cherchent alors désespérément des solutions », témoigne la neurologue. C’est ce parcours qu’a suivi Mado Gilandon, atteinte d’une maladie génétique rare. Son corps « se raidit régulièrement comme un bout de bois » et les opiacés, anxiolytiques et antidépresseurs n’arrivent plus à la soulager. « En cas de crise, je prépare du cannabis médical en décoction dans du lait complet, dit-elle. Cela me soulage plus ou moins, selon la teneur de la plante en THC, le principe actif le plus efficace dans mon cas. » Présidente

LE FIGARO. - Le cannabis médical va être testé après plus de deux ans et demi de réflexion. Comment expliquer ce délai ? Dr Pascal DOUEK. - L’expérimentation aurait dû démarrer en juin 2020. Son principe a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale en octobre 2019, et tous les voyants semblaient alors au vert. La survenue de l’épidémie de Covid-19 a compliqué le processus, et le décret d’application a tardé à être publié. Reste que les réticences sont nombreuses et profondes dans notre pays. Elles se sont par exemple exprimées en octobre dans les propos de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, qui s’est déclarée opposée à l’expérimentation (même si elle a ensuite parlé d’une méprise). Les Acadé-

mies de médecine et de pharmacie ont également fait part de leurs fortes réserves. Il existe une crainte que l’expérimentation n’ouvre la porte au cannabis récréatif. Or, cela n’a rien à voir. Dans ce contexte, comment l’expérimentation s’est-elle imposée ? Tout est parti de patients qui utilisent illégalement le cannabis médical pour soulager leurs douleurs inapaisables, et ont souvent réussi à décrocher des opiacés. Relayés par leurs médecins traitants, ils ont plaidé leur cause de plus en plus activement à partir de 2013. À ce moment-là, la France est l’un des derniers pays d’Europe à ne pas avoir assoupli sa législation. Olivier Véran, qui est alors député, les reçoit en 2017. En tant que neurologue, il est convaincu par leurs arguments. C’est lui qui déposera l’amendement en faveur de l’expérimentation. Aviez-vous un a priori lorsque vous avez rejoint le CSST ? Au départ, nous avions, moi et d’autres experts, une vision très conventionnelle du cannabis : pour nous, c’était une drogue achetée

dans la rue, bien loin du domaine médical. Je dois avouer une certaine méconnaissance du sujet. Au fil des auditions, qui duraient du matin au soir, nous avons interrogé les sociétés savantes, les patients, les pays et producteurs étrangers. J’ai pu voir que même les plus réticents d’entre nous ont changé de position. Nous avons compris que, dans les pays où le cannabis médical est autorisé, il est délivré selon des dosages précis, sous diverses formes (gélules, huile ou fleurs) et en adaptant la variété de la plante à l’effet thérapeutique recherché. Finalement, nous avons découvert que cela ressemble à une prescription faite par un médecin dans ses consultations. Que va-t-il se passer ensuite ? On peut espérer que les résultats de l’expérimentation seront positifs. Le cannabis médical pourrait alors être proposé à un plus grand nombre de patients. Son indication pourrait aussi être étendue à d’autres pathologies, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou le syndrome de stress post-traumatique. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il sera impossible de revenir en arrière. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR D. C.

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Dr Pascal Douek : « Il sera impossible de revenir en arrière »

Il existe une crainte que l’expérimentation n’ouvre la porte au cannabis récréatif. Or cela n’a rien à voir

»

DR PASCAL DOUEK

de l’association Apaiser, Mado Gilandon a milité pour l’expérimentation du cannabis médical. La plante peut aussi être un recours pour des personnes souffrant de douleurs chroniques neuropathiques, liées à des lésions du système nerveux central ou périphérique. Le diabète, un zona, des traumatismes ou une opération chirurgicale peuvent en être à l’origine. « Sur 3,8 millions de personnes environ souffrant de douleurs neuropathiques chroniques, les deux tiers sont en échec thérapeutique total ou partiel, souligne le Pr Nadine Attal, neurologue au Centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt). Leur qualité de vie en est extrêmement altérée : ils ont souvent des dépressions, des troubles anxieux. Ils ont du mal à fonctionner normalement car la douleur perturbe l’attention. »

Marché clandestin Sujette à des douleurs osseuses terribles à la suite d’une chimiothérapie, Fabienne Lopez, 64 ans, traite ses crises avec des fleurs de cannabis qu’elle vaporise. « C’est la seule chose qui me permet de dormir quand j’ai trop mal, alors que j’ai

LE FIGARO

SANTÉ

Risque d’accoutumance Le prescripteur devra également choisir pour son patient une combinaison de cannabinoïdes, qui sont les substances actives de la plante. Il en existe deux principaux, le THC (ou tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol), dont les effets sont différents. L’action psychoactive du cannabis est par exemple due au premier. Plusieurs formules seront disponibles en fonction de la pathologie. La qualité du cannabis, et sa composition, seront garanties. Le produit a beau être issu de la culture d’une plante, « il répond à des normes strictes comme n’importe quel médicament », précise Nathalie Richard. Les noms des producteurs étrangers retenus pour l’expérimentation doivent être annoncés ce mois-ci. Le décret prévoit enfin la tenue d’un registre de suivi, auquel médecins, pharmaciens et patients auront accès. Les effets indésirables y seront consignés. Somnolence, anxiété, tachycardie ou troubles digestifs ont notamment été rapportés dans les études scientifiques. Ils peuvent être rédhibitoires. Un risque d’accoutumance, surtout lié au THC, existe aussi. « Même si l’expérimentation n’est pas un essai clinique, nous aurons des indications sur l’efficacité du cannabis, selon les formules et les dosages, note le Dr Pascal Douek, membre du comité scientifique. Lors des auditions, nous avons constaté un fossé entre les bienfaits décrits par certains malades et l’effet souvent modeste rapporté dans la littérature scientifique. » Il existe en fait peu d’études comprenant un groupe placebo. « Le cannabis n’est certes pas un remède miracle, mais il aura un effet plus ou moins marqué chez environ 30 % des malades, qui verront leurs symptômes et leur qualité de vie améliorés », note le Pr Authier. L’enjeu des mois à venir sera d’en convaincre les médecins. Car les retours d’expérience à l’étranger « le montrent bien, observe le psychiatre, rien ne peut se faire sans leur implication ». ■

INDICATIONS Cinq situations médicales ont été retenues pour la prescription de cannabis médical. « Pour ces indications, le rapport entre le bénéfice (un soulagement potentiellement important) et le risque (d’effets indésirables) est favorable au vu des données scientifiques déjà disponibles », indique Nathalie Richard, à l’ANSM. Le traitement est réservé à des malades sévèrement atteints en dernier recours.

■ Certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes. ■ Dans le cadre des soins de support en oncologie. ■ Situations palliatives.

ÉVELYNE MERLIER

■ Spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.

● Community Manager La Voix de l’usager, Centre hospitalier d’Arras (Pas-de-Calais).

■ Antécédents personnels de troubles psychotiques. ■ Grossesse ou allaitement. ■ Insuffisance hépatique ou rénale sévère. ■ Maladie cardiovasculaire sévère (antécédents d’AVC, d’infarctus).

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Le Pr Raphael Mechoulam

identifie en Israël le THC comme principale substance active du cannabis

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pris jusqu’à sept médicaments différents. » Sa pathologie ne fait pas partie des indications retenues dans l’expérimentation. Elle continuera donc de s’automédiquer avec les cinq plants qu’elle cultive dans le jardin d’une amie. « Se procurer un produit de qualité et à la composition sûre est ce qu’il y a de plus difficile, surtout lorsqu’on a recours au marché clandestin », dit-elle. Chacun se débrouille comme il peut pour se procurer son traitement, en s’exposant au risque de poursuites judiciaires. Mado Gilandon, 66 ans, envoie ses enfants acheter l’herbe à des dealers dans la rue. Pascal Douek, médecin et atteint d’une sclérose en plaques (lire ci-contre), a essayé le cannabis médical vendu librement en Suisse. « Trop pauvre en THC », le produit ne lui a rien fait. Il s’est alors tourné vers du cannabis acheté dans la rue. « Cette fois, il était trop fort, dit-il. Les effets secondaires se sont révélés insurmontables : complètement stone, je ne pouvais plus marcher même avec l’aide de ma béquille. » Désormais en fauteuil roulant, il lui est plus difficile de se rendre à l’étranger. Il attend donc le lancement de l’expérimentation. En espérant y être inclus. ■ D. C.

Une « Voix » pour porter celle des usagers de l’hôpital d’Arras

■ Douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles.

CONTREINDICATIONS

auraient recours à l’autoculture de cannabis à des fins médicales ou récréatives

100

phytocannabinoïdes Nombre de composants que contient la plante de cannabis

SANTÉ 23 23

PATIENTS « À quelque chose, malheur est bon. » Jamais proverbe n’a autant fait sens pour celle que je suis, la patiente de l’hôpital public devenue salariée dudit établissement. Dès le diagnostic de cancer du sein posé en août 2015, il m’est apparu nécessaire d’en parler sur les réseaux sociaux, à l’instar d’autres malades qui s’épanchent. Si l’exercice relevait bien de la catharsis habituelle, où il me fallait libérer les émotions d’un parcours qui s’avérera particulièrement éprouvant et semé d’embûches, j’ai aussi ressenti ce besoin de parler de l’hôpital public. De le disséquer, à longueur de mes pérégrinations hospitalières et des publications qu’elles suscitaient. D’une grande patience, j’avais tout le loisir pour observer dans les moments d’attente, et j’avais l’œil pour repérer les petites choses perfectibles. Je devenais également spectatrice de ma propre prise en charge pour en relever les défaillances. Pour autant, très reconnaissante, il m’importait également de dire tout le bien que je pensais de l’hôpital public : il m’a sauvé la peau, avec un professionnalisme, une empathie et une humanité que je n’avais pas mesurés. De tout cela, donc, je discutais sur les réseaux sociaux, souvent avec humour, cette politesse du désespoir qui rendait le périple médical plus supportable. Ce que je ne savais pas, c’est que le directeur de l’établissement me lisait, avec intérêt, m’a-t-on dit. Ce qui l’amena, en plein été 2017, alors que je sortais à peine d’une hospitalisation à domicile de plusieurs mois, à m’inviter pour une discussion informelle autour d’un café. Une idée avait semble-t-il déjà germé dans son esprit fertile et imaginatif, puisque, à l’issue de la discussion, Pierre Bertrand, directeur du GHAT ArtoisTernois, me proposait d’intégrer l’hôpital pour mettre en place un dispositif novateur où tout était à construire, sur cette idée centrale d’opérer comme je le faisais déjà, mais dans une dimension bien plus large. Il s’agissait dorénavant non plus de moi, mais de tous les patients et usagers, et il s’agissait non plus des quelques services qui me prenaient en charge, mais de tous les services, à tous les niveaux de l’hôpital. Autrement dit, alors qu’il est courant que des patients aguerris deviennent patients experts, j’allais devenir un lien entre l’institution et les usagers, « histoire de mettre un peu d’huile dans les rouages », comme me l’a alors précisé Pierre Bertrand. Autant dire que la feuille de route décrite en à peine un quart d’heure restait à être délimitée et détaillée, ce qui ne pouvait être réalisé qu’au fur et à mesure du déploiement d’un dispositif pour lequel je ne pouvais m’inspirer de rien qui soit en place dans un autre hôpital du territoire. Plutôt habituée à la prise d’initiative qui fut mon quotidien durant ma longue expérience d’assistante parlementaire, je n’ai pas été déstabili-

sée par le challenge que j’ai eu à porter seule, et me suis plongée dans le projet qui devait trouver son révélateur sur les réseaux sociaux, principalement Facebook et Twitter. Car, effectivement, chaque publication n’est souvent qu’une partie émergée de l’iceberg d’un travail fourni et approfondi de plusieurs heures : le temps d’une immersion au Smur (12 heures), le temps du prélèvement de tissus ou de cornées en service PMOT (3-4 heures), le temps de la compréhension et des échanges avec les patients sous dialyse (3 heures), le temps d’une partie d’une intervention chirurgicale en urologie assistée d’un robot (6 heures)… La liste est très longue, à l’aune de la diversité des services hospitaliers. Très vite après mon arrivée, les deux réseaux ont été activés sous le dénominatif de « la Voix de l’usager » : comme le nom le suggère, je devenais la porte-parole des patients comme des usagers. In fine, l’idée était de relayer les éléments susceptibles d’améliorer la prise en charge des patients comme l’accueil des usagers de l’hôpital. Dans l’à propos virtuel, la présentation était ainsi faite : « La voix de l’usager, c’est la vôtre, patient pour des examens médicaux ou une consultation, hospitalisé, opéré, parent d’un enfant malade ou blessé,



L’hôpital est un lieu de vie où les humains se côtoient avec leurs forces et leurs qualités, mais aussi leurs failles, qui nous concernent tous



enfant d’un parent en souffrance. La voix de l’usager, c’est aussi celle de vos accompagnants qui font usage de certains services de l’hôpital, celle de vos parents, amis, proches, aidants. La voix de l’usager n’est pas enfermée dans le temps : que vous soyez patient en service d’urgences, en hôpital de jour ou pour une longue durée, votre ressenti mérite attention et vos questionnements nécessitent une réponse. La voix de l’usager, c’est finalement celle de nous toutes et tous, potentiellement usagers de l’hôpital. Pour toutes ces raisons, votre voix importe car elle nous aide à construire, ensemble, et à montrer la voie vers un meilleur service public hospitalier rendu. Cette page est la vôtre et je l’animerai avec plaisir, dans le souci constant de vous apporter le plus d’informations possible relatives à l’hôpital, son organisation, ses nouveautés, de relayer vos idées, vos inquiétudes, vos observations, vos revendications. Cette page est la vôtre, c’est un espace d’échanges tant sur des expériences vécues, plus ou moins heureuses, que sur des propositions que vous souhaiteriez faire au terme de vos observations avisées. Cette page, nous la construirons ensemble, pour que chacun puisse s’ex-

primer et dire, poser des questions, et que chacun y trouve sa réponse. Cette page n’est pas figée, elle a vocation à évoluer même si je vous proposerai des moments de rendez-vous hebdomadaires, par exemple des interviews pour faire un zoom sur une des 60 associations. Plongée au cœur de l’hôpital où vous pourrez me rencontrer chaque aprèsmidi (si vous n’êtes pas à l’aise avec les échanges virtuels ou tout simplement pour se rencontrer), moi-même usagère du Centre hospitalier d’Arras, j’aurai à cœur de vous faire connaître l’hôpital autrement, avec mon regard de patiente, qui comme vous a forcément des choses à raconter. L’hôpital est un lieu de vie, où les humains se côtoient avec leurs forces et leurs qualités, mais aussi leurs failles, qui nous concernent tous. Les parcours de soins sont parfois bien complexes et nécessitent le dialogue : la voix de l’usager, c’est aussi ce ressenti que l’on n’a su exprimer mais que l’on souhaite partager, a posteriori. Vous l’aurez compris, la voix de l’usager, c’est nous tous, ensemble, dans le partage et l’échange respectueux. À très vite pour faire entendre cette voix ! » Le décor était planté et ces missions succinctement évoquées ont été approfondies et avalisées par la direction dans une charte dédiée. Le reste était à construire… Presque deux ans et demi après mon arrivée au Centre hospitalier d’Arras, dont j’ai pu découvrir des services trop méconnus, des techniques rares et des patients tellement riches de leur histoire, je peux affirmer que la Voix de l’usager n’est en aucun cas une duplication du service clientèle, de la commission des représentants d’usagers ou encore de la communication institutionnelle qui existent dans tous les hôpitaux. Cependant, je me demande souvent si la Voix de l’usager a vocation à être essaimée dans les différents établissements. S’il est clair que le bilan du dispositif est positif tant auprès des usagers que du personnel que je côtoie chaque jour au gré de mes immersions, ne doit-il pas son attrait auprès des usagers parce que je suis moi-même usagère « au long cours », à même d’être en phase avec mes interlocuteurs ? Faut-il être soi-même concerné par la maladie pour bien occuper ce poste singulier ? Il est clair qu’il serait intéressant d’imaginer des prototypes adaptables aux diverses caractéristiques des sites, car, de cela, je suis convaincue : écouter et entendre la voix de l’usager sous cette forme aux contours informels et rassurants est impératif pour mieux soigner et mieux accueillir. La voie des améliorations ne sera possible que si l’on intègre la voix des usagers. ■ Sur Facebook: https://fr-fr.facebook.com/ lavoixdelusager62/ Sur Twitter : @lavoixdelusager.

LE PLAISIR DES LIVRES

Journal d’abstinence SOLINE ROY £@so_sroy

Alcoolique ? Stéphanie Braquehais refuse d’y croire. Pour elle, l’alcoolisme, c’est « le corps entier qui crie à boire » et la déchéance sociale. « Boire ne m’a pas fait perdre mon emploi, ne m’a pas mise à la rue et n’a pas détruit ma famille. » Alors, certes, il y a bien ces accidents au volant, ces aventures d’un soir un peu dangereuses, cette peur de manquer lors d’un week-end entre amis, ces « black-out » (trous de mémoire) et ces marteauxpiqueurs au réveil. Alcoolique ? Prise dans une « confusion lexicale » qui la « terrifie », elle concède que sa consommation d’alcool est pour le moins « problématique ». « L’alcool est un pansement miraculeux, il balaie les chagrins, dissout les sensations de n’être à sa

place nulle part, il fait même danser sur les tables. » Il tient aussi le monde à distance, rend égoïste et menteur, détruit l’organisme en silence. Sa dernière cuite, c’est dans un aéroport que Stéphanie Braquehais l’a connue. Son enfant de 3 ans à la main, pour faire taire une angoisse sourde de prendre l’avion. La jeune femme s’est dès le lendemain fait une promesse : l’alcool, c’est terminé. « Le couple solaire et outrancier que nous formions est voué à la destruction », écrit-elle à l’aube du journal d’abstinence qui nous raconte deux ans de lutte et de redécouverte d’elle-même. « Ne pas boire de l’alcool, ce n’est pas devenir sage, c’est devenir antisystème. »

« Les gros buveurs qui souhaitent simplement remettre en question leur consommation » n’intéressent « personne… sauf l’industrie de l’alcool ». Car cesser de boire ne suffit pas : il faut apprendre à vivre avec l’alcool des autres. « Dionysos, Bacchus, Bès, Siris, Ninkasi, Mbaba Mwana Waresa. Je me bats contre des dieux et des déesses. Autant dire que le combat est franchement inégal », écrit-elle au jour 10. Elle réussira pourtant à faire taire « la Hyène », cette mauvaise petite voix qui veut l’empêcher de « vivre l’abstinence non comme un abcès purulent, mais comme une belle cicatrice façonnant mon identité ».

JOUR ZÉRO STÉPHANIE BRAQUEHAIS L’ICONOCLASTE (À paraître le 7 janvier)

A

tement sera arrêté et le patient pourra être remplacé par un autre candidat. La plante, toujours classée comme stupéfiant dans la réglementation française, sera proposée sous différentes formes pharmaceutiques. L’huile, à ingérer ou à prendre en goutte à goutte sur la langue, ainsi que d’autres formes orales sont plutôt conçues comme des traitements de fond, selon le Pr Authier. La fleur, inhalée après vaporisation (elle est chauffée sans combustion), procure un effet plus rapide. « Elle peut être proposée ponctuellement ou en complément du traitement de fond, dans le cadre d’un accès douloureux, par exemple », préconise le psychiatre.

lundi 4 janvier 2021

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

24 SANTÉ

L’homme qui a mis sa tête dans un accélérateur de particules

DESSIN PINEL

TRISTAN VEY £@veytristan

Sus à la déferlante de mails !

HISTOIRES DE MÉDECINE

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PSYCHO Il est 10 h 30 et c’est la énième fois que vous êtes interrompu par ce « ding » indiquant la réception d’un nouveau mail. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et vous pensez que vous n’arriverez jamais à la fin de cette journée. Un sentiment fréquent d’après Caroline Cuny, professeur de psychologie à Grenoble École de management : « L’impression de ne pas arriver à gérer tous les mails reçus ou à faire les autres tâches que l’on doit effectuer dans la journée impacte notre satisfaction au travail et cela va faire baisser notre sentiment d’auto-efficacité. » Et si « l’avalanche de mails ne peut être la seule responsable du déclenchement d’un burn-out, elle peut y contribuer », estime Bénédicte Pichard, psychologue du travail et ergonome. En effet, quand le cerveau reçoit trop de sollicitations il se fatigue et « lorsqu’il est trop submergé, il ne traite plus les informations, comme s’il était éteint, comme un disjoncteur », précise Caroline Cuny. Il existe des solutions pour prévenir de ces désagréments. D’abord, garder à l’esprit que le mail est avant tout un outil de communication. « Même si c’est un écrit, la dimension humaine persiste car entre l’émetteur et le récepteur il y a toujours une interprétation du message », insiste Bénédicte Pichard. Pour éviter tout quiproquo ou frictions inutiles, il est important de se mettre d’accord sur les règles qui régissent nos interactions car, comme l’explique Caroline Cuny, « ce qui cristallise les tensions est le fait que les personnes ne considèrent pas les mails sur le même plan ». Certains vont attendre des formules de politesse quand d’autres espèrent une réponse rapide. Certains trépignent et se vexent lorsqu’ils n’ont pas de retour immédiat tandis que d’autres envoient des messages qui n’attendent pas toujours de réponse. Pour remédier à ces disparités, Bénédicte Pichard encourage les personnes à discuter en amont de leurs attentes réciproques et, si ce n’est pas possible, à indiquer dans leur signature le mode de communication sur lequel elles souhaitent échanger. Comme, par exemple, l’acronyme anglais VSRE (very short response expected) qui sert à indiquer à son interlocu-

teur qu’il n’est pas dans l’obligation de s’encombrer de formules de politesse. Pour dissiper les tensions, il est également possible de préciser à ses collègues (ou dans sa signature de mail) que nous traitons nos mails de telle à telle heure, et qu’en dehors de ces horaires, mieux vaut passer par un autre canal, comme le téléphone pour avoir une réponse immédiate. D’ailleurs, pour Bénédicte Pichard, « le message véhiculé au travers des mails devrait être réservé à ce qui est de l’ordre de la transmission de données, car avec ce média on perd des informations précieuses pour comprendre le message ».

Donner l’exemple S’il est primordial de verbaliser ses attentes envers ses interlocuteurs, il pourrait également être bénéfique de s’imposer certaines règles pour éviter le surmenage. Couper les notifications automatiques, que ce soit sur son ordinateur ou sur son téléphone. « Il faut garder des plages de concentration où l’on n’est pas interrompu. Lorsque l’on reçoit un mail, notre attention se désengage, puis se réengage. Cela nous fait perdre du temps et faire parfois des erreurs car, lorsque l’on change d’activité, le cerveau ne mémorise pas bien les dernières informations sur lesquelles on était en train de travailler », détaille Caroline Cuny. Cela ne viendrait en effet à l’idée de personne de sauter sans cesse d’une réunion A à une réunion B. Il

devrait en être de même pour le traitement de nos e-mails et nous devrions « considérer cela comme une activité à part entière et dédier un temps à cela », insiste Bénédicte Pichard. La spécialiste va même plus loin et nous invite à essayer de ne pas regarder nos mails tous les jours : « Faire cette expérience peut être intéressant et nous faire réfléchir sur notre rapport à l’immédiateté du mail. » Autre conseil, éviter les mails groupés. « Lorsque l’on est en copie, on traite l’information alors que cela ne nous est pas directement destiné. Et parfois, on ne sait plus si on doit répondre ou non. Certes, la personne qui envoie le mail groupé s’allège cognitivement, mais elle charge toutes les personnes qui le reçoivent. » Écrire un objet clair et précis peut également aider car souvent il y a peu de hiérarchisation dans toutes ces notifications et « si l’expéditeur peut aider en rédigeant un objet précis, c’est appréciable », pointe Caroline Cuny. Enfin, elle encourage les personnes qui occupent des postes à responsabilités à donner l’exemple : « Le mieux est d’adopter des comportements qui montrent que l’on prend du temps pour se déconnecter. Si c’est vraiment difficile, il faut alors verbaliser le fait que si un de vos N-1 reçoit un mail de vous en soirée ou pendant le week-end, cela ne l’oblige pas à répondre immédiatement. Lui dire que c’était juste le bon moment pour vous d’accomplir cette tâche. » ■

PIERRE JAYET/AGENCE PRISME

Quand ils arrivent en trop grand nombre, baisse de moral et de productivité peuvent être au rendez-vous… Conseils pour mieux gérer l’afflux. SARAH TERRIEN £@sarah_terrien

Lorsque l’on reçoit un mail, notre attention se désengage, puis se réengage. Cela nous fait perdre du temps et faire parfois des erreurs

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CAROLINE CUNY, PROFESSEUR DE PSYCHOLOGIE

Les médecins hospitaliers ne sont pas épargnés Un flot de courriels non sollicités, qu’alimentent tout particulièrement les éditeurs scientifiques et les organisateurs de conférences, submerge au quotidien les médecins hospitaliers. Pour quantifier ce fardeau, un pédiatre et un clinicien des hôpitaux universitaires de l’Iowa, aux États-Unis, ont analysé l’ensemble des messages qu’ils ont reçus durant deux semaines en janvier 2019. Au total, plus de 2 500 e-mails à eux deux, soit en moyenne 85 par jour et par médecin. La plupart, précisent les

auteurs, étaient directement utiles à leur activité médicale. Mais un nombre significatif de spams et de messages non nécessaires est aussi venu polluer leur boîte mail. Durant les weekends, ils étaient quasiment aussi nombreux que les courriels pertinents. « Les institutions académiques devraient s’appliquer à réduire le volume de courriels non sollicités, concluent les auteurs de cette étude publiée en janvier 2020 dans la revue Academic Pathology, en développant des outils

EN 2012, les vidéastes de la chaîne YouTube Sixty Symbols ont demandé à des physiciens ce qui se passerait si on mettait sa main dans le faisceau du LHC, le plus grand accélérateur de particules au monde installé au Cern, à Genève. Des paquets de milliers de milliards de protons y circulent à une vitesse proche de celle de la lumière dans un tube sous vide de 27 km de long enfoui à 100 mètres de profondeur. Presque tous s’accordent à penser que ce ne serait probablement pas une bonne idée, sans pour autant savoir quel serait le résultat exact. Certains évoquent l’énergie d’un train ou d’un avion en mouvement focalisé sur un pinceau d’un millimètre de diamètre environ, et imaginent que cela pourrait faire un trou bien net. D’autres pensent que le nuage de particules qui accompagnent les protons irradierait le corps tout entier de l’imprudent, le laissant pour mort dans le tunnel de l’installation. Un dernier pense pour sa part que cela… ne ferait pas grand-chose. Personne n’ira tenter l’expérience pour le vérifier, évidemment. Un accident survenu dans les années 1970 en Russie et resté relativement confidentiel permet néanmoins d’en savoir un peu plus. Seuls un récit paru dans le journal russe Izvestia le 23 janvier 1998 et un article paru un an plus tôt dans le magazine américain Wired offrent un récit circonstancié de l’événement (tous les autres articles ou références que l’on retrouve sur internet proviennent plus ou moins directement de ces deux sources). Des chercheurs russes que nous avons contactés et qui ont connu le protagoniste de cette histoire ont pu en confirmer les grandes lignes, sans toutefois entrer dans les détails. Que s’est-il passé exactement ? Le 3 juin 1978, un jeune physicien expérimental de 36 ans, Anatoly Petrovich Bugorsky, est chargé de se rendre dans l’enceinte de l’accélérateur U-70 de l’Institut de physique des hautes énergies (IHEP) de Protvino, à 100 km au sud de Moscou. Il semble qu’il y soit allé pour inspecter un détecteur défaillant. Avec son 1,5 km de circonférence, l’U-70 est alors l’un des plus imposants accélérateurs au monde (il est néanmoins vingt fois moins puissant que le LHC). Un concours de circonstances malheureux semble à l’origine de l’improbable accident. Une porte qui aurait dû être verrouillée ne l’est pas ; l’ampoule qui signale que l’installation est en cours de fonctionnement est grillée ; et Anatoly Bugorsky, qui avait annoncé qu’il arriverait sur place quelques minutes plus tard, est en avance. Résultat : un faisceau circule encore dans l’installation sans que rien ne puisse l’en avertir ou l’empêcher d’entrer. Le jeune homme pénètre ainsi dans l’enceinte, arrive devant le détecteur, se penche… et passe sa tête à l’endroit exact où circulent les protons, invisibles à l’œil nu. Le faisceau ne lui fait pas exploser le crâne et ne le transperce pas comme une balle de fusil. À vrai dire, Anatoly Bugorsky n’aurait même rien senti sur le moment. Il aurait simplement vu un éclat de lumière « équivalent à 1 000 soleils », selon la journaliste de Wired qui l’a interrogé en 1997. Lorsqu’ils sont dans l’espace, les astronautes sont traversés par des rayons cosmiques, des particules très énergétiques dont nous sommes protégés sur Terre par l’at-

mosphère. Lorsque l’une d’entre elles frappe leur rétine, cela provoque un petit flash lumineux, même lorsqu’ils ont les yeux fermés. Dans le cas d’Anatoly, ce sont plusieurs paquets de milliers de milliards de protons chacun qui l’ont traversé de part en part, depuis l’arrière du crâne jusqu’à la narine gauche ! Il est très vraisemblable que leur passage ait généré des gerbes de particules dont certaines ont frappé la rétine, donnant lieu à ce flash de lumière intense. Par miracle, le faisceau de 2 × 3 mm de section n’a touché aucun organe vital, ni artère, ni zone moteur du cerveau. Anatoly Bugorsky a même pu finir son travail puis remplir le carnet d’inspection avant de rentrer chez lui sans rien dire à personne, bien conscient néanmoins qu’il s’était probablement passé quelque chose de grave… Dans la nuit, la partie gauche de son visage a gonflé au point de le rendre méconnaissable. L’histoire ne dit pas à quel point il a pu souffrir cette nuitlà, mais le jeune homme survit. Il est envoyé le lendemain à l’hôpital no 6 de Moscou, spécialisé dans le traitement des patients irradiés accidentellement (c’est là que seront envoyés les pompiers de Tchernobyl en 1986). Le rapport médical officiel, cité par Izvestia, évoque une dose de rayonnement comprise entre 200 000 et 300 000 rœntgens (ancienne unité permettant de quantifier l’exposition aux rayonnements ionisants X). À titre de comparaison, l’exposition du corps entier à un rayonnement de 650 rœntgens vous tue de manière à peu près certaine. Mais, concentré sur une zone aussi restreinte, il est de toute évidence possible de s’en sortir : Anatoly Bugorsky serait toujours en vie aujourd’hui et aurait 78 ans. Les séquelles laissées par le faisceau sont cependant nombreuses : outre deux cicatrices sur la tête et au niveau de la narine, l’irradiation a entraîné une paralysie faciale du côté gauche, des crises d’épilepsie et la perte de l’audition de l’oreille gauche - remplacée par un acouphène persistant. Mais les capacités intellectuelles d’Anatoly Bugorsky n’en ont pas été affectées. Deux ans après l’accident, il a d’ailleurs passé sa thèse à l’IHEP. Peu rancunier, il a passé l’intégralité de sa vie à travailler sur le même accélérateur, parfois en collaboration avec des chercheurs du Cern. Désormais à la retraite, il vivrait toujours à Protvino. Nous avons essayé de le contacter via l’IHEP, sans succès. En 2003, alors qu’il travaillait toujours, il avait écrit un addendum à l’article d’Izvestia. Il y déclarait : « Depuis 1995, je suis reconnu en tant que personne handicapée du troisième groupe (avec une perte de capacité de travail de 40 %). (…) Je continue d’être surveillé à la fois par des médecins locaux et par des médecins de la clinique no 6 de Moscou (membre correspondant de l’Académie russe des sciences médicales A. K. Guskova, professeur F. S. Torubarov). Depuis plus de cinq ans, le département Protvino du Trésor fédéral ne m’effectue aucun versement social requis par la “loi sur la protection sociale des citoyens touchés par une situation d’urgence radiologique”. Le plus problématique, c’est l’absence de paiement prévu par la loi pour les médicaments (contre l’épilepsie, NDLR) dont j’ai besoin et dont le coût augmente d’année en année… » ■

pour gérer la surcharge d’e-mails et en informant les médecins sur l’utilisation des e-mails par certains journaux prédateurs. » Le sujet, assurent-ils, n’a rien d’anecdotique. Selon plusieurs études réalisées ces dernières années aux États-Unis, les tâches administratives absorberaient jusqu’à un quart du temps de travail des médecins hospitaliers. Elles joueraient un rôle de premier plan dans le processus de burn-out décrit par près d’un praticien sur deux.

lundi 4 janvier 2021

CHAMPS LIBRES LE FIGARO

DÉBATS

L’énigme Macron

Le Carnet

DE JACQUES JULLIARD Le quinquennat d’Emmanuel Macron fait songer à ce que les Allemands appellent « Bildungsroman », c’est-à-dire un roman d’éducation, analyse l’historien et essayiste*, que nos lecteurs retrouvent chaque premier lundi du mois.

Plus il parle, et moins on l’entend. Plus il s’explique, et moins on le comprend. Plus le temps passe, et moins on y voit clair. « Le mystère s’épaissit », comme on dit dans les polars. Il y a décidément un mystère Macron. Ou mieux peut-être une énigme au grand jour, comme dans la célèbre Lettre volée d’Edgar Poe. La preuve : à peine avait-on pris connaissance dans L’Express de l’un de ces entretiens fluviatiles dont il nous régale désormais à cadence accélérée, que deux observateurs perspicaces nous faisaient part de leur appréciation. Pour Michel Wieviorka, le sociologue, pas de doute, nous avons désormais affaire à un « populisme en voie de décomposition » mâtiné de tendances nationalistes et autoritaires. Diable ! Pour Alain Minc, ce qui est en train de s’affirmer, en la personne du président, c’est un « chevènementisme européen ». J’avoue avoir bien aimé ce « chevènementisme européen » : une piste à suivre. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est que le même texte puisse donner lieu à des interprétations aussi différentes. Je sais assez de politique pour ne m’étonner de rien. Mais tout de même. On ne m’ôtera pas de l’idée qu’Emmanuel Macron est au moins pour partie responsable des contresens et même des contradictions auxquels son discours et son action donnent naissance. D’emblée du reste, il nous prévient : « Nous sommes un peuple de paradoxes ». Si cela est vrai, Emmanuel Macron est à coup sûr le plus français de nos présidents depuis le début de la Ve République ; comme Rousseau, il préfère être un homme à paradoxes plutôt qu’un homme à préjugés. Voici quelques-unes des contradictions que j’ai relevées, après avoir relu trois fois l’entretien. Depuis quelques mois, remarque-t-il, « les Français ont réaffirmé leur volonté de prendre leur destin en mains, de reprendre possession de leur existence, de leur nation ». À ces mots j’ai tressailli de joie. Comment un tel retournement a-t-il pu se produire sans que je m’en sois si peu que ce soit aperçu ! Las ! Deux pages plus loin, il dénonce une société émotionnelle, une société de l’indignation, une société victimaire. Cela me paraît tout à fait exact. Mais comment à la fois se poser en victimes et reprendre son destin en mains ? C’est une question difficile, et je ne songe nullement à l’en rendre responsable. Mais sommes-nous désormais un peuple de victimes ou un peuple prométhéen ?

IDENTITÉ N’EST PAS UN GROS MOT L’identité française. Emmanuel Macron a bien raison de reprendre cette question, soulevée naguère par Nicolas Sarkozy. À entendre certains, la France, pour rester ouverte à l’Autre, au Migrant en particulier, devrait être le seul peuple au monde à renoncer à son identité propre. « Être français, dit-il justement, et il le répète dans un autre entretien accordé au Point, c’est habiter une langue et une histoire. » Emmanuel Macron va même jusqu’à ajouter la « laïcité » au triptyque liberté, égalité, fraternité de la devise républicaine. Fort bien. Mais c’est immédiatement pour ajouter : « Comme Président, je ne reconnais qu’une communauté nationale. Mais je ne dénie pas aux autres communautés le droit d’exister. » Moi non plus d’ailleurs. Mais que n’a-t-il dit nettement que ces communautés d’origine ou de culture ne doivent en aucun cas s’ériger en concurrentes de la communauté nationale ? Lorsque le président va jusqu’à dire que « chacun peut vivre entre plusieurs horizons culturels », il ouvre lui-même la brèche dans laquelle ne manqueront pas de s’engouffrer tous les adversaires de l’universalisme républicain, notamment les islamistes qui sont bien décidés à imposer l’existence de communautés

Le président est confusionniste. Quelle marge de manœuvre ce ping-pong cérébral laisset-il à l’action ?

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autonomes, et si j’ose dire de mettre la charia avant les bœufs. Il y a dans la manière de penser d’Emmanuel Macron quelque chose qui s’apparente à la scolastique médiévale, et notamment au célèbre « Sic et non » (oui et non) d’Abélard. Un exemple, premier temps : Emmanuel Macron déclare qu’il n’a jamais été « multiculturaliste » et se réclame de JeanPierre Chevènement. Très bien. Il est donc « universaliste » à la française. Mais c’est pour ajouter - deuxième temps : « Nous devons pouvoir être pleinement français et cultiver une autre appartenance ». C’est bien ce que je craignais : il est communautariste. Enfin, troisième temps : « Les migrations ont créé une forme d’insécurité culturelle », se référant, sans le citer, à Laurent Bouvet. Décidément, il n’est ni universaliste ni communautaire, il est confusionniste. Où cette dialectique s’arrêtera-t-elle ? Et quelle marge de manœuvre ce ping-pong cérébral un peu pervers laisse-t-il à l’action ? J’ai l’impression que ces changements de pied permanents ont pour but principal de convaincre la gauche qu’il a raison de mener une politique de droite.

MACRON CONTRE LA MONDIALISATION On l’a vu de même dans son interview à Brut., dans laquelle il prend la défense de la police et dénonce les « violences policières ». Au-delà des faits qui ne sont pas contestables, il donne satisfaction à l’extrême gauche, qui à travers cette expression tend à accréditer l’idée que la police est par nature violente. Car dans notre monde de la communication, les batailles idéologiques sont d’abord des batailles sémantiques. Je pourrais continuer longtemps, au risque de lasser mon lecteur. Je ne puis cependant laisser dire que la mondialisation de l’économie est le fait d’une « trahison des clercs », le président paraissant du reste attribuer à Marc Bloch une formule célèbre de Julien Benda. Ce ne sont pas les clercs, c’est-à-dire les intellectuels, mais les élites dirigeantes, économiques et politiques, que Marc Bloch met justement en cause dans le désastre de 1940. Un point toutefois est acquis : Emmanuel Macron déplore notre déclassement industriel : dans la Somme comme dans les Pyrénées « j’ai vu ces usines (textiles) fermer, ces gens perdre leur emploi et un début de perte de sens » car « l’élite économique s’est mondialisée… elle est partie ! Elle s’est nomadisée, elle est devenue de nulle part ». Ici Alain Minc a sursauté, il parle d’un dérapage dû probablement au Covid… Cette dénonciation de la mondialisation des élites est en effet une première dans la bouche de l’ancien banquier. Pour finir, on notera qu’Emmanuel Macron dénonce la montée d’une violence de rue qui sous couvert d’anticapitalisme tend à la destruction des institutions républicaines. Ici on ne saurait que lui donner raison. Aujourd’hui, manifestation après manifestation, c’est de la gauche, d’une gauche ultra, que vient un discours de haine et de guerre civile contre l’exercice pacifique de la démocratie. La gauche républicaine, si elle veut survivre, doit se démarquer clairement de cette impasse nihiliste.

Que conclure d’un entretien que certains tiennent pour fondateur, et dont je n’ai retenu que quelques traits saillants ? D’abord qu’Emmanuel Macron parle trop, trop longtemps et en tous sens. Sa volonté de tout dire, d’aller au-devant de toutes les objections l’amène souvent de la profusion à la confusion, comme l’a noté Bruno Retailleau. C’est un homme de mouvement, « en marche » vers sa vérité, qu’il ne paraît pas avoir encore atteinte. Par certains côtés, ce mandat présidentiel lui tient lieu de ce que les Allemands appellent « Bildungsroman », c’est-à-dire un roman d’éducation. Le Macron de 2020 ne parle pas comme celui de 2017, non plus probablement que celui de 2022. Il émane de cette ivresse dans le maniement des concepts, quelque chose d’adolescent, assurément sympathique, mais l’Élysée est-il le lieu adéquat pour parachever son éducation et pour entrer par étapes successives dans sa propre vérité ? Dans l’état d’incertitude, voire d’anxiété où se trouve l’opinion publique, pouvons-nous nous permettre un tel luxe ?

UN SAINT-SIMONIEN CONTRARIÉ Et puisque chacun y va de son appréciation du « populisme en voie de décomposition » de l’un, jusqu’au « chevènementisme européen » de l’autre, je proposerai mon propre diagnostic : dans l’état actuel des choses, le macronisme est un saint-simonisme contrarié. Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, est cet immense penseur qu’Engels a rangé parmi les grands socialistes utopiques du XIXe siècle ; on résume souvent sa pensée dans l’effort pour passer du gouvernement des hommes à l’administration des choses ; la politique étant une activité archaïque, en attendant l’avènement du règne de la compétence. Assurément, Emmanuel Macron eût été un président idéal pendant les années heureuses de la mondialisation, correspondant au dernier quart du XXe siècle : une sorte de super Giscard, ou mieux encore, un petit prince de la technocratie, combinant l’ouverture de la société avec le souci de la « verticalité » comme il aime à dire, et puisque la reconstruction du passé est un champ ouvert à toutes les rêveries, modernisant notre appareil économique tout en évitant les pièges de la désindustrialisation… En un mot, se montrant moins laissez-fairiste que Mitterrand et Chirac. Mais voilà qu’en 2017, à peine entré dans l’arène politique, il est cueilli à froid et violemment giflé au visage par les vents violents des mouvements sociaux (SNCF et retraites), la tornade des « gilets jaunes » et maintenant le déferlement du coronavirus : tout cet imprévu, tout cet imprévisible qui réduit à néant le savoirfaire saint-simonien du personnage. La vérité est que depuis trois ans, Emmanuel Macron en est réduit à improviser dans un registre qui n’est pas le sien. Au moment d’élire un président, on devrait toujours s’interroger sur ce qu’il sait le plus mal faire, en considérant que c’est surtout de cela qu’il devra s’occuper. Dans le cas de Macron les gens peuvent être séduits par son intelligence, son énergie, son courage ; le fait est qu’il ne les rassure pas.

LES DEUX CENTRISMES Mais au-delà de la personne d’Emmanuel Macron, il faut s’interroger sur la formule politique qui le sous-tend, c’est-à-dire le centrisme entendu comme la coexistence des contraires, tout cela que résume la formule politique dans laquelle on prétend l’enfermer : le « en même temps ». Il y a en vérité deux centrismes. Le premier est de nature politique et d’essence parlementaire. Le centrisme, c’est ce qui reste quand on a éliminé la gauche et la droite, ou plutôt quand elles se sont éliminées elles-mêmes en raison de leur incompétence et de leur

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médiocrité. Ce centrisme résiduel, ce centrisme de « troisième force » comme l’on disait sous la IVe République, c’est l’union de la droite de la gauche et de la gauche de la droite contre la droite de la droite et la gauche de la gauche. C’est une formule fragile, dépendante des transactions entre les partis, et tout à fait incompréhensible pour l’opinion publique, qui se sent mise définitivement hors jeu. N’est ce pas ce que nous sommes en train de vivre ? Pour peu que l’on rétablisse tout ou partie d’un système proportionnel pour les législatives, avec les tractations postélectorales qu’elles impliquent, on aurait là, à petites doses, un poison mortel pour les institutions de la République. Il existe en effet, à côté du centrisme politique et parlementaire, un autre centrisme que je qualifierai de transcendantal, et qu’à la vérité il vaudrait mieux nommer un centralisme : celui qui permet la symbiose et peut-être même la synthèse entre les divers courants politiques, sociaux, intellectuels, culturels, spirituels qui composent le grand fleuve de la nation. C’est ainsi du reste que la formule politique du général de Gaulle, disons pour faire court le gaullisme du Général, ne relève en aucun cas du premier centrisme, mais s’identifie pleinement au second, le centrisme transcendantal. C’est le seul qui permet, M. le président, à cet amas de Gaulois querelleurs de s’incorporer dans une nation. Jacobinisme ? Pas nécessairement : le girondisme qui n’était pas décentralisateur, mais déconcentrateur trouverait aisément sa place dans ce schéma.

POUR UN PROJET PATRIOTIQUE Comme à tous les moments sombres de son histoire, la France souffre surtout aujourd’hui de sa division. C’est elle qui entretient ce sentiment d’insécurité dont a parlé le président ; c’est elle qui paralyse les initiatives et nourrit le pessimisme. Cette division prend deux formes : d’une part ce que lui-même a qualifié de « séparatisme » émanant de l’islamisme radical, autrement dit ce projet insupportable de créer de véritables territoires islamiques autonomes et échappant à ses lois au sein de la terre de France ; d’autre part le clivage économique, mais aussi social et culturel, entre la France du centre (les métropoles) et la France périphérique. Ce n’est pas par des négociations, des concessions réciproques que l’on pourra surmonter les deux clivages. Ce que l’on a reproché plus haut à Emmanuel Macron relève justement de ce marchandage du « en même temps ». Il y a en effet chez lui un contraste saisissant entre sa vision des problèmes, qui est le plus souvent large et hardie, et la mesquinerie des solutions qu’il avance, donnant d’une main ce qu’il reprend de l’autre : il devrait se convaincre que l’épicerie de gros et l’épicerie de détail sont deux métiers différents avec des procédés propres à chacun. En un mot, la France a besoin d’un projet patriotique fédérateur, qui dépasse les intérêts catégoriels et qu’aucun parti n’est aujourd’hui capable de lui offrir. Les partis extrêmes eux-mêmes, qui n’hésitent pas d’ordinaire à s’affranchir des barrières du réel, sont muets. Qui aujourd’hui serait capable de dire ce que l’accession au pouvoir de La France insoumise ou du Rassemblement National apporterait de nouveau et d’utile ? Nous avons besoin d’un projet national, d’un projet politique, qui serait à la France d’aujourd’hui ce que celui du Conseil national de la Résistance fut à celle de la Libération. De par sa fonction, de par ses qualités propres, Emmanuel Macron n’est pas le plus mal placé pour être l’homme d’un tel projet. Ce serait, en somme, le début de son règne personnel, après quatre années consacrées aux affaires courantes. Sinon, d’autres surgiront peut-être soudainement parmi ceux que l’on n’attendait pas. Après tout, c’est lui-même qui a donné la recette. * Éditorialiste de l’hebdomadaire « Marianne ».

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CHAMPS LIBRES DÉBATS

La lenteur de la vaccination en France est un symptôme de notre déclassement

ANTOINE LÉVY

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Normalien, diplômé de HEC et de la Paris School of Economics, le jeune économiste, doctorant au Massachusetts Institute of Technology (MIT)*, explique l’incapacité de l’État français à vacciner rapidement à grande échelle la population contre le Covid, à la différence des autres pays occidentaux. Avec clarté et rigueur, l’auteur détaille les causes d’une impuissance publique aussi humiliante pour la France. Et il formule des préconisations concrètes pour, enfin, agir.

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u soir du 2 janvier, après sept jours de vaccination, 352 personnes avaient reçu une dose d’immunisation contre le Covid en France. En une quinzaine de jours, les États-Unis ont vacciné plus de 4 millions de personnes. Israël, dans le même temps, a administré la première dose du vaccin à près de 13 % de sa population (l’équivalent de plus de 8 millions de Français), dont près de 40 % des plus de 60 ans, les plus fragiles, ce qui lui permet d’entrevoir la fin de l’épidémie pour le début du mois de février. Le Royaume-Uni, un pays comparable au nôtre en population, a déjà vacciné plus d’un million de personnes. L’Allemagne, handicapée par la même lenteur d’approbation du vaccin que la France (celle de l’Agence européenne du médicament et de sa coupable négligence) et armée de doses attribuées de manière symétrique, a commencé sa campagne le même jour : elle a vacciné près de 200 000 citoyens, à un rythme qui s’accélère chaque jour. L’ampleur surréaliste de l’échec français interroge ; elle ne devrait pourtant pas surprendre. La lenteur de la campagne de vaccination française n’est que la suite logique de notre gestion des masques, des tests, du traçage, de l’isolation. C’est le symptôme d’un déclassement et d’un appauvrissement organisationnel et technologique effarant. C’est aussi le produit de l’arrogance d’un État imbu de lui-même et imperméable à la critique, de la suffisance d’une administration et d’une classe politique autosatisfaites, boursouflées, et incapables de la dose d’humilité nécessaire pour faire machine arrière et s’inspirer simplement de ce qui fonctionne ailleurs. C’est en somme la révélation de la disparition totale de notre « state capacity », la faculté de l’action publique à agir efficacement tout en préservant les libertés, la simple capacité d’accomplir quelque chose en commun. Cinq raisons s’imposent pour expliquer cet échec : cinq dénis de réalité. Le premier déni, c’est celui du primat absolu de la logistique. « L’intendance suivra », aime-t-on à répéter en France, suivant le mot prêté au Général. Et l’on semble fier de lui y confier son ignorance de ces questions bassement matérielles. Comme un symbole, on entend le présumé grand ordonnateur de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, se gausser sur LCI en avouant, sans y voir la moindre contradiction avec son rôle, qu’il « ne connaît pas grand-chose à la logistique », comme s’il s’agissait là d’un domaine bien trop vulgaire pour un homme de sa trempe. Il faut voir dans ce mépris de l’organisation concrète l’origine de l’échec français dans l’approvisionnement en masques, qui n’a fonctionné que dès qu’il a été confié aux acheteurs de la grande distribution, dont c’est le métier ; ou dans la réquisition des laboratoires vétérinaires, dont on n’a pas su dès février inventorier la capacité

dernière position dans le déploiement l’ordre de priorité ; mais grâce à cette des vaccins, parmi les pays ayant débuté méthode, les refus de vaccination leur campagne. Comment esquiver, ne deviennent que très tardivement cette fois encore, nos responsabilités ? un facteur limitant de la vitesse de vaccination dans la population, Le dernier déni, le plus grave, est celui puisqu’un individu disposé à prendre du réel. Le gouvernement, fasciné le vaccin peut se substituer à tous ceux par la pédagogie, passionné par qui l’ont refusé avant lui. la communication, semble avoir oublié, En cinquième lieu, mobiliser tout à sa performativité obsessionnelle, l’ensemble des personnels productifs que face à une crise véritable, et non pas capables de vacciner. Confier un fantasmée, seule l’action sauve. Il faut, monopole de la vaccination aux nous dit avec solennité le ministre de la médecins généralistes, c’est rendre Santé, se battre contre la désinformation et impossible l’immunisation rapide si on se préoccupait plutôt, d’abord, de se de la population, du simple fait de la battre contre le Covid ? Le gouvernement contrainte de ressources et de nombre : semble tourner à vide dans une logorrhée il faudrait pour vacciner la moitié du pays sans adversaire clairement identifié. avant juin trois à cinq fois plus de Les fameux « modèles » épidémiologiques, médecins qu’il n’en existe. Pharmaciens, jamais mis à infirmiers, aides-soignants, étudiants disposition du Ce n’est que la suite logique de notre en médecine, hôpitaux, cliniques public, de l’Institut vétérinaires, laboratoires d’analyse, Pasteur, qui gestion des masques, des tests, armée doivent pouvoir administrer des motivent les du traçage, de l’isolation. Dans l’une doses dès aujourd’hui. Si les vaccinateurs confinements et venaient à manquer, il faut d’ores reconfinements des économies les plus administrées et déjà lancer une formation éclair des successifs, sont un et socialisées du monde développé, personnels administratifs, et attribuer exemple parmi on demeure incapable de dépasser des primes financières aux vaccinateurs d’autres de ces qui excèdent leurs objectifs. mantras discursifs. les incantations L’obsession En sixième lieu, permettre la maladive du discours poli et sans aspérité, (le syndrome du « sang contaminé »), reconnaissance mutuelle de l’ensemble pour ne jamais déplaire, au détriment de la l’administration et le gouvernement des vaccins. Tout vaccin approuvé dans sobre confrontation aux choix que le réel ont fait le choix délétère d’une inaction l’un des pays aux standards similaires impose dans toute sa difficulté, est le plus facile, mais non moins hautement à ceux de l’Agence européenne grave de nos oublis. coupable. Ne pas agir, et surtout ne pas du médicament peut être utilisé agir à temps, c’est condamner à mort immédiatement en urgence en France. Mais alors, que faire ? Voici huit mesures (du Covid, mais aussi d’autres En particulier, les vaccins AstraZeneca et simples, inspirées pour partie de ce qui pathologies non détectées par des Moderna, déjà approuvés dans plusieurs se pratique dans les pays qui ont su hôpitaux encombrés) des dizaines de pays dont le Royaume-Uni, doivent efficacement vacciner leur population, milliers de Français supplémentaires, pouvoir être déployés sur le territoire et qui méritent sans doute a minima tout en se lavant les mains de la moindre français. Le rapport bénéfices-risques est, d’être envisagées. culpabilité, puisque l’on n’a rien fait. là encore, bien trop grand pour laisser la En premier lieu, affirmer le principe Il est évidemment confortable lenteur administrative des autorisations de « La première dose avant tout ». de se rassurer en se convainquant de mise sur le marché coûter leur vie Les résultats des essais cliniques semblent que personne n’est mort des effets à des dizaines de milliers d’Européens. confirmer qu’une large part de l’immunité secondaires d’un vaccin que l’on n’a pas vaccinale est acquise après la première En septième lieu, lancer des essais distribué, sans se rendre compte que dose. Le rapport coûts-bénéfices est clair : cliniques provoqués, ou « human challenge cette non-assistance à un pays en danger il faut vacciner un maximum de citoyens trials », pour tout nouveau vaccin. Le est elle-même responsable de milliers avec une première dose, même si l’on vaccin Moderna existe depuis le mois de de morts et de pathologies graves n’est pas absolument certain de pouvoir janvier 2020. S’il avait été inoculé à cette qui s’accumulent chaque jour. leur administrer la seconde dans le délai époque, en même temps que le Covid luiinitialement prévu. Cette stratégie même, à des patients volontaires, jeunes et Le troisième déni, c’est celui des est d’ores et déjà celle du Canada et du à faible risque de développer une pathologie proportions. Quand il s’agit d’assigner Royaume-Uni, qui ont su avec agilité grave, son efficacité aurait été démontrée des mois durant un pays à résidence, changer de braquet devant les données dès le mois d’avril, et son déploiement le « quoi qu’il en coûte » s’imposerait, et cliniques. Deux fois plus d’individus aurait pu avoir lieu au printemps et à l’été, l’on n’aurait que faire des libertés publiques vaccinés temporairement avec une seule sauvant plusieurs centaines de milliers de – mais l’on s’en préoccupe soudain de façon dose est infiniment préférable, du point vies en Europe. Ces volontaires existent, obsessionnelle pour refuser l’obligation de vue de la réduction de la mortalité et par dizaines de milliers. La France doit vaccinale, pourtant la norme pour onze des pathologies graves, que de laisser approuver le principe des « human autres inoculations. Dans un plan challenge trials » de relance d’une centaine de milliards pour tout nouveau d’euros, nul n’a jugé utile de dédier Cet échec, il est celui de l’État, de notre vaccin après des investissements aussi immenses qu’indispensables à ce que dès le mois État. Assumons-le pleinement, il n’y a examen préliminaire de mars l’on savait être la seule solution plus d’arbre derrière lequel cacher la forêt de sa fiabilité. durable à la pandémie : le déploiement d’un vaccin aussi vite qu’il est humainement Enfin, instaurer de notre incompétence administrative, possible sur l’ensemble du territoire. une clause de technique, industrielle, scientifique revoyure. Il est Si le vaccin ne permettait que essentiel, cette fois, d’en finir une journée plus tôt avec les des doses inutilisées par souci absurde et contrairement à toutes les mesures confinements à répétition, il serait un de perfectionnisme. précédentes, d’anticiper d’éventuels investissement au rendement social En deuxième lieu, rendre échecs. Le gouvernement doit prévoir non chiffrable en milliards d’euros ; mais après immédiatement la vaccination obligatoire seulement un horizon auquel il aura avoir dépensé sans compter pour pour les publics fragiles. L’obligation vacciné un certain pourcentage de la financer chômage partiel et prêts garantis, vaccinale ne semble pas disproportionnée population, mais il doit aussi définir dès on semble réticent à investir pour les plus de 80 ans, en particulier au aujourd’hui, en cas d’objectif non atteint, ne serait-ce que quelques centaines sein des Ehpad, comme elle l’est déjà pour quels paramètres de la stratégie vaccinale de millions dans le financement de bien des maladies au sein des crèches devront être modifiés pour en permettre l’infrastructure logistique indispensable à et des écoles, puisque les non-vaccinés le succès. De telles stratégies contingentes l’immunisation collective – congélateurs, exercent dans ces lieux de rassemblement sont la norme en termes de planification centres de vaccination, transport réfrigéré, et de contamination une externalité militaire ou de gestion de désastres collecte informatisée des données. Cette négative. Le pays entier, au nom de la naturels. Par exemple, si l’objectif absence totale de sens des proportions, ce fameuse « nation d’individus solidaires », a de 20 % de la population vaccinée avant refus de l’arbitrage coûts-bénéfices, c’est accepté de mettre pendant un an sa vie en le mois de mars n’est pas atteint, des aussi le fruit d’une inculture quantitative suspens pour sauver celle des seniors, qui mesures additionnelles (conditionner les grandissante, dont témoignent les résultats représentent l’essentiel des décès et des aides publiques à la vaccination, passeport du pays en mathématiques dans les cas graves, en attendant l’arrivée d’un vaccinal) pourraient être envisagées enquêtes internationales, et qui se retrouve vaccin. Il est maintenant indispensable et annoncées dès aujourd’hui. au plus haut niveau de l’État. que les personnes âgées se mettent, elles Une prise de conscience est Le quatrième déni, c’est celui de la aussi, au service du bien commun, et indispensable. Elle devrait peut-être responsabilité, qui a désormais laissé place rendent au reste du pays la pareille. commencer par un mea culpa. Mais elle à une omniprésente culture de l’excuse. Le doit se poursuivre par une remise en cause Covid, c’était d’abord la faute des pangolins En troisième lieu, simplifier radicale et immédiate des choix faits et des marchés en plein air. Puis ce fut celle radicalement la trajectoire vaccinale. jusqu’ici, qui impose de revenir sur la Chine, avant d’être celle du capitalisme. Il faut sans attendre en finir avec des dogmes auto-imposés comme autant C’est la faute de la mondialisation, celle de l’obligation de consultation prévaccinale de boulets aux pieds du pays, comme celui Bruxelles, celle des Français eux-mêmes, et le consentement écrit, deux absurdités de s’interdire de rendre la vaccination querelleurs et indisciplinés… Cette fois, technocratiques sans justification obligatoire, ou de passer obligatoirement plus d’excuse. Cet échec, il est celui scientifique, qui ne font que céder par les médecins généralistes. Elle requiert de l’État, de notre État. Assumons-le un terrain précieux aux antivaccins. un renversement total des priorités du pleinement, il n’y a plus d’arbre derrière La remontée des données doit être gouvernement, qui semble s’endormir lequel cacher la forêt de notre transparente, intervenir en temps réel, dans une lente léthargie au gré de incompétence administrative, technique, et permettre a minima un suivi journalier confinements successifs imposés à une industrielle, scientifique. de la progression de l’immunité collective. population au bord de l’explosion sociale La France est le seul parmi En quatrième lieu, mettre en place et politique, et elle impose la réquisition de les membres permanents du Conseil un principe de « heap priority queue » l’ensemble des forces vives du pays pour de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, en fonction de la date de naissance accélérer le processus de vaccination. Royaume-Uni, Russie, sans compter et du numéro de Sécurité sociale. En cas l’Allemagne) à ne pas avoir développé de refus par un citoyen de recevoir * Antoine Lévy a reçu la Castle Krob son propre vaccin. Elle n’a pas su le vaccin, la queue de priorité nationale International Fellowship et la Kenan Sahin organiser un système de quarantaine passe au suivant. Si un individu Presidential Fellowship au MIT. centralisée, pas su se procurer à temps initialement prioritaire change d’avis masques et tests pendant la première après un premier refus, il peut reprendre » Lire aussi PAGES 2 À 6 vague. Elle se place aujourd’hui en sa place initialement attribuée dans en tests. La gestion publique de la santé n’est pas organisée pour peser et arbitrer des contraintes de ressources en temps réel. Dans l’une des économies les plus administrées et socialisées du monde développé, où l’on aime à multiplier les commissariats au Plan et autres Conventions citoyennes, on demeure parfaitement incapable de dépasser les incantations, et, si l’on sait bien y théoriser l’économie de guerre, on semble n’avoir aucune idée de comment en impulser la pratique. Le deuxième déni, c’est celui des fautes par omission. À force de vouloir à tout prix éviter de commettre des erreurs spécifiques qui risqueraient de les mettre face à leurs responsabilités pénales

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« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais

lundi 4 janvier 2021

CHAMPS LIBRES LE FIGARO

OPINIONS CHRONIQUE Nicolas Baverez £@NicolasBaverez

E urope : un beau succès pour l’Allemagne

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accord conclu entre l’Union européenne et la Chine le 30 décembre pour faciliter l’accès des investissements européens au marché chinois parachève le succès de la présidence allemande à la tête des VingtSept. Ses enjeux étaient vitaux, au moment où l’Europe était prise sous le feu croisé de l’épidémie de Covid-19

100 000 citations et proverbes sur evene.fr

ENTRE GUILLEMETS 4 janvier 1747 : naissance de Dominique Vivant Denon, diplomate, graveur, écrivain, égyptologue et premier directeur du Musée du Louvre.

ROBERT LEVEBRE/BRIDGEMAN IMAGES/LEEMAGE

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Vivant Denon

Je n’ai rien étudié, parce que cela m’eût ennuyé. Mais j’ai beaucoup observé, parce que cela m’amusait

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et d’une récession historique, du Brexit et de la contestation de ses valeurs par les démocraties illibérales de l’est du continent, des coups de boutoir de Donald Trump et des menaces des démocratures. Le risque était réel que l’urgence sanitaire accapare toutes les énergies, occulte les enjeux décisifs et engendre une corona-présidence. Le défi était donc majeur tant pour l’Allemagne, qui doit exercer seule le leadership de l’Union en raison du déclassement de la France, que pour Angela Merkel, qui, à un an de son départ du pouvoir, avait une dernière occasion de laisser sa marque dans la construction de l’Europe. Force est de constater qu’il a été superbement relevé, même si Berlin et la chancelière ne se sont pas départis de leur légendaire modestie à l’heure de dresser le bilan de leur action. Au cœur de la terrible année 2020, l’Union s’est transformée en affirmant sa solidarité à l’intérieur et sa souveraineté à l’extérieur. Lourdement frappée et dépassée à l’origine par la crise sanitaire, l’Union s’est ressaisie. Elle n’a certes pu prévenir la seconde vague de l’épidémie ni coordonner les mesures nationales de reconfinement ou de fermeture des frontières. Mais elle a pris la direction de la négociation avec les laboratoires pharmaceutiques pour sécuriser et organiser l’approvisionnement en vaccins, retissant ainsi un lien direct avec les citoyens. Surtout, le plan de relance de 750 milliards d’euros a été définitivement approuvé par les États comme par le Parlement, en même temps que le budget

pour la période 2021 à 2027 d’un montant de 1 074 milliards d’euros. Ce plan constitue une véritable révolution par son ampleur et sa nature (360 milliards de prêts, 312 milliards de subventions, 78 milliards d’abondement des programmes d’investissement prévus au budget), par son financement via des emprunts de l’Union, par sa rapidité de mise en œuvre (70 % des versements intervenant en 2021 et 2022), par ses priorités axées sur la numérisation et la transition écologique ainsi que par la condition liée au respect de l’État de droit. Dans le même temps, la coordination entre le budget de l’Union et la politique monétaire de la BCE a été renforcée et l’accent placé sur le numérique et l’écologie accompagné par la régulation des plateformes digitales et par l’engagement de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. La présidence allemande a simultanément réussi à conclure in extremis un accord sur le Brexit sans céder au coup de bluff du Royaume-Uni, qui avait beaucoup plus à perdre que les Vingt-Sept d’une séparation sans accord. Finalement, les intérêts économiques européens sont préservés et l’accès des entreprises britanniques au grand marché reste subordonné au respect des normes et des règles de l’Union ; auparavant, Londres avait dû renoncer à ses velléités de remettre en cause l’accord de séparation au risque de rallumer la guerre civile en Irlande du Nord. Aujourd’hui, le problème du Brexit est derrière l’Union ; il reste devant le Royaume-Uni.

Sur le plan mondial, la présidence allemande a engagé le repositionnement de l’Union en posant les jalons de son autonomie stratégique. Elle a su résister à l’entreprise de déstabilisation conduite par Donald Trump. En signant un accord sur la protection des investissements avec la Chine sans renoncer à la défense des droits de l’homme, elle a témoigné de sa capacité à développer une stratégie propre vis-à-vis de Pékin tout comme de sa volonté de défendre ses valeurs face au total-capitalisme chinois. Enfin, des sanctions ont été adoptées contre la Biélorussie - où de nombreux cas de tortures sont avérés sur les quelque 30 000 manifestants emprisonnés et la Turquie qui a multiplié les coups de force en violation du droit international - de la Libye au Haut-Karabakh en passant par la Méditerranée orientale. Le bilan de la présidence allemande est impressionnant, même si ses réalisations en matière de défense et d’immigration restent limitées. La crise sanitaire a servi de révélateur à la divergence entre les trois principales puissances européennes. Le Royaume-Uni s’est enfermé dans les mensonges du Brexit, qui se résume à beaucoup de bruit pour rien. La France a non seulement perdu le contrôle de l’épidémie, de son économie et de l’ordre public mais creusé la défiance entre les citoyens et les gouvernants. Démosthène rappelait que « les paroles qui ne sont suivies d’aucun effet sont comptées pour rien ». Espérons que 2021 amorce le redressement de la France. Pour cela, il faut que la parole publique cesse de jurer avec les faits et les mots d’Emmanuel Macron avec les choses.

L’Écosse est résolue à suivre une voie légale pour devenir un État indépendant +

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a crise du Covid nous rappelle comme jamais auparavant notre commune humanité, alors que les pays du monde entier sont tous confrontés au même défi majeur : assurer la sécurité de la population. Grâce au développement des vaccins, remarquable projet collaboratif international, nous pouvons désormais envisager des jours meilleurs. Lorsque nous commencerons le processus de reconstruction de nos économies et de nos sociétés, ce même esprit collectif sera plus important que jamais. Malheureusement pour ceux parmi nous qui vivent en Écosse, nous nous trouvons aujourd’hui à un moment décisif d’un tout autre projet, dicté par des valeurs complètement différentes : le Brexit. Une écrasante majorité du peuple écossais a voté pour le maintien au sein de l’Union européenne. Ce n’est pas étonnant. Les valeurs fondatrices de l’Union européenne - la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit et le respect des droits de l’homme sont les valeurs même de l’Écosse. Pendant près d’un demi-siècle en tant que membre de l’Union, nous avons tiré un énorme profit des « quatre libertés » du marché unique, dont la liberté de circulation. Plus de 230 000 citoyens européens ont fait de l’Écosse leur foyer. Ce sont des personnes qui font partie de ce que nous sommes, ce sont nos amis et notre famille et nous voulons sincèrement qu’ils restent parmi nous. Et réciproquement, l’Écosse a selon moi énormément Alors que le Brexit entre en vigueur, le premier contribué à la ministre d’Écosse* réaffirme la volonté de son réalisation d’objectifs gouvernement d’obtenir de Boris Johnson européens plus et du Parlement britannique un nouveau référendum généraux. En effet, sur l’indépendance de l’Écosse. si l’on considère les

» Lire aussi PAGES 8 ET 9

FABIEN CLAIREFOND

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais

NICOLA STURGEON

britannique. Celui-ci voulait, et veut toujours, une relation plus distante pour des raisons qu’il n’a jamais pu expliquer. Nous sommes maintenant confrontés, contre notre volonté, à un Brexit « dur », au pire moment possible, en pleine pandémie et récession économique. Cela va impliquer des perturbations à court terme, tout en établissant de nouvelles barrières à long terme. La sécurité de nos citoyens sera amoindrie et leur droit de travailler, d’étudier et de vivre ailleurs en Europe sera restreint. Cela inclut la perte du programme Erasmus, dont profitent plus de 2 000 étudiants et enseignants écossais chaque année. Il n’est donc pas surprenant qu’une majorité de personnes en Écosse se disent aujourd’hui favorables à l’indépendance du pays. Nous ne voulions pas quitter L’Écosse, comme toutes les nations, est l’Union européenne et espérons unique. On peut en dire vous rejoindre bientôt en tant autant de notre situation qu’État membre à part entière constitutionnelle. Le Royaume-Uni est une union le contexte de notre mission collective volontaire de nations, au sein de laquelle de lutte contre le changement climatique l’Écosse possède son propre système et la perte de la biodiversité. juridique et éducatif, ainsi qu’un Lors du vote sur le Brexit en 2016, gouvernement et un Parlement le Royaume-Uni a bien sûr voté responsable de nombreuses affaires majoritairement pour quitter l’Union intérieures, telles que la santé et européenne malgré le vote explicite l’environnement, mais non, à l’heure de l’Écosse en faveur du maintien dans actuelle comme le Brexit l’a si clairement l’Union. exposé, de questions telles que les affaires Reconnaissant les différentes internationales et européennes. préférences des diverses nations du L’idée de l’indépendance de l’Écosse Royaume-Uni (l’Irlande du Nord ainsi que n’a jamais été une question de séparatisme, l’Écosse ayant voté en faveur du maintien mais plutôt une question de droit du peuple dans l’Union européenne, et l’Angleterre à décider de la forme de gouvernement et le pays de Galles ayant voté en faveur la mieux adaptée à ses besoins. d’une sortie de l’Union), le gouvernement Ce droit n’a jamais été aussi important, écossais a proposé un compromis. Ainsi, étant donné la menace que le Brexit le Royaume-Uni aurait quitté l’Union tout représente pour la vision internationaliste en restant au sein du marché unique. et accueillante de l’Europe, vision qui est Cependant, ce compromis a été rejeté partagée par tant de personnes en Écosse. d’emblée par le gouvernement grands défis auxquels l’Union européenne est confrontée, au-delà du Covid, tels que l’urgence climatique et la construction d’une économie du « bien-être » beaucoup plus inclusive, l’Écosse a tant à offrir. En ce qui concerne le climat, par exemple, nous disposons d’environ un quart du potentiel éolien et marémoteur européen, tandis que notre bureau en France finance des recherches visant à développer des possibilités de collaboration entre l’Écosse et la France dans le domaine des énergies renouvelables. J’ai eu le plaisir de participer au récent Forum Zéro Carbone, organisé par la Ville de Paris, au cours duquel j’ai mis l’accent sur l’importance de la coopération internationale dans

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Nous vivons en harmonie avec des identités multiples et les autres nations du Royaume-Uni seront toujours, non seulement nos voisins les plus proches, mais aussi nos amis les plus proches. Mais depuis maintenant trop longtemps, les gouvernements britanniques successifs mènent l’Écosse dans la mauvaise direction, avec pour résultat le Brexit et l’introduction d’une législation qui aurait menacé d’enfreindre le droit international et qui porte encore toujours atteinte au Parlement écossais. Il n’est pas étonnant que tant de personnes en Écosse en aient assez. Nous sommes résolus à suivre une voie légale et constitutionnelle pour devenir un État indépendant. En tant que membre indépendant de l’Union européenne, l’Écosse serait un partenaire et un médiateur - non seulement pour construire une économie plus forte et une société plus juste -, mais aussi un lien pour faciliter la compréhension entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. De plus en plus de personnes en Écosse pensent que la meilleure façon de répondre à nos aspirations est de continuer à contribuer à l’effort commun et à la solidarité que l’Union européenne représente. À cause du Brexit, nous ne pouvons désormais le faire qu’en tant qu’État indépendant membre à part entière. Les liens entre l’Écosse et la France sont aussi anciens que forts. C’est un partenariat forgé sur de vieux champs de bataille et qui reste tout aussi important aujourd’hui qu’il y a des siècles. Nous appartenons à la famille des nations de l’Union européenne depuis près d’un demi-siècle. Nous ne voulions pas quitter l’Union et espérons vous rejoindre bientôt en tant que partenaire à part entière pour faire face aux opportunités et aux défis de l’avenir. * Nicola Sturgeon dirige le Scottish National Party (SNP), parti indépendantiste écossais.

“Sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur” Beaumarchais

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* Il est temps de changer. (1) Les valeurs de consommation de carburant, d’émissions de CO2 et d’autonomie indiquées sont conformes à la procédure d’essai WLTP sur la base de laquelle sont réceptionnés les véhicules neufs depuis le 01/09/2018. Cette procédure WLTP remplace le cycle européen de conduite (NEDC) qui était la procédure d’essai utilisée précédemment. Les conditions d’essai étant plus réalistes, la consommation de carburant et les émissions de CO2 mesurées selon la procédure WLTP sont, dans de nombreux cas, plus élevées que celles mesurées selon la procédure NEDC. Les valeurs de consommation de carburant, d’émissions de CO2 et d’autonomie peuvent varier en fonction des conditions réelles d’utilisation et de différents facteurs, tels que : la fréquence de recharge, le style de conduite, la vitesse, les équipements spécifiques, les options, les types de pneumatiques, la température extérieure et le confort thermique à bord du véhicule. Veillez à vous rapprocher de votre point de vente pour plus de renseignements. Plus d’informations sur peugeot.fr. *** De série, en option ou indisponible selon version.

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Consommation mixte WLTP (1) (en l/100 km) : de 1,2 à 1,4 ; **Émissions de CO2 WLTP (en g/km) : de 29 à 32.

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO - N° 23 754 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr

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GRIPPE AVIAIRE : LA LUTTE DEVRAIT SE DURCIR

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SUR LE DÉPART, TRUMP DURCIT SA GUERRE COMMERCIALE CONTRE L’EUROPE PAGE 32

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économie Carlos Tavares, directeur général de Stellantis.

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Stellantis, nouveau géant de l’automobile Après des mois de préparation, les actionnaires de PSA et de FCA devraient approuver lundi la fusion des deux constructeurs. PAGES 30 ET 31

Le Fonds de solidarité étendu à de nouvelles activités C’est un soulagement pour de nombreux professionnels victimes de la pandémie de Covid-19. Selon un décret paru jeudi au Journal officiel, de nouvelles activités vont bénéficier du fonds de solidarité. Les commerces de détail et les loueurs de biens résidentiels des stations de montagne vont notamment pouvoir y accéder. Faute de remontées et de restaurants, le secteur a été privé des vacanciers habituels, alors que la période des fêtes de fin d’année représente un

le PLUS du FIGARO ÉCO BLOC-NOTES

En attendant les années roses PAR JACQUES-OLIVIER MARTIN PAGE 35

LIBRES ÉCHANGES

Historique, le Chinois a une espérance de vie plus longue que l’Américain PAR JEAN-PIERRE ROBIN PAGE 35

RÉALITÉS AUGMENTÉES Apple, au-delà des limites

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PAR ELSA BEMBARON PAGE 36

quart de son activité. Cet élargissement au fonds de solidarité porte aussi sur les fabricants d’articles de ski. Il concernera également les cordonniers ainsi que les entreprises d’équipements et de fournitures pour les bars et restaurants dans toute la France. Ces derniers, frappés aussi par la crise, réclamaient depuis des mois de pouvoir bénéficier des mêmes dispositifs de soutien que leurs clients hôteliers et restaurateurs. Ne relevant

pas du même code d’activité principale exercée (APE), ils étaient écartés jusqu’alors du fonds de solidarité. Y sont éligibles toutes les entreprises fermées administrativement, ainsi que celles des secteurs d’activité les plus affectés par la crise qui ont perdu au moins la moitié de leur chiffre d’affaires. Le montant mensuel de la subvention est égal à 20 % du chiffre d’affaires réalisé durant la même période de 2019, ou au montant de la perte dans la limite de 10 000

euros. C’est l’entreprise qui choisit l’option qui lui est la plus favorable. Au total, plus de 11,4 milliards d’euros ont été attribués à près de 1,9 million d’entreprises au titre du fonds de solidarité depuis le début de la crise sanitaire en mars. Cette aide est la deuxième plus importante mise en place par l’État, face à la crise du Covid-19, après le chômage partiel, pour lequel quelque 34 milliards d’euros ont été budgétés en 2020.

L'HISTOIRE

Le Canada rémunère la quarantaine des voyageurs de retour de l’étranger

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uarantaine payée 1 000 dollars (645 euros). Les voyageurs canadiens, de retour de l’étranger, peuvent percevoir ce petit pactole pendant leurs deux semaines d’isolement obligatoire, en vertu de la nouvelle Prestation canadienne de maladie pour la relance économique. La prime vaut pour un voyage touristique ou d’affaires et prend en charge la quatorzaine des Canadiens dans l’incapacité de télétravailler et sans revenus de leur employeur. Objectif ? Diminuer les risques de contaminations de voyageurs infectés par le Covid sur les lieux de travail. Les conditions de quarantaine sont pourtant très rigoureuses au Canada. Chaque voyageur doit remplir un long formulaire

avant son arrivée, puis présenter un plan d’isolement aux agents d’immigration. Une fois celui-ci approuvé, l’interdiction de sortir de chez soi est absolue. Les téléphones sont géolocalisés. La santé publique veille. La gendarmerie royale rôde. La maire de Montréal a appelé à la délation. « C’est la chose à faire », a jugé Valérie Plante. En cas de non-respect d’une quatorzaine, l’amende est de 750 000 dollars (483 000 euros). Dans un contexte de reprise épidémique, les vacances festives au Mexique ou à Cuba de milliers de Canadiens ont fait scandale. Parti à Saint-Barthélemy à Noël, le ministre des Finances de l’Ontario, Rod Phillips, a dû démissionner à son retour, alors que l’ex-chef du Parti libéral du Québec, Pierre Arcand, dorait, lui, avec son épouse sur les plages de la Barbade. ■ LUDOVIC HIRTZMANN (MONTRÉAL)

Confrontée depuis mi-novembre à une épizootie de grippe aviaire (virus H5N8), la France, qui a déjà mis en place depuis Noël des mesures d’abattage préventif massif des canards dans une centaine de communes, a élargi dimanche le périmètre de ces mesures à 13 nouvelles localités. Ce qui porte à près de 130 communes, dont 110 dans les Landes, la zone concernée par ce moyen pensé pour contenir la propagation de cette maladie sans danger pour l’homme, mais létale chez les animaux. Alors que le virus a fait sa première apparition dans les élevages tricolores début décembre, la situation s’est durcie ces derniers jours dans les Landes (qui pèsent pour 40 % de la production française), où près de 40 nouveaux foyers de contamination ont été confirmés tout récemment, portant leur nombre total en France à 61. Une évolution telle, qu’après le dépeuplement des élevages de manière préventive dans un rayon de 3 kilomètres autour d’un foyer, le ministère de l’Agriculture n’exclut pas de changer de braquet. « La stratégie de prévention (...) pourra être revue à la lumière d’un nouvel avis de l’Anses (agence de sécurité sanitaire, NDLR) attendu cette semaine », détaille le cabinet de Julien Denormandie dans un communiqué publié dimanche. Interrogé, le ministère ne précise pas les mesures envisagées, mais du côté des producteurs se renforce le scénario d’un vaste vide sanitaire tel que celui mis en place en 2016 et 2017, notamment dans le Gers. Une catastrophe économique qui avait entraîné l’abattage de 14 millions de bêtes et 540 millions de pertes sur deux ans pour cette filière de moins de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. « Je ne l’exclus pas, craint Marie-Pierre Pé, directrice générale de l’interprofession du secteur (Cifog). Malgré la mobilisation totale de la filière, le dépeuplement ciblé autour des foyers peine à contenir les contaminations, d’autant que le temps froid et humide est très favorable au virus. » L’Anses devrait rendre ses conclusions dans le courant de la semaine. OLIVIA DÉTROYAT

Lagardère obtient un prêt garanti par l’État de 465 millions d’euros Le groupe Lagardère est la dernière grande entreprise à bénéficier d’un prêt garanti par l’État pour faire face à la crise. Il a négocié un prêt de 465 millions d’euros auprès de douze établissements bancaires, dont BNP Paribas, Commerzbank et Société générale. Le propriétaire d’Hachette, des boutiques Relay ou des médias Europe 1, Paris Match et Le Journal du dimanche, a enregistré au troisième trimestre un recul de son chiffre d’affaires de 38 %, à 1,2 milliard d’euros. Les revenus de sa branche distribution dans les gares et aéroports (boutiques Relay et duty free) se sont effondrés de 66 %, après avoir reculé déjà de 55 % au premier semestre. Le groupe familial dirigé par Arnaud Lagardère, coté en Bourse, fait l’objet d’une fronde contre sa gouvernance via sa société en commandite, par ses deux premiers actionnaires : le groupe Vivendi et le

fonds Amber. Jusqu’à présent, ces derniers ont échoué à obtenir la convocation d’une assemblée générale extraordinaire. Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi, arrivé à la faveur de la crise dans laquelle est plongé le groupe Lagardère, ne cache pas son hostilité envers l’héritier, qui a appelé Bernard Arnault à la rescousse au sein de sa commandite. Les deux hommes d’affaires attendent leur heure pour se partager les restes du groupe en difficulté. Arnaud Lagardère est lui-même lourdement endetté à titre personnel. Les prêts garantis par l’État (PGE) sont destinés à soutenir la trésorerie des entreprises en difficulté. Contractés auprès des banques, l’État s’engage à prendre en charge 80 % du reste du crédit en cas de nonremboursement. Quelque 130 milliards d’euros ont ainsi été distribués en 2020 à plus de 600 000 entreprises, dont 90 % de très petites structures.

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TAXES

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

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L'ÉVÉNEMENT

PSA et Fiat Chrysler mettent Stellantis sur Les actionnaires de PSA et de Fiat Chrysler se prononcent sur le projet de fusion lors de deux assemblées générales VALÉRIE COLLET £@V_Collet

AUTOMOBILE Une naissance à terme ! Annoncée en octobre 2019 dans l’euphorie de la croissance mondiale du marché de l’automobile, la fusion entre PSA et Fiat Chrysler franchit la dernière étape dans un tout autre climat. Après des mois d’une crise sans précédent, qui a fait plonger les ventes mondiales de 17% en 2020, le calendrier promis par les deux groupes a été miraculeusement respecté. Ce lundi les actionnaires des deux entreprises sont invités à participer à distance aux assemblées générales extraordinaires. Au menu: avaliser le projet de fusion qui donnera naissance à Stellantis, le nom du nouvel ensemble, qui se rangera à la quatrième position dans le classement des plus grands constructeurs mondiaux, derrière Volkswagen, Toyota et l’Alliance Renault Nissan Mitsubishi. Ce grand mariage en temps et en heure n’était pourtant pas gagné, tant les obstacles se sont accumulés ces derniers mois. Il a d’abord fallu affronter la pandémie. Les usines de PSA et de Fiat Chrysler ont été mises à l’arrêt pendant de longues semaines avec des milliers de salariés contraints au chômage partiel après

PEUGEOT

1,4 M de véhicules vendus en 2019

les périodes de confinement et les difficultés d’approvisionnement liées au Covid. Les trésoreries ont été asséchées avec des ventes en chute libre au printemps. Et puis les deux groupes ont dû répondre à la Commission européenne qui a émis de sérieuses réserves en lançant mi-juin une « enquête approfondie » sur les conséquences de la fusion sur le segment des petits utilitaires que le nouveau groupe aurait pu déstabiliser avec une part de marché trop importante. Imperturbables, les dirigeants des deux groupes n’ont pas dévié et ont inlassablement œuvré pour boucler la fusion au premier trimestre 2021.

Les liaisons dangereuses de FCA avec Renault

Une détermination sans faille qui n’était pas évidente. Quelques mois seulement avant l’annonce des fiançailles entre les deux constructeurs, Fiat Chrysler s’était engagé avec l’autre français de l’automobile, le groupe Renault. Le projet avait mobilisé le management de Renault, Jean-Dominique Senard en tête, John Elkann, le représentant de la famille Agnelli, premier actionnaire de Fiat Chrysler, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire. Mais l’opposition de Nissan, l’allié japonais de Re-

CITROËN

990 000 véhicules vendus en 2019

nault, et la crainte de Bercy de brusquer les Japonais ont fait capoter le projet début juin 2019. En réalité, les dirigeants de Fiat, à la recherche d’un partenaire depuis des années, avaient deux fers au feu. Le « prospectus » adressé le 23 novembre aux actionnaires de PSA et de FCA détaille les premiers contacts entre les deux groupes. On apprend ainsi que Carlos Tavares et Mike Manley, le patron de FCA, discutaient depuis avril 2019, au moment des négociations avec Renault. Dans les faits, tout a commencé en mars 2019 en Suisse, lors du salon international de Genève. Les deux patrons avaient programmé plusieurs mois auparavant une rencontre. Ils se sont retrouvés comme prévu, sans secret, et ont parlé programmes de coopération, synergies. Beaucoup ont vu dans ce rendez-vous le retour du serpent de mer d’un rapprochement entre PSA et Fiat Chrysler, régulièrement évoqué dans le monde de l’automobile. Le 1er avril, des négociations confidentielles se sont ouvertes entre PSA et FCA. Des informations sont alors échangées sur un possible rapprochement entre les entreprises. Les rencontres au plus haut niveau se multiplient alors à Paris et à Detroit à propos des synergies portant sur les plateformes industrielles

OPEL VAUXHALL

973 500 véhicules vendus en 2019

et les groupes motopropulseurs. Les deux constructeurs réfléchissent aussi aux questions de régulation liées à un rapprochement. Lorsque FCA a officialisé son projet de fusion entre égaux avec son concurrent Renault, PSA a cessé officiellement les discussions, et cela jusqu’au 6 juin, date à laquelle Fiat Chrysler abandonne l’idée de mariage avec le Losange, projet qui avait la préférence de John Elkann. Le jour même, Carlos Tavares reprend langue avec Mike Manley et cette fois, les discussions prennent corps. Les obstacles, aux airs de montagnes russes, ont depuis été franchis les uns après les autres. D’abord le montage financier. En juillet 2019, Robert Peugeot propose que PSA acquière FCA en deux étapes : avec le versement d’un dividende exceptionnel, et ensuite un paiement en actions et en cash. John Elkann décline la proposition et estime que les actionnaires de FCA seraient trop dilués dans l’opération. Au bout de plusieurs semaines, les parties s’accordent sur une fusion « entre égaux ». Il faudra encore trois mois de discussions pour aboutir à la bonne formule. L’opération présentée en octobre 2019 prévoyait une fusion à parité, accompagnée de transactions préa-

DS

62 000 véhicules vendus en 2019

lables ou ultérieures. FCA devait verser un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d’euros à ses actionnaires, tandis que PSA s’engageait à distribuer les actions de Faurecia qu’il détient. Mais la crise du Covid a frappé et fait apparaître de fortes disparités entre la bonne résistance de PSA et la plus grande fragilité de FCA qui a reçu un prêt garanti de l’État italien.

Le tsunami du Covid Dans ce contexte, les deux groupes ont annoncé une évolution de l’équilibre financier du schéma de fusion. Le dividende exceptionnel de 5,5 milliards promis aux actionnaires de FCA est revu à 2,9 milliards, et les 46 % de Faurecia, la filiale de PSA, seront finalement distribués à parts égales aux propriétaires de PSA et de FCA. Les deux groupes ont réévalué aussi à la hausse le montant des synergies annuelles tirées de leur union : elles devraient dépasser les 5 milliards par an contre 3,7 milliards d’euros évalués initialement. Autre obstacle levé, les réserves de Bruxelles sur les risques d’une atteinte à la concurrence sur le marché des petits utilitaires. PSA a accepté entre autres d’en produire plus Toyota et à réduire les prix de ses pièces de rechange pour ces véhicules.

DODGE

500 000 véhicules vendus en 2019

ALPHA ROMEO

79 000 véhicules vendus en 2019

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Un accomplissement pour Carlos Tavares Cette fois, Carlos Tavares s’attelle à un défi à la hauteur de ses ambitions. La fusion avec Fiat Chrysler, il l’a désirée pendant des mois. Le patron de PSA a bien cru qu’elle allait lui échapper au profit de Renault, sa maison d’origine, dont il avait été le numéro deux, devenue son adversaire. Mais sa pugnacité et celle de la famille Peugeot ont fini par payer. Sa devise a toujours été « Never ever give up » (« ne jamais abandonner »), rappelle un proche. Ces prochaines semaines, il prendra les commandes de Stellantis, qui pèsera près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 9 millions de véhicules vendus par an et 400 000 salariés. Il cherchera à en faire l’un des groupes mondiaux les plus « agiles, robustes et résilients », son credo pour gagner dans l’industrie automobile. À 62 ans, cette mission sera l’accomplissement de sa carrière. Au fil des années, Carlos Tavares est devenu un gourou de l’automobile. Adepte de l’ascétisme et de la discipline financière, « darwiniste » invétéré, ses succès chez PSA et l’intégration réussie d’Opel l’ont auréolé. Son palmarès est, il est vrai, assez exceptionnel. À son arrivée chez PSA en 2014, le groupe est en faillite. C’est aujourd’hui le seul constructeur européen à s’être engagé à réaliser une marge opérationnelle de 4,5 % après le passage du Covid.

Sa méthode ? Fixer des objectifs précis, négocier avec les syndicats, investir dans le développement, rénover l’outil industriel, maintenir une qualité élevée pour préserver les prix et les marges. Tavares, qui avait déclaré son ambition de devenir patron de General Motors ou de Ford, a toujours voulu participer à la course à la taille. Dès 2017, il rachète l’allemand Opel – dans le rouge depuis seize ans - à General Motors. Dans la corbeille d’Opel, l’anglais Vauxhall, qui compte des usines au Royaume-Uni. Il coupe dans les effectifs, se heurte au puissant IG Metall, mais finit par nouer des accords de compétitivité. Comme PSA, Opel repasse dans le vert dès l’année suivante.

Avec John Elkann, la confiance s’est établie

Le « psychopathe de la performance », comme il se décrit luimême, est l’atout clé de la fusion. C’est sans doute sa capacité à générer du cash en abaissant sans cesse le point mort de PSA qui a convaincu le clan Agnelli, premier actionnaire de Fiat Chrysler avec 14,4 % du capital de Stellantis. « C’est vrai que John Elkann et lui ne viennent pas du même milieu et ne fréquentent pas les mêmes cercles, indique l’un des cadres du groupe. Mais, lorsqu’il s’agit de business, ils parlent le même langage, et c’est

pourquoi la confiance s’est établie entre eux. » Ces dernières années, Exor, le holding familial des Agnelli, a été critiqué pour n’avoir pas investi dans l’outil industriel de Fiat ni dans la transition en faveur de véhicules plus propres. Tavares saura-t-il faire changer d’avis le premier actionnaire de Stellantis ? « Anticiper, transformer, c’est le seul moyen de rester rentable », plaide un disciple de la stratégie agile et résiliente. Mais cette fusion est d’une autre complexité que le redressement de PSA ou l’intégration d’Opel. Ce mariage fait apparaître de nombreuses fragilités : un trop grand nombre d’usines d’assemblage en Europe, soit 25 sur les 50 dans le monde, et plus de la moitié des 400 000 salariés sur le Vieux Continent. Or les dirigeants des deux groupes se sont engagés à ne fermer aucune usine à l’annonce du projet de fusion. « Si des réductions de postes ont lieu, elles ne seront pas dues à la fusion, mais à la crise mondiale qui succède à la pandémie », tempère-t-on au sein du groupe français. Malgré cette promesse, l’objectif de synergies reste ambitieux : 5 milliards d’euros par an. Principal gisement : la réduction du nombre de plateformes industrielles pour construire les véhicules. Le futur groupe projette de fabriquer les deux tiers de ses volumes

sur trois ou quatre plateformes, alors qu’il en comptera 23 à la naissance de Stellantis. Autre source d’économies : l’approvisionnement. Ensemble, les deux groupes pourront réduire leurs achats de batteries en accroissant leurs volumes. Les dépenses marketing, informatiques et logistiques seront aussi revues à la baisse. Mais pas question de réduire le portefeuille de douze marques du futur groupe. Certaines, comme Dodge, Chrysler, Lancia et même Alfa Romeo, sont pourtant en perte de vitesse. Aucun groupe au monde n’en compte autant. Mais Carlos Tavares a affirmé qu’aucune d’entre elles ne serait supprimée. ■ V. C.

FIAT

1,3 M de véhicules vendus en 2019

CHRYSLER

138 000 véhicules vendus en 2019

Les ventes de voi et hybrides résist

Carlos Tavares, président du directoire de PSA et futur directeur général de Stellantis. SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO

Historique, inédit… les qualificatifs manquent pour décrire l’effondrement des ventes de voitures neuves en France en 2020. Les immatriculations ont en effet sombré de 25 % à 1 650 118, soit autant qu’il y a… 48 ans. Le confinement de début d’année a été particulièrement désastreux, avec une chute des ventes de 72 % en mars et de 88,8 % en avril, avant un rebond cet été. Malgré cet effondrement, deux segments ont tiré parti de la crise, notamment grâce aux mesures d’incitation mises en place par le gouvernement au printemps. Ainsi, les immatriculations de véhicules électriques ont plus que doublé avec 110 913 (42 764 en 2019) unités. Quant aux hybrides rechargeables, elles ont quadruplé avec 74 590 ventes en 2020 contre 18 592 en 2019. Au total, les véhicules électrifiés (à batterie et hybrides rechargeables) ont représenté 21,5 % des immatriculations de l’année 2020.

La ZOE et l’e-208 sur le podium des électriques

AAA Data, qui collecte et analyse les données des ventes, prévoit une poursuite de cette croissance avec la reconduction du bonus écologique jusqu’à la fin du mois

LE FIGARO

ÉCONOMIE CLASSEMENT DES CONSTRUCTEURS EN MILLIONS DE VÉHICULES VENDUS EN 2019

à distance. Paradoxalement, le tsunami du Covid a donné encore plus de sens à ce grand rapprochement. Les deux constructeurs, qui occupaient fin 2019 la neuvième et la dixième place au classement mondial, sont aujourd’hui confrontés à la puissance de Volkswagen et de Toyota en ordre de marche pour investir des dizaines de milliards d’euros ces prochaines années pour réussir leur mutation dans l’électrique et le digital. Unis, PSA et FCA vont mutualiser leurs investissements et se compléter. Sur le plan géographique d’abord. PSA réalise près de 90 % de ses ventes en Europe – où le marché a chuté de 27% en 2020 - alors que FCA en totalise 66 % en Amérique du Nord, où la reprise est déjà là. Autre atout, un portefeuille de marques qui va du luxe (Maserati) au marché de masse en passant par les véhicules commerciaux. Sur le plan technologique, la fusion est une belle opportunité. PSA apparaît fin 2020 en tête des constructeurs dont les véhicules vendus ont le moins émis de CO2 alors que FCA est très en retard. À la tête de Stellantis pour cinq ans au moins, Carlos Tavares qui rêvait de piloter un bolide beaucoup plus puissant que Peugeot-Citroën tentera d’appliquer les recettes qui lui ont valu quelques étoiles chez PSA. ■

JEEP

■ Groupe

11 millions ■ Toyota

10,46 millions ■ Renault-Nissan-

Mitsubishi

9,81 millions ■ Stellantis

PSA réalise près de 90 % de ses ventes en Europe – où le marché a chuté de 27 % en 2020 – alors que FCA en totalise 66 % en Amérique du Nord, où la reprise est déjà là

»

26 000 véhicules vendus en 2019

de véhicules vendus en 2019

59 000 tures électriques ent à la crise

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2021-01-04T03:05:05c:Figaro;u:rrubler;

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de juin avant une réduction probable de son montant. Parmi les véhicules électriques vedettes les plus recherchés, deux marques françaises arrivent en haut du podium : la Renault ZOE avec 37 409 immatriculations, suivie par la Peugeot e-208, écoulée à 16 557 exemplaires. En troisième position, on trouve la Tesla Model 3 avec 6 477 immatriculations. Quant aux marques qui ont le mieux profité du bond de l’électrique, après Renault (39 672 immatriculations) et Peugeot (19 583), Volkswagen arrive en troisième position avec 7 480 immatriculations, puis Tesla (7 372) et Hyundai (5 944). Les ventes de voitures d’occasion ont aussi bien résisté avec une baisse de 4 % seulement à 5,57 millions d’immatriculations l’an dernier. Le marché de véhicules de seconde main entre particuliers a encore gagné des parts de marché, avec 63 % des immatriculations contre 61 % en 2019. Sans surprise, les véhicules diesel continuent à perdre du terrain. Leur part de marché est passée à 30,6 % (- 3,5 points sur un an), soit une chute de moitié depuis 2014. ■ V. C.

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RAM

847 000

véhicules vendus en 2019

Demain

(PSA-FCA)

7,8 millions

MASERATI

1,5 M

LANCIA

Volkswagen

véhicules vendus en 2019

Exor

Famille Peugeot

État français via BPI France Dongfeng

(famille Agnelli)

14,4 %

7,2 % 6,2 %

5,6 %

ACTIONNARIAT DE STELLANTIS en % après la fusion PSA-FCA 66,6 % Flottant

-25% de véhicules neufs

vendus en France en 2020 par rapport à 2019. Malgré cet effondrement, les ventes de véhicules électriques ont plus que doublé et celles d’hybrides rechargeables ont quadruplé

L'ÉVÉNEMENT

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Le gouvernement prolonge les aides incitatives à l’embauche des jeunes Le plan « un jeune une solution » est étoffé de nouvelles aides financières pour les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi. CORINNE CAILLAUD £@corinnecaillaud

SOCIAL Avec la crise sanitaire, la jeunesse fait l’objet de toute l’attention du gouvernement. L’exécutif en a fait la priorité du plan de relance de l’économie, en annonçant dès juillet dernier le dispositif « un jeune une solution ». Quelque 6,7 milliards d’euros ont été déployés pour mettre le pied à l’étrier des 750 000 jeunes qui, comme chaque année, arrivent sur le marché du travail. Malgré quelques mailles encore trop lâches, ce plan a joué son rôle de filet de sécurité. Mais le deuxième confinement et le nouveau coup porté à l’économie et à l’emploi l’ont rendu insuffisant. En novembre, le chômage est en effet reparti à la hausse, particulièrement chez les jeunes. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est donc contrainte de revoir sa copie. Elle a annoncé ce week-end dans le JDD le prolongement de certaines aides, d’autant, prévient-elle, que « la situation sanitaire va rester difficile dans les prochaines semaines ». Si les modalités doivent être présentées au premier ministre, après concertation avec les partenaires sociaux, Élisabeth Borne a indiqué que la prime de 4 000 euros, mesure phare du plan « un jeune une solution » se poursuivra au-delà de janvier 2021. Celle-ci est versée pour toute embauche d’un jeune de moins de 26 ans en contrat à durée indéterminée (CDI) ou en contrat à durée déterminée (CDD) de plus de trois mois. Jusqu’ici plus de 220 000 primes ont été attribuées, moitié moins que l’objectif initialement fixé de 450 000 contrats signés en 2020. La collecte des statistiques en la matière prend toutefois du temps, puisque les dirigeants ont quatre mois pour demander le versement de la prime. La faiblesse des premières remontées chiffrées a d’ailleurs laissé un temps le patronat sceptique quant à l’élan que cette prime allait susciter chez les employeurs. Au total, 1,052 million de jeunes

ont été engagés en CDI ou en CDD de trois mois minimum entre août et fin novembre, indique le ministère du Travail.

Une année record pour l’apprentissage

Les aides incitatives à l’apprentissage seront également prorogées. Actuellement, pour la signature d’un contrat avec un jeune de moins de 18 ans, le patron bénéficie d’un financement de 5 000 euros. Un soutien porté à 8 000 euros lorsque l’apprenti est majeur. Signe que l’initiative a porté ses fruits: avec 440 000 contrats signés, les entrées en apprentissage en 2020 sont supérieures à celles de 2019, qui fut déjà une année record (353 000 apprentis). Là encore, les dirigeants ont joué le jeu et ont recruté, malgré le manque de visibilité auquel est confronté le monde de l’entreprise. Des organisations patronales ont relayé les différentes mesures à grand renfort de communication, à l’instar du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD). Fin août il avait déployé auprès de ses 5 000 adhérents l’opération « Un JD (jeune dirigeant), un alternant ». Avec plus de 2 000

contrats ouverts au 30 octobre, l’objectif de recruter 1 500 apprentis a donc été dépassé. Autre motif de satisfaction pour le gouvernement : 560 000 jeunes se sont orientés vers un parcours d’insertion vers l’emploi. Par ailleurs, comme il s’y était engagé dès novembre, le gouvernement va compléter son plan « un jeune une solution ». Le nombre des bénéficiaires du dispositif Garantie jeune, qui permet aux chercheurs d’emploi d’être accompagnés et de percevoir 500 euros par mois, sera porté de 100 000 à 200 000. De plus, les jeunes majeurs en formation professionnelle se verront également verser une aide mensuelle de 500 euros, tout comme les nouveaux diplômés précédemment boursiers et actuellement inscrits à Pôle emploi. Enfin, un soutien financier sera également accordé aux jeunes qui disposent d’un accompagnement intensif à Pôle emploi ou à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). L’extension de ces mesures sera loin d’être négligeable pour les finances publiques, puisque leur coût va s’accroître de 400 millions d’euros. ■

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a annoncé le prolongement de certaines aides, notamment la prime de 4 000 euros, mesure phare du plan « un jeune une solution », qui se poursuivra au-delà de janvier 2021. JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO

Bercy anticipe les grandes ruptures économiques de l’après-Covid Les économistes du Trésor planchent sur la gestion de la dette, la réallocation des facteurs de production et le numérique. ANNE DE GUIGNÉ £@adeguigne

POLITIQUE ÉCONOMIQUE L’année 2020 s’est achevée dans la confusion, sur fond de crainte d’une troisième vague de l’épidémie. Malgré le début des campagnes de vaccination, le premier semestre 2021 s’annonce tout aussi incertain. Depuis mars dernier, l’économie est ainsi tributaire des aléas sanitaires. Partout, c’est le virus qui fixe le calendrier des politiques. Et les dirigeants ont bien du mal à se projeter à plus long terme. Dans cet environnement fragile, Bruno Le Maire a demandé cet automne aux économistes de la Direction du Trésor, à Bercy, de se pencher sur les grandes ruptures induites par le coronavirus. Ces derniers ont sélectionné trois axes de travail. « Nous planchons sur trois grandes thématiques de l’économie postCovid : la dette publique, la réallocation des facteurs de production dans les différents secteurs et l’impact de la révolution numérique, confie Agnès Bénassy-Quéré, chef économiste du Trésor. Nous rendrons une

note avec nos analyses sur ces sujets courant février. » Alors que la dette publique a continué de grimper au troisième trimestre, pour atteindre 116,4 % du produit intérieur brut (PIB) fin septembre et qu’elle est attendue à 119,8 % pour la fin de l’année, la question de l’endettement est bien sûr cruciale. D’autant que la trajectoire de la France tend à diverger avec la moyenne européenne.

« Ne pas se lancer dans de l’ajustement structurel »

« Au sujet de la dette publique, nous ne travaillons pas sur un scénario d’annulation mais sur la manière de gérer cette dette supplémentaire dans les décennies à venir, précise Camille Sutter, conseillère de politique économique auprès du directeur du Trésor. Nous sommes convaincus qu’il ne faut pas à court terme se lancer dans de l’ajustement structurel. » En parallèle des travaux du Trésor, Bruno Le Maire recevra aussi fin février ou courant mars, le rapport de la commission Arthuis en charge de la « dette Covid ». Avec ces travaux, le ministre espère sor-

tir l’opinion publique de son indifférence actuelle vis-à-vis des finances publiques et démontrer que les taux d’intérêt bas ne résolvent pas tout. Le deuxième volet de travail du Trésor est tout aussi crucial. Il s’agit de réfléchir, secteur par secteur sur l’impact à long terme de l’épisode du coronavirus sur la productivité, sur la manière dont l’allocation du capital et du travail vont évoluer. Aujourd’hui les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie, du tourisme, des transports et, particulièrement l’aviation, souffrent fortement des restrictions. Qu’en restera-t-il dans cinq ans ? Derrière les promesses politiques d’investir massivement dans la santé et la transition énergétique, à quelles réalités faut-il s’attendre ? Parmi les grandes ruptures provoquées par le Covid, le Trésor a enfin décidé d’approfondir la question de l’explosion du numérique. La révolution des télécommunications ne date évidemment pas des confinements mais ces derniers l’ont largement accélérée, notamment par le développement du télétravail. ■

« deAulasujet dette

publique, nous ne travaillons pas sur un scénario d’annulation mais sur la manière de gérer cette dette supplémentaire dans les décennies à venir

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CAMILLE SUTTER, CONSEILLÈRE DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE AUPRÈS DU DIRECTEUR DU TRÉSOR

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orbite

lundi 4 janvier 2021

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

32 ÉCONOMIE

Trump poursuit sa guerre commerciale Après avoir imposé de nouvelles surtaxes aux produits européens dans le conflit Airbus-Boeing, Washington pourrait dégainer des représailles à la « taxe Gafa » sur une série d’autres articles français. FABRICE NODÉ-LANGLOIS £@FNodeLanglois

COMMERCE INTERNATIONAL Pas de trêve des confiseurs dans le bras de fer commercial entre les États-Unis et l’Europe. À la veille du changement d’année, Donald Trump a décidé d’augmenter les droits de douane à compter du 12 janvier sur une série de produits français et allemands, en rétorsion à des mesures de même nature sur des produits américains, dans le cadre du conflit entre Boeing et Airbus sur les subventions à l’aéronautique. Ces taxes, notamment sur les pièces détachées d’avions ou les vins (lire ci-dessous), s’ajoutent à d’autres déjà appliquées sur les vins et les fromages français. Airbus a dénoncé une « escalade contre-productive ». Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, regrette une décision « inamicale ». Ce pourrait ne pas être la fin. À moins de trois semaines de la passation de pouvoir à la MaisonBlanche, Donald Trump pourrait aussi décider d’exécuter, ce mercredi, une menace qu’il brandit contre la France dans un autre différend, celui sur la taxation des

géants du numérique. Cette date du 6 janvier correspond à la fin d’un délai de 180 jours de suspension de ces droits de douane punitifs que l’USTR, l’Administration américaine du représentant au commerce extérieur, avait annoncé le 10 juillet. Sacs à main, rouge à lèvres, crèmes solaires ou savons « made in France », une liste précise de 21 catégories de produits pourrait être surtaxée de 25 % à leur entrée aux États-Unis. Soit environ 1,3 milliard de dollars de biens.

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milliard de dollars

de biens français pourraient être taxés

« Risque fort » Dès que la France a adopté, en juillet 2019, sa taxe sur les services numériques, surnommée « taxe Gafa », sur les entreprises qui ont un chiffre d’affaires mondial supérieur à 750 millions d’euros et des recettes issues du numérique en France de plus de 25 millions d’euros, Donald Trump avait menacé Paris de représailles. Au terme d’une enquête, l’USTR, dirigé par le très chevronné Bob Lighthizer, a conclu que la taxe française était « discriminatoire » à l’égard des sociétés américaines. Paris juge la procédure américaine contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Paris avait, au début de l’année, suspendu la collecte de sa taxe, dans l’espoir d’un accord sur le projet de taxation mondiale du numérique, une négociation à 137 pays orchestrée par l’OCDE. Mais Washington bloquant ce processus, Bercy a repris la collecte. « On espère toujours que les États-Unis ne mettront pas leur menace à exécution mais le risque est fort », glisse une source diplomatique française. Ces derniers mois, Bruno Le Maire s’est entretenu à de nombreuses reprises avec son homologue Steve Mnuchin et avec Bob Lighthizer, arguant que l’Union européenne serait solidaire et riposterait. La politique commerciale étant une compétence de l’UE, la France, membre du marché unique, ne peut en effet appliquer, seule, des surtaxes douanières. « À la fin, c’est Trump le patron. Il déci-

dera, selon des considérations de politique intérieure, en fonction de ce qu’il veut léguer », commente une source gouvernementale à Paris. Paris, première visée par l’Administration Trump, n’est plus seule. À mesure que d’autres pays européens ont mis sur les rails leur propre « taxe Gafa », ils se sont aussi retrouvés dans le collimateur douanier. C’est le cas de l’Espagne, de l’Italie, et même de l’Union européenne, indique un officiel français. Bruxelles prépare en effet une taxe européenne sur les services numériques pour le cas où la taxe mondiale échouerait. La Commission s’est engagée à riposter. Ce ne serait cependant pas en surtaxant à son tour des produits américains importés mais en suivant les recours, forcément longs, à l’OMC. La Commission prépare par ailleurs

un nouveau règlement permettant une riposte plus rapide mais qui est encore dans les limbes. Si la surtaxe douanière s’abat le 6 janvier sur les articles de maroquinerie et les produits de beauté français, quel pourrait être l’impact pour leurs fabricants ? LVMH, qui produit sur le territoire américain, devrait être moins affecté qu’Hermès par exemple. « Mais il risque forcément d’y avoir une baisse soit de chiffre d’affaires, soit de marge », résume un observateur du dossier. Quelles que soient les intentions de la future Administration Biden à l’égard de la France, si Trump enclenche les nouvelles surtaxes contre les sacs à main et les cosmétiques, il aura offert un cadeau à son successeur. Lequel disposera d’entrée de jeu d’un levier dans ses discussions avec l’Europe. ■

exportent tous les ans 45 % de leurs volumes outre-Atlantique, soit 98 millions de bouteilles pour plus de 1,5 milliard d’euros. Boisson star des rappeurs et très prisée de la communauté afro-américaine, cette eau-de-vie y connaît même ces dernières années des problèmes d’approvisionnement. Comme le champagne, le cognac avait échappé à la première vague des taxes en 2019. Notamment grâce à LVMH, que Donald

Trump avait de son propre aveu souhaité ménager après que le géant du luxe, leader sur ces deux boissons, a construit un nouvel atelier Louis Vuitton au Texas. L’engagement n’aura que peu duré. Devant Rémy Martin propriétaire de l’iconique Louis XIII, LVMH sera certainement le groupe le plus affecté par cette escalade fiscale. Son cognac Hennessy est le troisième contributeur aux profits du groupe derrière Louis Vuitton et Sephora, et il est archi-

leader aux États-Unis avec la moitié de ses ventes mondiales. Autres victimes des taxes américaines, les acteurs aéronautiques tricolores et allemands. Audelà des avions entiers déjà taxés à 15 %, ce sont désormais des pièces de fuselage et d’empennage qui rejoignent la liste des produits visés. Airbus a souligné jeudi le non-sens d’une décision qui pénalise « l’industrie manufacturière, les travailleurs et les consommateurs américains ». ■

Nouveau coup de semonce dans les vignobles français OLIVIA DETROYAT £@Oliviader

Vignobles et avions français font à nouveau les frais du bras de fer commercial entre les États-Unis et le Vieux Continent. Épargné par une première vague des taxes en octobre 2019 sur les vins tranquilles français dans le cadre d’un vieux litige entre Boeing et Airbus, c’est un des symboles du vignoble tricolore qui est cette fois touché. À savoir le cognac, qui comme les vins tranquilles de plus de 14 degrés, rejoindra le 12 décembre la liste des produits français soumis à un droit de douane de 25 % aux frontières américaines. Mises en place il y a 15 mois, ces mesures de rétorsion de l’Administration Trump, élargies le 31 décembre, ne touchaient jusque-là que les vins tricolores non

effervescents de moins de 14 degrés, et dans des contenants de moins de 2 litres. Désormais tous les vins tranquilles, y compris en vrac, sont concernés. Ainsi que certains spiritueux. Une décision qui suscite la « colère » et la « consternation » des exportateurs français du secteur. Ils estiment à 1 milliard d’euros le manque à gagner cette année, après 600 millions en 2020, liés au premier volet des taxes. Avec près de 20 % du chiffre d’affaires à l’export, les États-Unis sont en effet le premier marché international des producteurs de vins et spiritueux français.

Le cognac visé Ciblant à dessein les fleurons agricoles et industriels des pays européens, la mesure touche au cœur les acteurs du cognac, qui

À l’image du cognac Hennessy (LVMH), les producteurs du spiritueux, qui exportent annuellement 45 % de leurs volumes outre-Atlantique, sont directement touchés par la mesure douanière. REGIS DUVIGNAU/REUTERS

Fin du système unique au monde de double monnaie à Cuba Entre l’inflation qui explose et la crise du Covid, la nouvelle année s’annonce rude sur l’île castriste.

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Nous sommes disposés à discuter de n’importe quel sujet. Ce que nous ne sommes pas disposés à négocier, (…) c’est la révolution, le socialisme et notre souveraineté LE PRÉSIDENT CUBAIN, MIGUEL DIAZ-CANEL

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CARAÏBES A l’aube du 1er janvier, « année 62 du triomphe de la Révolution », selon l’expression consacrée, les Cubains se sont réveillés plus pauvres que la veille. À minuit pile, un cataclysme monétaire s’est produit. La Havane a éliminé le peso convertible (CUC), en principe surtout utilisé par les touristes. Seul le peso cubano (CUP) a désormais cours, mettant fin à ce système unique au monde. « C’est de la folie. Les gens dépensent tous leurs CUC pour n’importe quel achat », lançait Pedro, un Havanais, à l’avant-veille du Dia Cero (jour zéro). Le dollar, au cours officiel de 24 CUP, s’échange le double sur le marché parallèle et il ne cesse de grimper. L’abandon du CUC se fait au profit du billet vert, indispensable pour acheter dans les meilleures boutiques où tout se paie uniquement en dollars. En fait, une dualité monétaire en remplace une autre. Avec le Dia Cero et la hausse des prix annoncée, l’épargne des Cu-

bains sera laminée. « Mon père possède 25 000 CUP (1 040 dollars) d’épargne. Nous allons presque tout perdre. Il n’est pas possible d’acheter des devises. Les banques n’en ont pas », confie Yudalys, une infirmière alors que la nouvelle année est pavée d’inconnues. Les autorités ont bien prévu de multiplier les salaires par cinq, mais les prix flambent déjà beaucoup plus. Tel le pain de 80 grammes dont le prix est multiplié par 20. Quelle bonne nouvelle alors ? Les croque-morts ne factureront que 4 pesos par kilomètre le transport d’un corps ! C’est à peu près tout.

tre. Le régime a choisi le pire moment pour mener cette réforme monétaire pourtant nécessaire, repoussée depuis une décennie, alors que Cuba a connu une embellie économique entre 2012 et début 2017. Les sanctions à répétition imposées par Donald Trump ont depuis fait plonger l’économie. Avec la crise du Covid, l’île ne devrait accueillir que 1,1 million de touristes en 2020, contre quatre fois plus l’année précédente. Le

PIB s’est effondré de 11 % l’an dernier. Il faut remonter à 1993, avec une chute de 14 % du PIB après la disparition de l’URSS, pour connaître pire. La situation n’est pas meilleure sur le front des investissements étrangers. La Russie a gelé en décembre un contrat de 2,3 milliards de dollars de rénovation du réseau ferré cubain. Seul espoir, outre l’export de services médicaux, la relance du tourisme. L’aéroport de La Hava-

Chute du tourisme Au-delà de l’unification monétaire, le régime met fin aux subventions du carnet de rationnement. « Le gaz liquide va passer de 7 pesos à 213 pesos la bonbonne de 10 kg. L’électricité, l’eau augmentent. Je loue une “casa particular” (gîte) aux touristes. Je vais répercuter les augmentations sur le prix de location. J’aurai moins de clients », confie une propriétaire. Le secteur privé, à la peine, pourrait disparaî-

STRINGER/REUTERS

HECTOR LEMIEUX

À La Havane, le 29 décembre dernier, des Cubains font la queue pour acheter du poisson et se débarrasser de leurs billets en pesos convertibles.

ne a rouvert ses portes aux voyageurs le 15 novembre, après huit mois de fermeture. Les autorités sanitaires, dont la gestion de la crise du coronavirus a été une réussite, soumettent les passagers à un test PCR à l’arrivée, puis à un autre cinq jours plus tard. Las, les voyageurs cubano-américains ou russes ont fait grimper à nouveau les chiffres de l’épidémie. La Havane réduira dans les prochains jours les vols en provenance de plusieurs pays. Le véritable espoir pour l’île communiste est un réchauffement des relations avec les États-Unis. Joe Biden a promis de renouer avec la politique de Barack Obama et de faciliter les envois d’argent des Cubano-Américains à leurs familles, mais ces mesures pourraient être conditionnées à une démocratisation de l’île. Ce à quoi le président, Miguel Diaz-Canel, a répondu à la mi-décembre : « Nous sommes disposés à discuter de n’importe quel sujet. Ce que nous ne sommes pas disposés à négocier, (…) c’est la révolution, le socialisme et notre souveraineté. » ■

LE FIGARO

ENTREPRISES

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Le succès des fêtes n’a pas sauvé l’année des commerçants À l’exception du jouet, le rebond de la consommation à Noël n’a pas compensé les fermetures de novembre.

Estimation maximale

du manque à gagner des acteurs du textile et de la chaussure en novembre-décembre

COMMERCE Les derniers cadeaux de Noël à peine déballés, les commerçants « non essentiels » font les comptes de fêtes de fin d’année très attendues après le confinement de novembre. Si les acteurs du jouet attendront que les étrennes soient dépensées pour confirmer qu’ils ont réussi à sauver leur année, le moral est bien plus morose chez le reste des vendeurs. Certes, « nous avons ressenti une vraie envie de consommer, avec des villes moyennes qui ont mieux fonctionné que les grandes métropoles touchées par l’absence de touristes et le retour des grandes manifesta-

tions », souligne Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce. Mais, malgré le succès du Black Friday (décalé au 4 décembre), les mesures sanitaires dans les magasins pour des achats les plus sereins possible, un calendrier favorable offrant deux jours de plus pour faire ses emplettes de Noël et la volonté des Français de se faire plaisir, les bonnes ventes de décembre ne compenseront pas le manque à gagner du reconfinement. Après avoir été contraints de baisser à nouveau le rideau 28 jours sur 31 en novembre, les professionnels du textile, de la bijouterie, de la parfumerie ou de la chaussure finiront 2020 en retrait de 20 à 25 %,

estime le Conseil du commerce de France (CdCF). « Sur l’habillement, malgré le rattrapage de décembre qui finira en positif, les pertes cumulées sur novembre et décembre atteindront 25 à 30 % », précise Yohann Petiot.

Boom des ventes en ligne Un constat que confirment les centres commerciaux du CNCC, « avec une fréquentation en berne de 10 à 15 % mais des paniers moyens plus hauts, et un mois de décembre qui devrait être légèrement positif ». Du côté des grands magasins, dans les grandes métropoles, « les ventes ont été affectées par l’absence de clientèle étrangère », détaille l’Alliance du commerce.

Seule consolation, le boom des ventes en ligne, qui ont permis pour ceux présents sur ce canal de compenser un peu le manque à gagner. Une tendance confirmée chez Cdiscount, second acteur de l’e-commerce en France derrière Amazon (4 milliards d’euros de chiffre d’affaires), qui note la semaine de Noël, une croissance du trafic sur son site « de 20 à 30 % ». Seuls les acteurs du jouet auront vraiment profité du rush de fin d’année pour effacer leurs pertes de l’automne. Sur le dernier trimestre, qui pèse 60 % de leur activité, les ventes de la filière devraient être en hausse, estime Philippe Gueydon, coprésident de la Fédération des commerçants de jouets (FCJPE).

EN BREF

Olivier Andriès prend les commandes de Safran

LE BITCOIN AU-DESSUS DES 30 000 DOLLARS £ Après le seuil des 20 000 dollars franchi le 16 décembre, la cryptomonnaie bitcoin a dépassé les 30 000 dollars samedi pour la première fois de son histoire, atteignant 31 502,77 dollars.

LVMH FINALISE LE RACHAT DE TIFFANY £ Les actionnaires de Tiffany ont donné jeudi dernier leur accord au rachat du joaillier par LVMH pour 15,8 milliards de dollars. La finalisation du rachat est prévue le 7 janvier, a annoncé le groupe de luxe français dirigé par Bernard Arnault.

Le nouveau directeur général arrive à la tête du motoriste et équipementier en pleine crise sanitaire. Il dévoile sa feuille de route au « Figaro ». VÉRONIQUE GUILLERMARD £@vguillermard

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AÉRONAUTIQUE Une page se tourne chez Safran. Le 1er janvier, Olivier Andriès, 58 ans, a succédé à Philippe Petitcolin, 67 ans, à la tête du motoriste et équipementier aéronautique, avec pour mission de le propulser dans le monde d’après Covid-19. Après un peu plus de cinq ans de mandat, Philippe Petitcolin transmet un groupe solide technologiquement et financièrement, qu’il a recentré sur son cœur de métier. Cela, via trois décisions stratégiques : la cession de Morpho, la filiale identité-sécurité, en 2016, l’acquisition de Zodiac, leader des équipements cabine, en 2018 et l’unification, en 2016, des marques (Messier Bugatti, Hispano Suiza…) sous le seul nom de Safran. Le groupe, dont la valeur boursière a bondi de 77,5 % en cinq ans, y a gagné en visibilité. « C’est un grand honneur et une fierté de prendre la direction générale de ce groupe dont la première richesse réside dans ses équipes et ses talents. J’aborde mon mandat avec la conscience des enjeux dans ce moment particulier que traversent le monde et l’aéronautique », confie le nouveau directeur général de Safran, dans un entretien au Figaro. Olivier Andriès pourra s’appuyer sur vingt-cinq ans d’expérience dans l’aéronautique. « Ce n’était pas une passion d’enfance, avoue ce fils de chirurgien-dentiste. J’ai eu le déclic lors de ma première visite au salon du Bourget en 1991. J’étais alors à la Direction du Trésor. J’avais déjà envie d’être dans le camp des bâtisseurs, celui des industriels. J’ai alors su que j’avais trouvé ma voie. » Il évoque ses jeunes années à l’institut Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque, et les balades sur les plages du nord où a eu lieu l’opération Dynamo en 1940, le plan de rembarquement des troupes britanniques. Un premier contact avec l’histoire d’où est née une passion qui ne l’a plus quitté. Après « Ginette », la prépa du lycée Sainte-Geneviève à Versailles, et une fois diplômé, le jeune X-Mines commence sa carrière

dans les cabinets ministériels. À 31 ans, le « gars du Nord, réservé en dehors et sympa en dedans », selon un de ses amis, est recruté par Jean-Luc Lagardère en 1995. Olivier Andriès devient le directeur adjoint de la stratégie du patron de Matra puis son conseiller spécial en 1998. À ce poste, il participe à la campagne européenne, qui a donné naissance à EADS, rebaptisé Airbus. « J’ai beaucoup travaillé avec lui à cette époque. C’est un X-Mines qui en a toutes les qualités mais sans les défauts de nos chers X-Mines. Il est accessible et capable d’autocritique », raconte le normalien Philippe Camus, ex-coprésident d’EADS.

TOTAL DÉBOUTÉ PAR LE CONSEIL D’ÉTAT £ Le Conseil d’État a rejeté jeudi un recours de Total qui attaquait un décret de 2019 excluant les produits à base d’huile de palme de la définition des biocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal.

Olivier Andriès, dans son bureau, au siège de Safran, le 16 décembre dernier. FRANÇOIS

TESLA BAT LES PRÉVISIONS DE VENTES

BOUCHON/LE FIGARO

La route vers les sommets est encombrée

Olivier Andriès garde un souvenir mémorable de Jean-Luc Lagardère, « un personnage fascinant et inspirant » qui avait « une capacité naturelle à embarquer ses équipes ». En charge de la stratégie chez Airbus, il s’illustre au milieu des années 2000 lorsque l’avionneur est attaqué sur le segment des long-courriers par le Boeing 787 Dreamliner. « La première version de l’A350 n’avait pas le succès commercial escompté. Olivier a coordonné avec brio sa redéfinition, qui a conduit au lancement du tout nouvel A350 XWB devenu depuis le superbe succès que l’on connaît », souligne Fabrice Brégier, ex-patron d’Airbus et actuel PDG de Palantir. Mais la route vers les sommets chez Airbus est encombrée. Olivier Andriès rejoint Safran en mars 2008. À nouveau en charge de la stratégie – fil rouge de son parcours – il goûte à l’opérationnel à la direction des activités défense, moteurs d’hélicoptères et d’avions. « Il s’est bien adapté à la culture Safran, faite de fierté technologique et de modestie. Ce n’était pas gagné, car chez Airbus, le syndrome du premier de la classe d’Olivier s’était aggravé », raconte un de ses proches. Les administrateurs de Safran pensent naturellement à lui lorsque s’ouvre la succession de Philippe Petitcolin. D’autant que son plus sérieux concurrent, Bruno Even (49 ans à l’époque) a quitté

Avec « des ventes excellentes de + 5 % en décembre chez King Jouet », explique celui qui dirige également cette enseigne de 275 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour tenter de rattraper leur retard, les magasins se passeront donc de trêve des confiseurs cette année. Alors que les soldes d’hiver ont été décalés au 20 janvier pour éviter de brader la marchandise non vendue, les professionnels ont demandé à pouvoir ouvrir tous les dimanches de janvier. Ce qui est déjà validé dans le Pas-de-Calais, la Meurtheet-Moselle ou en Bretagne. Un moyen de renflouer les caisses, à nouveau pénalisées par le couvrefeu avancé à 18 heures depuis samedi dans 15 départements. ■

J’aborde « mon

mandat avec la conscience des enjeux dans ce moment particulier que traversent le monde et l’aéronautique

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OLIVIER ANDRIÈS

Safran en 2018, pour diriger la division hélicos d’Airbus. « Nous avons aussi regardé des profils extérieurs et nous avons choisi Olivier Andriès. Il conjugue toutes les qualités objectives nécessaires : un parcours industriel remarquable, des qualités commerciales et de stratège ainsi qu’une grande expérience internationale », développe Ross McInnes, président du conseil d’administration. À cela s’ajoutent des valeurs personnelles. « Il est très solide humainement et moralement », résume Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paris, qui s’est lié d’amitié avec lui au Corps des Mines. « Véritable ingénieur passionné de technologie, il est calme, posé et analytique. Il a la capacité d’entrer dans les sujets les plus difficiles de façon concrète et détaillée, sans se perdre dans leur complexité et tout en conservant une vision stratégique d’ensemble claire. Ceci explique son efficacité dans l’exécution et la mise en œuvre des projets », ajoute Jean-Laurent Bonnafé. « À sa façon, il sait mobiliser les équipes. C’est fondamental dans l’aéronautique aujourd’hui qui, n’ayant connu que la croissance depuis soixante-dix ans, vit un choc sans précédent et sans équivalent », explique Philippe Delmas, ancien d’Airbus et président de la société de conseils PHD Associates. À ce moment de remise en cause des acquis pour l’industrie, une de ses forces réside dans « une pensée rationnelle ancrée dans les faits, et donc sans conservatisme », ajoute-t-il. Aux yeux de certains, il devra fendre l’armure pour incarner Safran et imposer son leadership. « C’est un homme réservé

mais le job transforme la personne. Il va se révéler », estime Philippe Camus. Olivier Andriès aborde son mandat avec confiance. Cela, pour trois raisons : « Le trafic aérien repartira. L’incertitude réside dans le rythme du rebond mais l’avion est et restera l’outil de connexion entre les hommes, d’accélération des échanges et un contributeur à la paix dans le monde. Dès que ce sera possible, les voyageurs seront au rendez-vous. » « Je suis confiant car nos équipes, et nous l’avons démontré depuis le début de la crise, sont pleinement engagées et solidaires, ajoute-t-il. Enfin, je suis confiant car notre modèle économique est solide. Parmi nos facteurs de résilience, la défense, qui représente 20 % de notre activité. » Sa feuille de route tient en trois priorités : l’avion vert, « l’enjeu stratégique numéro un ». Il est convaincu que la crise du Covid19 « a exacerbé la conscience de l’enjeu climatique ». Deuxième priorité : le renforcement de la souveraineté européenne, via Ariane Group, codétenue avec Airbus, qui garantit un accès autonome à l’espace à l’Europe et dans la défense, via le programme de Système de combat aérien du futur franco-allemand. Safran est l’architecte des moteurs du futur avion de combat. Troisième priorité : l’accélération de la transformation digitale, qui est « un enjeu de performance et de qualité ». L’agenda est bien chargé, avec, pour premier rendez-vous avec le monde extérieur, la présentation des résultats 2020 et les perspectives 2021, en février. ■

£ Tesla a vendu 499 550 véhicules en 2020, mieux que les attentes des analystes de Wall Street, mais en deçà des prévisions du PDG, Elon Musk, qui anticipait, au début de l’année, des ventes supérieures à 500 000.

AXA CÈDE SES ACTIVITÉS EN GRÈCE £ L’assureur français Axa a annoncé jeudi avoir conclu un accord avec son homologue italien Generali afin de lui céder ses activités en Grèce pour 165 millions d’euros.

LES PETITES LIGNES FERROVIAIRES AUX RÉGIONS £ Le ministère de la Transition écologique a publié jeudi un décret permettant de transférer aux régions la gestion des petites lignes ferroviaires, ce qui clarifie le cadre juridique de l’ouverture à la concurrence de ces liaisons.

5G : RECOURS REJETÉS £ Le Conseil d’État a rejeté jeudi plusieurs recours pour « excès de pouvoir » dans la procédure d’attribution des fréquences 5G par l’État, déposés par des associations et le syndicat CFECGC d’Orange. Il estime que le gouvernement n’a pas contredit le principe de précaution relatif à la santé humaine.

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» Des commerçants exaspérés par le couvrefeu à 18 heures » Les secteurs d’activité et les emplois qui auront le vent en poupe en 2021 www.lefigaro.fr/economie

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DÉCIDEURS

MANAGEMENT Russell Reynolds Associates - 1 500 personnes dans 46 pays et 768 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2019 conseille les entreprises pour le recrutement et l’évaluation de leurs dirigeants. Basé à New York, son PDG, Clarke Murphy, occupe une position privilégiée pour analyser les nouvelles exigences des conseils d’administration depuis le déclenchement de la crise sanitaire. LE FIGARO. - Comment les PDG vivent-ils le télétravail ? Clarke MURPHY. - La plupart des conseils d’administration se tiennent en visioconférence. Tout le monde a découvert l’intérieur des maisons des uns et des autres ! Dans des situations de crise, le partage d’informations est essentiel pour les dirigeants afin d’orienter les décisions, déterminer les consignes à donner, notamment pour protéger la santé des collaborateurs. Tout cela ne se fait pas à distance comme au bureau. Beaucoup se demandent aussi comment travailler virtuellement la culture d’entreprise, très affectée par les nouveaux modes de travail. Avec l’essor du télétravail, les patrons devront développer leur leadership, avoir une vision et savoir la partager, se montrer capables d’empathie envers leurs équipes pour les souder et les motiver. Cette crise fait-elle évoluer les qualités requises pour être nommé PDG, les critères sur lesquels ils sont recrutés ? Elle est plus difficile à surmonter pour ceux qui sont moins enclins à communiquer, à faire passer les messages et à embarquer les troupes. Les compétences de communication sont donc plus importantes qu’auparavant. Mais les profils recherchés ont aussi changé parce que la pandémie a montré la nécessité d’avoir des dirigeants agiles, réactifs, très à l’aise avec le digital. Les consommateurs ont, ces derniers mois, accéléré le virage vers le numérique. Cela met la pression sur les dirigeants pour faire avancer les entreprises dans ce sens. Enfin, une autre tendance - sensible déjà avant la pandémie, mais qui gagne du terrain - est la volonté des conseils d’administration de recruter des femmes ou des hommes qui pensent et agissent à long terme, pas seulement pour les résultats financiers des prochains trimestres. Quelle est la cause de cette nouvelle préoccupation ? Une conviction commence à grandir : pour réussir, le dirigeant doit prendre en compte l’intérêt de toutes les parties prenantes de l’entreprise (les salariés, les fournisseurs, les clients…). Cela implique de réfléchir à son impact sur

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Clarke Murphy « Le numérique met la pression sur les dirigeants » Pour le PDG de Russell Reynolds, la crise a changé le profil des candidats pour piloter les grandes entreprises.

la société et sur l’environnement. L’entreprise ne pourra pas, par exemple, retenir les talents si elle n’adopte pas cette ligne de conduite. Elle risque de perdre des clients et même d’être moins attractive pour les marchés financiers, qui commencent à adopter la même logique. Désormais, la Bourse valorise davantage les entreprises qui ont des stratégies et un comportement « responsables », durables, un « impact » positif. Il n’est donc pas étonnant que, de plus en plus souvent, au moment de choisir un dirigeant, le conseil d’administration prenne aussi en compte ces exigences. Comment le candidat pense-t-il faire avancer l’entreprise sur ces questions ? Que prévoit-il pour réduire les émissions de CO2 ? Cette question de l’impact est-elle pour autant décisive pour le conseil d’administration ? Non, pas encore. Plus de 90 % des dirigeants pensent que l’impact est important, mais, jusqu’à récemment, ce sujet n’était mentionné que dans 4 % des descriptions de poste. Cependant, aujourd’hui, c’est un point sur lequel un nombre croissant de candidats sont évalués. On ne regarde pas uniquement l’expérience. Ce qui importe n’est pas tant qu’ils aient été auparavant à la tête d’une entreprise en pointe sur la transition écologique que leur capacité à améliorer

« Les patrons français sont admirables, car il faut beaucoup de talent dans un pays où les contraintes réglementaires sont aussi lourdes », juge Clarke Murphy. RUSSELL REYNOLDS

l’impact de l’entreprise s’ils prennent le poste. Les dirigeants des petites et moyennes entreprises, moins souvent cotées en Bourse que les grandes, sont-ils aussi entraînés dans cette voie? Cela vient pour elles aussi, car leurs clients et les collaborateurs le leur demandent. Les évolutions se font sentir également dans les entreprises détenues par les fonds

CONFIDENCES GARDEZ-VOUS UN OBJET FÉTICHE SUR VOTRE BUREAU ? Une photo de ma famille, que je change chaque année en janvier. Et une photo de l’océan, pour me rappeler que si je suis ici, à travailler, c’est pour retourner naviguer. VOTRE SECRET POUR DÉCOMPRESSER ? Naviguer avec ma famille, chaque fois que je le peux, mais aussi, plus généralement, le sport (le vélo, la course…). QUELLE QUALITÉ APPRÉCIEZ-VOUS LE PLUS CHEZ VOS COLLABORATEURS ? La confiance est ce que je valorise le plus dans ma relation avec eux. LE DÉFAUT QUE VOUS NE SUPPORTEZ PAS ? La superficialité.

de capital-investissement qui ont aussi aujourd’hui une vision de plus long terme qu’avant, eux qui pourtant avaient la réputation d’être très axés sur le court terme. Blackstone ou KKR, par exemple, veulent des entreprises responsables car les investisseurs qui leur confient de l’argent le souhaitent. S’ils ne se montrent pas soucieux de l’impact, ils ne lèveront plus de capitaux. Comment jugez-vous les PDG européens ? Ils ont été précurseurs sur le sujet de la durabilité et ont fait d’immenses progrès sur le volet international, pour développer leurs entreprises dans le monde entier. Et les patrons français ? Ils sont admirables, car il faut beaucoup de talent, dans un pays où les contraintes réglementaires sont aussi lourdes, pour diriger une entreprise confrontée à la concurrence mondiale, maintenir l’emploi dans son pays d’origine et assurer en même temps de bonnes performances. Les conseils d’administration s’impliquent-ils vraiment beaucoup dans le choix des PDG ? Les administrateurs sont nettement plus impliqués dans leur rôle qu’auparavant. Cela se voit même au Japon, où ils sont plus rigoureux qu’il y a dix ans. Ils analysent les candidatures bien plus en dé-

tail. Les conseils surveillent plus attentivement le travail du PDG, mais aussi de l’ensemble du comité exécutif. Ils gardent toujours, dans un coin de leur tête, cette petite question : « Quelqu’un d’autre serait-il capable de prendre la suite en cas de problème ? » Ils doivent toujours avoir en ligne de mire un ou deux successeurs possibles à leur PDG. Quand ils savent qu’ils devront trouver un remplaçant, ils s’y prennent désormais deux à trois ans à l’avance pour identifier celui qui serait le mieux placé. Les conseils d’administration changent-ils eux aussi ? En France, ils se féminisent peu à peu, par exemple. La France a beaucoup progressé sur le sujet de la diversité. D’autres pays avancent plus lentement, mais le mouvement est lancé. Au-delà de la diversité hommes-femmes, qui permet d’enrichir les points de vue et de confronter les expériences, il est aussi important d’avoir une diversité de cultures et de profils. Cela améliore les performances. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR A. B.

Retrouvez du lundi au vendredi LE « TALK DÉCIDEURS » Aujourd’hui : Sébastien Kuperfis, PDG de Junot Immobilier

En vidéo sur lefigaro.fr/decideurs

Recherche PDG expérimenté pour tenir le cap En 2020, les grands groupes en quête d’un nouveau dirigeant ont préféré le recruter à l’extérieur. ANALYSE Anne Bodescot

[email protected]

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ont recherché des profils adaptables, habitués à gérer le changement

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HERVÉ BORENSZTEJN, HEIDRICK & STRUGGLES

En pleine tempête sanitaire et économique, les entreprises ont jugé qu’il valait mieux éviter de changer de capitaine. Et quand elles s’y sont résolues, elles ont préféré ceux qui avaient déjà l’habitude de tenir le gouvernail. Selon l’étude Route to the Top, réalisée par le cabinet de chasseurs de têtes Heidrick & Struggles, le Covid-19 a, temporairement au moins, inversé les tendances observées jusque-là dans le recrutement des PDG des grandes entreprises cotées dans le monde. Les nominations se sont raréfiées, de mars à juin, jusqu’à ne plus représenter qu’un tiers ou un quart de celles constatées sur la même période un an plus tôt. Ce phénomène est observé dans la plupart des grands pays : ÉtatsUnis, Allemagne, France… Une

seule exception : le RoyaumeUni, où, à l’approche du Brexit, de nombreux patrons ont changé de poste. Quand elles ont, malgré tout, été contraintes de trouver un nouveau PDG, les grandes entreprises internationales ont limité les risques, choisissant des patrons qui avaient déjà exercé ces fonctions ailleurs, plutôt que de promouvoir un de leurs : il aurait eu l’avantage de bien connaître la maison, mais il aurait été moins expérimenté. Au printemps 2020, 57 % des nouveaux PDG ont été recrutés à l’extérieur, alors qu’ils n’étaient que 35 % les six mois précédents (octobre à mars). Et 63 % avaient déjà exercé cette fonction dans leur carrière (contre 44 % auparavant). « Les entreprises ont voulu éviter de déstabiliser le top management en place en choisissant le nouveau PDG en son sein. Mais faire venir quelqu’un de l’extérieur n’est pas non plus sans risque. En France, par exemple, dans environ 15 % des cas, la greffe ne prend pas, et le

recrutement est un échec pour cette raison », rappelle Hervé Borensztejn, associé chez Heidrick & Struggles. Pour autant, la moyenne d’âge des nouvelles recrues s’est plutôt rajeunie, autour de 50 ans. « Les entreprises ont recherché des profils adaptables, habitués à gérer le changement et la “disruption”, qui aient déjà été exposés notamment aux bouleversements induits par la transformation digitale », relève Hervé Borensztejn.

Un coup d’arrêt brutal Dommage collatéral de cet engouement pour les dirigeants chevronnés, le mouvement de féminisation à la tête des grandes entreprises mondiales, timidement enclenché ces dernières années, a subi un coup d’arrêt brutal : les femmes ayant déjà une expérience à la tête d’un grand groupe étaient trop rares. « De 12 % avant la pandémie, le pourcentage de femmes nommées à un tel poste après mars est tombé à 6 %, mais c’est sans doute très

temporaire », souligne Hervé Borensztejn. L’étude révèle aussi, au fil des entretiens réalisés avec certains d’entre eux, les défis que doivent aujourd’hui relever ces grands patrons, contraints de manœuvrer à court terme pour permettre à l’entreprise de survivre, mais aussi de fixer pour l’avenir le cap d’une croissance durable. Pour Chris Kempczinski, PDG de McDonald’s, par exemple, la crise exige avant tout empathie et humilité. « Parfois, les gens s’attendent à ce que présidents et directeurs généraux aient les réponses. Mais là, personne ne sait », dit-il dans Route to the Top. Dans ce brouillard, de nombreux patrons ont dû travailler et se préparer en fonction des différents scénarios possibles, pour que l’entreprise soit en position de s’adapter vite selon la tournure des événements. « Beaucoup sont aussi sincèrement préoccupés par la santé de leurs collaborateurs. Certains ont été victimes du Covid.

Le travail à distance et la forte pression de ces mois de crise ont pesé sur les équipes et le chômage est arrivé de façon imprévisible et brutale. Ce qui est très différent de ce que les PDG ont d’habitude à gérer », relève Hervé Borensztejn. Les PDG interrogés dans Route to the Top soulignent aussi le poids des changements à mener. Le patron de la banque irlandaise Permanent TSB, Eamonn Crowley, estime ainsi devoir accorder désormais autant d’attention à la culture et à la bonne conduite de son entreprise qu’aux bilans financiers, tant les critères ESG (environnement, social, gouvernance) ont pris d’importance. Pour James Riley, directeur général du groupe hôtelier Mandarin Oriental, la crise devrait renforcer cette tendance. Guillaume Boutin, PDG de Proximus, opérateur belge de télécoms, affirme même que la performance des hauts dirigeants sera de plus en plus jugée à l’aune des progrès de l’entreprise selon ces critères. ■

LE FIGARO

CHRONIQUES

lundi 4 janvier 2021

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BLOC NO O ES OT

Historique, le Chinois a une espérance de vie plus longue que l’Américain

En attendant les années roses

Le Covid-19 a accéléré une tendance à l’œuvre depuis des années.

JACQUES-OLIVIER MARTIN

La crise économique du siècle se déroule en deux temps. Le premier s’est joué l’an dernier avec la grande récession et l’explosion de la dette publique. Les chiffres, on ne cesse de le répéter, sont tout simplement inédits et relégueraient presque la crise des subprimes au rang de petite perturbation. En 2020, la France a perdu plus de 250 milliards d’euros de création de richesse et a vu sa dette à l’inverse progresser d’un montant équivalent. Le deuxième temps, attendu dans les prochains mois, se produira lorsque l’État retirera l’assistance respiratoire prodiguée aux entreprises pour éviter le marasme. Il n’y aura pas de miracle, car il n’existe ni vaccin, ni potion pour soigner l’économie. Les milliards déversés ont évité l’embolie des entreprises, ils n’empêcheront pas la lente et douloureuse purge inhérente à un arrêt économique d’une telle ampleur. Ce sera le temps des faillites et des destructions massives d’emplois. Notre pays sera frappé par une terrible crise sociale dans les prochains mois. Le scénario est imparable. Après une année noire, 2021 sera donc bien sombre. À quand les années roses ? Plus tard… La croissance (et pas seulement le rebond) finira par revenir n’en doutons pas, mais la vraie question est de savoir quelles seront son intensité et sa portée. Notre pays a trop souvent raté les sorties de crise pour ne pas y prendre garde. Le défi du moment est de mettre en œuvre toutes les bonnes recettes pour construire un redémarrage puissant et durable. Citons l’amélioration de la compétitivité (baisse des charges), le soutien à l’investissement et à l’innovation, prévu, réjouissonsnous, dans le plan de relance présenté avant le deuxième confinement. Il faudra aussi freiner la hausse vertigineuse des dépenses et des déficits (tâche ô combien difficile en France) sans hypothéquer le redémarrage de l’activité… Lutter contre l’immobilisme, batailler contre le laxisme budgétaire, et réformer sans relâche en 2021 mais aussi en 2022, année de l’élection présidentielle… Le retour des années roses est à ce prix.

QUI PAIE SES DETTES…

Elle court, elle court, la dette : 2 400 milliards d’euros avant la crise, près de 2 700 fin octobre, et encore 200 milliards de plus dans 12 mois. Dans un pays sans le sou,

£ @jocjom @

le « quoi qu’il en coûte » du Covid gonfle les déficits et l’endettement publics à la vitesse d’un cheval au galop. Jamais une crise économique n’aura coûté si cher, si vite. Jamais la vague de la dette n’aura explosé avec une telle intensité : elle représentera bientôt 120 % de la totalité de la création de richesse annuelle de la France. Jamais il n’est devenu si urgent de stopper cette fuite en avant et d’organiser le reflux de cet endettement public. N’en déplaise aux défenseurs de la théorie monétaire moderne et des dettes perpétuelles Car ne nous voilons pas la face, l’explosion de l’endettement menace à long terme la croissance, limite la capacité financière des États en cas de nouveau choc, et nourrit les bulles monétaires qui ne font qu’accroître les inégalités au profit d’une minorité aisée. Et puis, ne fragilise-t-elle pas l’avenir même de la zone euro ? Comment bâtir en effet une politique monétaire et économique commune lorsque les écarts de dette et de croissance ne cessent de grandir entre des pays qui partagent la même monnaie ? Rappelons qu’au sortir de cette crise, le taux d’endettement de la France devrait être près de deux fois supérieur à celui de l’Allemagne… Les sommes en jeu sont si importantes qu’il ne faut désormais négliger aucun outil pour remettre de l’ordre dans les finances publiques. Certains évoquent un cantonnement de la dette Covid, d’autres un étalement voire une annulation ? Rien n’est à écarter d’emblée bien sûr (surtout lorsque les taux d’intérêt sont négatifs), mais gardons-nous de croire qu’il existerait une solution magique qui réglerait tout une fois pour toutes. En réalité, pour sortir de la spirale infernale des déficits et du surendettement, notre pays doit apprendre à dépenser mieux, et surtout moins. Il doit aussi retrouver une croissance forte et durable. Comment ? En aidant les entreprises françaises à prendre des positions fortes sur les secteurs d’avenir comme les batteries, l’hydrogène, le numérique… En travaillant plus également, ce qui implique, entre autres, de réformer les retraites ou l’assurance-chômage. Combattre l’endettement n’est pas seulement un impératif financier, c’est aussi lutter contre le déclassement économique. Qui paie ses dettes s’enrichit… ■

L

a voie est toute tracée pour les Américains : 200 millions d’entre eux, espèrent-ils, devraient être vaccinés d’ici l’été (sur une population de 328 millions), de quoi obtenir l’immunité collective. À cet égard, le passage de relais à la Maison-Blanche, le 20 janvier prochain, ne changera rien. Alors qu’à peine 20 % des États-Uniens se déclarent hostiles au vaccin, Donald Trump et Joe Biden ont surenchéri pour accélérer le pas. Ce dernier s’est donné pour objectif la vaccination « de 100 millions de personnes pendant les 100 premiers jours » de son mandat. L’activisme des deux présidents n’a d’égal que le déferlement de l’épidémie qui aura provoqué 347 865 décès au 1er janvier 2021, un peu plus de 1 pour 1 000 de la population. Cette hécatombe, record mondial en chiffres absolus, place les États-Unis au douzième rang des pays les plus touchés avec un taux de mortalité de 1 070 pour 1 000 000 habitants. La démographie américaine en est chamboulée. Le Center for Desease Control and Prevention (CDC), l’agence fédérale de santé publique, a publié quelques jours avant Noël un bilan préliminaire de l’année 2020. Au total le pays déplore 3,2 millions de morts, 400 000 de plus qu’en 2019, une augmentation de 14,2 % dont les trois quarts liés à la pandémie. Il faut remonter à 1918 pour retrouver une progression annuelle aussi forte, quand le nombre de morts avait bondi de 46 % à la suite de l’engagement militaire dans la Première Guerre mondiale et de la « grippe espagnole ». Une surmortalité d’une telle ampleur va provoquer un recul historique de l’espérance de vie des Américains a reconnu lors d’une conférence de presse Robert Anderson qui dirige le département des statistiques du CDC : « Je pense qu’il faut s’attendre à un recul de deux à trois ans de l’espérance de vie en 2020 ». Le record précédent de 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, où elle avait chuté de 2,9 ans en une année pourrait être battu, prévient le CDC. L’espérance de vie, qui associe deux des plus beaux mots de la langue française, est l’un des concepts clés de la démographie. Contrairement à ce que pourrait laisser entendre l’expression, il ne s’agit pas d’une prévision mais d’une photographie du présent, « des conditions de mortalité du moment » selon les termes de l’Insee. Son calcul consiste à recenser l’âge de toutes les personnes disparues dans l’année (2020) ; cette moyenne donne « l’espérance de vie à la naissan-

LIVRES

LIBRES ÉCHANGES

JEAN-PIERRE ROBIN

ce ». Autrement dit, la durée de vie que peuvent espérer les bébés d’une classe d’âge (2020), « si les conditions de mortalité » devaient se maintenir au même niveau. Outre-Atlantique celle-ci était de 78,8 ans en moyenne (hommes et femmes) en 2019 et elle risque ainsi de revenir à 76 ans en 2020 selon les estimations de l’agence fédérale de santé. Du coup l’espérance de vie à la naissance des Américains serait inférieure à celle des Chinois qui était de 77,3 ans en 2019 et ne devrait avoir guère bougé du fait du Covid-19. Certes les statistiques de Pékin sont sujettes à caution et notamment le nombre de 4 781 morts du coronavirus (selon la recension de la Johns Hopkins University de Baltimore). Mais seraient-ils sous-estimés d’un à dix, les chiffres chinois de victimes de l’épidémie resteraient dans l’ordre de grandeur des pays à régime démocratique d’Asie de l’Est.

Croisement des courbes La surmortalité exceptionnelle enregistrée aux États-Unis s’explique avant tout par la pandémie, troisième cause de décès après les maladies cardiaques et le cancer en 2020, mais pas seulement. Robert Anderson met en avant d’autres facteurs venus s’ajouter au coronavirus : surcroît record de décès par overdose, explosion de pneumonies mortelles en début d’année, aggravation des cas de diabète et de démence, recrudescence de suicides. Sans attendre que le CDC affine le rôle de chacune de ces pathologies et les interférences avec le Covid, leurs conséquences sur la longévité de la population sont indéniables.

aux États-Unis, « Contrairement où d’autres pathologies ont aggravé la situation, le bilan démographique français devrait être un peu moins catastrophique que celui du Covid

»

Que les Chinois, dont l’espérance de vie était de 35 ans en 1949 à la création du nouveau régime, dépassent aujourd’hui les Américains, qui en 1949 surclassaient le reste de la planète, peut étonner. Aussi spectaculaire soit-il, ce croisement des courbes ne constitue pourtant pas totalement une surprise. Depuis 2014 la tendance de fond est à la baisse outre-Atlantique, à l’inverse des autres « pays avancés ». « L’écart entre les ÉtatsUnis et le Japon, pays de l’OCDE le mieux positionné, atteint 4,5 ans pour les hommes et 5,6 ans pour les femmes » écrit Magali Barbieri, démographe à l’Ined, dans une étude de Population & Sociétés (octobre 2019). Elle met en cause d’un côté l’obésité et le diabète et de l’autre l’épidémie d’opioïdes et d’overdoses de drogue « qui explique la moitié des années de vie perdues entre 2014 et 2017 ». Ces méfaits touchent de plein fouet les générations les plus jeunes et la Banque mondiale avait déjà noté en 2018 qu’« un jeune Chinois de 15 ans a plus de chances de vivre jusqu’à 60 ans qu’un adolescent américain ». À l’opposé des États-Unis, le bilan 2020 que l’Insee dévoilera le 19 janvier devrait être un peu moins catastrophique que celui du Covid stricto sensu. Au 14 décembre l’Insee décomptait une surmortalité, toutes causes confondues, de 49 200 par rapport à la même période de 2019, un nombre inférieur d’environ 14 000 aux victimes de l’épidémie, en raison notamment d’une grippe hivernale peu meurtrière. Reste que l’impact négatif sur l’espérance de vie pourrait être non pas d’une demi-année, comme l’avaient estimé des chercheurs de l’Ined au moment du premier confinement, mais plus vraisemblablement d’environ une année entière. Cette année d’espérance perdue, les Français la regagneront-ils en 2021 ? ■

Que les Chinois, dont l’espérance de vie était de 35 ans en 1949, dépassent aujourd’hui les Américains, qui en 1949 surclassaient le reste de la planète, peut étonner. STOCK.ADOBE.COM

IDÉES

Anne de Guigné

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CHRISTIAN DE PERTHUIS

celles de milliards d’autres êtres humains. » La même logique s’impose bien sûr pour la réduction des émissions de carbone.

Revenu d’existence

LEEMAGE VIA AFP

mars, note l’auteur, « la circulation du virus devient planétaire. POLITIQUE ÉCONOMIQUE ChrisDans une telle situation, le risque de tian de Perthuis, professeur chacun dépend un tout petit peu de d’économie à Dauphine, aurait ses propres actions et d’abord de choisi de tirer un parallèle entre l’épidémie de Covid-19 et le réchauffement climatique pour célébrer les vertus décroissantes du confinement, son ouvrage nous aurait beaucoup moins intéressée. Il poursuit dans Covid-19 et réchauffement climatique un objectif bien plus ambitieux. Il s’agit de tirer les leçons de la manière dont les États ont réagi dans la précipitation à la crise du coronavirus afin de dégager quelques principes applicables sur le plus long terme pour la protection de la planète. L’économiste qualifie l’épidémie et le réchauffement climatique de « faux jumeaux ». Les deux phénomènes ont en effet quelques COVID-19 ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE sérieuses similitudes. À partir de De Boeck Supérieur

Au-delà, les objectifs de lutte contre le virus ne sont pas toujours alignés avec ceux de la protection du climat. Des décisions publiques claires sont nécessaires pour que le monde post-Covid prenne résolument le tournant de la décarbonation. Dans de nombreux pays, la transition vers le bas carbone était déjà entamée depuis plusieurs années. L’auteur ne voit donc pas les confinements comme une parenthèse, qui serait rapidement refermée. Ces épisodes doivent plutôt inciter à accélérer les transformations intervenues dans les systèmes énergétiques depuis 2010.

Pour lui, « la question posée par la chute des émissions [pendant les confinements NDLR] est plutôt celle de la réévaluation des objectifs climatiques des gouvernements, devenus obsolètes à la suite du choc sanitaire ». Les objectifs climatiques européens lui paraissent particulièrement peu ambitieux. Afin de raffermir l’ambition européenne, l’auteur plaide pour une réforme fiscale qui combinerait incitation environnementale et objectifs redistributifs. Côté environnement, il défend un renforcement de la tarification carbone, qui serait complété par un revenu d’existence ou « socle citoyen ». Pendant la crise, de nombreux États ont ainsi mis en place des mesures exceptionnelles d’amortissement : allocations, chômage partiel en France, distribution de « monnaie téléphonique » en

Afrique subsaharienne, de 1 200 dollars par adulte aux ÉtatsUnis… Pérenniser ces dispositifs permettrait aux ménages modestes de supporter le choc d’une hausse de la taxation. En parallèle, afin de répondre à l’accroissement des inégalités, l’auteur recommande de réévaluer le haut du barème de l’impôt sur le revenu. Sur le fond, Christian de Perthuis approuve les objectifs du « Green Deal » européen et ses trois axes : la substitution, l’efficacité et la sobriété énergétique, qu’il espère voir compléter par un mécanisme d’ajustement aux frontières. Côté outils de production, l’économiste plaide pour une accélération de « l’investissement dans les capacités de production zéro carbone et la relocalisation sur le territoire européen des filières industrielles les approvisionnant ». ■

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Ce que la crise sanitaire peut changer pour l’action climatique

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MÉDIAS et PUBLICITÉ

Bruno Patino : « Arte a la volonté d’élargir ses audiences aux plus jeunes »

devons être attentifs aux valeurs des différentes communautés qui composent le public d’Arte : les cinéphiles, les gamers, les amateurs de musique urbaine, les passionnés de culture… Notre rôle est de développer des passerelles entre elles. Comment allez-vous aborder la séquence politique de 2022 ? Notre offre d’information rencontre un grand succès. Le journal d’Arte a doublé son audience alors même qu’il développe des sujets internationaux, qu’il parle d’Europe. Nous avons la chance d’avoir une rédaction binationale qui nous ouvre des horizons. J’ajoute que le magazine d’information « 28 minutes » rassemble souvent plus d’un million de téléspectateurs. Sur la politique, Arte a toujours traité les enjeux mais pas le jeu politicien. Dans les deux années à venir, la France et l’Allemagne vont connaître des séquences électorales majeures. Nous allons explorer les enjeux de ces élections comme le climat, la santé ou les questions sociales et citoyennes. Mais nous ne ferons pas d’émissions politiques.

Le président d’Arte France depuis juillet, a pris la présidence d’Arte GEIE, la structure franco-allemande, le 1er janvier. PROPOS RECUEILLIS PAR

ENGUÉRAND RENAULT £@erenault

AUDIOVISUEL Ce début d’année 2021 est important pour Arte qui poursuit sa croissance tant pour sa chaîne que pour sa plateforme à la demande. LE FIGARO. - En quoi la série événement « En thérapie » d’Éric Toledano et Olivier Nakache illustre-elle la stratégie d’Arte ? Bruno PATINO. - Dans cette série coproduite par Arte, avec Carole Bouquet, Mélanie Thierry et Reda Kateb, les réalisateurs Éric Toledano et Olivier Nakache abordent un sujet difficile : la société française en état de choc après l’attentat du Bataclan. Cette série illustre bien la ligne éditoriale d’Arte qui est de rendre sensible, la complexité du monde. Très tôt, Arte s’est distinguée avec des fictions d’auteur, à qui nous laissons le temps d’écrire et d’affirmer une ambition littéraire. C’est notre manière de nous distinguer des séries produites par les grandes plateformes dont la vocation est de toucher un public mondial. Ensuite, cette série sera diffusée en avant-première sur notre plateforme arte.tv dès le 28 janvier puis à l’antenne à partir du 4 février. Cela illustre notre volonté d’élargir nos audiences aux plus jeunes en nous adaptant à leurs usages. Entre 2019 et 2020, le nombre de

« Au total, l’audience numérique a augmenté de 50 %, celle de nos réseaux sociaux (YouTube, Instagram…) de 75 % et celle de notre antenne de 12 % », se réjouit Bruno Patino, le président d’Arte France et d’Arte GEIE.

15-34 ans qui ont regardé Arte a augmenté de 35 %. Au total, l’audience numérique a augmenté de 50 %, celle de nos réseaux sociaux (YouTube, Instagram…) de 75 % et celle de notre antenne de 12 %. Quelles relations entretenez-vous avec les plateformes comme Netflix ou Amazon ? Nous travaillons déjà avec ces plateformes. Mais elles doivent accepter nos conditions. Arte ne produit de fiction qu’avec des auteurs qui conservent la totale maîtrise éditoriale. Pour notre part, nous conservons des droits de diffusion numérique des œuvres pendant un ou plusieurs mois. Avec Netflix ou Amazon nous avons des relations de « friendenemy », à la fois des amis et des ennemis.

BERTRAND NOËL

Nous voulons « toucher

Arte est-elle toujours une chaîne de niche ? La chaîne pouvait apparaître à rebours de son époque en privilégiant le temps long, l’exigence culturelle et l’Europe. Mais, je pense que c’est précisément cette spécificité qui a séduit le public. Il y a trois ans, seuls 80 de nos programmes dépassaient le million de téléspectateurs. En 2020, nous en avons eu 256.

toutes les communautés avec une promesse de qualité adaptée à chaque canal

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BRUNO PATINO

Vous avez succédé à Véronique Cayla, quelle sera votre empreinte ?

RÉALITÉS

AUGMENTÉES PAR ELSA BEMBARON

Apple, au-delà des limites

« 31Audécembre,

Apple valait 2 256 milliards de dollars. En dix ans, sa valeur a été multipliée par dix

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C’est peu de dire qu’Apple ne connaît pas la crise. Le groupe a traversé cette année 2020 marquée par la pandémie en accumulant les records de chiffre d’affaires et en confortant sa place d’entreprise la plus chère du monde. L’histoire s’est même accélérée. En 2018, Apple a été la première entreprise à franchir la barre des 1 000 milliards de capitalisation boursière. En 2020, elle a franchi celle des 2 000 milliards. Au 31 décembre, Apple valait 2 256 milliards de dollars. En dix ans, sa valeur a été multipliée par dix. En dix ans, Apple a imposé l’iPhone, inventé l’iPad, lancé l’Apple Watch, révolutionné le streaming musical… Plus d’un milliard de personnes dans le monde utilisent un produit Apple. C’est autant de clients pour sa kyrielle de services. Au divertissement (Music et Apple TV), Apple a ajouté le paiement (Apple Pay), les services liés au bien-être, avec du coaching sportif en ligne, mais surtout à la santé. L’Apple Watch est devenue un dispositif médical, reconnu comme tel par les autorités de santé, utilisable pour surveiller des paramètres vitaux, notamment ceux de malades du Covid19. Apple devient une alternative au suivi médical traditionnel aux États-Unis, au pays des frais médicaux astronomiques et des tarifs de mutuelles santé exorbitants.

Quelles sont vos ambitions en matière d’Europe ? Mon pari le plus structurant est le déploiement européen d’Arte. Nous diffusons déjà nos programmes en six langues et nous allons davantage rentrer dans la vie quotidienne des peuples européens. En tant que président d’Arte GEIE, je proposerai à nos partenaires allemands de créer une véritable émission européenne qui réunit les partenaires français et allemands, j’aurai à cœur d’intensifier notre développement européen et je proposerai de créer une véritable émission européenne.

De quoi offrir de formidables perspectives de croissance au groupe, avec la possibilité de nouer des alliances avec des hôpitaux ou les assureurs. Dans un domaine aussi sensible que celuici, le groupe se pose en chantre de la protection de la vie privée de ses clients.

FIDÉLISATION

Le groupe joue aussi de son modèle économique, basé sur la vente de produits et de services, pour se distinguer de Google, dont les revenus proviennent, pour une part essentielle, de l’exploitation de données à des fins publicitaires. En prenant le virage du service, Tim Cook est parvenu en quelques années à calmer les angoisses des investisseurs. Ils scrutaient l’horizon en cherchant un produit pour succéder aux iPhone, en vain. Aujourd’hui, même si ses ventes de smartphones ralentissent, qu’importe, la relève est là, immatérielle. Avec Apple One, une offre regroupant la plupart des abonnements proposés par la marque et sa déclinaison pour la famille, le groupe fait un pas de plus dans la fidélisation de ses clients. Il y a néanmoins quelques ombres au tableau dans ce développement, notamment les critiques adressées par les différentes autorités de la concurrence, inquiètes de l’emprise de groupes devenus plus puissants que des États. ■

En tant que directeur éditorial, j’ai accompagné le travail de Véronique Cayla. À l’avenir je pense qu’il va falloir augmenter la diversité de nos programmes sans changer la ligne éditoriale. Il faut continuer d’innover dans les formats comme dans les narrations : du documentaire à la fiction, du cinéma aux spectacles ou aux créations numériques… afin de développer un bouquet de propositions

éditoriales et d’atteindre les différents publics dans leurs usages. Nous voulons toucher toutes les communautés avec une promesse de qualité adaptée à chaque canal. Vous voulez rassembler ou fragmenter ? Il y a effectivement une fragmentation des usages et notre ambition est de créer de la cohérence dans cette fragmentation. Nous

Quelles sont vos contraintes budgétaires ? Pour l’année 2021 Arte, comme toutes les entités de l’audiovisuel public, participera aux efforts d’économies. Notre budget sera réduit de 1,9 million, à 278 millions d’euros, dont 67 millions pour le GEIE franco-allemand. Mais, ces économies seront réalisées sur les frais de structure afin de préserver le budget des programmes à 150 millions d’euros. ■

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO - N° 23 754 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr

QUESTION EXISTENTIELLE POURQUOI TOUT LE MONDE PORTE UNE POLAIRE ?

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TÉLÉVISION

JULIAN BUGIER FACE À MARIE-SOPHIE LACARRAU. TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR LE NOUVEAU DUEL DU « 13 HEURES » PAGE 41

ANDY HAYT/SPORTS ILLUSTRATED VIA GETTY IMAGES ; CORENTIN FOHLEN-FTV ; SCALPFOTO ; AGIP/BRIDGEMAN IMAGES/LEEMAGE

LA RAQUETTE À NEIGE AVANCE À PAS DE GÉANT LA CRISE SANITAIRE A ACCÉLÉRÉ LE SUCCÈS DE CE LOISIR QUI A CONQUIS UN NOUVEAU PUBLIC, Y COMPRIS PARMI LES FANAS DE GLISSE. PAGE 38

Le réalisateur sur le tournage de Tendre poulet, en janvier 1978.

REDÉCOUVRIR LE CINÉMA DE PHILIPPE DE BROCA PAGE 40

PRUNE NOURRY, UNE AMAZONE QUI TIRE SES FLÈCHES AU BON MARCHÉ LES FIGURES DE LA RENTRÉE CETTE ARTISTE QUI A IMAGINÉ UNE ARMÉE DE FILLETTES EN TERRE CUITE ENFOUIE EN CHINE AURA CARTE BLANCHE À PARIS. ●

VALÉRIE DUPONCHELLE £@VDuponchelle

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lle arrive, menue et tonique, comme une danseuse en répétition sous son gros pull irlandais et son casque de vélo. En cette veille de Noël à Paris, la Maison Bréguet, à deux pas de la rue Boulle, fonctionne comme un hôtel avec salons. Aucune consommation n’est envisageable. « Sans thé, mais avec la santé ! », plaisante cette stoïque, comme indifférente aux petits problèmes de la vie et à la pluie triste de décembre. Pro et lisse, Prune Nourry reste de marbre comme une statue,

garde cette tenue et cette volonté que ses amis lui connaissent depuis toujours. Son attention est entièrement concentrée sur un objectif. Créer, étudier, dire, toucher, convaincre, poursuivre, vivre, en somme. En attendant de savoir ce qu’il adviendra des musées en ce début d’année, c’est au Bon Marché qu’il faudra aller voir cette artiste. Elle y a carte blanche, dans les deux acceptions du terme, après la Japonaise Chiharu Shiota, l’Argentin Leandro Erlich ou le Chinois Ai Weiwei. Si une troisième vague de l’épidémie ne change pas la donne pour les magasins aussi. Du 9 janvier au 21 février, l’artiste enver-

ra, à travers le luxueux espace Art déco, 1 800 flèches blanches se planter dans une cible en forme de sein. Toute ressemblance avec le cancer que cette sculptrice a surmonté, transformé en art, utilisé comme matière première pour son film cathartique Serendipity (présenté à la Galerie Templon en septembre 2019) n’est pas une coïncidence.

Un art très incarné Femme de conviction, l’artiste de Brooklyn a réussi à impliquer dans ce documentaire sensible feu Agnès Varda, mais aussi Darren Aronofsky, Angelina Jolie, Sol Guy, ses producteurs

délégués et des références américaines. Née à Paris en 1985, Prune Nourry s’impose par son discours posé, sa belle ambition aux phrases nettes et précises. Elle pourrait être une petite fille au caractère d’acier ou un vieux sage qui sait dépasser la tempête. Prolixe sur son art très incarné, elle est farouche sur sa vie privée, refuse de dire si l’enfant qu’elle a eu après son cancer est un garçon ou une fille, ne prononce pas le nom de son mari, un certain JR. Pourtant, à l’écouter parler de sa vocation, de l’apprentissage à l’école Boulle, de ses projets dans le temps et l’espace, elle semble bien plus son mentor que son émule.

« Prune Nourry m’a bluffée dès notre premier vrai rendez-vous, dans ma galerie de Shanghaï en 2012, se souvient sa première galeriste, Magda Danysz. Elle m’a présenté parfaitement son projet Terracotta Daughters, portraits de huit petites filles chinoises comme les fameux soldats de terre cuite de Xi’an. Reproduites par des artisans copistes, elles donnent 108 combinaisons possibles. Il fallait les créer, les faire voyager, de Chine à Zurich, de New York à Mexico, puis les enfouir dans un lieu tenu secret jusqu’à 2030, date tenue comme l’apogée du déséquilibre hommes-femmes en Chine. Cela paraissait impossible. Elle l’a fait. » ■

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L'ÉVÉNEMENT

FLUZIN DOMINIQUE/STOCK.ADOBE.COM

NEIGE : REVERS GAGNANT POUR LA RAQUETTE

ANNIE BARBACCIA [email protected]

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iens, il y a encore quelqu’un qui passe sous mes fenêtres en portant des raquettes, ça n’arrête pas depuis le début des vacances », lance Bruno Cherblanc, le directeur de l’office de tourisme de Samoëns, en Haute-Savoie. Dans cette station village de moyenne montagne (700 m d’altitude), reliée au vaste domaine skiable du Grand Massif, la raquette à neige n’est pourtant pas une nouveauté. Chaque hiver, une quinzaine d’itinéraires lui sont dédiés, en bas dans la vallée du Giffre et en haut, à 1 700 m, sur le domaine nordique de Joux Plane. Sauf que cette fin d’année, faute de ski alpin, la demande a explosé. Non loin de là, à Morzine, le 29 décembre, 60 personnes - du jamais vu se sont précipitées pour participer à l’animation raquettes organisée par l’office de tourisme. Deux témoignages parmi tant d’autres. « La raquette aura incontestablement été l’activité numéro un de ce Noël 2020 », résume Bruno Cherblanc. Dans tous les massifs, les magasins de sport ont été dévalisés. Leader mondial de la raquette à neige et poids lourd hexagonal avec 70 % du marché, TSL a dû mettre les bouchées doubles et embaucher 50 personnes. « Nous fabriquons actuellement 3 000 paires de raquettes par jour mais ça ne suffit pas, nous avons trois semaines de retard », raconte Philippe Gallay, le PDG de l’entreprise.

«

DOPÉ PAR LA CRISE SANITAIRE, CE LOISIR DE PLEIN AIR A SÉDUIT LES SKIEURS PRIVÉS DE GLISSE EN LEUR FAISANT DÉCOUVRIR LA MONTAGNE AUTREMENT.

« Le premier boom est venu des ÉtatsUnis et du Canada en octobre, quand les stations nord-américaines ont décidé de limiter le nombre de skieurs sur les pistes. Puis fin novembre, tout s’est précipité en Europe avec l’annonce dans plusieurs pays, dont la France, que les remontées mécaniques n’ouvriraient pas pour les fêtes, détaille Philippe Gallay. Habituellement, début décembre, nous recevons 50 commandes de réassort par jour s’il ne neige pas et 1 000 s’il neige. Cette année, nous avons enregistré plus de 80 000 commandes en deux semaines, avec des pointes de 10 000 par jour. »

Aucun apprentissage technique nécessaire

Propulsée au firmament des jeux blancs par la crise sanitaire, la raquette à neige avait déjà du succès. Notamment en France où cet outil de déplacement ancestral s’est, en 1977 et pour la première fois de son histoire, métamorphosé en objet de loisirs avec l’organisation, à Thônes, en Haute-Savoie, de sorties accompagnées dans le massif des Aravis. Une innovation suivie, en 1981, de la naissance d’une petite fabrique artisanale de raquettes en plastique, la fameuse TSL (Thônes Sport Loisir), rachetée en 1986 et développée par Philippe Gallay. Dès lors, la raquette à neige n’a cessé de progresser en faisant sa trace dans tous les massifs. Depuis vingt ans, chaque hiver apporte son lot de nouveaux itinéraires - le site de TSL Outdoor en propose pour sa part une cinquantaine,

DE NOUVEAUX ITINÉRAIRES AU SOMMET VALÉRIE SASPORTAS [email protected]

Les nouveaux parcours raquettes privilégient les sommets et les balades sous la lune. Mais faute de remontées mécaniques et avec le nouveau couvre-feu instauré à 18 heures, on chemine au départ des stations et on rentre avant la nuit, sur des sentiers balisés et sécurisés, ou en hors-pistes avec un accompagnateur en montagne.

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les Alpes-de-Hauteu Dans Provence

Au Fanget, la pleine lune dicte le jour de rendez-vous. Raquettes aux pieds, on monte jusqu’au plateau d’Iroire. Covid oblige, départ à 16 heures pour 1 h 30 d’ascension, goûter sur le plateau et retour à 19 heures (ici c’est permis). Prochain rendez-vous le 28 janvier. Adulte : 20 €. Moins de 12 ans : 13 € (tourisme-alpes-haute-provence.com). À Montclar, Clément Vieau avait imaginé « une fabuleuse descente de 3 heures depuis le plateau de la Chau au soleil cou-

chant puis à la lueur des frontales, suivie d’un repas au restaurant les Alisiers ». Ce sera pour après la crise. En attendant, les bonnes chutes de neige lui permettent d’emmener les marcheurs au départ de la station entre clairières et forêts, avec dégustation de produits du terroir. Adulte : 15 €. Moins de 12 ans : 10 € (clement-accompagnateurmontagne.com).

u Dans les Hautes-Alpes

salaisons (esfpralognan.fr). À Tignes, le bureau des guides propose une pléiade d’itinéraires de rando hors piste. À faire, ce sentier en forêt, jusqu’aux gorges de Nancruet. Un itinéraire spectaculaire au départ des Brévières, entre canyon encaissé, rochers abrupts et cascades de glace. Demi-journée : 39 € (guides-montagne-tignes.com).

u Dans les Hautes-Pyrénées

À Vars, le nouvel itinéraire de 5,2 km part du sommet du nouveau télésiège du Bois Noir. En attendant qu’il tourne, cinq des quinze sentiers existants sont ouverts, dont les spots vers les crêtes de Leyssina et le bois de la Pinée, avec retour pour 18 heures (vars.com).

À Luz-Ardiden, on patiente pour cet inédit parcours balisé panoramique de 3 heures et 500 m de dénivelé dans le secteur de Bederet, au départ du télésiège Aulian Express. Tarif : 15 € (tourisme-hautes-pyrenees.com).

Savoie u En À Pralognan-la-Vanoise, une nou-

Au Grand Ballon, le crépuscule inspire à Philippe Beaud cette nouvelle balade en poudreuse dans la forêt, sur les traces des animaux, au rythme des légendes locales… Enchanteur, même s’il faut rentrer plus tôt que prévu, couvre-feu oblige. À partir de 20 € (massif-desvosges.com) ■

veauté insolite : la balade à raquettes part à la découverte de cochons laineux. Un élevage se trouve à l’orée du village. Ces animaux seraient capables de supporter des températures frisant les - 20 °C. Demi-journée : 25 €, avec dégustation de

u Dans le Massif des Vosges

remise à jour régulièrement -, de balades à thème guidées, sorties à la journée ou de nuit à la frontale, randonnées itinérantes avec nuits en refuge… Du tranquille sentier balisé à la poudreuse des sous-bois, la raquette avance à pas de géant et monte jusqu’aux glaciers (lire ci-dessous). Dans nos montagnes, voilà quinze ans qu’elle est le deuxième sport d’hiver après le ski alpin et « elle le devient maintenant en Italie, en Suisse et en Autriche », précise Philippe Gallay. Les ventes de matériel - près de 200 000 paires de raquettes, dont plus de la moitié en France, rien que pour TSL - témoignent de l’ascension de cette activité. Mais sa cote d’amour dans le public manque de données chiffrées. La seule étude sérieuse sur le sujet date de 1999, commandée à l’époque par le ministère du Tourisme. Cet hiver-là le nombre de « raquettistes » avait été évalué à 1,4 million. On peut donc raisonnablement imaginer qu’il a plus que doublé. Retour à la nature, découverte des grands espaces, slow tourisme, la raquette à neige coche toutes les cases aujourd’hui dans l’air du temps. Plus l’indispensable distanciation en période de pandémie. Contrairement au ski, alpin ou nordique, elle ne nécessite aucun apprentissage technique et les risques d’accident corporel sont minimes. Mais comme le ski, elle présente les mêmes dangers dans sa pratique hors-piste. L’ESF l’a d’ailleurs incluse dans ses nouvelles offres « Neiges et montagne », conçues pour les adultes, en partenariat avec l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (ANENA).

Retour à la nature, découverte des grands espaces, slow tourisme, la raquette à neige coche toutes les cases aujourd’hui dans l’air du temps.

La raquette aura incontestablement été l’activité numéro un de ce Noël 2020

»

BRUNO CHERBLANC, DIRECTEUR DE L’OFFICE DE TOURISME DE SAMOËNS, EN HAUTE-SAVOIE

Un nouveau public conquis

Dès que les remontées mécaniques tourneront, le ski de descente reprendra évidemment ses droits et le revers gagnant de la raquette n’aura duré qu’un temps. Malgré tout, celle-ci aura, en deux semaines de vacances seulement, conquis un nouveau public, y compris parmi les fanas de glisse. À Val-d’Isère, grande prêtresse du ski alpin, les vacanciers qui ont pris des raquettes comme un lot de consolation se sont finalement déclarés ravis de l’expérience. « Au départ, c’était un palliatif mais les gens ont découvert la montagne autrement et ça leur a plu, constate Gérard Mattis, propriétaire d’un magasin de sport dans la station savoyarde. La plupart des clients m’ont affirmé qu’ils y consacreraient désormais une journée par séjour. Et aussi surprenant que cela paraisse, les ados ont préféré la raquette au ski de rando. À Noël, j’ai vendu 40 paires de raquettes, contre deux habituellement ! Et nous avons manqué de matériel à la location. L’hiver prochain, je prévoirai un stock plus important. » ■

10 000 paires

Le pic de commandes de réassort quotidien a été multiplié par dix en décembre chez TSL, premier fabricant en France avec 70 % du marché.

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STYLE

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POURQUOI TOUT LE MONDE PORTE-T-IL UNE POLAIRE ? DANS LES ANNÉES 1990, ELLE ÉTAIT D’UN GOÛT DOUTEUX, RÉSERVÉE AUX CAMPEURS ET AUX ACTIVITÉS DE PLEIN AIR. TRENTE ANS PLUS TARD, LA VESTE ZIPPÉE EN LAINE SYNTHÉTIQUE S’EST DÉBARRASSÉE DE SA MAUVAISE RÉPUTATION ET HABILLE TOUS LES FRANÇAIS.

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ingarde, la polaire ? Ça, c’était avant, dans les années 1990. Quand ce vêtement garanti 100 % synthétique débarquait dans les rayons des magasins de sport. Et que les Français se ruaient sur cet hybride entre le sweat-shirt et le blouson, ultraléger, meilleur ami des veillées de camping, des balades en forêt, du jardinage et même des courses au supermarché. Un vêtement moche, certes, notamment dans ses déclinaisons à motifs aztèques et ses couleurs chimiques, mais qui avait pour lui de tenir chaud, d’être léger, pratique, confortable. Seulement, si aujourd’hui les banquiers vont travailler en baskets et les chefs d’entreprise en sweat-shirt à capuche, il y a trente ans, le bon goût ne demandait pas à un vêtement d’être pratique, encore moins confortable. Et la polaire, comme le pantacourt ou la veste multipoche, restait très connotée. On compte encore quelques traumatisés, comme Robin, 43 ans. « J’ai grandi en Savoie, se souvient-il. Ma mère m’a fait porter ces tissus, qu’elle cousait elle-même, toute mon enfance. Pour moi, ce vêtement sera toujours affreux. Plutôt mourir que d’en mettre à nouveau. » Mais la polaire est revenue, pimpante, débarrassée de sa mauvaise réputation. Elle est partout : en montagne et en forêt, mais aussi en ville, sur le dos des branchés, des pères de famille, des amoureux de l’outdoor qui ne raccrochent jamais leurs vêtements techniques. Les stars de Hollywood comme du hip-hop et les hommes politiques l’arborent sans complexe. « Elle renvoie à l’image d’un aventurier, confie Henric, 52 ans. C’est le look du guide de haute montagne assez cool, sportif et courageux. Un vêtement dans lequel tu ne transpires pas, qui protège le cou et peut s’utiliser n’importe où et n’importe quand. J’en porte depuis très longtemps, j’aime cette matière, ce toucher régressif semblable à une peluche. Tout le monde en possède au moins une, non ? Plouc ou pas ! » Chez Citadium, elle a remplacé la doudoune poids plume. Une tendance amorcée en 2018, qui s’est emballée cet hiver en pleine crise sanitaire. « Les gens restent chez eux et manifestent l’envie d’une mode cocoon, explique Louis Frizon de Lamotte, acheteur du grand magasin spécialisé dans le streetwear. La polaire est plus douce et plus douillette que la petite doudoune, elle se porte aussi bien dehors que dedans, à la croisée des tendances de l’outdoor, des gammes techniques, de l’aventure et du homewear. C’est aussi un produit adapté aux intersaisons, en

veste à l’automne et au printemps et sous un manteau l’hiver. » Créée dans les années 1970 par la marque de nautisme Helly Hansen, la polaire est alors une alternative à la laine animale, aussi chaude mais plus légère, et qui ne gratte pas. Son côté pratique - ultracompacte, infroissable et déjà sèche en sortant du lave-linge coche toutes les cases. « Dans les années 1980, nous étions les premiers à vendre, en France, les modèles Helly Hansen à des clients éclairés, raconte Aymeric de Rorthays, directeur général du Vieux Campeur. Puis, plusieurs marques se sont engouffrées sur le marché. Elle remplaçait le bon vieux pull en laine. Personne n’en portait vraiment en ville, elle était liée à l’univers du surf et du plein air. Aujourd’hui, on en vend à tout le monde, et nous proposons de nombreux modèles, comme la cover cardigan de la marque canadienne Arcteryx, déclinée dans des couleurs sobres et qui plaît beaucoup. À titre personnel, je la porte tout le temps. J’alterne selon le climat entre une chemise et la cover cardigan. »

GREG EPPERSON/PATAGONIA/PENGUIN BOOKS, DECATHLON, THE NORTH FACE/MILLET/AU VIEUX CAMPEUR, COLUMBIA, 24 BOTTLES

ÉMILIE FAURE [email protected]



La polaire est aussi bien dehors que dedans, à la croisée des tendances de l’outdoor, des gammes techniques, de l’aventure et du homewear



LOUIS FRIZON DE LAMOTTE, ACHETEUR DE CITADIUM, MAGASIN SPÉCIALISÉ DANS LE STREETWEAR

La démocratisation de la veste synthétique en plastique recyclé est passée par Decathlon. Qui n’a pas une Quechua, au prix imbattable de 8 euros, dans son placard ? Mais si la polaire bénéficie aujourd’hui du « cool factor » en France (car, aux ÉtatsUnis, elle n’a jamais perdu de sa superbe !), c’est grâce à Patagonia. La marque américaine, fondée en 1973 par l’alpiniste Yvon Chouinard, porteuse de valeurs écologistes chères aux nouvelles générations, incarne le gorpcore - gorp pour good old raisins and peanuts, le snack nutritif des grimpeurs. Un courant adopté par les urbains en mal d’évasion, fiers d’afficher leur amour pour la nature et les sports de plein air. Ajoutez à cela un goût prononcé pour le vintage et les années 1990, et vous comprenez aisément le succès de la mythique Snap-T aux coloris pop créée en 1985, de la Retro-X duveteuse et à l’esthétique vintage et de la classique Retro-Pile, plébiscitée par les geeks de la Silicon Valley (l’une des plus grosses ventes chez Citadium). « Les startuppeurs de Californie ont remis au goût du jour un vestiaire basique, expliquait Frédéric

Extrait du catalogue de Patagonia, printemps 1995. La marque américaine a contribué à rendre la polaire branchée en France.

Godart, sociologue et professeur à l’Insead, dans nos colonnes en janvier dernier. Il y a eu le sweat à capuche, les baskets de papa à la Steve Jobs, le jean informe et maintenant la laine polaire. Ces gamins de la tech ont accompagné une révolution technologique et se sont retrouvés catapultés à la tête du monde mais pas socialisés pour la culture du luxe. Ils ne recherchaient dans ce blouson

qu’un coupe-vent confortable à la brise de la vallée. » Ironie du sort, les puristes lassés de voir le commun des mortels s’approprier leur veste copiant le mœlleux de la toison du mouton, se tournent vers… la laine. La vraie. Une révolution dans l’habillement outdoor. « Le succès des polaires en mérinos est grandissant, conclut Aymeric de Rorthays. Bien entendu, elles sèchent moins vite que les synthétiques et se révèlent un peu plus lourdes, mais elles sont super élégantes. Nous en proposons chez Icebreaker, une marque venue du monde du sous-vêtement, et chez Ortovox, en Swisswool. Elles répondent aux mêmes demandes que la polaire : une deuxième couche, chaude, mais dans une matière naturelle. » ■

LA QUESTION EXISTENTIELLE

CINQ ACCESSOIRES DE CAMPING UTILES HORS DE LA TENTE ■

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consacré à l’affaire Dupont de Ligonnès, le magazine Society sortait un article sur le phénoménal succès de cette chaise de pécheur Decathlon devenue l’attribut préféré des jeunes de cités. Un accessoire plutôt inédit. 13 euros. www.decathlon.fr



endoloris des randonneurs, ce chausson The North Face en doudoune est rembourré d’une garniture en bouteilles de plastique recyclées. Une version sur semelle plus épaisse existe, pensée pour fouler le bitume. 49 euros. www.auvieuxcampeur.fr

LA GOURDE Parmi les bonnes

LA BANANE Le retour de la banane n’aura



résolutions de 2021 : renoncer pour de bon aux gobelets et bouteilles en plastique. Les campeurs l’ont compris depuis longtemps et utilisent d’économiques gourdes comme ce modèle à même de contenir des boissons chaudes ou froides. 20 euros. www.24bottles.com



LE CHAPEAU IMPERMÉABLE Plus élégant que son cousin le bob,

échappé à personne. Surtout pas aux adolescents qui l’enfilent, non pas à la ceinture, mais en travers du buste. Celle-ci, griffée Columbia, à l’esthétique nineties, a le bon goût d’être façonnée dans de la laine polaire. 24,50 euros. www.citadium.com



ce chapeau de la marque française Millet, à larges bords, taillé dans une toile légère et déperlante, protège aussi bien de la pluie que du soleil. Voire du vent, grâce à son cordon de serrage sous le menton. Souple, il se glisse dans une poche. 28 euros. www.auvieuxcampeur.fr

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LE CHAUSSON LA CHAISE DE CHALET PLIANTE Conçu pour réconforter les pieds Cet été, dans son numéro historique

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CULTURE

LES TRIBULATIONS DE PHILIPPE DE BROCA VERS LA RECONNAISSANCE UN LIVRE RÉCEMMENT PARU DÉTAILLE LES TRENTE FILMS DU RÉALISATEUR DE « L’HOMME DE RIO » ET DU « MAGNIFIQUE ». SA DERNIÈRE ÉPOUSE, ALEXANDRA DE BROCA, ET CÉDRIC KLAPISCH S’ACTIVENT À RÉHABILITER L’ŒUVRE SOUVENT MÉPRISÉE DE CET HOMME QUI DÉBUTA AVEC LA NOUVELLE VAGUE. OLIVIER DELCROIX £@Delcroixx

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l y a encore quelques années il était considéré comme un aimable faiseur de comédies populaires. Les temps changent. Durant le premier confinement, les rediffusions des films de Philippe de Broca ont battu des records d’audience sur toutes les chaînes. Sa dernière épouse, Alexandra de Broca, n’hésite pas à parler « d’effet de Broca » à la télé, notamment avec Cartouche, Le Magnifique ou Chouans ! Tout doucement, depuis une quinzaine d’années, les amateurs de cinéma redécouvrent - voire réévaluent - la trentaine de films de ce réalisateur aussi brillant qu’épicurien, resté un peu à part dans le cinéma français. Bien sûr, sa signature sur six films avec Jean-Paul Belmondo contribue au fait qu’il ne soit jamais tombé dans l’oubli. La parution récente d’un ouvrage rétrospectif richement illustré, qui revient sur les coulisses de la création du cinéma de De Broca, établi par Philippe Sichler et Laurent Benyayer, met proprement en lumière l’immense talent de ce cinéaste longtemps mal-aimé et relégué au rang de vilain petit canard de la Nouvelle Vague. Car qu’on le veuille ou non, de Broca fait partie de cette bande-là. François Truffaut qui le prit comme premier assistant sur Les Quatre Cents Coups, ou Claude Chabrol sur Le Beau Serge et À double tour, ont le même âge que lui. Truffaut, qui le voit comme un « poète de la dérision », écrit sur lui : « Philippe de Broca a bien raison de ne jamais filmer ses personnages assis ou couchés, mais cavalcadant à 18 images seconde, toujours en poursuite, toujours en fuite pour échapper à la pesanteur du monde moderne. » Le grand paradoxe reste que Philippe de Broca n’a jamais été inclus dans la Nouvelle Vague. Comme le notent Sichler et Benyayer dans leur livre, « il y avait cette espèce de chapelle, cette coterie des anciens critiques des Cahiers du cinéma passés à la mise en scène. Après, il a continué d’incarner pour ce magazine un cinéma médiocre et populaire. Et ce mépris a duré jusqu’à la fin ». Alexandra de Broca, véritable gardienne du temple, ne ménage pas ses efforts depuis plus d’une quinzaine d’années pour qu’on reconnaisse à sa juste valeur l’œuvre de son mari : « Il faut dire que presque tous les réalisateurs de la Nouvelle Vague étaient autodidactes, explique-telle. Alors que le jeune Philippe de Broca avait fait l’École technique de photographie et de cinéma (ETPC). Sur les tournages de leurs films, quand ils avaient besoin d’aide sur le plan technique, ils étaient bien contents de trouver Philippe… Je crois que dès le départ, il se démarquait de la bande parce qu’il n’était pas communiste. Fondamentalement, il pensait que l’individu l’emportait sur tout le reste. Il n’a jamais fait de politique. Cela ne l’intéressait pas plus que cela. Je l’ai aussi beaucoup entendu expliquer que dans le milieu du cinéma, “il fallait avoir la carte”. Philippe, assurément, ne l’avait pas… » Qu’importe, dès sa rencontre avec Jean-Paul Belmondo, en 1958 sur le plateau du film de Chabrol À double tour, de Broca trouve en « Bébel » un copain de chambrée, une âme sœur. Belmondo l’a volontiers confessé : « Philippe de Broca… ce nom évoque des souvenirs inoxydables, de bonne humeur et fraternité mêlées. Moi,

fils de sculpteur, lui petit-fils de peintre, cette ascendance artistique a immédiatement scellé notre amitié. » Ils se trouvent des atomes crochus dès le premier jour de tournage… Deux ans plus tard, lorsque Philippe de Broca, passé à la mise en scène, propose à Belmondo le rôle de Cartouche aux côtés de Claudia Cardinale, dans sa première grosse production en couleur, ce dernier accepte avec enthousiasme. « Ce qui m’avait emballé dans Cartouche, confiait-il aux auteurs du livre en novembre 2019, c’est la nouveauté, le contraste. Enfin un personnage solaire, vif et idéaliste, qui défie les riches et les puissants. Enfin, un film de cape et d’épée moderne infusé de Nouvelle Vague ! » L’avantage avec Philippe de Broca, c’est qu’il tourne vite. « De Broca avait ce don de la rapidité, confirme Alexandra de Broca. C’était un feu follet, un homme en mouvement perpétuel. Comme Eastwood, il bouclait souvent ses séquences à la première prise. Il était adoré par ses techniciens. » Comme le précise encore Belmondo, « sur le plateau, de Broca virevoltait comme un gamin dans un magasin de jouets. Son âme d’enfant, son refus de grandir, son goût de la transgression, sa fantaisie naturelle étaient un pied de nez à ses démons. » Les pitreries de Belmondo sur les tournages des films de Broca sont restées célèbres. Sur L’Homme du Rio, il cacha des bébés crocodiles dans les salles de bains des membres de l’équipe. Sur Les Tribulations d’un Chinois en Chine, il vida la piscine de l’hôtel Hilton de Hongkong, et à l’inverse, à Acapulco, lors du tournage du Magnifique, Bébel remplit la piscine du palace avec tous les meubles à portée de main. « Ces facéties réjouissaient Philippe, se souvient le comédien. Elles contribuaient à l’ambiance du plateau, laquelle serait, il le savait, perceptible à l’image. »

Philippe de Broca, en 1962, sur le tournage de Cartouche, sa première collaboration avec Jean-Paul Belmondo. RENAUD/LEEMAGE



Philippe de Broca a inventé un langage cinématographique qui lui est propre. Il sait donner de la noblesse à la connerie

CÉDRIC KLAPISCH



Pourtant, comme l’écrit le programmateur de la Cinémathèque française Bernard Payen, « loin d’être un simple faiseur de divertissements et de films d’aventure ébouriffants portés par l’étincelant Belmondo, de Broca a bâti une œuvre à part entière, faite d’une subtile essence de comédie et de mélancolie. » En réalité, tout l’art de De Broca consiste à naviguer entre le réel et l’imaginaire. La clef de voûte de son cinéma, c’est L’Homme de Rio. En 1961, de Broca est contacté par le producteur Alain Barret qui compte adapter les aventures de Tintin sur grand écran, avec Tintin et le mystère de la toison d’or. Philippe de Broca finira par décliner la proposition… Non sans avoir entamé une préproduction qui aidera sérieusement son successeur JeanJacques Vierne. « J’étais fanatique d’Hergé, raconta le cinéaste en 1995. J’avais tout lu. Mais en préparant le film, quand

Veuve du réalisateur, Alexandra de Broca ne ménage pas ses efforts depuis plus d’une quinzaine d’années pour qu’on reconnaisse à sa juste valeur l’œuvre de son mari. FRANÇOIS BOUCHON / LE FIGARO

j’ai trouvé le jeune homme qui a joué Tintin (Jean-Pierre Talbot, NDLR), quand j’ai vu Georges Wilson en Haddock, j’ai trouvé que c’était moins bon que les bandes dessinées. J’ai dit à Barret de ne pas faire ça, mais plutôt une adaptation vivante des bandes dessinées. C’est comme ça que j’ai fait L’Homme de Rio. » Tombé sous le charme de L’Homme de Rio à l’âge de 17 ans, Steven Spielberg avoua plus tard s’en être directement inspiré pour sa trilogie Indiana Jones, puis pour son Tintin. « Si l’esprit de la Nouvelle Vague souffle sur ce film, c’est également là que de Broca crée le concept de la comédie d’aventure décliné ensuite par Spielberg », analyse Cédric Klapisch qui voue lui aussi un culte au metteur en scène de L’Incorrigible. D’après Klapisch, « de Broca sait amener de la finesse quand il grossit le trait. Il a inventé un langage cinématographique qui lui est propre. Il sait donner de la noblesse à la connerie. Il sait rabaisser les grands de ce monde et sauver les perdants ou les petites gens. Il crée une sorte d’anarchisme doux… Peu de réalisateurs ont réussi à mettre de la grandeur dans la légèreté. » Alexandra de Broca ajoute : « Sur le tournage du film Le Diable par la queue, il s’était teint les cheveux en blond pour une scène où il sautait dans l’eau. Avec son physique longiligne, sa petite taille, il avait des faux airs de Tintin. C’était une sorte de Tintin cinéaste, toujours prêt à partir au bout du monde dès que l’occasion s’en présentait… » Avec Le Magnifique, de Broca va même aller plus loin. Il met au point un art cinématographique de la fugue perpétuelle sur une musique créée par son complice Claude Bolling, disparu la semaine dernière. Son héros archétypal, entre rêve et réalité, s’affirme comme une figure insaisissable qui ne tient pas en place. Belmondo qui jouera dans six de ses films en sait quelque chose. Il incarne avec aisance et nonchalance cet aventurier saute frontières, cet équilibriste permanent, bref, ce séducteur qui tient à sa liberté. Dans Le Magnifique, tourné en 1973 au Mexique, toute l’intrigue se construit sur des allers-retours entre l’imaginaire et le quotidien. Belmondo joue simultanément l’écrivain François Merlin aux 42 livres et l’aventurier trop sûr de lui Bob Saint-Clar. Même chose pour Jacqueline Bisset, qui est à la fois timide étudiante en sociologie, se muant en un clin d’œil en une vamp ensorcelante, Tatiana. Elle semble tout droit sortie d’un James Bond. Les femmes chez le cinéaste de Tendre Poulet ou du Roi de cœur sont avant tout motrices de la fiction. « Si les hommes sont des courants d’air ou chassent les chimères, les femmes elles, tiennent le cap, et acceptent de vieillir », peut-on lire dans le livre sous la plume de Guillemette Odicino. Finalement, tout est affaire de vitesse chez de Broca. « Je suis l’homme pressé cher à Paul Morand, déclarait-il en 1992. J’aime les choses rapides. J’aime tourner vite. L’arrêt c’est la mort. C’est ma philosophie. La vie n’existe que par le mouvement. » Aujourd’hui, en quoi consiste l’héritage du cinéma de Philippe de Broca ? Même si peu d’analyses et d’écrits existent sur son œuvre, ce réalisateur mé-

Bio EXPRESS

1933 Naissance le 15 mars à Paris (12e) de Philippe Claude Alex de Broca. 1955 Effectue son service militaire au service du cinéma des armées (SCA) en Allemagne, avant d’être transféré à Alger en 1956. 1959 Premier assistant sur Les Quatre Cents Coups, de François Truffaut, et sur À double tour, de Claude Chabrol. 1962 Sortie de Cartouche, première collaboration avec Jean-Paul Belmondo. 1964 Sortie de L’Homme de Rio, avec Belmondo, qui fait près de 5 millions d’entrées en France. 1965 Les Tribulations d’un Chinois en Chine, avec Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort et Ursula Andress. 1973 Sortie du film Le Magnifique, avec Jean-Paul Belmondo et Jacqueline Bisset. 1979 Le Cavaleur, avec Jean Rochefort. 1997 Le Bossu, avec Daniel Auteuil, Fabrice Luchini et Marie Gillain. 2004 Mort le 26 novembre à l’âge de 71 ans, à Neuilly-sur-Seine. 2015 Première rétrospective à la Cinémathèque française.

connu est sorti du purgatoire en 2015 à l’occasion d’une rétrospective organisée par la Cinémathèque française. « Avant de mourir en 2004, Philippe m’a laissé un manuscrit, précise Alexandra de Broca. Il s’agit d’une lettre dans laquelle il a mis des croix sur tous les films qu’il a réalisés. Il est parfois dur avec ses propres créations. Il n’a par exemple mis qu’une croix sur le film Psy avec Patrick Dewaere… Quoi qu’il en soit, ce classement m’a beaucoup aidée. Je crois qu’aujourd’hui le retour en grâce critique vient doucement. Ce livre, qui vient de sortir, est une pierre supplémentaire à l’édifice. Il lui ressemble, il est plein de couleurs, plein d’entrain. Après cela, nous préparons un film sur lui. C’est le documentariste Jérôme Wybon qui le réalisera. Si tout va bien, le tournage pourrait peutêtre démarrer en janvier… » Décidément, les joyeuses tribulations de Philippe de Broca sur le chemin de la reconnaissance ne font que commencer… N’en déplaise à l’épitaphe inscrite sur sa tombe au cimetière de Sauzon à BelleÎle-en-Mer : « J’ai assez ri… » ■ Philippe de Broca. Un monsieur de comédie, de Philippe Sichler et Laurent Benyayer, 336 p. aux Éditions Neva. Inclus le DVD du film Les Mille et Une Nuits version TV (4 x 52 min). 69 €.

LE FIGARO

TÉLÉVISION

41

LE CV Après des stages à Midi libre et au Villefranchois, cette Aveyronnaise a commencé sa carrière télé au début des années 2000 à la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées en tant que reporter, avant d’être appelée à la tête des JT nationaux, le « 12/13 » et le « 19/20 » en alternance, puis le « 13 Heures » de France 2 dès 2016. Figure montante du service public, la journaliste de 45 ans venait de se voir confier la présentation S’asseoir dans le fauteuil de Jean-Pierre de « Prodiges » Pernaut n’est pas chose aisée. Il lui faut sur la Deux, convaincre les 5 millions de fidèles avec qui la star de mais, la Une déjeunait chaque jour de ne pas quitter la Une. débauchée C’est d’ailleurs pourquoi Marie-Sophie Lacarrau par TF1, n’entend pas changer une recette qui marche. « Je ne elle n’aura viens pas pour dynamiter le “13 Heures” de TF1, je finalement viens pour respecter l’existant », confiait-elle au animé que Figaro. Elle n’en délaisse cependant pas l’envie la saison 7. de défricher d’autres terrains que ceux des régions. Et rêve, en secret, d’interviewer Michelle Obama. Et si sa nouvelle maison le lui permettait ?

LE NOUVEAU MATCH DU « 13 HEURES »

LE CV À 39 ans, Julian Bugier a un CV long comme le bras. Après des débuts sur Bloomberg TV (comme Anne-Sophie Lapix) à Londres, il fait ses armes sur BFMTV et iTélé. Depuis l’été 2011, il a été la doublure de Laurent Delahousse, David Pujadas et Anne-Sophie Lapix sur France 2. Tout-terrain, il est aussi aux commandes des opérations spéciales, du 14 Juillet ou des obsèques nationales, et des magazines « Cellule de crise » et « Tout compte fait ». Depuis la rentrée, il est aussi à la radio, sur Europe 1, où il anime la tranche 18 h-20 h.

MARIE-SOPHIE LACARRAU ET JULIAN BUGIER SE RETROUVENT FACE À FACE AUJOURD’HUI. L’UNE SUR TF1, OÙ ELLE SUCCÈDE À JEAN-PIERRE PERNAUT, L’AUTRE SUR FRANCE 2. DEUX STYLES, DEUX AMBIANCES. DÉCRYPTAGE.

L’AMBITION

JULIAN BUGIER

PAR SARAH LECOEUVRE

LE STYLE

L’AMBITION

POINTS FAIBLES

Lundi 4 janvier

MOTS CROISÉS PROBLÈME N° 5553

HORIZONTALEMENT

1. Est devenue Zimbabwe. - 2. Courants furieux. - 3. Les trompettes de Jéricho. - 4. Personnages de choix. Familier pour l’étoile Rubinstein. - 5. S’exprime bêtement mais non sans une certaine noblesse. Une île qui répondit à l’appel du général. - 6. Donne de belles couleurs. Un train en perte de vitesse. - 7. Boues rouges. - 8. Vers l’Oubangui charrie. Rapporte beaucoup. - 9. Bon vouloir. A une tradition de transparence. - 10. A bien profité de la campagne. - 11. Vice de forme. Note. - 12. Suppressions des cimes.

VERTICALEMENT

1. Libérateur devenu tyran, il avait pris le pouvoir il y a quarante ans dans le 1 horizontal (prénom et nom). - 2. A reçu l’onction. Saillie animale. - 3. A l’air superbe. - 4. Indicateur du milieu. Refuse la confession. S’enflamme au matin. - 5. Contrepoids de l’alter. Thérèse ou Bernadette. Famille de peintres niçois. - 6. Sale humeur. Abat-jour. - 7. Sort en public pour la première fois. Ronde ou quart de ronde. - 8. Savonne le linge sale avant de le faire bouillir. Ne se plantent pas à tous les coups.

Par Vincent Labbé 1

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RONDE DES MOTS Trouvez les mots correspondant aux définitions centrales et inscrivez-les autour de la case qui leur revient. La première lettre de chaque mot est indiquée par le triangle. Chaque mot se lit dans le sens des aiguilles d’une montre.

F

A

A

L

B

DÉCLARE SA FLAMME

QUI DESCEND DU CIEL

CÔTÉS AU SOLEIL

DIFFICULTÉ IMPRÉVUE

CALÉ DANS SON DOMAINE

CŒUR DE CIBLE

COQUINE OU RÉVOLTÉE

COUVERT D'AFFAIRES

EN PLEINE CRISE

BIEN AU-DESSUS DU SOL

BOURRÉ DE COUPS

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Exemple

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SOLUTION DU 31 DÉCEMBRE 6

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SOLUTION DU PROBLÈME N° 5550 HORIZONTALEMENT 1. Drapiers. - 2. Refermai. - 3. Effleure. - 4. Aéra. Leu. - 5. Drogué. - 6. Nénés. - 7. Ont. Èbre. - 8. Uderzo. - 9. Gari. Ara. - 10. Hiant. Ay. - 11. Tricarde. - 12. Sétacées.

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VERTICALEMENT 1. Dreadnoughts. - 2. Référendaire. - 3. Affronterait. - 4. Pelage. Rinça. - 5. Ire. Usez. Tac. - 6. Émule. Boa. Ré. - 7. Rare. Or. Rade. - 8. Sieur. Étayes.

SOLUTION DU N°3499

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Demain

POINTS FORTS

CHRISTOPHE CHEVALIN - TF1; DELPHINE GHOSAROSSIAN /FTV

Avec l’ombre du taulier de l’info planant sur ses épaules, il lui sera difficile d’imposer un style singulier, à l’instar d’une Laurence Ferrari qui avait remplacé Patrick Poivre d’Arvor à l’été 2008. Parmi le noyau dur des fans de Pernaut, il y aura forcément des déçus. Au point de déserter son journal pour la concurrence, voire les chaînes info ? Surtout qu’elle n’était pas la favorite de leur idole. Il lui préférait Dominique Lagrou-Sempère, sa complice sur les opérations spéciales autour des villages et des marchés de France.

Même s’il n’a pas été choisi pour lui succéder, Julian Bugier se voit comme l’héritier de Jean-Pierre Pernaut. « Nous avons un peu le même parcours. Quand il a démarré son journal, il parlait déjà d’argent et de consommation dans son magazine “Combien ça coûte?”. Ce que je fais avec “Tout compte fait” », a confié au JDD celui qui entend concentrer les sujets de son journal sur les « territoires » (pour ne pas dire « régions » comme sur TF1). Le mimétisme s’arrêtera-t-il là ? Osera-t-il, comme JPP, quelques remarques sur l’actualité dans ses lancements ?

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MOTS À MOT Les mots sont : SALOIR - AMORCE - BOBINE.

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POINTS FAIBLES

LE STYLE

Grâce à son expérience des chaînes info, de joker de luxe et d’« anchorman » d’éditions spéciales, aucune « breaking news » ne lui fait peur. Il espère pousser cet avantage sur sa concurrente et néanmoins consœur. L’arrivée de celle-ci sur TF1 pourrait, du moins l’espère-t-il, créer un appel d’air et lui permettre de récupérer les déçus de la Une. Ses premiers journaux seront déterminants. Et, même s’il n’a pas la mèche de Delahousse, ce père Onze ans sur le banc des remplaçants ! Onze de deux enfants possède ans qu’il croit en sa bonne étoile. Lorsque Annedes atouts. Une allure de Sophie Lapix a été nommée en 2017 pour remplagendre idéal qui pourrait, cer David Pujadas au « 20 Heures », il ne cachait s’il se déride, séduire d’ailleurs pas sa déception. « Je pouvais prétendre les téléspectatrices. à être son successeur », avait-il déclaré à l’époque au journal L’Express. Maintenant qu’il a décroché le premier rôle, pas question de le laisser de sitôt à un autre. Il est bien décidé à s’installer, prendre ses aises, même, au « 13 Heures », un rendez-vous qui, en trente ans, a déjà vu passer pas moins de quinze présentateurs ! Son profil très « parisien », avec un parcours réalisé entre Londres et la capitale, ne plaide pas en sa faveur. Il a beau vouloir s’intéresser aux « territoires » dans son « 13 Heures », le natif de Blois, fils d’un ex-journaliste du Monde, n’a jamais connu les joies d’une rédaction locale. Quant à la personnalité de l’ancien joker, elle reste difficile à saisir. En 2019, il a bien tenté de se laisser aller en coanimant (avec, entre autres, Marie-Sophie Lacarrau) « Les Victoires de la musique ». On dira que ce n’était pas sa meilleure sortie…

SOLUTION DU N°3500

Le jour de son départ, le 18 décembre, Jean-Pierre Pernaut l’a intronisée à l’antenne. Un adoubement pour la souriante et pétillante journaliste. D’autant que le boss a bien insisté sur ses atouts : sa ville natale, Villefranchede-Rouergue, et son affection pour les régions. Autre point fort : sa bonne prise de contact avec les correspondants de TF1 après son tour de France des bureaux en région. L’ancienne localière leur a promis qu’elle continuerait à mettre leurs reportages en valeur. Sabotiers et fabricants d’andouillettes, vous resterez ses héros.

MARIE-SOPHIE LACARRAU

Marie-Sophie Lacarrau se dit proche des préoccupations des Français. Durant le premier confinement, elle consacrait une partie de son « JT » à leurs questions pratiques. Sensible, elle a été blessée que son ex-patron Laurent Guimier ne la laisse pas dire au revoir à ses fidèles au moment de son départ précipité de France 2. La quadragénaire se démarque aussi par sa fibre humanitaire. Marraine d’une petite Sénégalaise, cette mère de deux enfants n’a pas hésité à quitter son journal pour se rendre à Haïti en tant qu’ambassadrice de l’association Un enfant par la main.

POINTS FORTS

lundi 4 janvier 2021

lundi 4 janvier 2021 LE FIGARO

42 TÉLÉVISION

MÉTÉO

Tous les programmes dans TV Magazine et sur l’appli TV Mag

À LA DEMANDE 21.05

21.05

Série. Humoristique

Série. Policière

Sam

21.05

The Bay

PAR

ÉPHÉMÉRIDE St-Odilon Soleil : Lever 08h43 - Coucher 17h08 - Lune décroissante

MATIN

Secrets d’histoire

The Prom

Documentaire

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Fra. 2020. Saison 5. Avec Natacha Lindinger. Matthieu. Inédit. Alors qu’elle aspire à passer du temps avec Antoine, Sam doit composer avec les chagrins d’amours de son fils, le retour de son père et un élève difficile. - Mathilde.

GB. 2021. Saison 2. Avec Morven Christie. (1 et 2/6). A la suite d’un meurtre brutal au sein d’une famille aimante Lisa revient sur le devant de la scène, bien déterminée à tirer un trait sur le passé. 22.45 Unité 42. Série. Policière. Avec Caroline Stas. Mémoire vive Vote utile - Connectée.

23.10 New York Unité Spéciale. Série. Policière. 3 épisodes.

21.06

Fra. Néron, le tyran de Rome. En Italie, Stéphane Bern dresse le portrait de l’un des empereurs romains les plus connus, Néron. Resté dans l’histoire comme un exemple de cruauté, de mégalomanie, il a passé sa vie entouré de femmes ambitieuses et criminelles. 23.04 Le problème du pantalon. Doc.

20.55

Angel of Mine

21.05

Tendre poulet

Film. Thriller

Cauchemar en cuisine

Film. Comédie policière

Documentaire

Fra. 1978. Réal. : Philippe de Broca. 1h41. Avec Annie Girardot. Un professeur de grec s’éprend d’une ancienne camarade de faculté. Celle-ci n’ose pas lui révéler son véritable métier : elle est devenue commissaire de police.

Aus/EU. 2019. Réal. : Kim Farrant. 1h38. Avec Noomi Rapace. Une femme, qui a dû faire face à la mort de sa fille, ne parvient pas à refaire surface. Elle se persuade que son enfant est toujours en vie.

22.35 Le dossier Mona Lina. Film. Drame. Avec Neta Riskin. Inédit.

22.41 Alain Chamfort : Dandy Symphonique. Concert.

1h50. Epoye. A Epoye, Johan fait appel à Philippe Etchebest pour venir en aide au restaurant de son père, qui a repris l’établissement après une carrière dans la restauration collective. 22.55 Cauchemar en cuisine : que sont-ils devenus? Documentaire. Roumazières-Loubert / Tarbes.

20.40 Touche pas à mon poste ! Divertissement.

19.50 Les princes et les princesses de l’amour. Téléréalité. Inédit.

20.10 Quotidien. Divertissement.

21.15 Lukas

21.05 Iron Man

Film. Action. EU. 2008. 2h06. Avec Robert Downey Jr. Alors qu’il est détenu au Moyen-Orient, un marchand d’armes conçoit une armure qui lui confère des pouvoirs surhumains.

Film. Action. EU/Fra. 2016. 1h38. Avec Jason Statham. Pour retrouver sa compagne qui a été enlevée, un ancien tueur à gages est obligé de reprendre du service et d’assassiner trois dangereuses personnes.

23.00 Le sang du cartel. Téléfilm. Action. Avec J.-C. van Damme.

23.10 Ghost in the Shell. Film. Sciencefiction. Avec Scarlett Johansson.

23.05 Jupiter : le destin de l’univers. Film. Science-fiction. Avec Mila Kunis.

20.20 Passage des arts. Magazine.

20.15 Les Brown : génération Alaska.

19.25 Les guerrières vikings. Doc.

20.50 37°2 le matin

21.05 Le convoi de l’extrême : les gladiateurs de la glace

20.50 Les chevaliers teutoniques

Film. Thriller. Blg/Fra. 2018. Réal. : Julien Leclercq. 1h34. Avec JeanClaude Van Damme. Inédit. Un vigile de night club est recruté par Interpol pour faire tomber un chef de gang flamand.

Film. Drame. Fra. 1986. Réal. : J ean-Jacques Beineix. 2h. Avec JeanHugues Anglade. Dans la chaleur et la moiteur, les tribulations de deux marginaux qui, venant à peine de se rencontrer, s’aiment passionnément jusqu’à la destruction. 22.55 C dans l’air. Magazine.

21.15 Mechanic : Resurrection

Doc. 0h43. L’art de la survie. Inédit. Art se lance dans la traversée d’un lac en plein dégel et Lisa effectue une nouvelle livraison qui pourrait rapporter gros. 21.55 Le Convoi de l’extrême : Les gladiateurs de la glace. 3 épisodes.

Doc. Fra/Pol. 2011. 0h52. Créé en Terre Sainte en 1190, l’ordre Teutonique, confrérie hospitalière, se déplace dans l’Europe balte pour y entreprendre la christianisation de la Prusse.

A Broadway, Dee Dee Allen (Meryl Streep) et Barry Glickman (James Corden) se remettent difficilement de l’échec critique de leur dernière comédie musicale. Désœuvrés, ils décident de soigner leur image en s’emparant d’une cause médiatique à leur portée. Angie Dickinson (Nicole Kidman), une star sur le retour, leur parle alors d’une lycéenne dans une petite ville de l’Indiana, interdite de se rendre au bal de fin d’année avec sa petite amie par une décision des parents d’élèves. Avec l’aide de Trent Oliver (Andrew Rannells), un comédien sur la touche, ils partent la soutenir. Dans « The Prom », Ryan Murphy met en scène un monde plein de couleurs, de chansons et de bons sentiments, non sans une belle dose d’auto-dérision.

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➜ 12 h : « Le Talk » – Invité : Jean Rottner, ancien maire de Mulhouse et président (LR) du conseil régional du Grand Est depuis 2017. Interviewé par Yves Thréard

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Aujourd’hui, lundi 4 janvier sur lefigaro.fr

➜ 17 h : « Points de vue » – L’émission de débat du Figaro, animée par Guillaume Roquette. Avec Alexandre Devecchio, responsable du FigaroVox, et Nicolas Baverez, essayiste et éditorialiste.

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lachainemeteo.com

Par téléphone :

21.45 Saint Louis, à la lumière de la Sainte Chapelle. Documentaire.

Sur L’APPLI

LIVE 24/24

GRATUITE La Chaîne Météo

2,99 €/appel

MOTS FLÉCHÉS DU FIGARO N°2788 CHEFS D’ÉQUIPES PRÉOCCUPÉE

DEVENANT MOINS DENSE QUI LÉSINE

OBSTACLE DE GOLFEUR BÉRYLLIUM

VIRAGE À MEGÈVE MATIÈRE DE BAS

IL RETIENT LA CAISSE COMPLIMENTS

CANAPÉS DES PSYS PAS PLEIN NORD

IL NE PEUT SE FAIRE QU’À DEUX

BRUN AU HARAS COUVRIT DE FLEURS

DÉFAIT À LA BASE REMET À SA PLACE

MAINTIENT CHEZ LUI

SERA AU POUVOIR À CET ENDROIT

COMME UNE SŒUR DEVANT J.-C.

BOUGE ORIFICE NATUREL

SANS RÉCIPROCITÉ DIRIGER BARBU DE LÉGENDE SUPPORT DE ROSE

GROUPE DE CAMIONS ININTERROMPU L’OBI LE CEINTURE TENIR SES ASSISES

QUI NE PASSE PAS INAPERÇUE CARRURE L’ENNEMIE DU FEU PETIT MÉDECIN

COMPRIMÉE AU MAXIMUM TRUFFER

CHARNIÈRE DE PORTE FRUIT DU PIN

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DÉSIGNE L’OBJET

POSSESSIF

REVIGORER DÉPÔTS DE VIN OU DE BIÈRE

QUI BAIGNE DANS L’OPULENCE

AVANT L’ÉGYPTE ACTUELLE

IL EST UTILE AU PEAUSSIER REMIS À NEUF UNE POMME (D’)

SPORT AUX PRISES MULTIPLES

GOURMANDISE ITALIENNE OU RÊ GREFFON UNE ÉTOILE SUR LE SABLE

IL METTAIT AU SUPPLICE

DISQUE

TISSUS DE PAILLE ASPECT DU PAPIER

RÉSIDUS DE COMBUSTION PÈLERINE

BÉCASSE

ACTRICE FRANÇAISE

FIRME PUISSANTE

PARLAI À TORT ET À TRAVERS

GRAND HUMORISTE PARFOIS PRONOM AUXILIAIRE DE TOUS LES TEMPS

QUI ONT LA FROUSSE

SOLUTION DU 31 DÉCEMBRE B

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PHASE DE LA LUNE RÊVE DU BIEN DES AUTRES

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ROBERT HOSSEIN

Robert Hossein a été le premier à monter des spectacles « interactifs, populaires, mais de qualité » où le public tient parfois le rôle de juré.

LE GUERRIER DU THÉÂTRE

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DISPARITION

LES OBSÈQUES DU GRAND COMÉDIEN SERONT CÉLÉBRÉES MERCREDI 6 JANVIER À VITTEL.

APS-MEDIAS/ABACA

«

e prince du théâtre populaire », pour l’ancien président du Festival de Cannes Gilles Jacob. « Un talent d’acteur et de metteur en scène qui éclaboussait le théâtre et le cinéma », selon Brigitte Bardot. Un « sens de l’absolu qui a été tout au long de sa vie celui d’un adolescent » a déclaré Isabelle Adjani lorsque la mort de Robert Hossein, à l’âge de 93 ans, a été annoncée jeudi 31 décembre. Il fut celui qui lui offrit sa première prestation sur scène à Reims. Et son vieux complice Jean-Paul Belmondo de rappeler à son tour que Hossein fut celui qui contribua « beaucoup » à son retour sur les planches. La générosité de l’homme et la grandeur de l’artiste sont bien les deux facettes de Robert Hossein qu’ont soulignées de nombreuses personnalités. C’est à Vittel, la cité des Vosges dans laquelle il résidait, que ses obsèques seront célébrées ce mercredi. « Robert aimait le public. Je suis bouleversée par les témoignages incalculables d’anonymes », a confié son épouse, Candice Patou, avant d’ajouter envisager avec la Ville la création d’une fondation et d’un musée « pour perpétuer sa mémoire ». Le public se souviendra, lui, de la générosité qui émanait de sa carrure et de sa

PAR NATHALIE SIMON

[email protected]

voix à la chaleur rocailleuse qu’il prêtait au ténébreux Joffrey de Peyrac, le séducteur de la belle Angélique. Robert Hossein a rejoint celui auquel il a cru toute sa vie : Dieu. « Lui, c’est un pur qui n’a d’autre bonheur que de servir un art auquel il s’est donné, avec lequel il s’est enfermé une fois pour toutes, et qui lui rend le reste du monde improbable », avait dit de lui son ami Frédéric Dard. Robert Hossein est né le 30 décembre 1927, à Paris d’un compositeur iranien et d’une pianiste ukrainienne. Le petit Hosseinoff a vécu ses premières années dans une soupente de la rue de Vaugirard, dans une « misère noire », confiait-il. Abreuvé de contes russes et de ceux de Perrault et d’Andersen par sa mère, le jeune garçon se

console en se « fabriquant des royaumes ». Le jour où il assiste à la représentation de L’Affaire du courrier de Lyon, à l’Odéon, c’est une révélation : il sera comédien. À 19 ans, Robert Hossein suit des cours d’art dramatique, est encouragé par Tania Balachova qui critique toutefois son « goût immodéré pour la déclamation poétique ». Il fera ce qu’il appelle ses « vrais débuts » de comédien dans Haute surveillance de Jean Genet, mis en scène par l’auteur lui-même. 1948 marque ses premiers pas au cinéma, d’abord quelques figurations : Le Diable boiteux de Sacha Guitry, Du rififi chez les hommes, de Jules Dassin. Plus cigale que fourmi, Robert Hossein vit une « bohème joyeuse » chez Roger Vadim qui le recrute

ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DÉROGATOIRE ENTRE 20 HEURES ET 6 HEURES En application de l’article 4 du décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire

en 1962 pour tourner Le Repos du guerrier avec Brigitte Bardot, puis Le Vice et la Vertu. Avant de passer lui-même derrière la caméra pour la première fois en 1955 : il tourne Les salauds vont en enfer avec Marina Vlady, dont il tombe amoureux et qu’il épouse. Dans les années 1960, le rôle de Joffrey de Peyrac dans Angélique, marquise des anges lui apporte une grande notoriété. Pourtant, Robert Hossein avait d’abord refusé de jouer un « type cicatrisé, tordu et qui boîte ». Toujours avide d’aventures nouvelles, en 1970, Robert Hossein prend en charge la Maison de la culture de Reims, fait un passage au Théâtre de Paris, avant de réaliser un autre de ses rêves en 2000 : diriger un théâtre. Ce sera le Marigny, pendant huit ans.

Insatiable

Insatiable, passionné, désintéressé, Robert Hossein voulait partager des émotions avec les « âmes simples », raconter des histoires fortes et humaines, à hauteur d’homme. Il est le premier à monter des spectacles « interactifs, populaires, mais de qualité » où le public tient parfois le rôle de juré : Le Cuirassé Potemkine, Notre-Dame de Paris, L’Affaire du courrier de Lyon, Marie-Antoinette, Jésus (deux fois), Ben-Hur… Dans les

Je soussigné(e),

UN DERNIER MOT [email protected]

Mme/M. : Né(e) le :

lundi 4 janvier 2021

années 1980 à 2000, ses épopées remplissent le Stade de France et le Palais des congrès. Il contribue également à des spectacles en mapping vidéo (fresque lumineuse) donnés en extérieur. En 2010, il traitait encore de faits divers qui avaient défrayé la chronique comme les affaires Seznec et Dominici. Côté carrière, Robert Hossein regrettait surtout d’avoir laissé passer un Godard et refusé les 100 000 dollars au soleil, d’Henri Verneuil. « Je reste en deçà de ce que j’ai voulu faire », avait-il avoué dans son livre, La Nostalgie (Michel Lafon, 2001) où il rendait également hommage à Candice Patou, sa troisième épouse, complice des mauvais jours. Robert Hossein aimait intensément la vie, les femmes, la bonne cuisine, mais s’interdisait de donner des leçons. Il a essayé d’appliquer la volonté de sainte Thérèse de Lisieux qu’il « adorait », parce qu’elle lui semblait « plus tolérante » que Jésus : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » En 2011, ce croyant fervent, avait rendu hommage à la mère du Christ avec un spectacle inspiré baptisé : Une femme nommée Marie, et inauguré à Lourdes. Il avait été reçu par le pape François en 2016 au Vatican pour promouvoir le théâtre populaire qu’il aimait tant. ■

Par Étienne de Montety

Rhin [rin] Cours de géographie.

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Demeurant : certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé en application des mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire : Note : les personnes souhaitant bénéficier de l’une de ces exceptions doivent se munir s’il y a lieu, lors de leurs déplacements hors de leur domicile, d’un document leur permettant de justifier que le déplacement considéré entre dans le champ de l’une de ces exceptions.

1. Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle ou le lieu d’enseignement et de formation, déplacements professionnels ne pouvant être différés.

L

es départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin viennent de fusionner pour former la Collectivité européenne d’Alsace. Le mot vient du celtique renos, qui désigne un cours d’eau. Depuis longtemps, la France offrait le charmant tableau de deux Rhins. Et, comme pour tout tableau, il y avait un bas et un haut, afin que les choses paraissent à l’endroit. Cette situation semblait durable, figée même, non pas dans l’airain, mais au moins dans la tradition administrative. Un jour, les cœurs ont été sondés sur le sujet des Rhins. Une seule entité ne serait-elle pas préférable ? Et voici la carte soudain modifiée : la France n’est pas amputée d’un Rhin - ça, ça serait la guerre ! - mais, plus simplement, les deux départements sont réunis. Qu’est-ce que ce tour change au Rhin ? Rien. Quel calcul rhénan se cache là-dessous ? Aucun. Cette opération des Rhins permet simplement de requinquer l’Alsace. ■

2. Déplacements pour des consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ou pour l’achat de produits de santé. 3. Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou précaires ou pour la garde d’enfants. 4. Déplacements des personnes en situation de handicap et de leur accompagnant. 5. Déplacements pour répondre à une convocation judiciaire ou administrative. 6. Déplacements pour participer à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative. 7. Déplacements liés à des transits ferroviaires ou aériens pour des déplacements de longues distances. 8. Déplacements brefs, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie. Fait à : Le :

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