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LUCY + JORGE ORTA MASKING

LUCY + JORGE ORTA

MASKING

05.03.21 > 24.04.21

Exposition présentée par / Exhibition presented by La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach, Bruxelles

SOMMAIRE

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PROLOGUE : MASQUES

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par Valérie Bach et Constantin Chariot

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OEUVRES EXPOSÉES | EXHIBITED ARTWORKS

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LUCY + JORGE ORTA : PARCOURS ARTISTIQUE

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ENGLISH VERSION

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PROLOGUE “MASQUES” par Valérie Bach et Constantin Chariot

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PORTRAIT D’ARTISTE Lucy ORTA, 2020 Photographie : Emily Orta

Le couple d’artistes Lucy + Jorge ORTA revient à La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach, après une hibernation artistique fertile due au COVID-19, à travers la présentation surprenante d’une nouvelle série de masques en verre réalisés à Murano, tous dessinés par Lucy, alors qu’elle était confinée dans sa maison-atelier parisienne, lors du premier confinement, il y a un an. Paraphrasant le thème du masque, qui a fait tant parler de lui, à travers les tergiversations politiques et sanitaires liées à son port obligatoire et salutaire - ou non !, et devenant presque, en tant que tel, un sujet de dérision, Lucy s’est lancée en mars dernier dans une série de dessins à vocation réflective, combattant l’angoisse de la pandémie par une «mascarade», déclinant une infinie variété de faciès colorés, dans une réflexion méditative sur le sort de l’humain dans le monde «défiguré» d’aujourd’hui, aux prises avec une crise sanitaire et ses conséquences. Cet acte de dessin, comme une catharsis, est devenu pour Lucy un véritable antidote à la morosité, envisageant dès lors le masque sous un aspect positif, plongeant à pleines mains dans un répertoire de formes et de types de masques que Lucy et Jorge avaient glanés, collectés et enregistrés depuis plusieurs années, à la faveur de leurs voyages à travers le monde, dans différentes cultures, ethnies, localisations, etc… Le processus de création procède d’une sélection dans le répertoire ainsi constitué de caractéristiques clés de formes

et d’origines diverses, vaste banque de données universelles de sources ancestrales dans laquelle l’artiste puise, tout comme dans un inventaire d’espèces en voie de disparition dressé au fil des ans. Ces deux creusets s’inscrivent comme les réservoirs formels structurant l’inspiration de Lucy. Le masque est, au titre métaphysique, un archétype humain, sous toutes les latitudes et à toutes époques. Dès l’Antiquité, on en retrouve dans les rituels bachiques de l’époque hellénistique, composés au départ d’éléments puisés dans la nature. Le travestissement est, bien entendu, éminemment humain ; il s’en dégage une force quasi magique conférée à la possibilité de transformation, de mutation, de mimétisme. Lorsque l’enfant se construit sur ces manipulations de la figuration et de la représentation de soi, l’adulte, civilisé ou primitif, se met en lien avec les forces - parfois infernales - de la Nature ou de la Divinité, portant ce masque comme une prolongation de lui-même, accessoire de sa pscyhé transformatrice à visée spirituelle. Etroitement lié au théâtre, qu’il soit Nô au Japon, ou tragico-comique, du théâtre antique grec aux auteurs modernes, le masque recèle une possibilité de métamorphose, de dédoublement, de tromperie, de dissimulation, dont se saisit la nature humaine, de toute éternité et en tout lieu. L’Italie, avec ses Masques et Bergamasques de la célèbre Commedia dell’Arte, créant de toutes pièces les personnages de Colombine,

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Arlequin et Pierrot, n’est-elle pas, elle-même, la patrie même du Masque, tantôt séduisant, tantôt fourbe ?

Lucy + Jorge ORTA participait à l’exposition Glasstress initiée par Berengo !

A travers les rites de passage et d’initiation, en Afrique ou en Asie, comme dans le cadre des pratiques de résurrection du monde, après l’hiver, qui accompagnent le Carnaval (si cher à Venise !), ce moment où le jour reprend ses droits sur la nuit, le masque constitue à la fois l’objet et le sujet central de préoccupation de l’image de soi, permettant, dans certaines cultures chamaniques, les transferts symboliques de puissance surnaturelle et la réalisation de sorts.

Jouant des transparences et des opacités que permet le verre, matière magique par essence, maniable en fusion, solide et fragile à la fois, le masque dissimule ou révèle l’arrière-plan, donne à voir des surfaces ou des profondeurs, dans une savante dialectique du voilé et du dévoilé, du lumineux ou du sombre. Symbolique usage, donc, au Pays du Verre et du Cristal, que cette application contemporaine d’une technique ancestrale du soufflage, du filage et du tournage du verre, au cœur même de la tradition verrière vénitienne !

On le retrouve aussi au cœur des pratiques de mise à mort du Monstre, dans les civilisations sud-américaines et asiatiques, ce monstre primitif qui sommeille au creux de l’humanité, et qui fait résurgence, dans notre Occident chrétien, à travers les figures populaires de saints saurochtones (littéralement : «tueurs de sauriens», c’està-dire de dinosaures) que sont Saint Michel Archange ou saint Georges. Ces saints libérateurs, délivrant la nature humaine (souvent une jeune fille) du Mal qui lui est consubstanciel, rappellent les antiques combats symboliques contre les monstres et les dragons, auxquels participent des populations tout entières, dans une perspective d’identification au groupe, de cohésion sociale et religieuse, le protagoniste de ces combats étant presque toujours masqué, pour mieux tromper l’ennemi – cette bête, qui met à mal l’unité de l’univers et donc du groupe. C’est à cette infinie source d’inspiration qu’a puisé Lucy, empruntant à toutes les civilisations des formes, des couleurs, des combinaisons autour de ce sujet central du masque. Le projet s’est ensuite naturellement greffé sur une plus grande aventure, orienté vers une plus grande ambition, lorsque Lucy fut appelée à rejoindre l’atelier Berengo à Murano pour faire réaliser ses dessins en verre ! Il faut dire que le couple ORTA prolonge ainsi une longue tradition de collaboration et de création verrière de ses sculptures avec les maestros du Berengo Studio, puisque dès 2013, dans le cadre de la Biennale de Venise,

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Invitée donc à rejoindre le projet soutenu par la Fondation Berengo, Lucy a fait partie de ces 64 femmes artistes sélectionnées et appelées à participer à cette exposition : «Unbreakable : Women in glass», qui s’acheva à Murano en janvier 2021. Placée sous le commissariat de Nadja Romain et Koen Vanmechelen, cette exposition ambitionnait de donner à la femme artiste un droit de cité dans un monde essentiellement masculin, celui des maîtres verriers, qu’ils soient de Venise ou d’ailleurs.

La Belgique est également un pays de Carnaval, avec le célèbre Carnaval de Binche, ou encore avec son inénarrable Doudou de la Ducasse de Mons, où la foule met à mort un Dragon ; ces deux événements séculaires sont tous deux classés au Patrimoine immatériel de l’Unesco. Autant dire que ces masques sont donc à leur place à Bruxelles, là où ils donnent la réplique au célèbre tableau de James ENSOR, «Les masques singuliers», conservés au Musées Royaux des Beaux Arts.

Cette figure traditionnelle du maître verrier travaillant dans la fournaise est principalement, sinon exclusivement, dominée par les hommes. Cette exposition était donc une première tentative de briser ce modèle masculin en convoquant les œuvres de femmes verriers venues d’Australie, de Chine, du Brésil, d’Argentine, de Syrie et du Koweit, montrant ainsi que, forte de sa tradition, Venise constitue désormais un laboratoire du futur dans l’écriture de la vaste histoire verrière européenne.

Puisse le visiteur trouver dans ces rencontres tout aussi singulières avec ces visages burlesques une occasion de renouer avec son enfance et avec la fonction magique de son imagination, retrouvant dans ces masques une partie de lui-même qu’aurait éteint la pandémie. Comme après une farce, l’on rit de son sort… C’est notre souhait le plus cher.

Comment ne pas voir dans ce Carnaval de masques en verre, invités aux cimaises de la verrière (!) de la galerie, une citation du célèbre peintre italien Arcimboldo ? Avec leurs déformations et leurs hypertrophies, à travers le langage des couleurs et des brillances, les figures désopillantes des masques que nous présente ici Lucy + Jorge ORTA invitent au même sourire, à la même joie de vivre, à la même autodérision de la figure humaine qu’inspirent les géniales combinaisons de fruits, de fleurs et de légumes du peintre italien, exprimant à sa manière la variété des physionomies humaines dans des compositions aussi inattendues que surprenantes.

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BERENGO STUDIO Photographie d’archive, Atelier Berengo, Murano, 2020 Archive photography, Berengo Studio, Murano, 2020

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 35 x 30 x 8 cm (à gauche) ; 66 x 25 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 8

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 34 x 42 x 8 cm (à gauche) ; 44 x 28 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 10

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 46 x 33 x 8 cm (à gauche) ; 47 x 22 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 12

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 60 x 30 x 8 cm (à gauche) ; 32 x 22 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 14

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 51 x 28 x 8 cm (à gauche) ; 54 x 21 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 16

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 39 x 26 x 8 cm Murano hand-blown glass 19

Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 44 x 18 x 8 cm (à gauche) ; 53 x 28 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 20

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 51 x 28 x 8 cm (à gauche) ; 39 x 26 x 8 cm (à droite) Murano hand-blown glass 22

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Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 38 x 26 x 8 cm Murano hand-blown glass 25

Lucy + Jorge ORTA MASKING, 2020 Verre soufflé à la main de Murano, 37 x 28 x 8 cm Murano hand-blown glass 26

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LUCY+ JORGE ORTA

PARCOURS ARTISTIQUE Lucy ORTA (née au Royaume-Uni, 1966) et Jorge ORTA (né en Argentine, 1953) Lucy + Jorge ORTA collaborent depuis 2005, relevant des défis sociaux et écologiques. Parmi leurs projets artistiques emblématiques, on peut citer 70 x 7 The Meal, des œuvres publiques éphémères qui interrogent la chaîne alimentaire locale et mondiale par le biais du rituel du repas communautaire ; OrtaWater rassemble des objets et des systèmes qui explorent la pénurie d’eau et les problèmes découlant de la pollution et du contrôle des entreprises ; Antarctica examine les effets du changement climatique sur la migration par le biais d’installations et d’objets relationnels ; et Amazonia, des performances, des peintures et des sculptures qui interrogent les écosystèmes entrelacés et leur valeur pour notre environnement naturel. En reconnaissance de leur contribution au développement durable, les artistes ont reçu le prix Green Leaf pour l’excellence artistique avec un message environnemental, présenté par le Programme des Nations unies pour l’environnement en partenariat avec le Natural World Museum au Centre Nobel de la paix à Oslo, en Norvège (2007). Lucy + Jorge ORTA ont fondé Les Moulins en 2000 dans le prolongement de leur pratique, afin de construire une communauté dédiée à la recherche et à la production artistiques. Les Moulins s’inspirent de l’environnement naturel et du patrimoine industriel des anciennes usines et papeteries de la vallée du Grand Morin en Seine-et-Marne. Le complexe qu’ils ont créé s’étend sur 8 km le long de la rivière et comprend quatre bâtiments historiques : Moulin Sainte-Marie, Moulin de Boissy, Moulin La Vacherie et La Laiterie. Il réunit de nombreux acteurs de l’art contemporain et abrite des ateliers d’artistes, des ateliers de production, des résidences, des lieux d’exposition et de spectacle et un parc de sculptures de 20 hectares. Les oeuvres d’ORTA ont fait l’objet d’importantes expositions, notamment la représentation argentine à la 46e exposition internationale d’art de la Biennale de Venise (1995) ; la 2e Biennale de Johannesburg, Afrique du Sud (1997) ; Secession, Vienne (1999) ; la Biennale de Gwangju (2004) ; The Curve, Barbican Art Gallery, Londres et Fondazione Bevilacqua La

Masa, Venise (2005) ; le Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam ; 9e Biennale de La Havane (2006); Bienal del fin del mundo, Ushuaia et la péninsule Antarctique (2007) ; Pirelli Hangar Bicocca, Milan (2008) ; Natural History Museum, Londres (2010) ; MAXXI National Museum of XXI Century Arts, Rome et Shanghai Biennale (2012); Yorkshire Sculpture Park (2013) ; Herbert F. Johnson Museum of Art et Parc de la Villette, Paris (2014) ; London Museum, Ontario (2015) ; Attenborough Arts Centre, Leicester; City Gallery Museum, Peterborough ; Emsherkunst, Rhur (2016) ; Humber Street Gallery, Hull (2017) ; Ikon Gallery, Birmingham (2018) ; Palazzo Vecchio, Museo Salvatore Ferragamo, Museo Novecento, Florence (2019) ; Les Tanneries, Amilly et Drawing Lab, Paris (2020). De nombreuses monographies ont été publiées, et leurs œuvres se trouvent dans des collections publiques et privées du monde entier. EXPOSITIONS INDIVIDUELLES (SÉLECTION) 1995 - Argentine pavilion, 46th Venice Biennale International Art Exhibition, Venise (IT). 1996 - Modular Architecture, Soirées Nomades, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (FR). 1998 - Urban Armour, Art Gallery of Western Australia, Perth (AU). 1999 - HortiRecycling Enterprise, Weiner Secession, Vienne (AT). 2003 - Body Architecture, Lothringer13, Munich (DE) ; - Connector Mobile Village, Southeastern Center for Contemporary Art, Winston-Salem (USA). 2005 - Water & Works, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam (NL) ; - Drink Water!, 51st Venice Biennale, Fondazione Bevilacqua La Masa (IT) ; - The Curve, Barbican Art Gallery, Londres (UK). 2006 - Galleria Continua: Beijing (CN). 2007 - Nexus Architecture, Tramway, Glasgow (SCO) ; - Galerie Peter Kilchmann, Zurich (CH) ; - Galleria Continua: San Gimignano (IT). 2008 - Antarctica, Pirelli Hangar Bicocca, Milan (IT) ; - Galleria Continua: Le Moulin, Boissy-le-Châtel (FR). 2010 - Amazonia. Natural History Museum, Londres (UK).

2011 - Clouds | Nuages, La Maréchalerie and La Gypsothèque du Musée du Louvre (FR). 2012 - Food, Water, Life, Tufts University Art Gallery, Aidekman Arts Center, Medford (USA) ; - Fabulae Romanae, MAXXI Museo Nazionale delle Arti del XXI Secolo, Rome (IT). 2013 - Yorkshire Sculpture Park (UK). 2014 - Food / Water / Life, Parc de la Villette, Paris (FR) ; - Symphony for Absent Wildlife, Nuit Blanche Calgary (CA) ; - Food Water Life, Johnson Museum of Art, Cornell University, New York / Ben Maltz Gallery, Otis, Los Angeles (USA). 2015 - Food Water Life, Museum London, Ontario, Canada / Richard E. Peeler Art Center, De Pauw University (USA) ; - Antarctica World Passport, Sicli Pavilion, Geneva (CH) / COP21 Grand Palais, Paris (FR). 2016 - Jane Lombard Gallery, New York (USA) ; - Attenborough Art Centre, Leicester (UK) ; - Food, City Gallery and Museum, Peterborough (UK). 2017 - Modular Architecture (re-activation performance), Raven Row, Londres (UK) ; - 70 x 7 The Meal act XL, NTU Centre for Contemporary Art, Singapore ; - Lucy+Jorge Orta, La Patinoire Royale/Galerie Valérie Bach, Bruxelles (BE) ; - Raft of the Medusa, Humber Street Gallery, Hull (UK) ; - Antarctica World Passport, Frieze Projects, Londres (UK) ; - Lucy + Jorge Orta, Untitled, Jane Lombard Gallery, Miami Beach (FL, USA). 2018 - 70 x 7 The Meal act XLI, NTU Centre for Contemporary Art, Singapore ; - Banner Processions 1918-2018, London and the Ikon Gallery, Birmingham (UK). 2019 - Potential Architecture, Jane Lombard Gallery, New York (USA) ; - Life Guards, Palazzo Vecchio, Museo Salvatore Ferragamo, Museo Novecento, Florence (IT). 2020 - Orta Drawing Lab, Drawing Lab, Paris (FR) ; - Interrelations, Les Tanneries - Centre d’art contemporain, Amilly (FR). 2021 - Studio Lucy+Jorge Orta, Masking by Lucy Orta, La Patinoire Royale/Galerie Valérie Bach, Bruxelles (BE). EXPOSITIONS COLLECTIVES ET BIENNALES (SÉLECTION) 1993 - Body Ware: Habitus, Galerie Anne de Villepoix, Paris (FR) ; - Art Fonction Sociale!, Salvation Army Cité de Refuge, Paris (FR). 1994 - Ateliers 94, Musée d’art moderne de la ville de Paris (FR). 1996 - Shopping, Deitch Projects and Salvation Army,

New York (USA) ; - Actions Urbaines, Casino Luxembourg (LU). 1997 - P.S.I. Open, MoMA P.S.I., New York (USA) ; - 2nd Johannesburg Biennale, South Africa. 1998 - Addressing the Century: 100 Years of Art and Fashion, The Hayward Gallery, Londres (UK) ; - Personal Effects: The Collective Unconscious, Museum of Contemporary Art, Sydney (AU). 1999 - Untitled, Ronald Feldman Gallery, New York (USA) ; - Visions of the Body, Museum of Modern Art, Kyoto / Museum of Contemporary Art, Tokyo (JP). 2000 - Home, Art Gallery of Western Australia, Perth (AU). 2001 - Transforms, G8 Environment Summit, Trieste (IT) ; - Global Tools, Künstlerhaus Wien, Vienna (AT) ; - Untragbar, Museum für Angewandte Kunst Köln, Cologne (DE) ; - Plug In, Westfälisches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte, Munster (DE). 2002 - Fragilités, Le Printemps de Septembre, Toulouse (FR) ; - Portable Living Spaces, The Fabric Workshop and Museum, Philadelphia (USA). 2003 - Kaape Helder, Den Helder (NL). - Art and Architecture Biennale, Valence (ES). 2004 - The Interventionists, MASS MoCA, North Adams, Massachusetts (USA) ; - Arte all’Arte: Arte, Associazione Arte Continua, Buonconvento (IT) ; - Gwangju Biennale, Corée du Sud. 2006 - This is America!, Museum, Utrecht (NL) ; - LESS: Alternative Strategies for Living, PAC, Milan (IT) ; - 9th Havana Biennale, La Habana Vieja, Cuba. 2007 - 1st Biennial at the End of the World, Ushuaia, Argentina ; - The Politics of Fear, Albion Gallery, Londres (UK). 2008 - Shelter X Survival, Hiroshima City Museum of Contemporary Art (JP). 2009 - Tama Project, X Biennale de Lyon (FR) ; - Antarctica, Nuit Blanche, FRAC Lorraine, Metz (FR) ; - 2nd Athens Biennale (GR) ; - Return to Function, Madison Museum of Contemporary Art, Wisconsin (USA) ; - Earth, GSK Contemporary, Royal Academy of Arts, Londres (UK). 2010 - MAXXI Museo Nazionale delle Arti del XXI Secolo Rome (IT) ; - Aware, GSK Contemporary, Royal Academy of Arts, Londres (UK). 2011 - Unfold, Museum of Contemporary Photography Chicago (USA) ; - Living: Frontiers of Architecture III and IV, Louisiana Museum of Modern Art, Copenhague (DK) ;

- You are Not Alone, Fundacion Joan Miro, Barcelone (ES) ; - Ailleurs, Espace culturel Louis Vuitton, Paris (FR). 2012 - Festival of the World, Southbank Centre, Londres (UK) ; - 9th Shanghai Biennale (CN). 2013 - Glasstress, 55th Venice Biennale International Art Exhibition (IT) ; - Internaturalism, PAV Parco d’Arte Vivente, Turin (IT) ; - Stocked, Ulrich Museum of Art, Kansas and Faulconer Gallery, Iowa (USA) ; - Hangzhou Triennial of Fiber Art. Zhejiang Art Museum, Hangzhou (CN) ; - Self Unself, Van Abbemuseum, Eindhoven (NL). 2014 - The Future of Fashion is Now, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam (NL) ; - Inhabiting the World, Busan Biennale, Corée du Sud. 2015 - Glasstress, 56th Venice Biennale International Art Exhibition (IT) ; - Global Imaginations, Museum de Lakenhal, Leiden (NL) ; - Globale: Exo-Evolution, ZKM, Karlsruhe (DE). 2016 - Interractions, Les Abattoirs, Toulouse, France (FR) ; - Emscherkunst Triennial, Ruhr (DE). 2017 - Entangled: Threads and Making, Turner Contemporary, Margate (UK) ; - Naturaleza, CCK, Buenos Aires, Argentine ; - 56 Artillery Lane, Raven Row, Londres (UK) ; - Fleeting Territories, Kunstraum Niederösterreich, Vienne (AT) ; - Women House, Monnaie de Paris, Paris (FR) ; - Kids Creative Lab, Peggy Guggenheim Collection, Venise (IT). 2018 - Copenhagen Architecture Festival. Danish Architecture Center, Copenhague (DK) ; - Drawing Now, La Patinoire Royale/Galerie Valérie Bach, Paris (FR) ; - Women House, National Museum of Women in the Arts, Washington, D.C. (USA) ; - Aquatopia, Center for Chinese Contemporary Art, Manchester (UK) ; - Persona Grata, MAC VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine (FR). 2019 - The Posthuman City. Climates. Habitats. Environments, NTU Centre for Contemporary Art, Singapore ; - Pouvoir & Pouvoir, Galleria Continua, Les Moulins, Boissy-leChâtel (FR) ; - Eldorama. Tripostal, Lille (FR) ; - How The Light Gets In, Herbert F. Johnson Museum of Art, Cornell University, Ithaca, New York (USA). 2020 - The Mariner, The Arts Institute, Plymouth and Andrew Brownsword Gallery, Bath (UK) ;

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- Wearables, Etage Projects, Copenhague (DK) ; - Shelter Is, Artyard, French Town, New Jersey (USA) ; - Courants Verts, Fondation EDF, Paris (FR) ; - Unbreakable, Fondazione Berengo Art Space, Murano (IT). RÉALISATIONS PUBLIQUES RÉCENTES 2013 - Clouds Meteoros, Barlow Shed, St Pancras International, Londres (UK) ; - Diane, Permanent sculpture, Yorkshire Sculpture Park (UK). 2015 - 70 x 7 The Meal Act XXXIX, Cathedral Square, Peterborough (UK) ; - 70 x 7 The Meal Act XXXVII, . Meelfabriek, Museum De Lakenhal, Leiden (NL) ; - Spirits of the Huveaune, Permanent sculpture, Huveaune Valley (FR) ; - Clouds Meteoros, Lille-Flandres railway station (FR). 2017 - 70 x 7 The Meal Act XL, NTU Centre for Contemporary Art, Singapore ; - Spirits of the Emscher Valley, Permanent sculpture, Ruhr (DE) ; - Above the clouds and over the valley, Permanent sculpture. Rhondda Valley, South Wales (UK). 2018 - 70 x 7 The Meal Act XLlI, NTU Centre for Contemporary Art, Singapore ; - Gazing Ball, Folly18, Fountains Abbey and Studley Royal Water Gardens, Ripon (UK) ; - Peewit, Permanent public fountain, 11 Fountains, European Cultural Capital Friesland (NL). 2019 - Gazing Ball, Folly 2018, Yorkshire Sculpture Park (UK) ; - 70 x 7 The Meal Act XLlII, European Cultural Capital Matera (IT).

FOREWORD “MASKS” by Valérie Bach and Constantin Chariot

The artist couple Lucy + Jorge ORTA returns to La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach, after a creative artistic hibernation due to COVID-19, through the surprising presentation of a new series of glass masks made in Murano, all designed by Lucy, while she was confined in her Parisian home-studio, during the first confinement a year ago. Paraphrasing the theme of the mask, which has been the subject of so much discussion, through the political and health prevarications linked to its compulsory and healthy wearing – or not! and such, almost becoming a subject of mockery, Lucy launched a series of reflective drawings last March, fighting the anguish of the pandemic with a ‘masquerade’, using an infinite variety of coloured faces, in a meditative reflection on the fate of the human being in today’s ‘disfigured’ world, struggling with a health crisis and its consequences.

This act of drawing, similar to a katharsis, became for Lucy a real antidote to gloom, looking at the mask in a positive light, diving into a repertoire of shapes and types of masks that Lucy and Jorge had gleaned, collected and recorded over the years through their travels around the world, in different cultures, ethnic groups, location, and so on. The creative process is based on a selection from the repertoire thus constitued of key characteristics of diverse forms and origins, a vast universal database of ancestral sources from which the artist draws, as well as from an inventory of endangered species drawn up over the years. These two crucibles are like the formal reservoirs structuring Lucy’s inspiration. The mask is, metaphysically speaking, a human archetype, under all latitudes and at all times. Since antiquity, one finds them in the Bachic rituals of the Hellenistic period, composed at the beginning of elements drawn from nature. The transvestism is, of course, outstandingly human; it emanates from it an almost magical force conferred to the possibility of transformation, mutation, mimicry. When the child builds on these manipulations of figuration and self-representation, the adult, civilised or primitive, connects with the - sometimes infernal - forces of Nature or Divinity, wearing this mask as an extension of himself, an accessory to his transforming psyche with a spiritual purpose. Closely linked to theatre, be it

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Noh in Japan, or tragicomic, from ancient Greek theatre to modern authors, the mask conceals a possibility of metamorphosis, duplication, deception, dissimulation, which human nature grasps from all eternity and in all places. Is not Italy, with its Masks and Bergamasks from the famous Commedia dell’Arte, creating from scratch the characters of Columbina, Harlequin and Pierrot, the very homeland of the Mask, sometimes seductive, sometimes deceitful? Through the rites of transition and initiation, in Africa or Asia, as in the world’s resurrection practices, after winter, which accompany Carnival (so dear to Venice!), that moment when the day takes back its rights over the night, the mask represents both the object and the central preoccupation of the self-image, allowing, in certain shamanic cultures, the symbolic transfers of supernatural power and the realization of spells. It is also found at the heart of monster’s killing practices in South American and Asian civilisations, this primitive monster that lurks in the depths of humanity, and which is resurfacing in our Christian West through the popular figures of Saurochthonian saints (literally: ‘saurian killers’, i.e. dinosaurs) such as Saint Michael the Archangel or Saint George. These liberating saints, freeing human nature (often a young girl) from the Evil that is inherent, recall the ancient symbolic fights against monsters and dragons, in which entire populations participate, in a perspective of identification with the group, of social and religious cohesion, the protagonist of these fights being almost nearly always masked, in order to deceive the enemy - this beast, which undermines the unity of the universe and therefore of the group. It is from this infinite source of inspiration that Lucy has drawn, borrowing from all civilisations, forms, colours, combinations around this central subject of the mask. The project was then spontaneously grafted onto a bigger adventure, with greater ambition, when Lucy was called to join the Berengo Studio in Murano to have her glass drawings made! It must be said that the ORTA

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couple thus continues a long tradition of collaboration and glass creation of their sculptures with the maestros of the Berengo Studio, since 2013, as part of the Venice Biennale, Lucy + Jorge ORTA participated in the exhibition Glasstress iniated by Berengo! Playing with the transparencies and opacities made possible by glass, a magical material that can be handled in fusion, solid and fragile at the same time, the masks hides or reveals in the background, revealing surfaces or depths, in a clever dialetic of veiled and unveiled, light or dark. Symbolic use, therefore, in the Land of Glass and Crystal, that this contemporary application of

an ancestral technique of blowing, spinning and turning glass, at the very heart of the Venetian glassmaking tradition! Invited to join the project supported by the Berengo Foundation, Lucy was one of the 64 women artists selected and called upon to participate in this exhibition: «Unbreakable: Women in glass », which ended in Murano in January 2021. Curated by Nadja Romain and Koen Vanmechelen, this exhibition aimed to give women artists a place in a predominantly male world, that of the master glassmakers, be they from Venice or elsewhere. This traditional figure of the master glassmaker working in the furnace is mainly, if not exclusively, dominated by men. This exhibition was therefore a first attempt to break this male model by bringing together the works of women glassmakers from Australia, China, Brazil, Argentina, Syria and Kuwait, thus showing that, with its strong tradition, Venice is now laboratory of the future in the writing of the vast European glass history.

Belgium is also a country of Carnival, with the famous Carnival of Binche, or with its inarguable Doudou de la Ducasse de Mons, where the crowd kills a Dragon; these two secular events are both classified as Intangible Heritage by Unesco. In other words, these masks have their place in Brussels, where they are a replica of the famous painting by James ENSOR, «The Singular Masks», kept in the Royal Museums of Fine Arts. May the visitor find in these equally singular encounters with these burlesque faces an opportunity to reconnect with his childhood and with the magical function of his imagination, finding in these masks a part of himself that would have been extinguished by the pandemic. As after a joke, one laughs at his fate... This is our dearest wish.

How can we not notice in this Carnival of glass masks, invited to the picture rails of the glass roof (!) of the gallery, a quotation from the famous italian painter Acrimboldo? With their deformations and hyperthrophies, through the language of colours and brilliance, the vivacious figures of the masks presented here by Lucy + Jorge ORTA invite us to the same smile, the same joie de vivre, the same self-derision of the human figure ins-pired by the italian painters’s ingenious combinations of fruit, flowers and vegetables expressing in their own way the variety of human physiognomies in compositions as unexpected as they are surprising.

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BERENGO STUDIO Photographie d’archive, Atelier Berengo, Murano, 2020 Archive photography, Berengo Studio, Murano, 2020

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Lucy + Jorge ORTA MASK, 2020 Aquarelle sur papier Fabriano Aquarelle on Fabriano paper 34

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This catalogue was published for the exhibition LUCY + JORGE ORTA, MASKING presented and curated by La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach in Brussels from March 05th, 2021 to April 24th, 2021. Texts by Valérie Bach and Constantin Chariot Translation by Marie-Emilie Cambier Graphic Design and Layout by Marion Cambier The printing of this work was completed in March 2021 on the press of Kolor Klinika, Zagreb, Croatia Editions de La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach Rue Veydt, 15 1060 Bruxelles Belgique t. +32 2 533 03 90 [email protected] www.prvbgallery.com Photography and Visual credits Francesco Allegretto, Berengo Studio, Murano Cover : Lucy + Jorge ORTA, Masking, 2020 Murano hand-blown glass - Dimensions : 39 x 26 x 8 cm The Editions de La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach have complied with the legal requirements concerning the reproduction rights of the works presented in this catalogue. However, the origin of some works remains unknown. Any dispute about the use of these images may be addressed to the Editions of La Patinoire Royale | Galerie Valérie Bach. All rights of translation, adaptation and reproduction of these processes are reserved for all countries.

ISBN : 978-2-930737-30-0 Legal deposit : D/2021/13.253/36

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