1 Ethnie GAN, Burkina Fasso Salamandre GAME 2022 Flipbook PDF

1 Ethnie GAN, Burkina Fasso Salamandre GAME 2022
Author:  y

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Ethnie GAN, Burkina Fasso – Afrique Sud-Saharienne Salamandre « Boomerang » en bronze à la cire perdue, pièce unique. 25,5cm large x 16cm haut x 2cm épaisseur à l’anneau du haut

La représentation des serpents est la thématique centrale dans l'art du métal chez les Gan. On retrouve aussi dans une moindre mesure la tortue, le caïman, le caméléon et la panthère. Protecteurs de la famille et des cultures, les serpents sont ambivalents, représentant à la fois le jour, la lumière, le bien, la transparence, mais aussi symbolisant les forces de l'obscurité, le mal et la sorcellerie. Le nombre de têtes attribué à chaque objet est proportionnel à l'étendue de son pouvoir, chaque tête représentant un champ particulier de ce pouvoir. Les spirales sont des symboles d'éternité et seraient un signe d'appartenance à la famille royale. Tous ces objets qui appartenaient, semble-t-il, à des personnages de haute lignée, étaient conservés dans des sanctuaires ou enterrés. Les plus grands n'ont pas 30 cm de long et il faut les regarder attentivement pour en découvrir toute la subtilité. On peut classer ces sculptures en trois groupes : les figurines animales, les personnages humains et les ornements (bracelets, torques et autres brassards). Ces pièces ont été élaborées par une population minoritaire du Burkina Faso, les Gan, qui vivent dans le sud-ouest du pays. Elles ont été exécutées selon la technique de la cire perdue, mais sont difficiles à dater. Les plus anciennes pourraient être vieilles de trois ou quatre siècles. Certaines sont encore utilisées à des fins de protection et de divination, mais la plupart ont été découvertes enterrées à l'occasion de fouilles fortuites. Ces bronzes sont évoqués dans deux publications. Le Royaume gan d'Obiré de Madeleine Père, retrace l'histoire et l'anthropologie de ce peuple. Les coutumes, la religion, le système politique et social, mais aussi l'architecture et le mode d'appropriation de ce territoire par les Gan sont abordés à travers cette étude fouillée, largement illustrée. Les bronzes font l'objet d'une monographie plus accessible de Bertrand Goy et Maine Durieu : La Spirale du serpent. Le reptile est au centre de la production artistique des Gan. L'animal est représenté de diverses manières, raide comme la justice, torsadé, ondulé, lové en spirale, en arabesque ou en zigzag. Il est doté d'une ou de plusieurs têtes, et presque toujours représenté avec de gros yeux pédonculés. "La répétition de l'image du serpent dans la plupart

des objets s'explique par l'existence d'un mythe fondateur", écrit Bertrand Goy. Et ce mythe prend la forme du torfan, animal ayant la forme d'un serpent à plusieurs têtes. "Il représente les forces du mal, mais le posséder donne la force de lutter contre les forces du mal", note l'auteur. D'où sa déclinaison sous une forme métallique qui permet de l'utiliser comme talisman. Audelà du serpent, la cosmogonie gan est riche d'un vaste bestiaire : tortue, caïman, panthère ou caméléon. Les personnages humains, qui vont souvent par paire, sont sans doute des génies protecteurs. Ils sont eux aussi portés ou manipulés mais la destination exacte de ces petites sculptures reste très énigmatique. Les colliers et les bracelets, de bras ou de chevilles, eux-mêmes ornés, relèvent sans doute d'un art de cour. Les Gan sont soumis à l'autorité d'un roi qui réside traditionnellement dans le village d'Obiré. Le premier mystère des Gan concerne leur origine aussi bien dans le temps que dans l'espace. Ces populations se sont fixées ici autour du XVIe siècle. On ne sait pas exactement d'où elles venaient, pas plus que la source de leur métallurgie. Deuxième mystère, les murailles de pierres effondrées, hautes de cinq mètres, que l'on trouve en pays gan et qui se présentent sous forme de quadrilatères de cent mètres de côté. Certains de ces objets paraissent avoir été enterrés dans des lieux tenus secrets et n'apparaissaient qu'à l'occasion de grands événements. Si l'usage de certains de ces objets est encore manifeste, ils ne semblent plus être fabriqués. Peut-être parce que les religions traditionnelles reculent sous l'action conjuguée de l'islam et des sectes évangéliques venues d'outre-Atlantique. « Les bronzes gan, …, traduisent une vaste gamme de représentations telles que les pendentifs, les chevillières, les bracelets, les cloches, les personnages et autres objets à fonction rituelle ou sacrée." (Mahamoudou Ouedraogo, Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso). Prix de cession : 1500 €

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